Première épître aux Thessaloniciens (suite)

E.A. Bremicker

Chapitre 4 (suite)

Verset 16

«Car le Seigneur lui-même, avec un cri de commandement, avec une voix d'archange, et avec la trompette de Dieu, descendra du ciel; et les morts en Christ ressusciteront premièrement».

Quel encouragement dans ces paroles! Le Seigneur viendra. Il ne viendra pas alors sur la terre, il viendra pour prendre à lui les siens. Quand il reviendra sur cette terre, plus tard, ce sera alors un événement public: «Voici, il vient avec les nuées, et tout œil le verra, et ceux qui l'ont percé» (Apocalypse 1:7). Il en est autrement dans ce verset. Ici le Seigneur vient pour prendre auprès de lui ses témoins, ses disciples; l'Époux vient pour prendre à lui son épouse, et ceci reste caché aux yeux des hommes. Bien sûr ils en constateront les conséquences, mais ils ne verront pas l'événement lui-même. Le cri de commandement, la voix d'archange et la trompette de Dieu, seuls ceux qui appartiennent au Seigneur Jésus les entendront. Eux seuls seront enlevés à sa rencontre sur les nuées. Et c'est d'abord ceux qui se sont endormis qui ressuscitent, pour aller ensuite vers le Seigneur avec les vivants.

Le Seigneur lui-même désire ardemment cet instant où il viendra chercher les siens. Ce sont ceux qu'il a acquis à un si grand prix, pour lesquels il a donné sa vie. Ce sont ceux qu'il aime et qu'il veut avoir auprès de lui. Ce sont ceux qu'il voit en proie aux difficultés sur la terre, et qu'il veut introduire dans sa propre gloire. Comprenons-nous donc pourquoi il est écrit: «Car le Seigneur lui-même…»? Il avait promis à ses disciples qu'il reviendrait personnellement pour les prendre auprès de lui. Il ne peut pas envoyer un ange pour cela; il vient lui-même. Combien cette expression nous est précieuse! Nous aimons à dire avec l'apôtre Paul: «Le Fils de Dieu… m'a aimé et… s'est livré lui-même pour moi» (Galates 2:20). Quelle joie de penser que lui, qui s'est livré lui-même pour nous, reviendra aussi lui-même pour nous chercher!

Bien des chrétiens appliquent ce verset au décès d'un croyant, comme si Christ venait chercher personnellement un croyant qui s'est endormi, pour l'introduire dans le paradis. Mais ce n'est pas du tout la pensée ici. Il s'agit dans ce verset d'un événement absolument unique, qui se situe pour nous dans un avenir qui semble très proche.

Le Seigneur viendra…

  • avec un cri de commandement. Cette expression fait penser à l'ordre militaire par lequel un officier romain appelait ses soldats. Les Thessaloniciens comprenaient bien cela, car ils étaient au courant des habitudes des Romains. Seuls les soldats des compagnies concernées comprenaient l'ordre et lui obéissaient. Nous avons une belle illustration de cela au tombeau de Lazare. Le Seigneur crie à haute voix: «Lazare, sors dehors!» (Jean 11:43). Tandis que tous les autres morts restent dans leur tombeau, Lazare seul, à cet appel impératif, quitte sa tombe et sort. Il en sera exactement ainsi à la venue du Seigneur. Tous les saints entendront son cri de commandement et ressusciteront, tandis que les autres morts resteront dans leurs tombeaux. Quelle puissance possède sa voix!
  • avec une voix d'archange. Le seul archange mentionné dans la Bible est Michel (Jude 9). On a écrit à ce sujet: «La voix d'un archange introduit la gloire de la plus élevée des créatures célestes pour servir le Seigneur en cette occasion suprême. Si maintenant les anges sont des esprits administrateurs qui servent en faveur des saints, comme ils l'ont fait en sa faveur aussi, combien est à propos cette voix d'archange, lorsqu'ils seront ainsi rassemblés autour de lui!» (W. Kelly). D'autres commentateurs font remarquer aussi que le Seigneur sera accompagné des anges quand il viendra chercher ses bien-aimés auprès de lui.
  • avec la trompette de Dieu. Le mot utilisé pour trompette est aussi emprunté au langage militaire. C'est à la dernière trompette que l'armée romaine se mettait en marche. Nous retrouvons cette pensée ici: La trompette de Dieu nous appelle pour nous introduire dans la gloire. La même trompette est mentionnée en 1 Corinthiens 15:52: «…à la dernière trompette, car la trompette sonnera et les morts seront ressuscités incorruptibles, et nous, nous serons changés». Il va sans dire que la trompette mentionnée ici ne doit pas être confondue avec les sept trompettes d'Apocalypse 8 à 11, où il s'agit de jugement.

