L'arche du témoignage et l'habitation de Dieu

Marc Allovon

1. L'arche de l'alliance

Après avoir traversé la Mer Rouge et vu la destruction du Pharaon et de son armée, Moïse et les fils d'Israël chantent le cantique de la délivrance. Dès ce moment, l'Éternel fait connaître qu'il désire habiter au milieu du peuple racheté (Exode 15:13, 17). Peu après, sur la montagne de Sinaï, il donne ses instructions à Moïse: «Et ils feront pour moi un sanctuaire, et j'habiterai au milieu d'eux» (Exode 25:8). Plusieurs siècles plus tard, Salomon posera la question: «Mais Dieu habitera-t-il vraiment avec l'homme sur la terre? Voici, les cieux, et les cieux des cieux, ne peuvent te contenir; combien moins cette maison que j'ai bâtie!» (2 Chroniques 6:18). Mais rien n'est impossible à Dieu, et tout au long des Écritures nous pouvons suivre la trace de ce merveilleux dessein de grâce.

Habitation et sanctuaire

Grande est la bonté de Dieu qui condescend à s'approcher de son peuple et à demeurer au milieu de lui. C'est la première pensée exprimée en Exode 15:17: «Tu les introduiras et tu les planteras sur la montagne de ton héritage, le lieu que tu as préparé pour ton habitation, ô Éternel!…». Seulement, ce peuple est composé d'hommes pécheurs et la souillure s'y produit. Dieu doit se pourvoir d'un lieu saint pour habiter là: «…le sanctuaire, ô Seigneur! que tes mains ont établi».

L'habitation doit porter le caractère d'un sanctuaire1 parce que Dieu a «les yeux trop purs pour voir le mal» (Habakuk 1:13). Le sanctuaire montre que Dieu est séparé de toute souillure, mais c'est un Dieu Sauveur qui aime les pécheurs et désire habiter au milieu de son peuple racheté, pour le conduire et le bénir.

1 Le mot original traduit par sanctuaire, comme son équivalent français, signifie lieu saint, ou séparé, mis à part.

Le sanctuaire est sur la terre. Ce sera d'abord le tabernacle (ou la tente) dans le désert de Sinaï. Ce tabernacle est «la figure et l'ombre des choses célestes», «des lieux saints faits de main, copies des vrais» (Hébreux 8:5; 9:24). En Hébreux 8:2, l'Esprit Saint met en contraste avec ce premier tabernacle, le «vrai tabernacle que le Seigneur a dressé, non pas l'homme». Nous lisons: «la première (alliance) donc avait aussi des ordonnances pour le culte, et le sanctuaire, un sanctuaire terrestre» (Hébreux 9:1).

L'existence d'un sanctuaire implique, pour les hommes qui s'approchent de Dieu parce qu'ils ont été rachetés, la responsabilité de se sanctifier, de se séparer de la souillure et d'en préserver la maison de Dieu, le lieu où Dieu habite: «La sainteté sied à ta maison, ô Éternel!» (Psaumes 93:5). À ce sujet, quelques expressions significatives jalonnent l'histoire du peuple de Dieu. Sous Ézéchias, lorsque le roi revient de tout son cœur à l'Éternel, et y ramène le peuple après une longue période d'infidélité, il commande: «Écoutez-moi, Lévites! Maintenant, sanctifiez-vous, et sanctifiez la maison de l'Éternel, le Dieu de vos pères, et jetez la souillure hors du sanctuaire» (2 Chroniques 29:5). Plus tard, lorsque le peuple sera retombé dans l'idolâtrie, l'Éternel devra quitter le temple. Il reproche alors à Israël: «Tu as rendu impur mon sanctuaire par toutes tes choses exécrables» (Ézéchiel 5:11), et il dit au prophète: «Vois-tu ce qu'ils font, les grandes abominations que la maison d'Israël commet ici, pour m'éloigner de mon sanctuaire?» (Ézéchiel 8:6). L'existence du sanctuaire, conséquence de la rédemption, souligne ainsi la responsabilité des rachetés.

Le terme «sanctuaire» rappelle que Dieu est saint et que les hommes se sont souillés par le péché. Le terme «tabernacle» ou «tente» parle d'habitation, dans le ciel ou sur la terre, sans que la souillure soit évoquée (Jean 1:14; Apocalypse 21:3).

