Armure et combat (1 Samuel 17)

D'après une réunion d'étude

1. David

David, serviteur de tous

David se fait d'abord connaître comme serviteur: il est le joueur de harpe de Saül et son porteur d'armes. Au début du chapitre 17, il est envoyé vers ses frères qui sont à l'armée pour combattre les Philistins. Il nous rappelle Joseph, que son père avait envoyé pour s'enquérir du bien de ses frères, et annonce quelqu'un de plus grand que lui — Jésus, l'envoyé du Père.

Sans sortir de sa place, David interroge les hommes qui se tenaient là (verset 26). Mais il est incompris et méconnu de ses frères (verset 28, cf. Psaumes 69:8). Éliab, son frère aîné, avait pourtant assisté à son onction royale, mais manifestement sans la prendre au sérieux. L'attitude d'Éliab évoque celle des frères de Jésus qui ne croyaient pas en lui (Jean 7:5).

David a été oint comme roi, mais il n'a pas été placé tout de suite au faîte du pouvoir. Il lui a fallu connaître bien des épreuves avant de régner. Dans ce chemin de souffrances, il est resté humble et confiant en son Dieu, dépendant, comme le Seigneur Jésus lui-même l'a été de manière parfaite.

Libérateur du peuple

Le chapitre 17 illustre le conflit entre la puissance du bien et la puissance du mal. David représente Christ lui-même qui, à la croix, va vaincre et produire en public les puissances de méchanceté (Colossiens 2:15).

«On est esclave de celui par qui on est vaincu» (2 Pierre 2:19). C'est le principe qu'illustre cette guerre entre Israël et les Philistins, entre David et Goliath. Les Israélites étaient là terrifiés, sans force. Pour les délivrer, il fallait qu'une œuvre soit accomplie par un autre. Pour que nous soyons délivrés de la puissance de l'adversaire, il fallait que celui-ci soit entièrement vaincu et dépouillé. Par sa mort sur la croix, Christ lui a ôté toute puissance ainsi que tout droit sur ses rachetés (Hébreux 2:14, 15). Cela a des conséquences, non seulement pour notre conversion, mais aussi tout au long de notre vie de rachetés. Selon les objets que notre cœur poursuit, nous goûterons pratiquement la liberté chrétienne, ou au contraire, nous serons enchaînés par toutes sortes de choses. À tout point de vue, la mort est le véritable chemin de la liberté; c'est le chemin où nous sommes libérés de la puissance et de l'action de la chair qui est en nous (2 Corinthiens 4:10).

Conduit par l'Esprit

«L'Esprit de l'Éternel saisit David, depuis ce jour-là et dans la suite» (16:13). Le Saint Esprit n'est venu comme personne divine sur la terre qu'après l'ascension du Seigneur. Il n'habitait pas d'une façon permanente dans les croyants de l'Ancien Testament, néanmoins toutes les victoires que David a remportées, l'ont été par le Saint Esprit. Chaque fois que le croyant accomplit la volonté de Dieu, c'est le Saint Esprit qui le conduit à le faire.

Combien l'exemple de David a de prix pour nous! Le combat chrétien est une réalité. Ne pensons pas qu'il cesse au moment où l'on se convertit. Au contraire! Nous avons affaire à la chair qui est en nous, au monde qui est autour de nous et à Satan qui est contre nous: ce sont nos trois ennemis permanents. Les combats cesseront seulement quand nous quitterons cette terre. Or les victoires ne peuvent être remportées que dans la dépendance du Seigneur. Nous avons plus que n'avait David puisque l'Esprit Saint habite en nous. Il veut nous conduire dans nos combats et nous donner la victoire.

Victorieux du lion et de l'ours

Au moment où il va affronter Goliath, David révèle ses victoires restées secrètes sur un lion et sur un ours. Qui peut tuer de telles bêtes par sa seule force? Mais David n'était pas allé avec sa propre force. Et en face de Goliath, s'il avait regardé à lui-même, il aurait capitulé; il aurait fui comme les autres. Il s'est avancé parce que sa confiance était en Dieu. Il savait que Dieu serait avec lui. Goliath était un ennemi encore bien plus terrible que le lion et l'ours, un ennemi qui n'était pas seulement le sien, mais celui du peuple tout entier.

Le lion est ici la figure de Satan dans toute sa violence. Le coup de patte du lion est mortel, sa gueule déchire et ôte la vie. C'est sans espoir.

