La gloire de sa face

D. Martel

L'Éternel avait déclaré à Moïse: «L'homme ne peut me voir et vivre… tu me verras par derrière, mais ma face ne se verra pas» (Exode 33:20, 23). À plusieurs reprises, nous trouvons dans les Écritures des expressions qui montrent que le péché fait séparation entre Dieu et l'homme, de sorte qu'il doit lui cacher sa face (cf. Ésaïe 59:2). Mais notre Seigneur, venu en grâce pour nous faire connaître Dieu, peut dire: «Celui qui m'a vu, a vu le Père» (Jean 14:9). Nous sommes confondus lorsque l'Esprit nous fait découvrir dans la Parole la face du Fils de l'amour du Père, Celui qui est le resplendissement de sa gloire, Celui en qui il nous a parlé.

Considérons avec adoration quelques expressions qui nous parlent du visage de notre bien-aimé Sauveur. Elles nous montrent ses caractères et l'étendue de son œuvre. Le dessein du Père est de «faire luire la connaissance de la gloire de Dieu dans la face de Christ» (2 Corinthiens 4:16).

Dans son abaissement

«Il dressa sa face résolument pour aller à Jérusalem» (Luc 9:51). Quelle obéissance et quelle détermination pour accomplir l'œuvre que le Père lui avait donnée à faire, alors qu'il connaissait à l'avance le chemin de douleur qu'il avait à parcourir! «C'est pourquoi j'ai dressé ma face comme un caillou» (Ésaïe 50:7).

«Alors ils lui crachèrent au visage et lui donnèrent des soufflets» (Matthieu 26:7). Quel outrage! Nos cœurs sont étreints quand nous réalisons un peu ce que l'homme a été capable de manifester à celui qui était venu pour sauver sa créature et qui «n'a pas caché sa face à l'opprobre et aux crachats» (Ésaïe 50:10). Profonde douleur pour notre Seigneur! Le psaume 69 nous rapporte avec sobriété: «la confusion a couvert mon visage» (verset 7).

«Son visage était défait, plus que celui d'aucun homme» (Ésaïe 52:14), de sorte que ceux qui ont pu le voir en ont été «stupéfaits». «Il n'a ni forme, ni éclat» (53:2). Quel contraste avec la description de celui que le résidu reconnaîtra: «Tu es plus beau que les fils des hommes; la grâce est répandue sur tes lèvres» (Psaumes 45:2)! «Combien grande est sa beauté», dira le prophète (Zacharie 9:17).

Et que dire des moments terribles où «il tomba sur sa face» (Matthieu 26:39), lorsque «sa sueur devint comme des grumeaux de sang» (Luc 22:44). Son visage devait alors refléter l'angoisse de son âme sainte. Quant à nous, nous restons «à un jet de pierre», bien incapables de contempler la face de celui qui avait devant lui la perspective des heures de la croix. Pendant ces heures où il devait être «fait péché pour nous», le Père allait lui cacher sa face.

Dans la gloire

Sur la montagne de la transfiguration, le Seigneur permet à trois de ses disciples de voir «son visage resplendir comme le soleil» (Matthieu 17:2). Ces trois hommes sont ainsi les témoins oculaires de sa majesté (2 Pierre 1:16), Dieu attestant une fois de plus la magnificence de son Bien-aimé. Plus tard, l'apôtre Jean, en esprit, pourra contempler de nouveau «son visage, comme le soleil quand il luit dans sa force» (Apocalypse 1:16). Le Seigneur apparaît alors avec les attributs du jugement: «ses yeux, comme une flamme de feu… et de sa bouche sortait une épée aiguë à deux tranchants» (versets 12-16).

Tandis que le jugement se prépare, la pensée de paraître devant sa face est un sujet de terreur pour ceux qui ont rejeté le Fils de Dieu. Ils disent aux montagnes et aux rochers: «Tombez sur nous et tenez-nous cachés de devant la face de celui qui est assis sur le trône et de devant la colère de l'Agneau» (Apocalypse 6:16). Personne ne pourra échapper: «Voici il vient avec les nuées et tout œil le verra» (Apocalypse 1:7).

Mais quel bonheur pour nous, ses rachetés qui attendons sa venue, au moment où nous verrons sa face (Apocalypse 22:4)!

Bientôt, Seigneur, sur ta face

Tes rachetés pourront voir

Le sourire de la grâce

Joint à l'éclat du pouvoir.

Que dès maintenant, ayant ce trésor dans des vases de terre, nous nourrissant de lui, nous puissions en refléter quelque chose!