Il est venu… et il vient

M. Allovon

À l'aube du troisième millénaire, comme aux premiers jours de l'Église, nous attendons le Seigneur Jésus. Il a déclaré à ses disciples: «Si je m'en vais et que je vous prépare une place, je reviendrai, et je vous prendrai auprès de moi; afin que là où moi je suis, vous, vous soyez aussi» (Jean 14:3). Quelle perspective heureuse d'être avec le Seigneur, dans la maison de son Père, et de voir celui qui a tant souffert goûter enfin les pleins résultats de son œuvre à la croix! Alors il se présentera à lui-même son Assemblée, son Épouse, «glorieuse, n'ayant ni tache, ni ride, ni rien de semblable,… mais sainte et irréprochable» (Éphésiens 5:27).

Le dessein de Dieu

En entrant dans le monde, le Fils dit: «Voici, je viens, — il est écrit de moi dans le rouleau du livre — pour faire, ô Dieu, ta volonté» (Hébreux 10:5-7). Ce dessein divin avait été formé «avant les temps des siècles». Mais quand Jésus est venu, alors la volonté de Dieu se réalise concrètement devant tous, dans le Fils, dans un homme. Quelles richesses de grâce et de gloire déploient les étapes successives de son chemin! Et pourtant les disciples du Seigneur, témoins oculaires, ont été «lents de cœur à croire». Nous aussi. Mais regardons comment, à chaque étape, les perfections de Christ et de son œuvre donnent l'évidence, la certitude de celle qui va suivre. Cela nous fait voir sa gloire et nous aide à saisir, avec assurance et un plus grand désir, la réalité imminente de sa venue, celle que nous attendons.

Dieu manifesté en chair

«Et il est venu» (Éphésiens 2:17). Cette brève expression de l'apôtre Paul résume un fait inouï, sans mesure. Quelle lumière a brillé sur la terre, sur «ceux qui sont assis dans les ténèbres»! «Nous vîmes sa gloire, une gloire comme d'un Fils unique de la part du Père» (Jean 1:14). Les dimensions et la complexité de l'univers peuvent nous étonner à en perdre le souffle. Mais combien plus grand est son Créateur! Sa grâce infinie l'a fait descendre jusqu'à nous, et devenir un homme, pour nous «faire sortir de la mort» (Psaumes 68:20). «Puisque la mort est par l'homme, c'est par l'homme aussi qu'est la résurrection des morts» (1 Corinthiens 15:21). Alors, «le Fils de Dieu est venu,… lui est le Dieu véritable et la vie éternelle» (1 Jean 5:20). Il a voulu être ce seul homme sans péché, qui entre dans la mort pour d'autres, pour les en faire sortir.

Le ciel a visité la terre:

Emmanuel vient jusqu'à nous.

Dieu se fait homme: ô saint mystère!

Que son peuple adore à genoux!

La mort du Fils

«Car Dieu a tant aimé le monde, qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle» (Jean 3:16). En formant ce plan: sauver des pécheurs et leur donner la vie éternelle, l'amour de Dieu pour eux rendait nécessaire le don de son Fils et sa mort sur la croix.

Envoyé «pour être la propitiation pour nos péchés» (1 Jean 4:10), Jésus déclare: «Il faut que le fils de l'homme souffre beaucoup,… et qu'il soit mis à mort, et qu'il soit ressuscité le troisième jour» (Luc 9:22). La mort n'avait sur lui ni droit ni pouvoir, mais il était venu pour donner sa vie en rançon pour des pécheurs. Il savait à l'avance ce qu'il lui en coûterait, jusqu'à être abandonné de Dieu, mais «il s'est livré lui-même» par amour. Sa mort demeure à toujours le point central, insondable, de tout ce que Dieu a révélé. C'est aussi pour nous le motif profond de l'aimer lui, et Dieu qui l'a donné.

Jamais œil ne verra chose plus merveilleuse

Que la croix, où fut attaché

Le prince de la vie, à l'heure ténébreuse

Où Dieu condamna le péché.

La résurrection de Christ

Il n'était pas possible que la mort retienne Christ, l'homme sans péché, le Prince de la vie (Actes des Apôtres 2:24). Puisqu'il a dû mourir, pour ôter nos péchés, il fallait qu'il soit ressuscité: «Tu ne permettras pas que ton saint voie la corruption» (Psaumes 16:10). Il fallait aussi que Dieu mette son sceau sur l'œuvre accomplie en faveur des pécheurs, à la gloire de Dieu. «Jésus notre Seigneur… a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification» (Romains 4:25).

Le Seigneur est réellement ressuscité et «il se présenta lui-même vivant» à ses disciples, «avec plusieurs preuves assurées, étant vu par eux durant quarante jours» (Actes des Apôtres 1:3).

La résurrection des croyants procède de la même puissance et suit nécessairement celle de Christ: «Dans le Christ tous seront rendus vivants; mais chacun dans son propre rang: les prémices, Christ; puis ceux qui sont du Christ, à sa venue» (1 Corinthiens 15:22, 23).