Habitations successives de Dieu

On peut en dénombrer sept:

  1. Le tabernacle. Dieu y demeure par le moyen de l'arche et de la nuée (Exode 40:21, 34).
  2. Le temple de Salomon. Dieu y demeure aussi par le moyen de l'arche et de la nuée (1 Rois 8:6, 10).
  3. Le temple d'Esdras. Israël étant Lo-Ammi, «pas mon peuple», on ne trouve dans ce temple ni l'arche ni la nuée. Cependant l'Éternel n'a pas laissé son peuple. «Je suis avec vous, dit l'Éternel» (Aggée 1:13).
  4. La personne de Christ. «En lui habite toute la plénitude de la déité corporellement» (Colossiens 2:9).
  5. L'assemblée. «Un temple saint dans le Seigneur… une habitation de Dieu par l'Esprit» (Éphésiens 2:21, 22).
  6. Le temple nouveau décrit par Ézéchiel. «Voici, la gloire de l'Éternel remplissait la maison» (Ézéchiel 43:5). «Mon sanctuaire sera au milieu d'eux à toujours» (37:28).
  7. La sainte cité, dans l'état éternel. «Voici, l'habitation (ou le tabernacle) de Dieu est avec les hommes, et il habitera avec eux;… Dieu lui-même sera avec eux, leur Dieu» (Apocalypse 21:3).

Cinq de ces habitations successives — le tabernacle, le temple de Salomon, le temple d'Esdras, l'assemblée et le temple d'Ézéchiel — portent le caractère de sanctuaire (ou temple saint), soulignant ainsi la responsabilité des hommes.

Quand Christ vient — «en lui, toute la plénitude s'est plu à habiter» — il n'est pas question de sanctuaire. Il est saint dans toute sa personne — «le Saint de Dieu» — et bien qu'il s'approche en grâce des pécheurs, la souillure est tenue à distance. S'il touche un lépreux, le lépreux est rendu net. Quelle gloire brille dans sa personne!

Dans la sainte cité d'Apocalypse 21, il n'y a pas non plus de sanctuaire; car la cité céleste, vue dans ses relations avec la terre pendant le millénium, est hors d'atteinte de toute souillure (verset 27). «Et je ne vis pas de temple en elle, car le Seigneur, Dieu, le Tout-Puissant, et l'Agneau, en sont le temple» (verset 22). La gloire de Dieu brille de tout son éclat comme conséquence de l'œuvre accomplie par l'Agneau de Dieu. «La cité n'a pas besoin du soleil ni de la lune, pour l'éclairer; car la gloire de Dieu l'a illuminée et l'Agneau est sa lampe» (verset 23).

Le tabernacle et l'arche

Sur la montagne, dans la nuée, l'Éternel donne ses instructions à Moïse: «Et ils feront pour moi un sanctuaire, et j'habiterai au milieu d'eux. Selon tout ce que je te montre, le modèle du tabernacle et le modèle de tous ses ustensiles, ainsi vous ferez» (Exode 25:8, 9).

Dieu veut habiter au milieu de son peuple racheté; il s'approche d'eux — qui sont des pécheurs — tout en restant séparé du mal; il demeure dans un sanctuaire qui se compose du tabernacle et de ses ustensiles.

L'arche est le premier nommé des «ustensiles» que comportait le tabernacle. Dieu commence par ce qui est la première de ses pensées: ce qui représente directement la personne de Christ. Ensuite il décrit la table et le chandelier, puis le tabernacle avec ses différentes couvertures. Mais l'arche est au centre de ce sanctuaire, elle est le siège de la présence divine, dans le lieu très saint. Le souverain sacrificateur seul a accès à ce lieu, une fois par an, mais Dieu y demeure.

Une figure de Christ

L'arche porte les caractères de la justice intrinsèque et inflexible de Dieu, figurés par l'or et les chérubins. Mais les chérubins ne font qu'une pièce avec le propitiatoire tout préparé pour recevoir le sang de l'expiation.

