Un apôtre, dans sa vieillesse, parle à ses enfants (suite) 1 Jean 2:12-28
2. Les jeunes gens (1 Jean 2:13-17)
Après s'être adressé aux «pères», l'apôtre se tourne vers les «jeunes gens»: «Je vous écris, jeunes gens, parce que vous avez vaincu le méchant» (verset 13). Dans le second message qu'il leur adresse (versets 14-17), l'apôtre mentionne le secret de leur force — la parole de Dieu — et les avertit à l'égard du monde. Aimer le monde et aimer le Père sont deux choses incompatibles. Et le monde passe avec sa convoitise, alors que celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement.
Vous avez vaincu le méchant
Voilà ce qui caractérise d'abord les jeunes gens, et l'apôtre le répète au verset 14. L'énergie de la vie divine est en eux; et dans les combats qu'ils ont soutenus contre l'ennemi, ils ont remporté la victoire. Ce n'est pas que la lutte soit terminée et que tout danger soit écarté, mais ils ont fait l'expérience dans le combat d'une force supérieure à celle de l'ennemi. S'ils ont un puissant adversaire, ils connaissent et possèdent une puissance plus grande que la sienne et ils peuvent l'utiliser pour le mettre en fuite. Satan, qui domine sur les ténèbres de ce monde et qui est le grand ennemi du peuple de Dieu, ne peut tenir tête à ces jeunes gens. C'est là un fait merveilleux qui peut bien nous remplir de hardiesse et de courage.
La parole de Dieu demeure en vous
La vie divine guidée par la parole de Dieu, voilà le secret de la force des «jeunes gens»! «Vous êtes forts, et… la parole de Dieu demeure en vous, et… vous avez vaincu le méchant». En Éphésiens 6, où il est question de notre lutte contre les puissances spirituelles de méchanceté, l'apôtre dit: «Fortifiez-vous dans le Seigneur et dans la puissance de sa force» (verset 10). C'est là que nous trouvons la force pour le combat! En nous-mêmes, nous n'en avons aucune.
Christ est la vie du croyant, et cette vie est dirigée par la parole de Dieu. En présence de cette réalité, Satan n'a aucun pouvoir. Quand Satan rencontre Christ dans le croyant, il rencontre celui qui l'a déjà vaincu et qui a détruit son pouvoir. Par sa mort, Christ a rendu impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort (Hébreux 2:14). Satan a déployé toute sa méchanceté contre Christ à la croix, mais Christ est ressuscité d'entre les morts, dans la puissance d'une vie à laquelle Satan ne peut toucher. La résurrection proclame la victoire complète et éternelle de Christ. Satan sait bien qu'il est un ennemi vaincu et que, le moment venu, il sera jeté dans l'étang de feu. C'est pourquoi, si nous sommes revêtus de la puissance de Christ et que nous rencontrons Satan, il ne peut que fuir: «Résistez au diable, et il s'enfuira de vous» (Jacques 4:7).
Christ a remporté personnellement la victoire sur Satan, et cela pour notre délivrance. Il a participé au sang et à la chair, «afin que, par la mort, il rendît impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort, c'est-à-dire le diable; et qu'il délivrât tous ceux qui, par la crainte de la mort, étaient, pendant toute leur vie, assujettis à la servitude» (Hébreux 2:14, 15). Le croyant est donc libéré de la condition d'esclavage et du sentiment de crainte dans lesquels il avait été plongé par le péché et par le pouvoir de Satan. En effet, tout ce que Satan pouvait utiliser pour terrifier sa conscience a été balayé par la mort de Christ.
Mais ce n'est pas tout. Le croyant est fait participant de la nature divine. Il possède la vie divine; et cette vie, Satan ne peut la toucher. «Celui qui est né de Dieu se conserve lui-même, et le méchant ne le touche pas» (1 Jean 5:18). Si la parole de Dieu demeure en nous et dirige la vie divine, Christ est l'objet qui remplit notre cœur et forme nos désirs. La Parole modèle notre cœur, le remplit de Christ, et reproduit sa vie en nous. Ainsi Paul peut dire: «Pour moi, vivre c'est Christ». Et s'il en est ainsi, que peut trouver Satan en nous, que peut-il faire? Il est dans la présence de Celui qui l'a déjà vaincu, et il ne peut que fuir.
