Salut, pleine délivrance et vie en Jésus Christ

Romains 5 à 8

Introduction

«Bienheureux ceux dont les iniquités ont été pardonnées et dont les péchés ont été couverts; bienheureux l'homme à qui le Seigneur ne compte point le péché» (Romains 4:7, 8 — citation du psaume 32).

Ainsi s'est exclamé le roi David avec un immense bonheur. Mille ans plus tard l'apôtre Paul cite ce psaume pour faire partager ce bonheur à tous ceux que Dieu a «justifiés». Près de deux mille ans ont passé encore et ce bonheur est toujours d'actualité. Celui qui l'a reçu sait que ce n'est pas une joie éphémère, mais «une consolation éternelle», un sujet de joie que rien ne peut détruire, ni dans le temps présent, ni dans l'avenir. C'est un trésor dont la mort même ne peut pas le priver. Au contraire, si elle arrive, elle introduit le croyant dans la présence de celui qui en est la source: «Être avec Christ, c'est de beaucoup meilleur».

Pourriez-vous vivre sans connaître un tel bonheur? Si vous ne le vivez pas encore, vous n'êtes pas en paix, quoi que vous en pensiez.

Ne tardez pas à venir vers le Dieu qui vous aime: il veut accueillir toute personne qui reconnaît ses péchés et il lui présente Christ comme son Sauveur, son grand Libérateur. «Car Dieu a tant aimé le monde, qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle» (Jean 3:16). Alors vous pourrez vous écrier comme l'apôtre Paul: «Le Fils de Dieu m'a aimé et s'est livré lui-même pour moi» (Galates 2:20).

Mais nous, chrétiens, vivons-nous vraiment ce bonheur? Sommes-nous occupés à savourer les différents aspects de ce si grand salut, qui repose entièrement sur notre Seigneur Jésus Christ? Nous nous proposons d'en considérer quelques-uns dans les chapitres 5 à 8 de l'épître aux Romains.

  1. Sauvés par notre Seigneur Jésus Christ, par sa mort et par sa vie (5:1-11)
  2. Le règne de la grâce, de la mort à la vie, par Jésus Christ notre Seigneur (5:12-21)
  3. Identifiés avec Christ (6:1-11)
  4. La vie nouvelle en pratique (6:12-23)
  5. Jésus Christ notre Seigneur, notre grand Libérateur (7)
  6. L'Esprit de Christ en nous (8:1-17)
  7. L'amour immuable de Dieu, dans le Christ Jésus notre Seigneur (8:18-39)

1.  Sauvés par notre Seigneur Jésus Christ, par sa mort et par sa vie (Romains 5:1-11)

Dans l'épître aux Romains (chapitres 1 et 2), l'apôtre Paul a d'abord prouvé qu'il n'y a pas de juste, pas même un seul, et que tout le monde est coupable devant Dieu, vous et moi aussi. Puis il a démontré (chapitre 3) que l'œuvre de Jésus Christ, le Rédempteur, accomplie sur la croix, répond à la culpabilité de tout pécheur qui, «par la foi en son sang», s'approche de Dieu.

  • Dieu est juste, parfaitement.
  • Dieu justifie des injustes, ceux qui croient en Jésus Christ, à cause de son sang versé à la croix.

Dans le chapitre 4, Paul montre alors que Dieu s'est fait connaître aux croyants d'autrefois, tels qu'Abraham et David, comme celui qui «justifie l'impie» et «fait vivre les morts», et qu'en ressuscitant le Christ d'entre les morts, il a maintenant donné la preuve de la justification de ceux qui croient.

La paix avec Dieu: verset 1

Le chapitre 5 commence par une conclusion triomphante: «Ayant donc été justifiés sur le principe de la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ». Plus de doute, mais au contraire une pleine certitude que les croyants reçoivent par la foi: leur justification est fondée sur le Seigneur Jésus Christ, mort et ressuscité.

Gracié par le Juge suprême, le croyant est réconcilié avec Dieu et entretient avec lui des rapports tout nouveaux. Connaissant maintenant Dieu comme celui qui justifie celui qui est de la foi de Jésus (3:26) et qui a ressuscité Jésus d'entre les morts pour notre justification (4:25), le croyant est en paix avec lui. Il sait qu'il est accepté, qu'il n'y a plus de différend entre lui et le Dieu saint.