«Et les morts en Christ ressusciteront premièrement». Si nous lisons 1 Corinthiens 15, nous voyons que tout se passera «en un instant, en un clin d'œil». Ici, ce clin d'œil est encore divisé dans le temps, puisque premièrement les morts en Christ ressusciteront (les croyants de l'Ancien et du Nouveau Testament). Nous avons ici un accomplissement partiel de la parole du Seigneur en Jean 5:28, 29, «l'heure vient en laquelle tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix; et ils sortiront, ceux qui auront pratiqué le bien, en résurrection de vie; et ceux qui auront fait le mal, en résurrection de jugement». Dans notre passage, sa voix puissante retentit, et ceux qui ressuscitent se lèvent pour la vie. Quelque incroyable que puisse être cette pensée pour les incrédules, l'humble foi n'a aucune peine à accepter cette parole. Serait-ce une chose difficile pour le Seigneur de retrouver tous les siens, aussi bien ceux qui ont été brûlés, ou dévorés par les fauves, que ceux qui ont été déposés dans la terre? Non, tous les morts en Christ ressusciteront à ce moment-là.

Le Nouveau Testament n'enseigne jamais une résurrection universelle des morts. Les Juifs croyaient à une résurrection au dernier jour (cf. Jean 11:24), mais le Nouveau Testament montre clairement qu'il n'y aura pas une résurrection simultanée de tous les morts. Le passage de Jean 5, cité plus haut, est souvent mal compris. Le Seigneur annonce qu'il y aura deux résurrections bien distinctes l'une de l'autre, une «résurrection de vie» et une «résurrection de jugement». Il différencie simplement leur caractère, mais n'indique rien quant à leur déroulement dans le temps. D'autres passages montrent clairement que ces deux événements ont lieu à des moments différents.

1 Corinthiens 15 nous donne encore d'autres renseignements sur la résurrection de vie. «Car, comme dans l'Adam tous meurent, de même aussi dans le Christ tous seront rendus vivants; mais chacun dans son propre rang: les prémices, Christ; puis ceux qui sont du Christ, à sa venue» (versets 22, 23). La résurrection s'effectue ainsi en plusieurs phases. D'abord Christ lui-même, puis ceux qui sont du Christ, à sa venue. (C'est ce qui nous est présenté en 1 Thessaloniciens 4). Finalement les martyrs de la grande tribulation (Apocalypse 20:4-6).

Le trait caractéristique de cette résurrection est que c'est une résurrection «d'entre les morts» (Philippiens 3:11). Plusieurs ressusciteront, tandis que les autres resteront dans l'état où ils sont. Les morts en Christ ressusciteront et s'en iront vers lui, tandis que ceux qui seront morts sans lui resteront encore au moins mille ans dans les sépulcres, puis ressusciteront pour le jugement (Apocalypse 20:11-15).

Verset 17

«puis nous, les vivants qui demeurons, nous serons ravis ensemble avec eux dans les nuées à la rencontre du Seigneur, en l'air; et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur».

Aussitôt après la résurrection des saints endormis, nous serons, nous les vivants, enlevés ensemble avec eux. Tout cela, pendant «l'instant, le clin d'œil», dont parle 1 Corinthiens 15:52. Ceux qui dorment seront ressuscités — le corruptible revêtira l'incorruptibilité — et les vivants seront transmués — le mortel revêtira l'immortalité (1 Corinthiens 15:53, 54). Et ensemble, nous irons «à la rencontre» du Seigneur. Cette expression, qui figure trois fois dans le Nouveau Testament, signifie «sortir, pour rencontrer une autre personne dans l'intention d'aller avec elle».