«Tu mettras dans l'arche le témoignage que je te donnerai», dit l'Éternel à Moïse (Exode 25:16). Ce témoignage — la loi gravée sur deux tables de pierre — déclare les exigences de Dieu à l'égard de l'homme. En Christ seul le témoignage de ce qu'est Dieu en rapport avec l'homme pouvait être maintenu. Quand les tables de la loi données à Moïse ont rencontré l'homme et son péché, elles ont dû être brisées, pour faire place à la miséricorde divine; sinon c'en était fait de l'homme (Exode 32:19). Mais les nouvelles tables ont été placées dans l'arche, où elles demeurent (Deutéronome 10:2, 5). Cela annonce Christ qui dit: «Ta loi est au-dedans de mes entrailles» (Psaumes 40:8).

On est frappé à la fois par la simplicité, la mesure et la splendeur de l'arche. C'est un simple coffre de bois à mesure humaine, mais entièrement recouvert d'or et surmonté d'un couvercle merveilleusement ouvragé, le propitiatoire. Celui-ci unit les attributs de la justice de Dieu en jugement avec la présentation du sang de propitiation. De plus, l'arche est pourvue d'anneaux et de barres pour être portée dans le désert; elle accompagnera le peuple dans toutes les étapes de son chemin vers le pays promis. Tout en elle nous parle de Christ:

  • sa divinité et son humanité inséparablement unies (l'or et le bois de sittim),
  • son humilité (les mesures),
  • sa gloire personnelle (le couronnement d'or),
  • son chemin sur la terre (les anneaux et les barres),
  • la Parole faite chair (le témoignage dans l'arche),
  • l'œuvre de la croix et la justice de Dieu (le propitiatoire avec les chérubins).

Nous ne pouvons suivre le cheminement de l'arche sans fixer nos regards sur ce qu'elle annonçait: «Et la Parole devint chair, et habita2 au milieu de nous (et nous vîmes sa gloire, une gloire comme d'un fils unique de la part du Père) pleine de grâce et de vérité» (Jean 1:14).

2 ou: dressa tabernacle.

2. Histoire de l'arche, jusqu'à la royauté

Dans le désert

Comme nous le lisons dans le livre de l'Exode, dès que l'arche a été placée dans le tabernacle et que l'holocauste a été offert, «la nuée couvrit la tente d'assignation, et la gloire de l'Éternel remplit le tabernacle» (Exode 40:34). Ensuite, le livre du Lévitique établit, sur la base des sacrifices, les relations de l'Éternel avec son peuple.

L'arche y est mentionnée au chapitre 16: «L'Éternel dit à Moïse: Dis à Aaron, ton frère, qu'il n'entre pas en tout temps dans le lieu saint, au-dedans du voile, devant le propitiatoire qui est sur l'arche, afin qu'il ne meure pas; car j'apparais dans la nuée sur le propitiatoire» (verset 2). Bien que l'arche ne soit nommée qu'une fois dans ce livre, elle y occupe la place centrale. Ce chapitre 16 décrit en détail comment le souverain sacrificateur devait faire propitiation pour les péchés du peuple en entrant devant l'arche, dans le lieu très saint, pour faire aspersion du sang «sur le propitiatoire et devant le propitiatoire» (verset 15). L'importance de ces instructions nous apparaît en lisant l'épître aux Hébreux, qui se réfère beaucoup à cette ordonnance pour expliquer et mettre en valeur la portée de l'œuvre expiatoire de Christ.

Dans le livre des Nombres, «quand Moïse entrait dans la tente d'assignation pour parler avec Lui, il entendait la voix qui lui parlait de dessus le propitiatoire qui était sur l'arche du témoignage, d'entre les deux chérubins; et il Lui parlait» (7:89). Dieu lui donne des instructions pour la disposition du camp d'Israël et de ses déplacements. Le tabernacle et l'arche sont toujours au centre. Ils devaient être soigneusement gardés par les Lévites (1:53). Pourtant c'est de la présence de l'arche que dépendait la sécurité du peuple. Lorsqu'il se met en marche pour la première fois, son manque de foi — et même celui de Moïse — se montrent en ce qu'ils font appel à la compétence de Hobab. Alors Dieu déroge à l'ordre de marche qu'il a donné et «l'arche de l'alliance de l'Éternel alla devant eux, le chemin de trois jours, pour leur chercher un lieu de repos» (10:33). Il fallait que Christ ouvre un chemin dans ce monde pour que ceux qui s'attendent à lui par la foi puissent y marcher à sa suite.