Cette paix avec Dieu est inébranlable et éternelle. Rien ne peut la détruire, ni le rappel de fautes passées humiliantes, ni les accusations de la conscience. Même la découverte que le péché habite encore en soi et peut pousser au mal (voir plus loin le chapitre 7) ne remet pas en cause la paix avec Dieu. Si quelqu'un vient à douter de son salut, en s'appuyant davantage sur ses sentiments que sur les affirmations de la Parole, il peut perdre la jouissance présente de cette paix, mais en aucun cas son bénéfice. Elle a été faite pour toujours, par notre Seigneur Jésus, par le sang de sa croix qui se trouve continuellement sous les yeux du Dieu saint (Colossiens 1:20). Est-il nécessaire d'ajouter que le croyant ne peut rien apporter pour cette paix? La seule part qu'il y a prise, ce sont ses péchés qui ont coûté si cher à son Sauveur.

Cette bénédiction de si grand prix appartient sans aucune exception à tous ceux qui sont «justifiés» parce qu'ils ont cru Dieu. Mais ne laissons pas insinuer que cette certitude nous permet de faire un peu notre propre volonté. L'apôtre nous met plusieurs fois en garde contre ce piège (3:8; 6:1, 15).

Nous avons la paix avec Dieu «par notre Seigneur Jésus Christ». Là encore, comme en 3:24 et en 6:23, non seulement la bénédiction reçue provient du Seigneur Jésus, de ce qu'il a fait, mais nous l'avons et elle subsiste en lui. Nous ne pouvons pas en même temps nous l'approprier et prendre de la distance vis-à-vis de lui.

La faveur de Dieu: verset 2

C'est aussi par notre Seigneur Jésus Christ que le croyant est introduit dans une position de faveur devant Dieu. Il n'aura jamais à le connaître comme un juge. Dieu l'aime comme il aime Jésus (Jean 17:23). La faveur de Dieu, son intimité, était et demeure la part personnelle de Christ. Par grâce maintenant, le croyant y entre avec lui: «Cette grâce dans laquelle vous êtes est la vraie grâce de Dieu» (1 Pierre 5:12).

Cette faveur dans laquelle se trouve le croyant est une position qui ne doit rien à ses propres efforts; elle est à l'opposé des principes de la loi et ne résulte que de l'œuvre de Christ. Vouloir y ajouter quelque condition serait «déchoir de la grâce» (Galates 5:4) et se priver d'en jouir. Nous l'avons reçue par la foi, et c'est seulement par la foi qui nous attache à Christ que nous pouvons en jouir dans toutes les circonstances de la vie.

L'espérance de la gloire: verset 2

L'œuvre de Christ nous apporte des bénédictions immédiates: la paix avec Dieu, la faveur de Dieu. Et notre avenir est aussi béni, aussi assuré que le présent: «Nous nous glorifions (ou réjouissons) dans l'espérance de la gloire de Dieu». Le croyant attend l'entrée dans la gloire avec une certitude bien établie sur Jésus son Sauveur, qui s'y trouve déjà et lui en garantit l'accès. La pensée d'être dans la gloire avec le Seigneur est un grand sujet de joie. C'est la part que le Seigneur Jésus a désirée et demandée à son Père pour les siens: «Père, je veux, quant à ceux que tu m'as donnés, que là où moi je suis, ils y soient aussi avec moi, afin qu'ils voient ma gloire, que tu m'as donnée» (Jean 17:24). Déjà, par la foi, «nous voyons Jésus… couronné de gloire et d'honneur» (Hébreux 2:9). Nous le verrons alors de nos yeux, mais pas comme les incrédules (Apocalypse 1:7), car nous serons avec lui.

Non seulement le croyant est sûr d'aller avec Christ dans la gloire, mais il est moralement transformé pour tendre avec joie vers ce but. Tout ce dont il pouvait se glorifier sur la terre perd son attrait, il ne veut pas d'autre gloire que la gloire de Dieu qu'il entrevoit déjà. Paul nous donne de cette attitude un exemple à la fois stimulant et encourageant (voir en particulier Philippiens 3:3-14).

Les ressources de la grâce dans la vie du croyant

Dieu a établi la relation du croyant avec lui sur la base la plus solide qui soit: la personne et l'œuvre du Seigneur Jésus. Tout est réglé; la paix avec Dieu répond au passé, la faveur de Dieu marque le présent, et l'espérance de la gloire éclaire l'avenir (versets 1, 2). Rien ne peut être ajouté à cette position si bénie et parfaite; mais il reste à la vivre tous les jours. Les ressources de la grâce de Dieu sont si grandes, sa faveur si réelle dès maintenant, qu'elles peuvent transformer entièrement les pensées du croyant dans les épreuves et les difficultés présentes (versets 3-5).

En disant par deux fois (versets 3 et 11): «Et non seulement cela, mais aussi…», Paul veut nous montrer que la grâce de Dieu surabonde dans la vie chrétienne. Le croyant y apprend à se connaître, à apprécier ce que Dieu donne et à trouver sa joie en lui.