  • En Matthieu 25:1, les dix vierges sortent à la rencontre de l'Époux, afin de l'accompagner aux noces;
  • en Actes 28:15, les frères viennent à la rencontre de Paul pour l'accompagner;
  • ici, nous irons à la rencontre de notre Seigneur pour être toujours avec lui.

Nous serons «ravis». On peut traduire ce mot par «enlevés» ou «arrachés». Il contient la pensée d'éloigner, d'entraîner avec une force soudaine. Il en sera ainsi quand nous quitterons cette terre. Une force toute-puissante — qui ne peut être que divine — se déploiera lors de l'enlèvement des saints. Bien qu'ayant été soumis toute notre vie aux lois de la nature, nous quitterons soudainement cette terre sans que rien ne puisse nous retenir.

Quelle consolation nous trouvons aussi dans les mots: «ensemble avec eux»! Maintenant, sur la terre, le départ d'un croyant implique toujours séparation et douleur. Cette séparation sera une fois pour toutes annulée lors de la venue du Seigneur Jésus. La voix du Seigneur nous rassemblera de nouveau tous. Nous serons enlevés ensemble à sa rencontre pour le voir.

Notre enlèvement aura lieu «dans les nuées». C'est de cette manière que le Seigneur est allé au ciel; et nous devons lui être faits semblables en toutes choses.

Mais notre destination n'est ni les nuées ni l'air, c'est le Seigneur. Il vient à notre rencontre pour nous prendre à lui, parce qu'il nous aime. «Et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur». Voilà l'accomplissement de notre espérance, notre éternel destin. Nous devons avoir une place en rapport avec le royaume à venir sur cette terre, mais ce n'est pas le plus important. Non, l'essentiel c'est que nous serons avec lui. Quel merveilleux moment lorsque nous le contemplerons pour la première fois face à face!

Actuellement, il est l'objet de notre amour, bien que nous ne le voyions pas (1 Pierre 1:8). Il est l'objet de notre foi. Mais alors la foi aura sa fin; elle sera remplacée par la vue, et nous contemplerons la réalité. «Nous le verrons comme il est». Quelle joie, quel bonheur! Il n'y aura plus jamais de séparation. Nous jouirons éternellement de son amour pour nous. Nous en avons une magnifique image dans l'Ancien Testament.

Le serviteur d'Abraham conduit Rebecca vers Isaac (Genèse 24). Elle est une figure de l'assemblée et lui, du Seigneur Jésus. Il la conduit dans la tente et il l'aime. Cet amour, que nous pouvons déjà connaître, nous en jouirons alors parfaitement, sans aucune entrave. Et notre réponse sera une adoration éternelle.

Verset 18

«Consolez-vous donc l'un l'autre par ces paroles».

Devant cette glorieuse révélation, nous est-il difficile de suivre cette exhortation? La perspective glorieuse de voir bientôt le Seigneur est en effet pleine de consolation et d'encouragement pour nous. Nous traversons peut-être des circonstances difficiles dans ce monde, mais la pensée de son prochain retour nous donne un nouveau courage. Peut-être sommes-nous dans le deuil de l'un de nos bien-aimés, que le Seigneur a recueilli à lui. Quelle consolation dans la certitude que, réunis avec ceux qui nous ont devancés, nous irons bientôt à la rencontre de notre Seigneur.

La venue du Seigneur pour nous est une manifestation de sa puissance, mais en même temps un acte de sa grâce. Sa venue avec nous, elle, soulève la question de notre responsabilité, mais ce sujet n'est pas mentionné dans ce chapitre. Il n'est question ici que de notre part avec le Seigneur. «Il n'est nullement parlé de jugement ni d'être manifesté, mais de notre réunion céleste avec lui, en ce que nous quittons la terre comme aussi lui l'a quittée» (J.N. Darby). «Nous trouvons ici la parfaite grâce déployée avec puissance. Les couronnes, récompenses de notre fidélité, … ne seront pas distribuées à cette occasion, car ici, il n'est question que de la manifestation de sa grâce. Lors de l'enlèvement, il ne s'agit pas de notre amour pour lui, ni de notre marche, mais de son amour pour nous. C'est un amour qui a payé notre dette et nous a achetés pour lui par sa mort à la croix, un amour qui nous donne sa propre gloire en partage» (H. Rossier).

À suivre