Le nom au-dessus de tout nom (suite)

E. Dennett

Chapitre 9

Le «nom» de notre Seigneur et Sauveur étant l'expression de tout ce qu'il est, il n'est pas surprenant d'en trouver de nombreuses mentions dans les Écritures. Cela résulte de la relation nécessaire entre la Parole écrite et la Parole vivante, la première étant la révélation de la seconde. Il s'ensuit que plus nous avons Christ devant nous, lorsque nous lisons les Écritures, plus nous avons la pensée de l'Esprit, et mieux nous sommes préparés à discerner les rayons de la gloire de Christ qui brillent à chaque page. Considérer les Écritures comme la présentation de Christ, de Dieu révélé en Christ, voilà ce qui est propre à nous préserver de l'erreur et des raisonnements des hommes. En même temps, cela tend à produire dans nos cœurs la révérence et l'adoration sans lesquelles il est impossible de recevoir les communications divines. On ne saurait trop insister sur cela.

Baptisés pour le nom du Seigneur Jésus

Nous trouvons cette expression dans deux passages du livre des Actes: «Ils avaient été baptisés pour le nom du Seigneur Jésus» (8:16). «Et ayant ouï ces choses, ils furent baptisés pour le nom du Seigneur Jésus» (19:5).

Une expression similaire en 1 Corinthiens 10 peut nous éclairer: «Tous ils ont été baptisés pour Moïse dans la nuée et dans la mer» (verset 2). Le baptême pour Moïse implique un peuple associé à Moïse et soumis à son autorité. De la même façon, être baptisé pour le nom du Seigneur Jésus amène ceux qui le sont sur un terrain où l'autorité du Seigneur s'exerce de façon entière, et dans la compagnie de ceux qui reconnaissent cette autorité. Le nom du Seigneur exprime alors ce que Christ est, dans son exaltation et dans sa gloire, comme Seigneur. Ceux qui sont baptisés le confessent comme tel et sont soumis à son autorité et à ses droits sur eux.

L'apôtre Paul nous conduit plus loin quant à la signification du baptême, lorsqu'il écrit: «Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés pour le Christ Jésus, nous avons été baptisés pour sa mort?» (Romains 6:3). Mais ces passages du livre des Actes mettent en évidence l'autorité absolue de Christ comme Seigneur, et la responsabilité de ceux qui sont baptisés de reconnaître cette autorité. À une époque de déclin où l'on se contente facilement d'une profession religieuse, il est bon de se demander si les âmes qui ont été amenées sur le terrain du christianisme sont conscientes des responsabilités qu'elles endossent. Le Seigneur pourrait sans aucun doute dire à beaucoup d'entre nous: «Pourquoi m'appelez-vous: Seigneur, Seigneur, et ne faites-vous pas ce que je dis?» (Luc 6:46). Car il n'y a jamais eu d'époque où l'esprit d'indépendance et de propre volonté n'a été aussi fort qu'aujourd'hui, même parmi ceux qui confessent le nom et l'autorité de Christ. L'obéissance inconditionnelle constitue le premier devoir d'un soldat. De même, un chrétien devrait être marqué par sa soumission sans réserve à l'autorité de son Maître, telle qu'elle est exprimée dans sa Parole, et par un zèle et une piété inlassables pour maintenir l'honneur de son nom.

L'amour montré pour son nom

«Dieu n'est pas injuste pour oublier votre ouvre et l'amour que vous avez montré pour son nom, ayant servi les saints et les servant encore» (Hébreux 6:10). Il est question ici du nom de Dieu, car Christ, dans cette épître, est vu comme le grand Souverain Sacrificateur à la droite de Dieu, où il représente son peuple et intercède pour lui. C'est le nom de Dieu tel qu'il s'est révélé en Christ. Quelle est donc la signification des mots «pour son nom» dans ce passage?

L'apôtre fait allusion ici au ministère en faveur des saints. Ces croyants juifs partageaient ce qu'ils possédaient avec les chrétiens dans le besoin, car ils avaient compris que Dieu prenait plaisir à de tels sacrifices (cf. 13:16). En s'occupant des besoins des saints de Dieu dans un véritable amour fraternel, ils montraient, comme l'apôtre le dit, de l'amour pour son nom.