L'ours étouffe plutôt sa proie. Il est l'image du monde. Comment le monde opère-t-il à notre égard? Il resserre discrètement son étreinte sur nous et fait que nous lui ressemblons de plus en plus. Nous en arrivons alors à tolérer ce que nous n'aurions jamais accepté il y a quelques années. Il est temps de s'arrêter, de faire le point et de nous rendre compte où nous en sommes par rapport au monde.

Quelques traits du caractère de David

Soulignons encore quelques traits du caractère de David, tel qu'il nous est présenté dans ce chapitre.

  • il est empressé: «David se leva de bonne heure le matin» (verset 20). C'est la pensée présentée tout au long de l'évangile selon Marc, où nous voyons le Seigneur Jésus agir avec empressement (comme le souligne le mot «aussitôt», souvent répété) et se lever longtemps avant le jour pour prier (Marc 1:35).
  • il est soigneux: David laisse les brebis à un gardien. Il n'a nullement abandonné le troupeau de son père dans le désert, comme Éliab lui en fait le reproche.
  • il est obéissant et fidèle: «Il prend sa charge… comme Isaï le lui avait commandé» (verset 20). Il obéit à son père, il est fidèle dans son service.
  • il est discret et humble: Personne n'aurait jamais eu connaissance de son combat contre le lion et l'ours si l'occasion ne s'était pas présentée de rendre témoignage devant Saül des délivrances que Dieu lui avait accordées. Avec ses armes de berger, il avait été plus fort que le lion et l'ours. Préparé dans le secret, David va pouvoir maintenant remporter la victoire devant tout Israël et devant les Philistins, pour la délivrance de son peuple.
  • il est aimant et courageux: David ne ressemble pas à l'homme à gages qui s'enfuit sans s'occuper des brebis (Jean 10:12); il s'engage pour celles-ci. Ce qu'il a accompli dans sa jeunesse en tant que berger, lui servira toujours. Il sera berger d'Israël. Et dans l'affaire du dénombrement, quand le jugement de Dieu tombe sur le peuple, il s'écrie: «C'est moi qui ai péché et qui ai mal agi, mais ces brebis, qu'ont-elles fait?» (1 Chroniques 21:17). Voilà le souci d'un serviteur fidèle qui a à cœur les intérêts du Seigneur et le bien du peuple de Dieu.
  • il est rempli de foi: En rappelant la délivrance de la patte du lion et de l'ours, David montre une entière assurance quant à l'issue du combat contre le géant (verset 37). Pour lui, cela ne faisait guère de différence. Sa force était en Dieu qui lui prêtait la même puissance pour vaincre le lion et l'ours que pour terrasser Goliath, l'ennemi du peuple d'Israël. Ce qui a vaincu le monde, c'est notre foi en Dieu, en ses ressources et ses promesses.

Plus encore que David, c'est Christ qui est notre modèle de la confiance en Dieu. «Garde-moi, ô Dieu! car je me confie en toi» (Psaumes 16:1). Il est le chef et le consommateur de la foi (Hébreux 12:2).

Ajoutons que la foi n'est pas synonyme d'inconscience. L'exemple de David le montre de manière évidente. Il était conscient à la fois:

  • du triste état du peuple,
  • de l'impossibilité de vaincre l'adversaire avec les armes humaines,
  • du fait que Dieu avait été outragé.

2. Goliath

Le défi de Goliath

Goliath était un ennemi redoutable, bien de nature à effrayer le peuple d'Israël. Car le peuple le voyait avec les yeux de Saül, c'est-à-dire avec les yeux de la chair. Goliath était colossal, d'une force largement supérieure à celle des guerriers d'Israël. Il mesurait plus de trois mètres, son armure pesait plus de soixante-quinze kilos. Nous comprenons qu'il soit dit que Saül et tout Israël eurent une grande peur (verset 11).

Goliath défie le peuple pendant quarante jours (verset 16). Dans l'Écriture, le chiffre quarante parle d'un temps complet d'épreuves. Le voyage d'Israël dans le désert a duré quarante ans. Dans le désert où il a été conduit par l'Esprit Saint, le Seigneur Jésus a été tenté quarante jours.

«Choisissez-vous un homme, et qu'il descende contre moi», dit Goliath (verset 8). Puis encore: «Donnez-moi un homme, et nous combattrons ensemble» (verset 10). Ce qui manquait à Israël c'était un homme, mais cet homme est dans la pensée de Dieu de toute éternité, c'est l'homme de son conseil, l'homme Christ Jésus.

