Première épître aux Thessaloniciens (suite)
Chapitre 3 (suite)
Verset 9
«Car comment pourrions-nous rendre à Dieu assez d'actions de grâces pour vous, pour toute la joie avec laquelle nous nous réjouissons à cause de vous devant notre Dieu…»
En paroles très expressives, Paul dit la joie qu'il ressent à l'égard des Thessaloniciens. Il se réjouissait devant son Dieu à leur sujet. Nous verrons bientôt qu'il ne se lassait pas de prier pour eux, mais ici nous voyons qu'il se réjouissait. N'avons-nous pas une leçon à en tirer? Nous pouvons prier les uns pour les autres, mais nous pouvons aussi nous réjouir dans la prière de ce que le Seigneur opère dans les cœurs de nos frères et sœurs. N'entend-on pas aujourd'hui de multiples plaintes des uns à l'égard des autres? Mais si nous essayons de voir nos frères et sœurs avec les yeux du Seigneur, nous découvrirons beaucoup de choses pour lesquelles nous avons lieu de nous réjouir dans la prière devant lui.
Verset 10
«Priant nuit et jour très instamment, pour que nous voyions votre visage et que nous suppléions à ce qui manque à votre foi!»
Au chapitre 2, Paul avait rappelé aux Thessaloniciens qu'il avait travaillé nuit et jour afin de n'être à la charge de personne (verset 9). Ici, il leur dit qu'il priait nuit et jour pour eux. La prière n'était pas un devoir religieux qu'il observait, elle était une disposition de son cœur. Aucun de nous ne peut rester sur ses genoux nuit et jour, et Dieu n'attend pas cela de nous. Mais il désire que nous soyons caractérisés par une disposition intérieure de dépendance. Tel était Paul. Bien plus, il nous est dit que non seulement il priait, mais qu'il priait «très instamment» pour les saints.
Comment prions-nous? La prière n'est-elle pour nous qu'une bonne habitude que nous accomplissons comme un devoir, ou est-elle davantage? Prions-nous l'un pour l'autre; supplions-nous l'un pour l'autre, pour nos enfants, pour nos familles, pour les frères et sœurs de la localité, pour les personnes avec lesquelles nous sommes en contact? Au chapitre 5, les croyants sont exhortés à se réjouir toujours, à prier sans cesse. Paul nous en donne ici l'exemple.
Il désirait compléter ce qui manquait encore à leur foi. Il ne s'agit pas ici de l'énergie de la foi, ou de la confiance de la foi. Il ne leur manquait rien à cet égard. Ce qui manquait aux Thessaloniciens, c'était un enseignement sur la vérité chrétienne. Paul parle ici de ce qui est l'objet de la foi. Il leur avait déjà communiqué beaucoup de choses quand il était auprès d'eux, mais il en restait encore beaucoup qu'ils ne connaissaient pas. C'est à ce manque qu'il voulait maintenant suppléer. C'est pourquoi il désirait les revoir. Il ne voulait pas tout leur dire dans une lettre, mais venir à eux et les enseigner personnellement. Il y avait toutefois une chose qu'il estimait si importante qu'il ne pouvait attendre jusqu'à sa visite: c'est ce qui concerne la venue du Seigneur. C'est pourquoi il leur écrivait cette lettre et particulièrement ce qui se trouve au chapitre 4.
Verset 11
«Or que notre Dieu et Père lui-même, et notre Seigneur Jésus, nous fraye le chemin auprès de vous»
Ayant été empêché par Satan de se rendre à Thessalonique, Paul ne cherchait pas à s'engager de lui-même dans ce chemin; il attendait tout de Dieu et de son Seigneur. Le Père et le Fils sont unis ici. L'apôtre restait paisible dans la pensée que son Dieu et Père — et le Seigneur Jésus — dirigerait son chemin vers eux. Jusque-là, il pouvait attendre. En fait, il fallut plusieurs années jusqu'à ce qu'il puisse revoir ses chers Thessaloniciens, et il leur écrivit auparavant une seconde lettre. Quant à nous, savons-nous attendre jusqu'à ce que Dieu nous ouvre la porte? Ne nous arrive-t-il pas de devenir impatients et de faire finalement notre propre volonté?
Ce verset contient une mention implicite de la divinité du Seigneur Jésus. Paul écrit: «Notre Dieu et Père lui-même, et notre Seigneur Jésus, nous fraye le chemin…» Le verbe est au singulier alors que le sujet est au pluriel: «notre Dieu et Père» et «notre Seigneur Jésus». Ainsi, déjà dans la première épître qu'il a écrite, Paul rend témoignage à la vérité que l'apôtre Jean a tout particulièrement soulignée plus tard, savoir que le Père et le Fils sont Dieu. En Jean 1:1, nous lisons au sujet du Fils: «Au commencement était la Parole; et la Parole était auprès de Dieu; et la Parole était Dieu». Le Fils est une personne distincte du Père, mais il est Dieu de toute éternité. Cette vérité fondamentale est confirmée partout dans le Nouveau Testament.