L'incrédulité du peuple s'est montrée plus fortement encore à bien des reprises. Et alors qu'«il y a onze journées de chemin depuis Horeb jusqu'à Kadès Barnéa» (Deutéronome 1:2), la traversée du désert a duré 38 ans. Jamais l'arche ne les a abandonnés, et elle demeure le solide point d'ancrage, lorsque le peuple se détourne de l'Éternel et s'obstine dans un chemin de propre volonté: «l'arche de l'alliance de l'Éternel et Moïse ne bougèrent pas du milieu du camp» (Nombres 14:44). Depuis vingt siècles que le Seigneur Jésus est venu dans le monde, de quel oubli, de quel mépris n'a-t-il pas été l'objet? Mais il demeure le même et «il n'y a de salut en aucun autre» (Actes des Apôtres 4:12).

Lors de la conquête du pays promis

Arrivé à l'entrée du pays de Canaan, le peuple doit traverser le Jourdain. Josué fait alors transmettre au peuple les instructions de l'Éternel: «Aussitôt que vous verrez l'arche de l'alliance de l'Éternel, votre Dieu, et les sacrificateurs, les Lévites, qui la portent, vous partirez de là où vous êtes, et vous marcherez après elle. Seulement, il y aura entre vous et elle une distance de la mesure d'environ deux mille coudées: n'en approchez pas, afin que vous connaissiez le chemin par lequel vous devez marcher, car vous n'avez pas passé par ce chemin ci-devant. Et Josué dit au peuple: Sanctifiez-vous, car demain l'Éternel fera des merveilles au milieu de vous» (Josué 3:3-5). Quand les pieds des sacrificateurs qui portent l'arche arrivent au Jourdain, les eaux s'arrêtent pour laisser passage au peuple: «Et les sacrificateurs qui portaient l'arche de l'alliance de l'Éternel, s'arrêtèrent de pied ferme sur le sec, au milieu du Jourdain; et tout Israël passa à sec, jusqu'à ce que toute la nation ait achevé de passer le Jourdain» (Josué 3:17).

Quel spectacle que celui-là! Figurativement, Christ porte tout le poids des eaux de la mort tandis que le peuple de Dieu passe comme à travers la mort pour atteindre la rive de la résurrection!

Peu après, devant Jéricho, Josué reçoit de nouvelles instructions: «Et vous ferez le tour de la ville, vous tous les hommes de guerre, en tournant autour de la ville une fois: tu feras ainsi pendant six jours. Et sept sacrificateurs porteront sept trompettes retentissantes devant l'arche; et le septième jour, vous ferez le tour de la ville sept fois, et les sacrificateurs sonneront des trompettes» (Josué 6:3, 4). Ici, l'arche est placée avec l'arrière-garde.

Ces deux circonstances illustrent remarquablement la déclaration du prophète: «Car vous ne sortirez pas avec précipitation et vous n'irez pas comme des fugitifs; car l'Éternel ira devant vous, et le Dieu d'Israël sera votre arrière-garde» (Ésaïe 52:12).

Sous Josué, l'arche est encore mentionnée deux fois:

  • Lorsque le peuple est battu et que le péché d'Acan doit être découvert et ôté (Josué 7:6).
  • Lorsqu'une copie de la loi doit être écrite sur des pierres sur la montagne d'Ébal, comme l'Éternel l'avait commandé à Moïse (Josué 8:32, 33).

Au temps des Juges et de Samuel

Pendant le temps des Juges, où «chacun faisait ce qui était bon à ses yeux», l'arche paraît bien négligée. Toutefois, alors que des défaites fratricides ont affligé et humilié les fils d'Israël, ceux-ci trouvent autour de l'arche, avec l'aide du fidèle sacrificateur Phinées, le lieu du retour de cœur vers l'Éternel pour chercher en vérité la direction à suivre (Juges 20:27).