L'élévation de Christ dans la gloire

Dieu a veillé sur la gloire de son Fils quand il s'abaissait. Des anges sont intervenus au début et à la fin de son chemin sur la terre. Le Père a déclaré deux fois: «Celui-ci est mon Fils bien-aimé». Il n'attendait que le moment de le glorifier (Jean 13:32). Avant même la croix, Jésus a dit: «Moi, je t'ai glorifié sur la terre, j'ai achevé l'œuvre que tu m'as donnée à faire; et maintenant glorifie-moi, toi, Père, auprès de toi-même, de la gloire que j'avais auprès de toi avant que le monde fût» (Jean 17:4, 5). L'élévation de Christ dans la gloire est l'aboutissement nécessaire de son chemin. «Dieu l'a ressuscité d'entre les morts et lui a donné la gloire» (1 Pierre 1:19-21). Les siens l'ont vu monter au ciel.

L'envoi de l'Esprit Saint

Le Seigneur avait promis aux disciples que l'Esprit Saint viendrait pour être avec eux, mais seulement après son départ: «Je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, pour être avec vous éternellement, l'Esprit de vérité»; «Si je ne m'en vais, le Consolateur ne viendra pas à vous; mais si je m'en vais, je vous l'enverrai» (Jean 14:16, 17; 16:7). L'Esprit Saint ne pouvait pas venir avant que Jésus soit glorifié (Jean 7:39). Mais alors, il a «reçu de la part du Père l'Esprit Saint promis», et il l'a envoyé (Actes des Apôtres 2:33).

Maintenant, l'Esprit Saint habite dans chaque croyant et les unit ensemble à Christ, la tête de «son corps qui est l'assemblée». Lui est déjà dans la gloire, son corps est sur la terre, exposé à la souffrance. Cette situation ne peut être que provisoire. Mais elle est bien nécessaire pour nous faire réaliser, avant d'être associés à sa gloire, que nous avons été identifiés avec Christ dans sa mort et sa résurrection, pour marcher en nouveauté de vie (Romains 6:4, 5).

Voici, il vient

Quand il était sur la terre, le Seigneur Jésus a souvent parlé de sa venue future (voir par exemple: Matthieu 16:28; 24:27-39; Luc 18:8; 21:27). Dans son dernier entretien avec ses disciples, il leur annonce qu'il va les quitter et qu'il reviendra les chercher: «Je m'en vais, et je viens à vous» (Jean 14:28).

Il faut en effet qu'il revienne et cela pour plusieurs raisons:

  • Il ne peut laisser à eux-mêmes ceux qu'il a acquis à si grand prix. Il faut que là où il est, nous soyons aussi. «Je ne vous laisserai pas orphelins; je viens à vous» (Jean 14:3, 18).
  • Il nous a déjà liés à lui par le Saint Esprit. Il faut qu'à sa venue, nos corps en qui l'Esprit habite soient vivifiés et rendus semblables au sien (Romains 8:11; Philippiens 3:21).
  • Il a aimé l'Assemblée et s'est livré lui-même pour elle, pour l'acquérir au prix de son sang. Il faut qu'il se la présente glorieuse (Éphésiens 5:25), et qu'elle lui soit unie comme son Épouse (Apocalypse 19:7).
  • Il veut que nous soyons avec lui pour voir sa gloire (Jean 17:24).
  • Il faut aussi qu'il apparaisse publiquement (Apocalypse 1:7), qu'il soit manifesté en gloire et les siens avec lui (Colossiens 3:4).
  • Il faut qu'il règne là où il a été méprisé et rejeté (1 Corinthiens 14:25).

Pensons un peu à ceux qui, il y a 2000 ans, parlaient de lui entre eux à Jérusalem et attendaient la délivrance. Ils avaient la parole prophétique, mais les annonces de sa venue en montraient des aspects si différents. Leur ensemble formait une sorte d'énigme. La famille de David était pauvre et dispersée, le peuple, dominé par des étrangers. Était-il encore possible que Dieu visite son peuple? Mais ils ont attendu et, au temps convenable, Jésus est venu!

Pour nous maintenant, quelle différence! Celui qui vient est bien connu. Il est déjà venu une fois. Des témoins oculaires l'ont vu et entendu. Ils l'ont touché de leurs mains et nous ont rapporté ses paroles et ses actes. Il est mort, il est ressuscité, il a été élevé au ciel! Il a envoyé l'Esprit Saint et fait compléter la Parole inspirée. Il poursuit son travail dans les cœurs par ce moyen. Il se fait connaître par ses soins constants. Certes, comme alors, la famille de Dieu sur la terre est bien défaillante et dispersée. Oh! que cela nous pénètre plus profondément d'une réelle humiliation et du désir de lui plaire, de revenir à lui de tout notre cœur. Mais de toute façon, il vient, même si nous devions être «couverts de honte, loin de lui, à sa venue» (1 Jean 2:28).

Il faut qu'il revienne pour récolter avec chant de joie ce qu'il a semé avec larmes quand il est venu la première fois (Psaumes 126:6). Le souvenir de sa mort réveille nos affections et nous fait désirer ardemment qu'il jouisse enfin «du fruit du travail de son âme». Sa venue est bien présente à nos cœurs quand nous le voyons lui, couronné de gloire et d'honneur, attendre la juste récompense de ce qu'il a fait.

L'Esprit et l'épouse disent: Viens.

–  Oui, je viens bientôt.

–  Amen, viens: Seigneur Jésus!