Comment le croyant va-t-il affronter les difficultés, les épreuves, les tribulations1? Vont-elles le déstabiliser? Contredisent-elles la faveur dans laquelle il se trouve? Doit-il les traverser avec stoïcisme? À toutes ces questions l'apôtre répond avec une étonnante assurance: «nous nous glorifions dans les tribulations».

1 Tribulations. Ce mot, actuellement peu usité, signifie souffrances, oppression.

Les souffrances donnent-elles vraiment occasion de se glorifier (ou de se réjouir)? Nous comprenons que cette pensée puisse heurter celui ou celle qui traverse une peine profonde. Mais Dieu désire lui faire connaître les ressources de sa grâce.

Trois motifs expliquent l'attitude, en apparence paradoxale, du croyant face à l'épreuve: la foi, la grâce qui enseigne et le secret intérieur du cœur.

La foi: verset 3

La foi, la confiance en Dieu, donne l'assurance que Dieu n'est pas indifférent à nos épreuves; il demeure un Dieu d'amour et de grâce. En acceptant l'épreuve comme permise par un Dieu qui aime et qui veut «faire du bien à la fin» (Deutéronome 8:16), le croyant regarde vers l'issue, «sachant que la tribulation produit la patience».

L'épreuve n'est pas la source de la patience, mais elle fournit l'occasion de recevoir du secours. Au lieu de se consumer en questions sans réponse ou en soupirs de découragement, l'enfant de Dieu traversera son épreuve avec Christ. Plutôt que de chercher avant tout à y échapper, il éprouvera que celui qui a tant souffert pour être notre Sauveur se tient près de lui. Paul, en prison, l'a dit bien simplement: «Le Seigneur s'est tenu près de moi et m'a fortifié» (2 Timothée 4:17).

Le croyant regarde à celui qui est «plein de compassion et miséricordieux» (Jacques 5:11) et qui «juge justement» (1 Pierre 2:23). La volonté propre étant mise de côté, l'épreuve rend ainsi capable de s'attendre tranquillement à Dieu. Elle produit aussi une «patience d'espérance» (1Thessaloniciens 1:3), la vraie patience chrétienne.

La grâce qui enseigne: verset 4

Dieu n'a jamais promis au croyant d'écarter les épreuves de sa vie ou de transformer ses circonstances extérieures. Divin éducateur, il utilise l'école de la vie pour le former. Le salut ne dépend pas de nos expériences, mais elles sont utiles pour nous former, pour nous détacher des influences terrestres et nous attacher plus profondément à Dieu et à son Fils Jésus Christ.

L'expérience d'un chrétien consiste à connaître Dieu et ses ressources. Celle de l'incrédule lui laisse souvent le cœur blasé et amer. Au contraire, le croyant est stimulé; car, au travers des épreuves traversées avec patience, il a touché du doigt sa propre misère, mais surtout la grâce agissante du Seigneur.

Nous avons ainsi dans ces versets 3 et 4 un enchaînement de vertus, produit par la grâce de Dieu qui accompagne le croyant dans le chemin et l'instruit pas à pas. Progressivement détournés de la sphère terrestre, ses yeux sont dirigés vers le domaine céleste et l'espérance devient pour lui plus captivante, vivante, actuelle.

Le secret du cœur: verset 5

D'une part, «l'espérance ne rend point honteux», car le croyant saisit par anticipation ce qui ne se voit pas encore et il jouit déjà de ce qu'il attend.

D'autre part, Dieu met son sceau sur celui qui a cru (Éphésiens 1:13): le Saint Esprit vient habiter dans le croyant. Et cette divine présence a de si heureuses conséquences: «L'amour de Dieu est versé dans nos cœurs»! Non seulement Dieu se révèle à moi dans la plénitude de son amour, mais il verse son amour dans mon cœur. Cet amour y apporte ce que Dieu est, pour que je l'aime en retour et que je partage avec d'autres les affections divines.

Laissons-nous pénétrer par cette pensée: «L'amour est de Dieu… Nous, nous l'aimons parce que lui nous a aimés le premier» (1 Jean 4:7, 19), alors que nous étions haïssables. Maintenant il se plaît à nous faire partager ce qui remplit son cœur. Nous n'avons en nous-mêmes aucune ressource, aucune capacité pour aimer. Mais désormais nous recevons ce qu'il nous faut d'une source d'amour inépuisable, par le canal du Saint Esprit. Ne parlons pas beaucoup de notre amour pour Dieu ou pour d'autres, mais soyons sensibles à l'amour de Dieu pour nous: c'est le seul moyen pour que cet amour jaillisse de nos cœurs vers Dieu et vers notre prochain.

À suivre