Le nom au-dessus de tout nom (suite)

E. Dennett

Chapitre 7

Croire en son nom

Le mot croire est diversement utilisé dans les Écritures. Croire une personne, c'est accepter ses paroles, son témoignage. C'est ainsi que nous croyons Dieu: nous faisons confiance à ce qu'il a dit. «Abraham crut Dieu, et cela lui fut compté à justice» (Romains 4:3). «Je sais qui j'ai cru» (2 Timothée 1:12). Croire en une personne, et plus particulièrement en une personne divine, c'est croire que cette personne est digne de toute notre confiance, et faire reposer notre foi sur elle. «Dieu… a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle» (Jean 3:16). «Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé» (Actes des Apôtres 16:31). Croire au Seigneur Jésus, ou croire en lui — les deux expressions sont équivalentes — c'est l'avoir, lui, comme l'objet auquel notre foi s'est attachée.

«À tous ceux qui l'ont reçu, il leur a donné le droit d'être enfants de Dieu, savoir à ceux qui croient en son nom» (Jean 1:12). Croire au nom de Christ, c'est l'assentiment entier de l'âme au fait que Christ est digne de toute confiance, c'est la réception de ce que proclame l'évangile lorsqu'il le présente comme objet pour la foi; car le nom de Christ, c'est l'expression de ce qu'Il est. Et la réception de ce témoignage, témoignage à ce que Christ est — le Seigneur Jésus Christ — est le commencement de toute bénédiction. Le fait d'être appelés enfants de Dieu y est lié (Jean 1:12), tout comme celui de posséder la vie éternelle (Jean 3:15, 16).

Demander en son nom

«Quoi que vous demandiez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. Si vous demandez quelque chose en mon nom, moi, je le ferai» (Jean 14:13, 14). Comme les derniers mots du verset 13 nous le montrent, il s'agit ici, selon le caractère général de l'évangile de Jean, plutôt du nom du Fils que du nom de Christ. Ce qui est donc placé devant nous, c'est que les croyants ont la garantie divine de pouvoir paraître devant le Père dans le nom du Fils: ils ont maintenant la liberté d'entrer en son nom dans la présence de celui qui est à la fois son Père et leur Père. Leur relation avec Dieu est basée sur le fait qu'ils sont nés de nouveau, qu'ils ont reçu l'Esprit d'adoption, et qu'ils ont été, par la mort et la résurrection de Christ, introduits dans sa propre relation avec Dieu (cf. Jean 20:17). Ces paroles se rapportent sans aucun doute au temps qui suit sa mort, sa résurrection et son ascension, puisqu'il est question de la présence du Saint Esprit (14:16, 17, etc.). Quand ce temps sera venu, et non pas avant, ils pourront faire des demandes au Père en son nom. Cela explique les paroles du Seigneur: «En ce jour-là vous ne me ferez pas de demandes. En vérité, en vérité, je vous dis que toutes les choses que vous demanderez au Père en mon nom, il vous les donnera. Jusqu'à présent vous n'avez rien demandé en mon nom; demandez, et vous recevrez, afin que votre joie soit accomplie» (16:23, 24). Que Dieu nous donne d'entrer plus pleinement dans la signification profonde de ce passage!

Tout d'abord, que signifie demander au nom du Fils? Nous tenir de cette manière devant le Père pour présenter nos requêtes, c'est nous tenir là dans toute la valeur de ce nom, selon l'estimation que le Père lui-même en a, selon tout ce que représente le Fils pour le cœur du Père, et c'est demander de la part du Fils. Lorsqu'il était devant le tombeau de Lazare, il a dit: «Père, je te rends grâces de ce que tu m'as entendu. Or moi je savais que tu m'entends toujours» (11:42). Si nous demandons quelque chose en son nom, nous serons toujours entendus. C'est précisément ce que le Seigneur nous promet ici.

