Un autre Consolateur (Jean 14:16; 15:26; 16:7)

John Nelson Darby

Je prierai le Père, et il vous enverra le Consolateur… Cet envoi du Saint Esprit est un très grand encouragement pour le fidèle, en même temps qu'un reproche plein d'amour pour notre cœur qui ne produit pas tous les fruits que la présence du Saint Esprit devrait produire. Mais au milieu de la plus grande ruine, rien ne peut nous priver de cette promesse de Dieu: L'Esprit «demeure avec vous», car elle n'est pas incompatible avec la ruine absolue de l'Église.

Jésus, au moment de quitter les siens, leur promet un autre consolateur que lui-même. Jésus ne devait pas demeurer éternellement avec l'Église, mais il dit du Saint Esprit: «Le Père vous donnera un autre consolateur pour être avec vous éternellement». Ce consolateur ne nous a jamais quittés. Jésus sur la terre a été présenté au monde pour être reçu, mais, quant au Saint Esprit, le monde ne peut pas le recevoir, et tout effort pour le faire recevoir du monde est contraire à la déclaration de Jésus. Toute grâce, tout ce qui selon Dieu est aimable, pur et juste, découle du Saint Esprit; et le monde ne peut le recevoir, tandis que ceux avec lesquels le Saint Esprit demeure le connaissent. Il est avec nous et se fait connaître à nous et non pas au monde. C'est à la suite de cela qu'on garde la parole de Jésus, et que le Père et le Fils viennent faire leur demeure chez nous. C'est l'inverse de ce qui est dit au commencement du chapitre: il y a des demeures pour nous dans la maison du Père; en attendant, le Père demeure en nous.

 «Parce que moi je vis, vous aussi vous vivrez.» Si Jésus pouvait mourir, nous le pourrions aussi. Jésus reproche à Philippe de ne pas avoir compris et connu qu'il était dans le Père et le Père en lui; mais en ce jour-là, quand le Saint Esprit sera donné, dit-il, vous connaîtrez sans incertitude l'unité du Père et du Fils, et de plus, tout aussi bien, l'unité du Fils et de l'Église. Le don du Saint Esprit est une base assurée de toute bénédiction. Le monde n'en sait rien et ne peut le savoir; tout ce qui constitue la bénédiction entre Dieu et les fidèles n'existe pas pour le monde.

La jouissance de la présence du Consolateur et sa manifestation dépendent de l'obéissance pratique. C'est pourquoi l'on peut voir la plus grande ruine à côté de l'immuable fidélité de Dieu. Un seul mal non jugé peut mettre en ruines l'assemblée de Dieu. En Deutéronome 29, versets 18-23, il n'y avait qu'une racine d'amertume en Israël et tout le peuple était faible et souillé. Aussi «tout son sol n'était que soufre et sel, un embrasement, comme la subversion de Sodome et de Gomorrhe». Si le chrétien ou l'assemblée admettent un seul péché, le Saint Esprit est attristé, et l'âme est affaiblie à tous égards. Moïse savait qu'après sa mort Israël ne manquerait pas de se corrompre, mais que la fidélité de Dieu ne manquerait jamais (Deutéronome 31:29). C'est exactement aussi ce que Paul dit de l'Église (Actes des Apôtres 20:29-31). On voit la même chose au livre d'Aggée (2:3-5). L'Esprit de Dieu ne peut quitter l'Église, mais si le peuple de Dieu rejette l'Esprit, tout est ruiné. C'est une chose très sérieuse pour nous, de voir que la présence de Dieu avec nous est compatible avec l'état de ruine de l'ordre de choses où nous sommes.

Mais nous avons le privilège d'être le témoignage de Dieu dans le monde et d'y remplacer le Seigneur Jésus.

Il n'y aurait que le seul Elie de fidèle en Israël, que ce serait un grand privilège d'être ce témoin-là au milieu de l'infidélité générale. La présence de Dieu dans sa maison y apporte des affections douces et aimables, et c'est notre privilège de jouir tellement de cette présence au milieu de nous, que nous soyons un témoignage au monde du bonheur que Dieu peut donner à son peuple.