La vie de David et ses leçons pour nous (suite)

F. Wallace

4. La droiture et la fidélité de David

Psaume 26; 78:70-72; 1 Rois 9:4

L'Écriture nous présente David comme un homme intègre. La droiture et la fidélité sont véritablement des traits de son caractère. Des fautes, des fautes graves, viendront sans doute marquer son chemin, mais même dans ces circonstances-là, Dieu ramènera à lui son serviteur par une honnête confession et le restaurera.

Un jeune berger fidèle

David, le plus jeune fils de la famille d'Isaï le Bethléhémite, était berger. Son père lui avait confié la garde du troupeau. C'est là que nous le trouvons, la première fois qu'il est nommé, lorsque Samuel demande à Isaï de le faire venir (1 Samuel 16:11). La manière dont son père parle de lui montre la confiance qu'il avait en lui.

Après avoir été oint roi sur Israël par Samuel, David retourne à sa tâche de berger, et il l'accomplit jusqu'au moment où il est appelé à être le joueur de harpe de Saül, quand le roi que Dieu a rejeté est troublé dans son esprit (versets 14-23).

Au moment où Saül est engagé dans la guerre contre les Philistins, et que trois des fils d'Isaï sont à l'armée, nous trouvons de nouveau David auprès du troupeau de son père (17:13-15). Il est consciencieux dans l'accomplissement de ses responsabilités. En effet, lorsque son père l'envoie porter des provisions à ses trois frères aînés, il laisse le menu bétail qui lui est confié aux soins d'un gardien (verset 20). Il montre ainsi sa sollicitude pour ses brebis. Il se lève de bonne heure et accomplit fidèlement sa mission.

Ce jour-là, lorsque David se propose pour affronter Goliath, Saül compare le jeune homme à ses guerriers et déclare: «Tu n'es pas capable…» (verset 33). Cela fournit à David l'occasion de raconter une expérience extraordinaire, qui démontre tout à la fois son courage, sa confiance en Dieu et son dévouement pour ses brebis. Il avait exposé sa vie pour délivrer un agneau de la gueule d'un lion et d'un ours.

Les leçons que David a apprises dans son jeune âge, alors qu'il était berger, l'ont certainement préparé aux grandes responsabilités qui l'attendaient, lorsque le temps serait venu pour lui de conduire le peuple d'Israël, le troupeau de Dieu. Son exemple nous enseigne. Le temps de notre jeunesse est, tout particulièrement, un temps de formation. Les leçons apprises durant cette période marquent toute notre vie. Et la fidélité dans des services humbles nous prépare à assumer de plus grandes responsabilités.

Soumission à la volonté de Dieu

David, installé sur le trône d'Israël, compare sa propre demeure — une maison de cèdre — et la demeure de l'arche de Dieu — une simple tente (2 Samuel 7:1, 2). Le désir naît alors dans son cœur de construire à l'Éternel une maison digne de lui. Il en parle au prophète Nathan. Celui-ci d'abord l'encourage, puis doit lui communiquer que Dieu a d'autres pensées (versets 4 et suivants). David a versé beaucoup de sang; ce n'est pas lui qui bâtira la maison de l'Éternel. C'est son fils Salomon, un homme de paix dominant sur un royaume en repos, qui aura ce privilège (1 Chroniques 22:7-10).

La manière dont David accepte cette décision de Dieu est très remarquable. Elle prouve la pureté et l'honnêteté du désir de David. Ce qui lui importait, c'était qu'une maison soit construite à l'Éternel. Peu lui importait que ce soit lui-même ou un autre qui en soit le constructeur. Dans le service, il ne recherchait pas sa propre gloire, mais celle de Dieu. Quelle leçon pour nous!

Si nous avons un grand désir d'accomplir un service particulier pour le Seigneur, et qu'il nous montre qu'il lui plaît de le confier à quelqu'un d'autre, comment réagissons-nous? Y a-t-il en nous de la déception, de l'amertume, de la jalousie? Ou bien nous réjouissons-nous sans réserve, en pensant seulement à l'œuvre de Dieu et à sa gloire?

David nous montre l'exemple. Il va consacrer ses forces et ses biens à amasser les matériaux nécessaires pour le temple que Salomon construira (1 Chroniques 22:14; 29:1-5). Sommes-nous uniquement intéressés dans ce à quoi nous mettons la main? Nous arrêtons-nous de prier pour un service, si nous n'avons pas été choisis pour y participer activement? Nous réjouissons-nous quand d'autres sont bénis par le Seigneur dans des services auxquels nous aurions désiré participer?