En usant de cette liberté et de ce privilège, dans la relation avec le Père qu'il nous a lui-même assurée, nous avons encore à prendre garde à deux choses. Tout d'abord, l'accord du Fils relativement à un désir spécifique qui s'est formé dans notre cœur ne peut s'obtenir que dans la communion avec ses pensées à lui, telles que nous les révèlent les Écritures par le Saint Esprit. En second lieu, le sujet de nos demandes doit être en rapport avec les intérêts du Fils. L'assurance que tout ce que nous demandons en son nom sera fait ne peut concerner nos désirs personnels. Elle suppose que nous sommes en communion avec ses désirs, ses buts et ses intérêts à lui, de sorte que nous prions pour cela en son nom.

Si nous avons appris en quelque mesure quels sont les conseils du Père pour la gloire de son Fils bien-aimé, et que nous laissions de côté nos propres préoccupations, nous sommes introduits dans la sphère des choses qui concernent le Fils et le Père (Jean 16:14, 15), et nous sommes amenés à prier pour l'accomplissement de tous les conseils de son amour. Quelle place que celle dans laquelle nous sommes introduits! Et quelle grâce de pouvoir nous approcher de Dieu selon toute la valeur de son Fils!

Tout faire au nom du Seigneur Jésus

«Et quelque chose que vous fassiez, en parole ou en œuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus, rendant grâces par lui à Dieu le Père» (Colossiens 3:17). Si d'un côté nous pouvons paraître devant Dieu au nom de Christ, d'un autre côté, il nous est enjoint de tout faire, parmi les croyants ou dans le monde, au nom du Seigneur Jésus. Ces deux choses vont de pair, dans toutes les Écritures, sous diverses formes.

Par exemple, en Jean 17, après que le Seigneur a introduit les disciples à sa propre place devant le Père, il leur donne sa propre place devant le monde. De même, Pierre enseigne que si les croyants constituent une sainte sacrificature pour offrir des sacrifices spirituels agréables à Dieu par Jésus Christ, ils constituent également une sacrificature royale pour témoigner dans le monde des vertus de celui qui les a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière (1 Pierre 2).

Nous rappelons ceci uniquement pour établir la vérité que le croyant est inséparable de Christ, que ce soit devant Dieu ou devant les hommes. Il est tellement lié à tout ce que Christ est et à tout ce qu'il a accompli, qu'il entre dans les lieux saints dans toute la valeur de la personne et de l'œuvre de Christ et qu'il traverse le monde comme son représentant. En fait, ce dernier mot exprime bien ce que signifie agir au nom de Christ, ou comme le dit ce passage, au nom du Seigneur Jésus. C'est agir de sa part et sous son autorité. Ce qu'un ambassadeur est pour son souverain, tel est le croyant pour le Seigneur Jésus Christ. Celui qui est chargé d'une mission doit être dirigé uniquement par la volonté de son supérieur; il doit, en toute fidélité, exprimer sa pensée, observer ses instructions et rechercher ses intérêts. Le moi et l'intérêt personnel n'ont aucune place dans une telle mission. Son mot d'ordre est celui de l'apôtre Paul: «Pour moi, vivre, c'est Christ». Christ doit être le seul motif et le seul objet de toutes ses activités.

Nous pouvons bien nous arrêter et nous demander: mais qui est suffisamment qualifié pour une telle mission? Que personne ne soit découragé en pensant que c'est là une responsabilité écrasante! Rappelons-nous que celui qui nous envoie pour agir en son nom nous soutient de toute sa puissance. Nul ne part au combat à ses propres frais (cf. 1 Corinthiens 9:7). Le nom de Christ, quand il est revendiqué et utilisé à juste titre, porte en lui-même de la puissance. Ainsi, quand les «soixante-dix» reviennent vers le Seigneur, ils peuvent rendre témoignage: «Seigneur, les démons mêmes nous sont assujettis en ton nom» (Luc 10:17). Et le Seigneur leur répond: «Voici, je vous donne l'autorité de marcher sur les serpents et sur les scorpions, et sur toute la puissance de l'ennemi» (verset 19). La mission et la puissance pour l'accomplir sont donc intimement liées. La seule condition essentielle pour bénéficier de cette puissance, c'est une foi vivante. Le Seigneur n'a-t-il pas dit: «Toutes choses sont possibles à celui qui croit» (Marc 9:23)? Nous lisons ces mots sans les mettre en doute, mais pensons-nous souvent à leur réalisation pratique dans notre propre vie? Ce n'est que par la puissance du Seigneur que le plus petit de ses préceptes peut être mis en pratique. La puissance nécessaire étant toujours au service de la foi, il est aussi facile d'accomplir les plus grandes choses que les plus petites. Nous en trouvons un exemple dans le cas de l'homme qui avait une main desséchée. Comment pouvait-il étendre un bras desséché et mort? Il a cru, et la puissance divine a coulé dans son bras mort. Il l'a étendu et son bras est devenu sain comme l'autre.