Verset 12
«Et quant à vous, que le Seigneur vous fasse abonder et surabonder en amour les uns envers les autres et envers tous, comme nous aussi envers vous»
La relation de Paul avec les Thessaloniciens était caractérisée par l'amour, et il désirait que cet amour imprègne aussi leurs relations entre eux. Combien il est important que nos rapports réciproques soient en ordre! Un tel état découle d'abord de l'amour que nous avons les uns envers les autres, puis de notre amour envers tous. Le Seigneur a dit à ses disciples: «Je vous donne un commandement nouveau, que vous vous aimiez l'un l'autre; comme je vous ai aimés, que vous aussi vous vous aimiez l'un l'autre. À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour entre vous» (Jean 13:34, 35). Et Paul écrit aux Colossiens: «Par-dessus toutes ces choses, revêtez-vous de l'amour, qui est le lien de la perfection» (Colossiens 3:14). C'est par ce lien que nous sommes unis, et cela devrait être visible. Il ne s'agit pas seulement d'une communion d'amour, mais aussi d'un témoignage d'amour. Nous devrions montrer aux hommes perdus que nous les aimons et que le salut de leur âme immortelle nous importe. Un commentateur a écrit: «Amour est le mot caractéristique du christianisme». Cela veut dire beaucoup.
Verset 13
«pour affermir vos cœurs sans reproche en sainteté devant notre Dieu et Père en la venue de notre Seigneur Jésus avec tous ses saints».
Dans ce verset, l'apôtre revient sur le sujet de la venue du Seigneur. Et il le lie à un appel à la sainteté pratique des croyants. Il désire que nos cœurs soient affermis sans reproche en sainteté en la venue du Seigneur Jésus. La lumière de son apparition en gloire devrait briller déjà maintenant sur notre chemin et nous caractériser. Ce verset contient plusieurs déclarations importantes; nous allons les considérer l'une après l'autre.
L'apôtre parle d'abord de nos cœurs, qui doivent être affermis. Le Seigneur veut avoir nos affections pour lui. En joignant ce verset au précédent, nous voyons que nos cœurs devraient être affermis par l'amour et dans la sainteté. Il est parlé plusieurs fois de «cœurs affermis» dans le Nouveau Testament. En Jacques 5:8 c'est en rapport avec l'espérance: «Affermissez vos cœurs, car la venue du Seigneur est proche». En Colossiens 2:7, c'est en rapport avec la foi: «marchez en lui, enracinés et édifiés en lui, et affermis dans la foi». Ici, il s'agit de l'amour, qui ne doit jamais être séparé de la sainteté. Ceci nous amène à la deuxième pensée, savoir l'exhortation à la sainteté.
Les mots saint ou sainteté se retrouvent très souvent dans l'Écriture. Si nous comparons les divers passages qui parlent de ce sujet, nous constatons que la sainteté a deux aspects.
Il y a premièrement la position dans laquelle Dieu nous a placés quand nous sommes venus au Seigneur Jésus avec nos péchés. Dans ce sens, tout croyant est devenu un saint. C'est ainsi que l'épître aux Hébreux dit: «C'est par cette volonté que nous avons été sanctifiés, par l'offrande du corps de Jésus Christ faite une fois pour toutes» (10:10). Paul écrit aux Corinthiens: «Mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés…» (1 Corinthiens 6:11). Le sacrifice du Seigneur Jésus nous a placés dans cette position de saints, que personne ne peut nous ôter.
Mais à cette position se lie notre responsabilité pratique. Voilà le deuxième aspect de la sainteté. Dieu désire que notre vie pratique soit en accord avec ce que nous sommes quant à notre position. Il attend de nous une vie de séparation pratique de tout mal. Pierre dit à ce sujet: «Comme celui qui vous a appelés est saint, vous aussi soyez saints dans toute votre conduite; parce qu'il est écrit: «Soyez saints, car moi je suis saint» (1 Pierre 1:15, 16). C'est cet aspect de la sainteté que nous trouvons dans notre verset.
La sainteté pratique (ou sanctification) a aussi deux côtés:
- Un côté négatif, qui consiste à s'éloigner du mal, à s'en séparer.
- Un côté positif, qui consiste à s'approcher de Dieu, à lui être consacré.