Droiture dans la confession

Après avoir péché, dans le jardin d'Eden, Adam et Eve se sont fait des ceintures de feuilles de figuier afin de se couvrir. C'est l'image du comportement de l'homme, croyant ou incrédule, après avoir péché. Il s'efforce de dissimuler ses fautes, ou de les rejeter sur d'autres. Mais rien n'échappe aux yeux de Dieu.

David, malgré toutes ses années de marche avec Dieu, s'est laissé entraîner par la convoitise. Il a commis adultère, puis il a fait tuer l'un de ses plus vaillants soldats au moyen d'un vil complot. A-t-il pensé un moment qu'un roi pouvait se permettre de telles choses? Quoi qu'il en soit, le récit se termine par la déclaration solennelle: «Mais la chose que David avait faite fut mauvaise aux yeux de l'Éternel» (2 Samuel 11).

Le prophète Nathan est alors envoyé à David pour l'amener à ouvrir les yeux sur la gravité de ses actions. Et David ne cherche ni à mentir ni à se justifier. Il confesse: «J'ai péché contre l'Éternel» (12:13).

Deux psaumes nous révèlent les profonds exercices de cœur par lesquels il a passé, jusqu'à ce qu'il retrouve une entière communion avec Dieu. Ce sont les psaumes 32 et 51. Dans le premier, on voit ses combats intérieurs jusqu'à ce qu'il soit amené à confesser franchement ses fautes (32:3-5). Et alors, c'est le soulagement, et il exprime sa joie d'être pardonné (versets 1, 2). Dans le second, l'exercice est plus profond. Ce qui le préoccupe surtout, ce n'est pas le tort commis à des hommes, mais la gravité du péché devant Dieu. «Contre toi, contre toi seul, j'ai péché, et j'ai fait ce qui est mauvais à tes yeux» (51:4). Le péché d'adultère avec Bath-Shéba, le crime contre Urie, la tromperie dans laquelle il avait engagé Joab — tous ces péchés sont contre l'Éternel. David, dans son intégrité, les confesse sans chercher à les cacher ni à les excuser.

Et Dieu lui fait comprendre combien il apprécie cette confession honnête, ce brisement de cœur et d'esprit: «Les sacrifices de Dieu sont un esprit brisé. O Dieu! tu ne mépriseras pas un cœur brisé et humilié» (51:17). David devra souffrir des conséquences de son péché dans sa propre maison, mais il aura retrouvé la joie du salut (51:12).

Acceptation de la fin d'un service

David avait été un homme de guerre fort et courageux. Il avait été victorieux dans tous ses combats. Mais, l'âge venant, ses forces déclinent. Lors d'une guerre avec les Philistins, voilà David «fatigué» et en grand danger d'être frappé par un homme fort (2 Samuel 21:15-17). Abishaï, fils de Tseruïa, intervient, tue le Philistin et délivre le roi.

Cet événement marque la fin de la vie de David comme guerrier. En effet, ses hommes lui disent: «Tu ne sortiras plus avec nous pour la guerre, et tu n'éteindras pas la lampe d'Israël» (verset 17). On ne voit chez David aucune protestation à l'égard de cette sage décision de ses proches. Il s'y soumet sans amertume, reconnaissant avec honnêteté et droiture que ses forces ont faibli, et que, pour le bien du peuple, il doit laisser certaines tâches à d'autres. Il n'a pas honte de ressentir le poids des ans, et il prend sa retraite en tout honneur.

Moïse, selon le commandement de Dieu, a laissé la place à Josué. Elie l'a laissée à Élisée. C'est une grande erreur quand des croyants veulent continuer à exercer un service, alors qu'il est clair à leur entourage que leur aptitude à le faire n'est plus là. La droiture et l'honnêteté devraient conduire à reconnaître les choses comme elles sont, et à laisser les charges à d'autres, que le Seigneur a préparés pour cela et qui sont fidèles.

Fidélité dans l'administration

David a préparé une grande quantité d'or, d'argent, d'airain, de fer et d'autres matériaux pour la construction du temple. Il s'agissait en partie du butin récolté lors des différentes victoires d'Israël, en partie de ce que des chefs du peuple avaient donné, et en partie aussi des richesses qui appartenaient en propre au roi (1 Chroniques 29:3-9). L'attitude très généreuse de David encourageait les autres à donner, et éliminait d'avance toute pensée que le roi saisissait cette occasion pour s'enrichir lui-même.