Au temps convenable Christ a été manifesté. Il est venu sur la terre, et dès son entrée dans son service, il a lié Satan. Ensuite, tout au long de son ministère et jusqu'à sa mort il a marché, homme parfait, l'homme selon le cœur de Dieu, celui en qui Dieu trouvait son plaisir.

À deux reprises, le Philistin demande «un homme», à deux reprises il défie l'Éternel de la manière la plus forte possible. Effectivement, il a bien fallu que les Israélites se rendent compte pendant quarante jours qu'il n'y avait pas de force en eux. Si, mis à l'épreuve, nous réalisons notre faiblesse, Dieu nous amènera à savoir nous reposer pleinement sur l'homme qu'il a suscité, l'homme selon son cœur, l'homme Christ Jésus.

Les Philistins

Les Philistins étaient les ennemis de l'intérieur. Ils habitaient la Palestine. (C'est d'ailleurs du mot Philistin que dérive le nom Palestine.) Leur pays se trouvait en bordure de la Méditerranée, entre l'Égypte et le pays de la promesse. Lorsque Dieu a fait sortir le peuple d'Israël d'Égypte, il ne les a pas fait passer par le chemin du pays des Philistins qui est pourtant plus court (Exode 13:17). Dieu emmène d'abord son peuple à travers la Mer Rouge, étape indispensable, type de la mort de Christ pour nous. Puis l'Éternel les fait passer par le désert, et enfin atteindre le pays de la promesse, en traversant le Jourdain, figure de notre mort avec Christ.

Se trouver dans le pays de la promesse sans avoir passé par ce chemin-là, c'est être un usurpateur. Telle est la position des Philistins. Ils vont être les ennemis constants du peuple de Dieu, ce peuple qui a été circoncis après la traversée du Jourdain. Il n'y a pas de possibilité d'entente entre les Philistins et les fils d'Israël, pas de possibilité d'entente entre la chair, même religieuse, et ce qui est né de l'Esprit.

3. Saül

L'armée de Saül

Quel contraste entre la foi de David et le raisonnement de Saül!

Le raisonnement de Saül ressemblait tout à fait à celui des Philistins. Comment avait-il recruté son armée? «Quand Saül voyait quelque homme fort et quelque homme vaillant, il le prenait auprès de lui» (1 Samuel 14:52). Éliab, par exemple, remarquable par sa taille et par sa beauté, pouvait faire partie de cette armée. Mais que faisaient ces guerriers en face des Philistins? Ils s'enfuyaient. Oui, l'armée de Saül se décompose en face de l'ennemi. Ses hommes forts et vaillants s'enfuient, terrifiés devant Goliath (verset 24).

Dans ce récit, Dieu nous rappelle qu'il n'y a aucune ressource humaine qui puisse faire face à la puissance de l'ennemi. «Les armes de notre guerre ne sont pas charnelles, mais puissantes par Dieu pour la destruction des forteresses» (2 Corinthiens 10:4). «Nous… n'avons pas confiance en la chair» dit aussi l'apôtre (Philippiens 3:3). La mort, évoquée par l'épée de Goliath, est pour le croyant une arme sans pareille pour vaincre. Réalisons que nous sommes «morts avec Christ aux éléments du monde» (Colossiens 2:20).

L'armure de Goliath et l'armure complète de Dieu

Il y a une différence fondamentale entre l'armure de Goliath et l'armure complète de Dieu. L'armure de Goliath est, pourrions-nous dire, l'armure complète de l'homme. Elle commence par un casque d'airain et comporte une cotte de mailles à écailles, des jambières d'airain, un javelot, une épée, et enfin un bouclier porté par quelqu'un d'autre devant lui.

En contraste, l'armure de Dieu, — n'est-ce pas surprenant? — commence par une ceinture, celle de la vérité (Éphésiens 6:14). Dans le langage symbolique de l'Écriture, les reins sont le siège de la force. Ce qui nous ceint de force, c'est la connaissance de Christ et de la parole de Dieu. Il est la vérité (Jean 14:6). Si nous ne connaissons pas le Seigneur Jésus, la bataille est perdue d'avance. Tout ce que nous avons à savoir pour notre marche sur la terre, pour notre conduite, pour nos combats, nous le trouvons dans la connaissance de Christ. Il faut aussi que nos reins soient imprégnés par la parole de Dieu. En intercédant en notre faveur, le Seigneur Jésus demande au Père: «Sanctifie-les par la vérité; ta parole est la vérité» (Jean 17:17).

