Israël et l'Église
Dieu a appelé Abraham à sortir du monde idolâtre dans lequel il se trouvait, et lui a fait la promesse que sa descendance deviendrait une grande nation, centre de bénédiction pour toutes les familles de la terre. L'histoire du peuple d'Israël proprement dit commence en Égypte, au moment où la famille qui est l'héritière des promesses divines s'est multipliée et subit la dure oppression des Égyptiens. Dieu reconnaît ce peuple comme étant son peuple, et le délivre «à main forte et à bras étendu» pour le conduire dans le pays promis, le pays de Canaan.
Dès lors, toutes les voies de Dieu à l'égard des hommes sur la terre sont centrées sur Israël. Les relations de Dieu avec ce peuple sont basées, du côté de Dieu sur ses promesses, du côté du peuple sur la foi et l'obéissance. Israël faillit, tout au long de son histoire, mais Dieu est fidèle et ses promesses doivent s'accomplir. L'histoire d'Israël (et de toute la terre en relation avec lui) est consignée dans l'Écriture; nous y trouvons soit son histoire passée, soit son histoire prophétique.
Les deux faits suivants sont mis en évidence dans la prophétie:
- La véritable descendance d'Abraham, c'est Christ, en qui s'accomplissent toutes les promesses (2 Corinthiens 1:20). Et en lui, la bénédiction s'étend à toute la terre, à tous ceux qui croient, à toute la famille de la foi.
- En Israël, en général peuple désobéissant, il y a toujours un petit nombre, un «résidu» croyant et souffrant, objet spécial des soins de Dieu. C'est lui qui, à la fin, hérite des bénédictions promises sous le règne de Christ.
Seulement, les plans de Dieu ne se limitent pas à la terre; ses pensées sont élevées au-dessus des choses terrestres «comme les cieux sont élevés au-dessus de la terre» (Ésaïe 55:9). En envoyant son Fils unique pour être «le Sauveur du monde», Dieu non seulement accomplit ses promesses à Abraham, mais il se révèle pleinement et dévoile «le mystère caché dès les siècles», la formation de l'Église (ou l'Assemblée), le corps, l'épouse de Christ. L'avenir de l'Église n'est pas sur la terre. C'est là qu'elle se forme, mais elle est déjà liée à Christ, unie à lui par l'Esprit Saint, et elle attend d'être enlevée au ciel pour être «avec lui» pour toujours.
Tout l'horizon prophétique de l'Ancien Testament a pour objet Israël (en particulier le résidu), et les nations de la terre en relation avec lui. Le Messie promis, le Christ, en est le centre. L'Église n'y est pas mentionnée. Dans le Nouveau Testament, la prophétie a le même objet. Seulement, après avoir été élevé au ciel, Christ révèle à l'Église, par le moyen de ses serviteurs, ce qui va arriver à ce monde. Jean notamment, dans l'Apocalypse, écrit de la part du Seigneur «aux assemblées», expressions locales de son Assemblée tout entière, considérées dans leur responsabilité sur la terre. À chacune est adressé un message qui est plus un avertissement qu'une prophétie proprement dite, quoique l'ensemble de ces messages trace une esquisse de l'histoire de l'Église sur la terre.
L'espérance, l'attente de l'Église et de tout croyant dans le temps présent, c'est la venue de Christ pour prendre les siens auprès de lui. Être attentif à «la parole prophétique» (2 Pierre 1:19), c'est en particulier ne pas laisser nos pensées se distraire de cette attente. C'est aussi distinguer l'appel céleste de l'Église et l'espérance du résidu futur d'Israël pour la terre.
Attirons encore l'attention sur le fait que les disciples rassemblés avec Jésus après sa résurrection ont constitué tout à la fois le «résidu» d'Israël à cette époque et le premier noyau de l'Assemblée quand elle a été formée à la Pentecôte (Actes des Apôtres 2:1, 47). Ce résidu d'Israël, croyant en Jésus Christ, demeure incorporé à l'Assemblée jusqu'à son enlèvement (Romains 11:5). La période de l'Église, entre la Pentecôte et la venue de Christ pour enlever les siens, constitue une parenthèse toujours absente de la prophétie, dans laquelle tous les croyants, juifs et nations sans distinction, sont unis en un seul corps à Christ dans le ciel. Après leur enlèvement, il y aura sur la terre un résidu juif persécuté, qui sera délivré par le Seigneur à son apparition glorieuse pour régner.
L'enlèvement des saints à la rencontre du Seigneur en l'air, avant son apparition publique, et l'existence d'un résidu juif en qui le Saint Esprit opérera par la grâce, avant que le Seigneur se manifeste, sont des sujets qui doivent retenir toute notre attention. Leur étude, d'une part, met en lumière le vrai caractère de l'Église et la nature de sa relation avec Christ, et de l'autre, fait comprendre plus distinctement les voies de Dieu dans le gouvernement de ce monde. Ces deux sujets sont abordés plus loin dans deux articles: «Attendre le Seigneur» et «Le résidu juif et le jour du Seigneur» extraits et adaptés d'un texte de J.N. Darby intitulé: «De l'enlèvement des saints à la rencontre du Seigneur quand il viendra».