Peut-être ne voit-on trop souvent que le côté négatif. Une vie de sainteté est une vie consacrée à Dieu et en même temps séparée du mal. Si nous ne voyons que l'aspect négatif, notre séparation ne sera pas meilleure que celle des pharisiens, dans laquelle Dieu ne trouvait aucun plaisir. La sanctification positive, c'est-à-dire la consécration à Dieu, n'est possible que si elle est associée à l'amour. C'est pourquoi l'exhortation à la sainteté suit ici l'exhortation à l'amour du verset 12.
L'amour n'est vrai que s'il est joint à la lumière, c'est-à-dire à la sainteté, et réciproquement. Les deux choses sont inséparables. Dieu est lumière et Dieu est amour. L'amour ne peut jamais me conduire à approuver le mal chez mon frère. D'autre part la lumière divine ne peut m'amener à suivre un chemin de séparation extérieure sans amour pour mon frère. Par-dessus tout, le motif de la sanctification doit être l'amour pour Dieu. Si nous nous séparons simplement à cause des hommes, ou à cause de nos frères et sœurs, et que l'amour pour Dieu nous manque, alors notre sanctification est sans valeur. Notre état d'esprit n'est pas bon et le danger de devenir légal est grand.
Paul parle ici d'une sainteté «devant notre Dieu et Père». Dieu est lumière, et notre vie doit être en accord avec lui. Cependant nous ne le connaissons pas seulement comme le vrai Dieu, mais aussi comme notre Père. Voilà notre relation avec lui, une relation qui est caractérisée par l'amour et par la sainteté. Comme enfants, nous avons reçu sa nature, qui est sainte, et c'est l'amour lui-même qui nous a donné cette nature et nous a introduits dans cette relation.
Ensuite, l'exhortation à la sainteté pratique est liée à «la venue de notre Seigneur Jésus avec tous les saints». Il s'agit ici, comme au chapitre 2 (verset 19), de sa parousie. Quand le Nouveau Testament parle de sa venue pour les siens, il s'agit d'un acte de sa grâce: il vient pour nous retirer des circonstances éprouvantes de cette terre. Tandis que sa venue avec les siens est présentée en relation avec notre responsabilité. Quand le Seigneur Jésus apparaîtra aux yeux de tous, avec les siens, ils seront «ses saints». Position et état pratique seront alors en pleine harmonie. Nous n'aurons plus besoin d'exhortation à la sainteté pratique. Mais Dieu désire que nous vivions déjà maintenant selon le modèle de ce qui sera bientôt réalisé de façon parfaite, c'est-à-dire séparés du monde et consacrés à notre Dieu.
La venue du Seigneur est ici directement liée à son apparition sur la terre, quand nous viendrons avec lui. Paul fait allusion dans ce passage à ce qu'il développera plus complètement au chapitre suivant. Il est bien possible que les Thessaloniciens n'aient pas su cela. Quand il viendra, comme le roi de son royaume, pour exercer le jugement et la domination, alors nous l'accompagnerons. Les Thessaloniciens vivaient tellement dans l'attente de sa venue imminente pour l'établissement de son règne qu'ils pouvaient bien admettre qu'ils seraient encore sur la terre à ce moment-là. Paul montre qu'il en sera autrement. Nous viendrons avec le Seigneur, quand il prendra en main son autorité. D'autres passages confirment cela. En 2 Thessaloniciens 1:10, nous lisons: «quand il viendra pour être, dans ce jour-là, glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru»; et en Colossiens 3:4: «Quand le Christ qui est notre vie, sera manifesté, alors vous aussi, vous serez manifestés avec lui en gloire». Quant au déroulement des faits dans le détail, nous y reviendrons au chapitre 4.
«Ses saints» — Arrêtons-nous encore un instant sur cette expression; elle est d'une beauté particulière. Nous ne sommes pas simplement des saints, mais ses saints. Nous appartenons au Seigneur. Quelle relation intime que celle dans laquelle nous sommes introduits et dont nous pouvons jouir! Maintenant nous partageons sa réjection, puisqu'il est le Rejeté. Quand il viendra, nous partagerons sa gloire; et alors il sera celui qui remplira le ciel et la terre de sa gloire.
Mais qui sont «ses saints»? Cette expression concerne-t-elle seulement les croyants de la période de la grâce ou comprend-elle aussi les croyants de l'Ancien Testament? Comme dans l'expression «ceux qui sont du Christ» (1 Corinthiens 15:23), les croyants de l'Ancien Testament sont inclus. Certes, pour ce qui concerne leur part éternelle dans la maison du Père, ils sont clairement distincts de l'assemblée. Mais pour ce qui concerne le royaume, ils appartiendront à sa partie céleste (voir par exemple Daniel 7:18 et 27). Ils auront part à la première résurrection et au règne du Seigneur sur la terre. Nous paraîtrons ensemble en gloire et en sainteté avec le Seigneur. Quel moment de joie pour lui et pour nous!
À suivre