Mais ce temps est finalement marqué par le déclin et la faillite de la sacrificature dans la personne d'Eli et de ses fils. Jusque-là, malgré bien des défaillances de ceux qui en avaient la garde, l'arche avait été reconnue comme le siège de la présence de Dieu, vers qui on venait au moins pour chercher du secours en se soumettant à lui. Maintenant, l'endurcissement des anciens d'Israël est tel qu'ils s'élèvent ouvertement contre Dieu en disant: «Pourquoi l'Éternel nous a-t-il battus aujourd'hui devant les Philistins?» (1 Samuel 4:3). Non seulement ils n'acceptent pas la discipline qu'il doit faire peser sur eux, mais ils vont jusqu'à prétendre contraindre Dieu à leur donner la victoire en exposant l'arche comme bouclier contre leurs ennemis. L'impiété des fils d'Eli sert ce dessein tout en préparant leur propre chute, annoncée auparavant par l'Éternel à Eli, par le moyen de Samuel.

Israël est convaincu de la puissance de Dieu et prétend en faire usage à son gré sans égard à la volonté de Dieu ni à son propre état moral. C'est un égarement qui n'a été que trop souvent imité dans l'histoire de la chrétienté. Que de fois des puissants de la terre, voire des hommes religieux, ont prétendu pouvoir revendiquer la puissance de Dieu pour dominer!

Mais Dieu ne peut pas être pris en otage et il sait revendiquer ses droits. Il châtie d'abord et humilie publiquement ceux qui prétendent le contraindre à servir leurs propres intérêts, même s'il en résulte provisoirement du discrédit jeté sur son nom; il se réserve ensuite de manifester sa puissance et sa gloire devant tous au moment et de la manière qu'il choisit.

Les fils d'Israël sont battus sévèrement et humiliés. Les fils d'Eli périssent et l'arche est faite prisonnière par les Philistins. «La gloire s'en est allée d'Israël» (1 Samuel 4:22). Les justes dont la foi brille dans un vrai attachement à l'arche, Eli et sa belle-fille, sont «recueillis de devant le mal» (Ésaïe 57:1).

Mais le triomphe des Philistins est de courte durée. La main de l'Éternel s'appesantit durement sur eux et sur leurs idoles. Ils doivent reconnaître que l'Éternel est Dieu et lui donner gloire (1 Samuel 6:5). L'Éternel se sert de bêtes sans intelligence pour ramener l'arche au pays d'Israël; il les contraint lui-même à s'y diriger, sans conducteur humain, sous les yeux étonnés des Philistins comme des Israélites. L'arche est ramenée à Beth-Shémesh. Les Lévites la descendent du chariot et des sacrifices sont offerts.

Cependant, ce jour de joie devient un jour de deuil. Les hommes de Beth-Shémesh, ville de sacrificateurs (Josué 21:16), regardent dans l'arche et Dieu doit les frapper (1 Samuel 6:19). En nous souvenant que l'arche est une figure de Christ, nous pouvons retirer de cet événement une importante leçon. Si nous sommes instruits dans les enseignements de la parole divine, sans progresser dans un saint respect pour le Seigneur Jésus, nous sommes en danger de nous approcher de lui avec légèreté ou d'une façon profane. Combien d'hommes instruits sont tombés pour avoir cherché à scruter le mystère de la personne de Christ, celui qui est à la fois vrai Dieu et vrai homme. «Personne ne connaît le Fils, si ce n'est le Père» (Matthieu 11:27). Plus que jamais l'esprit de l'homme prétend ne pas connaître de limites et s'arroge le droit de sonder ce que Dieu s'est réservé. La foi au contraire reçoit ce que Dieu donne; elle le saisit non par l'esprit de l'homme mais par l'Esprit de Dieu (1 Corinthiens 2:12); et elle s'arrête avec révérence et adoration devant ce qu'il n'a pas jugé bon de révéler. Écoutons l'exhortation de l'apôtre Pierre: «Prenez garde, de peur qu'étant entraînés par l'erreur des pervers, vous ne veniez à déchoir de votre propre fermeté; mais croissez dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ» (2 Pierre 3:17, 18). La connaissance dans laquelle sa grâce nous introduit est une relation vivante avec le Seigneur, caractérisée par la révérence et une sainte crainte, unies à l'amour et à la liberté.

L'arche est alors placée à Kiriath-Jéarim «dans la maison d'Abinadab, sur la colline», pendant bien des années (environ 80 ans), jusqu'à ce que David vienne l'y chercher. La seule et brève mention de l'arche pendant le règne de Saül semble montrer que lui aussi, comme au temps des fils d'Eli, avait pensé la mener avec lui dans ses combats, mais qu'il n'a pas su écouter les directions de l'Éternel (1 Samuel 14:18).

À suivre