À l'école de l'épreuve

A.B. Simpson

Les épreuves et les difficultés nous sont utiles en ce qu'elles nous apprennent à nous connaître nous-mêmes; elles nous révèlent nos insuffisances et nos manquements. Elles font partie du travail de dépouillement que Dieu doit accomplir en nous pour notre formation. Nous ne parvenons jamais à nous connaître nous-mêmes sans passer par l'épreuve. Alors, la foi et le courage qui se manifestent comme une grande flamme dans les moments d'enthousiasme retrouvent leur véritable niveau. Et l'âme, consciente de son impuissance et de son néant, se rejette sur Christ seul pour trouver tout en lui.

Les épreuves de Jacob l'ont amené à en avoir fini avec son moi. Les afflictions de Job ont fait disparaître ses sentiments de propre justice et de confiance en lui-même. La chute de Pierre a brisé son orgueil et sa trop haute estime de lui-même; elle l'a amené à trouver sa force en dehors de lui, en Christ seul. C'est pour des raisons analogues que le Seigneur ne cesse de nous mettre à l'épreuve. Il travaille à nous convaincre que notre estimation de notre propre force est surfaite, et il veut nous amener au point où nous pouvons dire en vérité: «Je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi» (Galates 2:20).

Quand Dieu nous fait passer par des situations difficiles et des épreuves, il agit en nous et pour nous, beaucoup plus que nous ne pouvons le penser.

Les épreuves nous apprennent:

  • à découvrir les ressources de Dieu,
  • à le croire,
  • à prier,
  • à aimer,
  • à avoir de la patience et du courage.
  • Elles nous rendent aptes à aider les autres,
  • elles sont des occasions de victoire.

Les épreuves nous apprennent à découvrir les ressources de Dieu

Ce n'est que dans les circonstances difficiles que nous apprenons à connaître que Dieu suffit à tout. Face à la Mer Rouge, le peuple d'Israël devait d'abord se tenir tranquille; c'est ainsi qu'il pourrait contempler la délivrance de l'Éternel (Exode 14:10-14). Ensuite, Dieu les a conduits dans le désert, endroit où toutes les ressources naturelles manquaient, afin de leur enseigner qu'il était à même de subvenir à tous leurs besoins.

Dieu devient réel pour nous selon la mesure des besoins que nous éprouvons et auxquels il subvient.

Ainsi, chaque situation difficile est une occasion pour Dieu de révéler sa sagesse infinie, sa force et sa grâce. Dieu permet des difficultés dans notre vie, jusqu'au moment où Christ devient aussi réel que les larmes que nous avons versées, que les angoisses qui nous ont étreints, que les soucis qui ont paru nous écraser et les difficultés qui se sont dressées devant nous comme des montagnes.

Paul nous dit qu'il souffrait de toutes sortes d'infirmités afin que la puissance de Christ habite en lui, pour répondre à tous ces besoins. C'est pourquoi il recevait avec joie chaque nouvelle situation difficile comme une occasion où le Seigneur lui disait: «Ma grâce te suffit, car ma puissance s'accomplit dans l'infirmité» (2 Corinthiens 12:9).

Sommes-nous de ceux qui ont expérimenté que le Seigneur est suffisant pour toutes les circonstances de la vie? Pouvons-nous proclamer devant le monde que «Dieu suppléera à tous nos besoins selon ses richesses en gloire par le Christ Jésus» (Philippiens 4:19)?

Elles fortifient notre foi

Les épreuves sont le sol fertile où germe la confiance. Elles sont le stimulant divin qui exige et développe notre confiance dans la fidélité et l'amour de Dieu. L'aigle ne peut apprendre à ses petits à voler qu'en les poussant hors du nid et en les jetant dans les airs, où, livrés à eux-mêmes, ils ne peuvent que voler ou tomber. C'est à ce moment qu'ils apprennent à connaître la force non encore développée qui se trouve dans leurs petites ailes. Tandis qu'ils les agitent dans une lutte désespérée, ils trouvent le secret d'une vie nouvelle. Ils apprennent petit à petit à voler et à trouver leur chemin dans le ciel.

Ainsi Dieu enseigne à ses enfants à employer les ailes de la foi, en les poussant hors de leur nid, en enlevant leurs appuis et en les jetant parfois dans un abîme de détresse. À ce moment, n'ayant plus aucune ressource, ils doivent apprendre à mettre toute leur confiance en Dieu. Lui est prêt à les secourir, semblable à l'aigle qui étend ses ailes au-dessous de ses petits, afin de les porter sur ses plumes (Deutéronome 32:11).

Nous avons toujours tendance à nous appuyer sur des choses visibles, et nous découvrons que c'est une expérience entièrement nouvelle de nous tenir debout sans appuis humains et de marcher avec un Dieu invisible. Mais c'est une leçon que nous devons apprendre si nos âmes veulent demeurer dans la paix de Dieu, où la foi est notre seule raison de vivre et où Dieu est tout pour nous.