À côté de la parole de Dieu tout entière, ceinture de la vérité, nous avons besoin aussi de la parole à propos, comme par exemple celle que le Seigneur a employée à la fin des quarante jours du désert pour repousser l'ennemi. C'est l'épée de l'Esprit qui est la parole de Dieu, la parole qui convient exactement à la circonstance voulue. Cela suppose que la Parole tout entière soit richement gardée dans nos cœurs.

L'armure que Saül propose à David a quelque chose de commun avec celle de Goliath: elle protégeait d'abord la tête (verset 38). La tête est le siège de l'intelligence. Au contraire, l'armure complète de Dieu commence par protéger les affections, les affections intérieures les plus profondes. Dans la culture de l'Europe occidentale, la prédominance est donnée à la pensée. Or le siège essentiel de notre être n'est pas dans la pensée mais dans les affections. «Dis-moi qui tu aimes, je te dirai où tu vas et qui tu es.» Il faut garder ses affections, garder son cœur «plus que tout ce que l'on garde, car de lui sont les issues de la vie» (Proverbes 4:23). Si nous gardons notre cœur et nos affections pour Christ, nos ennemis ne pourront pas avoir le dessus sur nous.

Cette armure comporte aussi, comme celle de Goliath, une cotte de maille. Ce qui caractérise celle-ci, c'est son poids; elle est excessivement lourde, figure du résultat de la domination de Satan sur l'homme. Goliath avait des jambières d'airain. La puissance de l'ennemi est une puissance qui écrase. On trouve dans les prophètes: «Qu'avez-vous à faire de fouler mon peuple, et de broyer la face des pauvres?» (Ésaïe 3:15). Les jambières d'airain parlent de cette cruauté, de cette méchanceté avec laquelle l'ennemi broie ceux sur qui il domine.

À l'opposé, dans l'armure complète de Dieu, les pieds sont «chaussés de la préparation de l'évangile de paix». La paix du Seigneur Jésus remplit l'esprit. Alors, comme le dit Jacques, «le fruit de la justice, dans la paix, se sème pour ceux qui procurent la paix». En Éphésiens 6, on ne trouve pas cette agressivité dont on parle tellement aujourd'hui dans le monde. Nous découvrons, au contraire, ce qui a caractérisé la marche du Seigneur Jésus: «Il est venu, et a annoncé la bonne nouvelle de la paix» (Éphésiens 2:17).

David rejette l'armure qui ne fournit nullement la puissance du Seigneur, qui même l'entrave. Se revêtir de la puissance de la force du Seigneur, c'est mettre sa confiance entière en lui. Il est question deux fois de la puissance de sa force dans l'épître aux Éphésiens (1:19; 6:10). C'est une puissance souveraine qui a ressuscité Jésus Christ d'entre les morts, qui est donc plus puissante que la mort. C'est précisément par cette puissance que le Seigneur Jésus a vaincu celle-ci. Christ est le vainqueur. Alors «prenez l'armure complète de Dieu, afin que, au mauvais jour, vous puissiez résister, et, après avoir tout surmonté, tenir ferme» (6:13). Le mauvais jour est celui où Satan est autorisé à nous serrer de plus près. Par conséquent nous avons besoin d'une armure complète pour pouvoir lui résister.

4. La victoire de David

Les armes de David

Pour combattre, David s'est servi d'un moyen très humble que Dieu avait formé lui-même: les pierres du torrent. Cinq pierres, chiffre de la faiblesse humaine (Matthieu 14:17), car «Dieu a choisi les choses faibles du monde pour couvrir de honte les choses fortes… en sorte que nulle chair ne se glorifie devant Dieu» (1 Corinthiens 1:27, 29). David a pris aussi son bâton dans sa main, son bâton de berger sans doute.

Les pierres qu'il a choisies au fond du torrent sont des pierres lisses, des pierres qui ont été longuement roulées contre d'autres par les eaux du torrent. Toutes leurs aspérités ont été ôtées, ce qui peut suggérer les exercices par lesquels nous sommes amenés à passer pour pouvoir être utilement employés par le Seigneur. Ces pierres rendues lisses par l'épreuve, la souffrance, font penser à toute la grâce de Dieu, la grâce et l'amour de notre Seigneur Jésus Christ auprès de qui nous apprenons à marcher dans l'humilité.