Quelle bénédiction, en effet, de «demeurer en lui» (verset 28) et d'avoir la parole de Dieu demeurant en nous (verset 14)! C'est ainsi que nous pourrons toujours vaincre le méchant. La puissance de Satan a été brisée à la croix, mais il a beaucoup d'artifices et nous avons à tenir ferme contre eux. «Nous n'ignorons pas ses desseins», comme l'apôtre Paul le disait aux Corinthiens; ainsi nous avons besoin de veiller de peur que «nous ne soyons pas circonvenus par Satan» (2 Corinthiens 2:11).
La parole de Dieu qui demeure en nous, c'est là notre sûreté! C'est elle qui forme notre cœur selon le modèle que nous avons en Christ. Elle dirige les mouvements de la vie divine dans notre âme. Elle devient aussi l'épée de l'Esprit pour le soldat de Christ, et le rend capable de repousser les assauts du Méchant. C'est la Parole de la grâce de Dieu qui a la puissance d'édifier et de nous donner un héritage avec tous les sanctifiés (Actes des Apôtres 20:32).
N'aimez pas le monde
Nous avons ensuite une mise en garde par rapport au monde: «N'aimez pas le monde, ni les choses qui sont dans le monde: si quelqu'un aime le monde, l'amour du Père n'est pas en lui» (verset 15). C'est une parole solennelle. L'amour du monde et l'amour du Père s'opposent en tout point.
Le monde a mis à mort le Fils de Dieu; c'est ce qui a révélé son état d'inimitié profonde contre Dieu. Mais Dieu a ressuscité Christ d'entre les morts et l'a couronné de gloire et d'honneur à sa droite; puis le Saint Esprit est venu comme témoin de sa résurrection et de son exaltation. Mais le monde le rejette encore.
Christ n'est pas de ce monde. Et «tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, et la convoitise des yeux, et l'orgueil de la vie n'est pas du Père, mais est du monde» (verset 16). Il y a le plus grand contraste entre ce qui est «du Père» et ce qui est «du monde». Christ est «du Père», et le monde l'a haï et mis dehors. Nous ne pouvons fermer les yeux sur le fait que notre Seigneur est rejeté de ce monde, aujourd'hui encore.
Le monde a prononcé la sentence en vertu de laquelle Jésus a été livré à la mort et cloué à la croix comme un malfaiteur. Cherchera-t-on à se disculper en disant que cet acte est le fait des Juifs et de Pilate? De fait, le monde ne s'est jamais repenti de cet horrible péché. Depuis bientôt deux mille ans, Dieu a supplié les hommes de se repentir, mais le monde demeure dans le même état d'inimitié. Par la grâce de Dieu, des individus se sont repentis et ont été réconciliés avec Dieu, mais le monde continue sa course, dirigé par «le chef de l'autorité de l'air, de l'esprit qui opère maintenant dans les fils de la désobéissance» (Éphésiens 2:2).
Le monde est coupable du sang de Jésus, et cependant il va de l'avant cherchant à se divertir comme si rien ne s'était passé. Poursuite des richesses, recherche de la gloire, mille sortes d'amusements et de plaisirs, voilà les moyens que Satan utilise pour séduire ses victimes.
Croyants, nous tenons-nous pratiquement en dehors d'une telle scène? Avons-nous trouvé en Jésus celui qui remplit et satisfait notre cœur, de telle manière que pour nous le monde a perdu tous ses charmes? Où sont nos affections? Sont-elles avec Christ dans la gloire ou avec le monde qui l'a crucifié?