Avec douceur et sagesse, Dieu adapte l'épreuve à nos faibles forces, puis il nous conduit plus loin quand nous sommes capables de supporter davantage. «Dieu est fidèle, qui ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de ce que vous pouvez supporter» (1 Corinthiens 10:13). Nous confions-nous en lui dans les difficultés de la vie, et nos forces croissent-elles tandis que nous prenons notre part des souffrances comme de bons soldats de Jésus Christ (2 Timothée 2:3)?

Elles nous apprennent à prier

Les épreuves nous contraignent à passer beaucoup de temps seuls avec Dieu. Elles ont conduit Jacob à se mettre à genoux au torrent de Jabbok (Genèse 32:23-30). Elles ont enseigné le psalmiste à trouver «la demeure secrète du Très-Haut» (Psaumes 91:1). Elles ont produit dans la vie de Paul une incessante dépendance de Dieu. Elles nous amènent à rechercher et à nourrir la communion avec Dieu, que nous avons appris à connaître comme étant notre ressource suprême et notre refuge.

Il est humiliant de constater que Dieu doit employer les souffrances et les épreuves pour attirer ses enfants sur son cœur. Bien trop souvent, le confort et les aises nous conduisent, du moins partiellement, à ne plus dépendre du Seigneur. Les moments où nous avons réalisé la plus grande proximité de Dieu sont ceux où nous avons pu dire: «Tu as regardé mon affliction, tu as connu les détresses de mon âme» (Psaumes 31:7).

Elles nous apprennent à aimer

Dieu désire répondre à nos prières, mais il veut aussi affiner et adoucir nos caractères, nous apprendre l'amour. Il permet parfois que nous soyons maltraités, que nous subissions des torts et des injustices, afin de nous apprendre à nous rejeter sur lui. Nous constatons alors que nous n'avons pas cet amour qui supporte tout (1 Corinthiens 13:7). Le Saint Esprit nous montre ce qui nous manque et nous conduit à la source de l'amour. Et tandis que nous apprenons graduellement cette leçon humiliante, nous sommes conduits dans des épreuves plus profondes, qui produisent en nous quelques reflets de sa grâce et de son amour.

Elles nous enseignent la patience et le courage

À l'école de Dieu, nous apprenons patiemment à endurer. Et la patience est le plus bel ornement de la vie chrétienne. Quand la patience a son œuvre parfaite, nous sommes «parfaits et accomplis, ne manquant de rien» (Jacques 1:4). Mais les plus grandes leçons de notre vie spirituelle sont souvent apprises à l'école de la douleur.

Quand nous faisons l'expérience de la grâce divine qui nous tient debout, les épreuves nous ôtent la crainte des souffrances et des douleurs. Par la force qui vient de Dieu, elles nous rendent capables de nous élever au-dessus de cette crainte, jusqu'à ce que nous puissions envisager le combat et la victoire comme de bons soldats de Jésus Christ.

Elles nous rendent aptes à aider les autres

Quand, avec l'aide du Seigneur, nous triomphons des difficultés d'une manière qui est à sa gloire, nous montrons au monde ce que Christ peut faire pour les siens et dans les siens. Dieu désire que nous soyons «la lettre de Christ» «connue et lue de tous les hommes» (2 Corinthiens 3:2, 3). Nous avons à montrer par notre exemple que Christ peut garder les siens en toute situation et que la puissance de sa grâce est suffisante pour chaque détresse humaine.

Les épreuves nous rendent capables d'aider les autres au moyen des leçons que nous avons nous-mêmes apprises (2 Corinthiens 1:3, 4). Un cœur auquel il manque la sensibilité et la maturité n'est guère en état de consoler, d'aider et d'être en bénédiction à ceux qui souffrent. Dieu doit d'abord produire en nous ce qu'il désire que nous transmettions à ceux qui nous entourent. Une épreuve difficile et douloureuse nous prépare à réconforter, à encourager et à fortifier les âmes que Dieu nous fait rencontrer. Nous pouvons rendre témoignage: J'ai passé par là et je peux vous dire par expérience: «Mon Dieu suppléera à tous vos besoins selon ses richesses en gloire dans le Christ Jésus» (Philippiens 4:19).

Elles sont des occasions de victoire

Les épreuves dont nous sortons vainqueurs donneront lieu à des couronnes impérissables. Quand l'histoire de ce monde sera passée et oubliée, les résultats éternels de nos épreuves brilleront pour la gloire de notre Seigneur, dans les nouveaux cieux et la nouvelle terre.

Cherchons-nous à apprendre quelque chose de nos tribulations? Pensons-nous aux couronnes par lesquelles Dieu veut nous encourager? Cherchons-nous à tirer de nos épreuves présentes tout ce que Dieu a en réserve pour nous? Désirons-nous être «plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés» (Romains 8:37)? Sommes-nous disposés à prendre notre part des souffrances, comme de bons soldats de Jésus Christ (2 Timothée 2:3)? Si oui, nous l'entendrons nous dire un jour: «Bien, bon et fidèle esclave… entre dans la joie de ton maître» (Matthieu 25:21).