La fronde était une arme redoutable (Juges 20:16). Elle évoque l'énergie de la foi, cette foi profonde qui était en David. Goliath voulait un combat rapproché, un combat corps à corps, et David n'a pas eu besoin d'en arriver là. Il a frappé le Philistin lorsqu'il était encore loin. La tactique de Goliath et celle de David sont sur deux plans complètement différents. La puissance de Dieu se manifeste entièrement en dehors des capacités et de la pensée de l'homme.

Le combat et ses conséquences

Goliath avait devant lui un homme qui portait son bouclier. Il dépendait d'un autre qui s'est montré impuissant pour le protéger. Goliath est atteint par la pierre lancée par David. En fait c'est la main de Dieu qui dirigeait cette pierre et qui a fait tomber l'ennemi du peuple.

La déclaration de David: «la bataille est à l'Éternel, et il vous livrera entre nos mains» (verset 47) révèle la hardiesse de sa foi, et son humilité. Il s'avance ainsi, comptant sur son Dieu dont il défend les intérêts et au nom duquel il se présente. David court en avant, le Philistin s'avance, la rencontre a lieu et la victoire est remportée.

L'épée de Goliath a été l'arme qui s'est retournée contre lui et a causé sa mort. Du Seigneur Jésus, il est dit: «… afin que par la mort, il rendît impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort, c'est-à-dire le diable» (Hébreux 2:14). Le diable menace les hommes par cette arme qui est la mort, mais il a été vaincu par la mort de Christ à la croix.

Par cette victoire de David, le peuple tout entier a été vainqueur. Celui qui servait le peuple avec dévouement et amour est reconnu maintenant comme son libérateur. Quelle gloire pour David, mais combien plus grande est la gloire de notre Seigneur, en face d'un ennemi que personne n'avait pu vaincre! En présence de tout ce que la force de l'adversaire peut mobiliser contre le croyant, Dieu a mis toute la puissance en Christ. Il dit de lui: «J'ai placé du secours sur un homme puissant» (Psaumes 89:19).

S'appuyer sur la victoire du Seigneur Jésus

David déclare que Goliath a outragé les troupes rangées du Dieu vivant (verset 26), qu'il a outragé l'Éternel (verset 45). Ézéchias reprendra le même argument, plusieurs fois, quand le roi d'Assyrie enverra contre lui le Rab-Shaké (2 Rois 19:4, 16, 22, 23). Au fond, tout le problème est là. Le croyant a toujours intérêt à s'effacer et à laisser, si l'on ose employer l'expression, Dieu s'occuper lui-même de ce qui le touche directement. Faire ainsi nous donne beaucoup d'assurance.

C'est pour cette raison que le Seigneur, prenant congé de ses disciples, leur donne un dernier encouragement qui est un peu comme l'arme absolue pour eux et pour nous: «Ayez bon courage, moi j'ai vaincu le monde» (Jean 16:33). Ce monde qui vous menace, qui est puissant, qui est plein de tentations et de dangers, est un monde que j'ai vaincu. L'apôtre Jean attribue la victoire sur ce monde à notre foi: «C'est ici la victoire qui a vaincu le monde, savoir notre foi» (1 Jean 5:4). Y a-t-il contradiction? Non, parce que la foi du croyant s'appuie sur la victoire remportée par le Seigneur. Nous serons vainqueurs dans la mesure où nous profiterons de la victoire de Christ, où nous le laisserons se placer entre le monde et notre cœur.

Nous en avons une belle illustration dans l'intervention inattendue de Melchisédec, juste avant que le roi de Sodome s'approche d'Abraham, avec la tentation très subtile: Laisse-moi les âmes, et prends les biens pour toi (Genèse 14:17-24). Mais Abraham a été préparé par Melchisédec, l'envoyé de Dieu, à refuser ceux-ci.

Alors Dieu peut dire à Abraham: «Je suis ton bouclier et ta très grande récompense» (Genèse 15:1). Voilà notre bouclier! Le croyant laisse le Seigneur s'interposer entre le monde et lui. Il a un bouclier vivant, Dieu lui-même. Combien de fois trouve-t-on cette expression de bouclier dans l'Écriture! Dieu se placera entre le danger et nous si nous le laissons intervenir. C'est ainsi que le bouclier de la foi utilise la victoire du Seigneur (Éphésiens 6:16).