Mentionnons encore quelques exemples d'action au nom de Christ. Quand Pierre et Jean trouvent l'homme impotent assis à la Belle Porte du temple, Pierre précise qu'il n'agit pas par sa propre autorité ou par sa propre puissance. Il dit: «Au nom de Jésus Christ le Nazaréen, lève-toi et marche» (Actes des Apôtres 3:6). De même, lorsque Paul s'adresse à l'esprit démoniaque qui possédait une jeune femme, en Actes 16:16-18, il lui commande «au nom de Jésus Christ» de sortir d'elle. Dans les deux cas, ces apôtres agissent comme des serviteurs du Seigneur, et c'est dans l'exercice de leur foi qu'ils utilisent la puissance du Seigneur pour accomplir des miracles. De même, lorsqu'il corrige le désordre qui régnait parmi les saints à Corinthe et à Thessalonique, l'apôtre agit au nom du Seigneur Jésus Christ (1 Corinthiens 5:4; 2 Thessaloniciens 3:6). Ces exemples suffisent pour montrer que dans tout service comme dans tous les devoirs et les responsabilités de la vie quotidienne, c'est le privilège du croyant d'agir au nom du Seigneur. Représenter Christ devant les hommes est en effet sa véritable vocation.

Cependant, ceci est vrai aussi sous un autre aspect: «Si vous êtes insultés pour le nom de Christ, vous êtes bienheureux» (1 Pierre 4:14). Il est évident que les ennemis de Christ regardent les siens comme portant son nom, et donc comme étant ses représentants dans le monde. Leur hostilité à Christ se traduit par la persécution de ceux qui le suivent. Le croyant n'a jamais à se dissocier de cette relation avec son maître absent. Que ce soit dans l'assemblée, dans sa maison ou parmi les hommes de ce monde, il ne doit jamais oublier qu'il porte le nom de Christ et qu'il doit agir pour les intérêts de Christ, sous son autorité et de sa part.

Encore une fois, quel privilège inexprimable de pouvoir paraître devant Dieu et devant les hommes au nom de Christ! Mais la grandeur de ce privilège implique une immense responsabilité. Car si le nom de Christ est inscrit sur nous, nous devons être vigilants et dépendants de lui pour maintenir ce nom dans toute sa pureté et nous garder de le déshonorer. Rappelons-nous qu'il est précieux au cœur de Christ de voir les siens maintenir avec zèle la gloire de son nom. C'est ainsi que nous lisons dans le prophète Malachie: «Alors ceux qui craignent l'Éternel ont parlé l'un à l'autre, et l'Éternel a été attentif et a entendu, et un livre de souvenir a été écrit devant lui pour ceux qui craignent l'Éternel, et pour ceux qui pensent à son nom» (3:16). C'était un temps d'iniquité et de corruption intense au sein du peuple de Dieu, mais un résidu pieux, séparé du mal, entretenait une sainte communion avec l'Éternel, dans sa crainte et dans l'amour de son nom. Les yeux de l'Éternel reposaient sur eux et dans la joie de son cœur, il dit à leur sujet: «Ils seront à moi, mon trésor particulier,… au jour que je ferai» (4:17). Au jour du jugement qui va venir, il les placera dans la maison de ses trésors, parmi ses objets précieux.

À suivre