Questions au sujet de la prière

Question 1

Serait-il opportun d'ajouter à toutes nos demandes à Dieu: «si telle est ta volonté»?

Réponse

La volonté de Dieu a deux aspects, qui peuvent avoir, nous semble-t-il, une incidence sur notre manière de prier.

Il y a d'abord ce que la parole de Dieu nous a révélé comme étant juste et bon, et conforme à sa volonté d'une façon générale. À cet égard, il n'y a pas d'incertitude. Si, par exemple, nous demandons à Dieu de la sagesse et des cœurs humbles, ou si, dans une réunion d'assemblée, nous lui demandons la nourriture spirituelle dont nous avons besoin, nous savons par sa Parole que de telles demandes sont selon sa volonté, de sorte qu'il paraîtrait étrange d'ajouter: «… si telle est ta volonté».

Mais la volonté de Dieu a un autre aspect. Il y a ce que, dans sa souveraineté, il s'est proposé concernant telle chose, telle personne ou tel cas particulier. Cela n'est pas l'objet de sa révélation. Mais, «en toutes choses», nous pouvons exposer «nos requêtes à Dieu par des prières et des supplications» (Philippiens 4:6). Nous lui présentons alors des besoins particuliers sur lesquels nous ne savons pas quelle est sa volonté. C'est ainsi que nous lui demandons la guérison d'un malade, une réponse favorable lors d'une demande en mariage, ou les moyens financiers pour telle chose qui nous paraît nécessaire. Dans de tels cas, il nous convient de marquer notre soumission d'esprit en disant à Dieu: «… si telle est ta volonté».

«Et c'est ici la confiance que nous avons en lui, que si nous demandons quelque chose selon sa volonté, il nous écoute; et si nous savons qu'il nous écoute, quoi que ce soit que nous demandions, nous savons que nous avons les choses que nous lui avons demandées» (1 Jean 5:14, 15).

Question 2

Le Seigneur en Matthieu 18:19 nous parle de la valeur de la prière collective. Ce passage signifie-t-il que si deux ou trois sont d'accord sur la terre pour demander quelque chose qui leur serait nuisible, le Père est tenu de toujours répondre à leur prière en l'exauçant dans sa littéralité?

Réponse

La même question peut être posée sur un plan plus général. Plusieurs passages de la Parole nous donnent l'assurance de l'exaucement à nos prières, en y liant certaines conditions. Outre celle qui est mentionnée dans le verset ci-dessus, on peut citer:

  • la foi: Marc 11:22-24; Jacques 1:5-8;
  • la communion avec le Seigneur et l'écoute de ses paroles: Jean 15:7.

Ces passages signifient-ils que, si la condition est remplie, Dieu est tenu de faire ce qui a été demandé? Les promesses de Dieu et du Seigneur ont pour objet de nous encourager à une pleine confiance en lui. Cette confiance est fondée sur ce que Dieu est dans la plénitude de ses caractères. «Celui qui a promis est fidèle» (Hébreux 10:23). Et il est fidèle à lui-même dans tous ses caractères: on ne peut pas l'enfermer dans une impasse, le Seigneur l'a bien montré avec une sagesse admirable lorsque ses contradicteurs lui tendaient des pièges.

La prière est l'expression de notre dépendance de Dieu. En aucun cas nous ne pouvons dicter à Dieu ce qu'il doit faire! II demeure le Maître, et il agit selon sa sagesse, sa puissance, son amour.

Si, parfois, Dieu juge bon d'envoyer à ses enfants quelque chose qu'ils ont demandé inconsidérément et qui va les faire souffrir, c'est parce qu'il les aime et les discipline pour leur profit, mais jamais parce qu'il est tenu d'agir d'une façon qui, au jugement des hommes, est la seule façon de remplir son engagement de répondre à leurs demandes.

Deux exemples de l'Écriture peuvent nous aider à le comprendre, l'un par contraste, l'autre par analogie. Hérode prend un engagement envers la fille d'Hérodias. Celle-ci lui demande une mauvaise chose qu'il est obligé de lui accorder à contrecœur, «à cause des serments et de ceux qui étaient à table avec lui». Il est prisonnier de ses paroles. Voir Marc 5:21-29. Salomon prend aussi un engagement (sans serment, il est vrai) envers sa mère Bath-Shéba. Celle-ci lui demande une chose où elle-même ne voyait pas de mal; mais le discernement de Salomon en juge tout autrement. II ne lui accorde pas sa demande, mais exerce le jugement sur Adonija. Salomon a été fidèle à son caractère de roi de justice, type de Christ. Et on peut penser que Bath-Shéba a été confuse de sa demande inconsidérée. Voir 1 Rois 2:19-25.

En ce qui concerne plus particulièrement le passage de Matthieu 18:19, il est bon de rappeler que là, il s'agit essentiellement de la prière de l'assemblée locale, en relation avec tout ce que comporte ce caractère d'assemblée réunie au nom du Seigneur. Si nous le réalisons, le Saint Esprit nous conduira dans l'expression de nos besoins, et nos demandes seront en accord avec la volonté de Dieu. Demandons-lui de nous aider à présenter nos requêtes; il nous exaucera aussi sur ce point.