L'appel céleste

Texte adapté de W.J. Lowe

Analogies et contrastes

L'épître aux Hébreux développe particulièrement le sujet de l'appel céleste des croyants pendant le temps actuel, le temps de la grâce, et les distingue à plusieurs égards des hommes de foi qui les ont précédés. Parmi ceux-ci, Abraham est l'exemple le plus remarquable. Il est «le croyant Abraham» (Galates 3:9). Les croyants de toutes les époques ont suivi son exemple: ils ont cru Dieu, et cela leur a été compté à justice (cf. Romains 4:3, 12). En outre, l'appel d'Abraham «à sortir» de son pays vers un autre, et sa vie de pèlerin même dans le pays où il était venu, illustrent notre appel et notre marche vers le ciel.

Il existe pourtant un grand contraste entre les saints de l'Ancien Testament et l'Église de Christ. L'appel d'Abraham portait un caractère terrestre, c'est-à-dire qu'il a dû sortir d'Ur des Chaldéens pour se rendre en Canaan, où, dès son arrivée, il a pu construire son premier autel (Genèse 12:7). Notre appel à nous, chrétiens, est de caractère céleste dès son origine, et il est maintenu par une sacrificature céleste. L'apôtre et le souverain sacrificateur de notre confession est celui qui «a été élevé plus haut que les cieux» (Hébreux 3:1; 7:26).

La gloire céleste du Fils de Dieu

S'adressant aux Hébreux, qui connaissaient bien les Écritures de l'Ancien Testament, l'Esprit de Dieu insiste à toutes les pages sur le fait que Christ est le Fils de Dieu. Du début à la fin de l'épître, le Fils est présenté dans sa prééminence sous tous les aspects de sa gloire divine. Les types de l'Ancien Testament y abondent, mais leur but est toujours de montrer le grand contraste entre le type et l'antitype. Si l'on saisit ce simple fait, toute l'épître s'éclaire d'une vive lumière. Nous sommes exhortés à fixer les yeux sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi, et ainsi à courir avec patience la course qui est devant nous (12:2).

La sacrificature de Christ

Après avoir parlé à son peuple par les prophètes, Dieu s'est révélé à nous dans la personne de son Fils, caché maintenant à notre vue, mais visible aux yeux de la foi. En lui, il nous parle «des cieux» (12:25). Son œuvre expiatoire entièrement achevée, Christ exerce maintenant la sacrificature en faveur de ses rachetés. Cette sacrificature est céleste dans son caractère, et elle s'accomplit depuis le ciel, et même du plus haut des cieux.

Comme le souverain sacrificateur d'Israël devait traverser le parvis, passer par l'autel, pénétrer dans le lieu saint puis dans le lieu très saint, ainsi Jésus, notre «grand souverain sacrificateur» «a traversé les cieux» (4:14). Il est entré dans le ciel et s'est assis à la droite de la Majesté dans les hauts lieux. Sa gloire est «au-dessus de tous les cieux» (Psaumes 8:1 et Éphésiens 4:10). De là il veille sur les siens et intercède pour eux (Hébreux 7:26; 8:1, 2; 9:24).

En outre, comme grand souverain sacrificateur, il a été consacré par «un serment» (7:21), ce qui n'a jamais été le cas d'Aaron et de ses fils. Il est «Jésus, le Fils de Dieu» (4:14) et il a été glorifié par Celui qui lui a dit: «Tu es mon Fils; moi je t'ai aujourd'hui engendré» (5:5). Et, «quoiqu'il fût Fils, il a appris l'obéissance par les choses qu'il a souffertes» (5:8). Il est sacrificateur pour l'éternité selon l'ordre de Melchisédec (6:20). Enfin, en contraste avec «des hommes qui sont dans l'infirmité», notre souverain sacrificateur nous est présenté comme le «Fils… consommé pour l'éternité» (7:28).

Des fils amenés à la gloire

Le but de Dieu était d'amener «plusieurs fils» à la gloire. Pour cela, il fallait que Christ devienne le Chef de leur salut par des souffrances, et qu'il traverse la mort pour eux (2:10). Maintenant, assis à la droite de la Majesté dans les hauts lieux, il intercède pour eux; il vient à leur secours et délivre tous ceux qui, grâce à l'œuvre qu'il a accomplie, doivent hériter du salut. Il les a reçus de la main de Dieu, comme des enfants; ils lui ont été donnés par le Père. Il prend soin d'eux, car ils lui appartiennent et portent le caractère céleste, comme lui. Bien qu'ils attendent encore le moment de son retour, le moment où il les prendra pour être avec lui dans sa gloire, ils bénéficient déjà de ses soins d'amour.

C'est bien cette relation que le Seigneur désire que nous partagions sur la terre. Puissions-nous la réaliser pratiquement. Nous sommes appelés «ses compagnons» (1:9); nous sommes les enfants que Dieu lui a donnés (2:13); nous sommes des «frères saints, participants à l'appel céleste» (3:1); «nous sommes devenus les compagnons du Christ» (3:14). Il a lui-même parcouru tout le chemin pour entrer dans la gloire céleste, et il est maintenant devenu notre grand souverain sacrificateur. Il exerce son ministère de grâce pour que nous puissions, à sa suite, parcourir ce même chemin, les yeux fixés sur lui, notre chef et notre modèle. Il est «à même de secourir ceux qui sont tentés» (2:18). Il peut «sympathiser à nos infirmités» (4:15). Il est entré au-dedans du voile comme «notre précurseur» (6:20). «Il peut sauver entièrement ceux qui s'approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder pour eux» (7:25). Il est entré «dans le ciel même, afin de paraître maintenant pour nous devant la face de Dieu» (9:24). Et il apparaîtra une seconde fois, sans plus rien avoir à faire avec le péché, pour le salut de ceux qui l'attendent (9:28).

Ayant un tel souverain sacrificateur, et de si merveilleuses ressources, tenons ferme notre confession! «Courons avec patience la course qui est devant nous, fixant les yeux sur Jésus» (12:1). Et attendons fidèlement le moment de son retour!