L'amour du monde constitue un vrai danger auquel sont exposés les jeunes gens. C'est à ce sujet qu'ils sont mis en garde ici. Il y a en nous, en notre chair, ce qui répond au monde. Et rien d'autre que la parole de Dieu demeurant en nous, et nous gardant en communion avec Christ, ne peut nous préserver de ses séductions. L'apôtre Paul doit dire de quelqu'un qui a travaillé avec lui: «Démas m'a abandonné, ayant aimé le présent siècle» (2 Timothée 4:10). Que celui qui croit être debout prenne garde qu'il ne tombe! (1 Corinthiens 10:12). La présence d'un apôtre n'était pas suffisante pour garder Démas. C'est en Christ seulement que se trouve la force. Si vous demeurez en lui et que sa Parole demeure en vous, vous serez en sécurité.
Le monde s'en va
«Le monde s'en va et sa convoitise, mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement» (verset 17). Le jugement de Dieu vient sur le monde, qu'il s'agisse du monde comme système organisé tombé sous le pouvoir de Satan, ou du monde matériel ruiné par la présence du péché. «Comme il arriva aux jours de Noé, ainsi en sera-t-il aux jours du fils de l'homme aussi: on mangeait, on buvait, on se mariait, on donnait en mariage, jusqu'au jour où Noé entra dans l'arche; et le déluge vint, et les fit tous périr. De même aussi, comme il arriva aux jours de Lot: on mangeait, on buvait, on achetait, on vendait, on plantait, on bâtissait; mais, au jour où Lot sortit de Sodome, il plut du feu et du soufre du ciel, qui les fit tous périr; il en sera de même au jour où le fils de l'homme sera manifesté» (Luc 17:26-30). Le monde peut suivre son train avec ses occupations, ses plaisirs, ses folies et ses péchés, mais Celui qui est venu une fois en grâce reviendra en jugement (2 Thessaloniciens 1:7-9). C'est une chose terrible, quand on y pense, mais cela viendra aussi sûrement que le déluge aux jours de Noé. Avons-nous appris quel est le vrai caractère de ce monde? «Souvenez-vous de la femme de Lot» (Luc 17:32). Elle était hors de Sodome, mais son cœur était resté dans la ville. On sait ce qu'il est advenu d'elle.
Pierre nous parle non seulement du jugement des méchants, mais aussi de la dissolution des cieux et de la terre. L'ancien monde a péri par l'eau dans les jours de Noé, «mais les cieux et la terre de maintenant sont réservés par sa parole pour le feu, gardés pour le jour du jugement et de la destruction des hommes impies». «Or le jour du Seigneur viendra comme un voleur; et, dans ce jour-là, les cieux passeront avec un bruit sifflant, et les éléments embrasés seront dissous, et la terre et les œuvres qui sont en elle seront brûlées entièrement» (2 Pierre 3:7, 10). Nous avons là l'estimation divine du monde. Il est moralement corrompu, aussi est-il condamné. Quels que soient ses attraits et ses charmes, ses affirmations prometteuses concernant le bien, Satan est derrière tout, avec ses enchantements, pour séduire ses victimes et en faire ses esclaves. «Le monde entier git dans le méchant» (1 Jean 5:19).
Que le Seigneur nous garde d'écouter la voix du charmeur! Demeurons tout près de Christ; Satan n'aura aucun pouvoir contre nous. C'est là notre sûreté. Si nos cœurs sont pleins de Christ et si la parole de Dieu demeure en nous, formant nos cœurs et gouvernant nos sentiments, Satan sera écarté — avec toutes ses séductions. Il en était ainsi de Christ. Satan ne trouva rien en lui sinon la parole de Dieu, l'épée de l'Esprit. Trois fois il eut à sentir la pointe de cette lame, lorsque le Seigneur lui répondit: «Il est écrit». Hélas! trop souvent il trouve en nous autre chose: la convoitise de la chair, la convoitise des yeux ou l'orgueil de la vie. C'est alors que nous devenons une proie pour ses séductions, et nous avons à apprendre, à travers d'amères expériences, ce qu'est le monde et combien c'est une folie de lui donner une place dans nos cœurs.
Que la parole de Dieu demeurant en nous soit notre sauvegarde! — cette parole par laquelle nous sommes nés de nouveau et par laquelle nous faisons la volonté de Dieu. Or, «celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement» (1 Jean 2:17).
À suivre