L'apôtre Paul a suivi un chemin analogue, à la fois droit et désintéressé, dans toutes les affaires où intervenaient les biens matériels. Il agissait selon le principe: «Nous veillons à ce qui est honnête, non seulement devant le Seigneur, mais aussi devant les hommes» (2 Corinthiens 8:21).

«C'est une racine de toutes sortes de maux que l'amour de l'argent» (1 Timothée 6:10). Moïse, Néhémie et Paul, tout comme David, ont été fidèles; ils pouvaient en toute tranquillité placer leur façon d'administrer dans la lumière de Dieu et sous les yeux de leurs frères (Nombres 16:15; Néhémie 5:14-19; Actes des Apôtres 20:30-35).

Fidèle berger d'Israël

Le jeune homme qui avait fidèlement pris soin des brebis de son père est devenu le roi d'Israël, et il a été, pour le peuple de Dieu, un véritable berger. «Il les fit paître selon l'intégrité de son cœur, et les conduisit par l'intelligence de ses mains» (Psaumes 78:72).

Le sombre tableau des manquements des bergers d'Israël, en Ézéchiel 34: met en relief les soins de David envers le troupeau de Dieu. Dans ce chapitre même, David est l'image du Messie qui, durant le Millénium, paîtra le peuple de Dieu pour sa pleine bénédiction sur la terre (versets 23, 24). Les mauvais bergers d'Israël — ses conducteurs — s'étaient nourris eux-mêmes au lieu de nourrir le troupeau. Ils n'avaient pas fortifié les brebis faibles, ni soigné celles qui étaient malades ou blessées. Ils n'avaient pas ramené celles qui étaient égarées. Ils les avaient gouvernées avec dureté et rigueur (versets 3-6).

Combien différente a été l'attitude de David! Déjà lors du combat contre Goliath, il avait exposé sa vie pour délivrer le peuple (1 Samuel 17). Plus tard, il a accueilli ceux qui étaient dans la détresse, ceux qui avaient de l'amertume dans l'âme (22:1, 2). Il a offert un abri à ceux qui fuyaient devant Saül (22:20-23). Il a délivré les captifs que les Amalékites avaient enlevés, a recouvré tous les biens, et a exigé que le butin soit partagé avec ceux qui avaient été trop fatigués pour aller au combat (30:18-25). Il a fait venir un boiteux, Mephibosheth, à sa table, pour y manger tous les jours (2 Samuel 9). Dans un jour de joie, nous le voyons bénir le peuple et distribuer «à toute la multitude d'Israël, tant aux femmes qu'aux hommes, à chacun un pain, et une ration de vin, et un gâteau de raisins» (6:18, 19). Dans l'affaire du dénombrement, où par sa faute il avait attiré le châtiment de Dieu, il demande expressément que la main de l'Éternel soit sur lui et non sur le peuple; «Voici, moi j'ai péché, et moi j'ai commis l'iniquité; mais ces brebis, qu'ont-elles fait?» (24:17). David avait un cœur de berger. Il a pris soin de son peuple, l'a protégé contre ses ennemis et l'a conduit dans un bon chemin.

L'assemblée de Dieu a aussi besoin de bergers dévoués. Pierre, lors de sa restauration, a été chargé d'une telle tâche par le Seigneur lui-même: «Sois berger de mes brebis» (Jean 21:16). Non pas le berger, mais un berger parmi d'autres. Pierre à son tour exhorte les anciens: «Paissez le troupeau de Dieu qui est avec vous» (1 Pierre 5:1, 2). Paul aussi, lui-même un berger remarquable, exhorte les anciens d'Éphèse à paître l'assemblée de Dieu (Actes des Apôtres 20:28). Il s'agit là d'un service très important, nécessaire. Il requiert l'amour pour les brebis du Seigneur, la sagesse pour répondre à leurs besoins, et la patience pour persévérer malgré les difficultés.

À suivre

«Moi-même je paîtrai mes brebis, et moi je les ferai reposer, dit le Seigneur, d'Éternel. La perdue, je la chercherai, et l'égarée, je la ramènerai, et la blessée, je la banderai, et la malade, je la fortifierai.»

«Et je susciterai sur eux un pasteur qui les paîtra, mon serviteur David: lui les paîtra, et lui sera leur pasteur. Et moi l'Éternel, je serai leur Dieu, et mon serviteur David sera prince au milieu d'eux» (Ézéchiel 34:15, 16, 23, 24)