Nous voyons ici que le Seigneur s'identifie totalement avec son peuple et que son nom leur est lié, afin qu'ils le portent et en maintiennent la gloire devant les hommes. Ainsi donc, recevoir un chrétien au nom de Christ, c'est recevoir Christ lui-même. Et recevoir Christ, c'est recevoir celui qui l'a envoyé (Matthieu 10:40). Dieu est donc identifié avec Christ (sans parler ici de leur unité intrinsèque), et Christ est un avec son peuple. On comprend aisément que tout service accompli pour les siens soit compté comme étant fait pour son nom. Christ lui-même l'a dit: «En tant que vous l'avez fait à l'un des plus petits de ceux-ci qui sont mes frères, vous me l'avez fait à moi» (Matthieu 25:40). Ainsi, dans un sens encore plus profond, il peut dire à celui qui était l'ennemi le plus acharné de son peuple: «Pourquoi me persécutes-tu?» (Actes des Apôtres 9:4). Quel encouragement de savoir que le Seigneur considère ce qui est fait à ses saints comme étant fait à lui-même! Et nous trouvons là le secret de tout véritable service effectué parmi son peuple. Mais si notre objet est d'abord de les servir, eux — quelque bien qu'ils puissent en retirer —, ce n'est pourtant pas ainsi que le Seigneur veut nous donner de servir. Dans un tel cas, même s'il y a de l'amour fraternel en action, ou ce qui peut y ressembler, il manquerait la source divine pour le service, Christ lui-même.

Être assemblés au nom du Seigneur

«Je vous dis encore que si deux d'entre vous sont d'accord sur la terre pour une chose quelconque, quelle que soit la chose qu'ils demanderont, elle sera faite pour eux par mon Père qui est dans les cieux, car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom (ou à mon nom), je suis là au milieu d'eux» (Matthieu 18:19, 20). Afin de comprendre l'enseignement de ce passage, il faut garder à l'esprit que ce chapitre de Matthieu envisage Christ rejeté et absent et que la gloire annoncée au chapitre 17 n'est pas encore venue. Passant par-dessus le chapitre 17, il se relie directement au chapitre 16. Celui-ci traite de deux sujets, l'Église et le royaume, qui doivent avoir leur place sur la terre durant le temps de l'absence de Christ et de son élévation à la droite de Dieu, où il restera jusqu'à ce que ses ennemis soient mis pour marchepied de ses pieds (Psaumes 110).

En relation avec l'assemblée, ce chapitre nous donne des enseignements sur trois choses: premièrement, pour le cas d'une offense faite à un frère, deuxièmement, concernant l'administration de la discipline, ce qui est lié et ce qui est délié, avec sa ratification dans le ciel, et troisièmement concernant l'exaucement de la prière, ce qui est plus directement en rapport avec notre sujet.

Le verset 19 commence par une instruction supplémentaire: «Je vous dis encore que…», bien que les «deux d'entre vous» ainsi que les «deux ou trois» soient sans aucun doute en relation avec l'assemblée mentionnée au verset 17. Ce qui est ajouté, c'est l'enseignement concernant l'accord dans la prière. C'est la révélation de la grâce merveilleuse qui associe la présence du Seigneur avec les deux ou trois qui se réunissent à son nom, lui-même se faisant un avec eux dans la prière. On voit d'emblée que tout découle du fait d'être réunis ainsi. Mais qu'est-ce que cela signifie? De manière générale, on peut dire que l'essentiel, c'est que le Seigneur lui-même doit être le centre et le but du rassemblement, puisque le nom exprime la vérité de la personne. Mais ici, il ne faut pas oublier que son nom complet est Seigneur Jésus Christ. Ce nom parle de son autorité, de sa personne et de son œuvre. Le rassemblement doit donc être soumis à son autorité, tout en maintenant la vérité quant à sa personne et à son œuvre. Il est évident que la puissance qui rassemble, c'est le Saint Esprit, puisqu'il se trouve ici-bas pour glorifier Christ. Cela étant, il ne pourrait pas mettre sa sanction sur une assemblée où la suprématie de Christ ne serait pas reconnue, où il y aurait de l'indifférence quant aux gloires de sa personne ou quant à l'expiation qu'il a accomplie sur la croix.

Voici la condition que le Seigneur pose lui-même pour sa présence: «Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis là au milieu d'eux». II n'est pas dit je serai là, mais bien je suis là. Nous apprenons par-là que le rassemblement à son nom nous assure de sa présence. Notre conscience de cela peut dépendre de l'état de notre âme, mais la présence du Seigneur est un fait lié au respect de cette condition. Quelle grâce! Et quelle source de bénédiction et de puissance au milieu des siens! Nous en avons un exemple dans ce passage même: il est, au milieu de ses saints réunis à son nom, la puissance pour produire un commun accord dans la prière, et il est le garant que chacune de ces prières sera exaucée par le Père.

Tout cela scrute profondément nos cœurs quant au caractère de nos rassemblements! Quel appel à examiner personnellement l'état de notre âme, même si nous nous réunissons véritablement à son nom! Un des pièges de Satan est de nous amener à considérer les choses comme acquises. Pour éviter cela, il faut nous tenir constamment devant Dieu en prenant soin que toutes choses, quant à nous-mêmes et à nos associations, soient exposées à la lumière de sa présence et éprouvées par sa Parole.

À suivre