Un cœur brisé et humilié (Psaumes 34:18; 51:17; Ésaïe 57:15; 66:2)

M. Vogelsang

L'Écriture ne nous laisse pas dans l'incertitude quant à l'état de cœur qui plaît à Dieu. En plusieurs endroits, elle nous montre quelle est l'attitude qui réjouit le cœur de Dieu. Des bénédictions et des promesses particulières y sont liées.

Quatre passages de l'Ancien Testament vont placer devant nous un état d'esprit auquel nous devrions tous aspirer, spécialement de nos jours. Si cet état nous caractérise, nous pouvons alors compter sur sept merveilleuses promesses.

«L'Éternel est près de ceux qui ont le cœur brisé, et il sauve ceux qui ont l'esprit abattu» (Psaumes 34:18).

L'attitude que Dieu aimerait voir en nous et que nous trouvons mentionnée dans ces quatre passages, se résume à ceci: un esprit et un cœur brisés, abattus, humiliés. Qu'évoquent ces mots? Que tout notre être, ce qu'il y a de plus profond en nous-mêmes, s'incline devant Dieu. Notre propre volonté se soumet à celle de Dieu.

Nous ressentons profondément notre propre faillite, et nous menons deuil sur la détresse et la misère du peuple de Dieu. Non seulement, comme Néhémie, nous pleurons et menons deuil «plusieurs jours» (Néhémie 1:4), mais nous persévérons dans la prière devant Dieu, en faisant nôtres ses paroles: «…la confession que je fais touchant les péchés des fils d'Israël, que nous avons commis contre toi; moi aussi et la maison de mon père, nous avons péché. Nous avons très mal agi contre toi, et nous n'avons pas gardé les commandements et les statuts et les ordonnances que tu as commandés à ton serviteur Moïse» (Néhémie 1:6, 7).

Si nous pensons que, dans toute la misère actuelle, un autre état d'esprit peut nous convenir, nous ne pourrons pas expérimenter la bénédiction du Seigneur. Mais s'il le trouve en nous, il ne manquera pas d'accomplir ses promesses. Nous en trouvons deux dans le verset du psaume 34 cité ci-dessus:

1. Le Seigneur est près de nous

Lorsque le Seigneur trouve des cœurs brisés, il dit: C'est près de ceux-là que je suis. Sur le chemin d'Emmaüs, les disciples ont dit au Seigneur: «Demeure avec nous, car le soir approche et le jour a baissé» (Luc 24:29). En ce qui concerne l'état du témoignage de Dieu sur la terre, on peut bien dire que «le soir approche» et que le jour de la grâce touche à sa fin. N'est-ce pas aussi notre instant désir: «Seigneur, demeure avec nous»? Sa réponse est dans notre verset; il a promis d'être près de ceux qui ont le cœur brisé.

2. Il nous sauvera

Dans les détresses et les soucis, comment agissons-nous? Recherchons-nous nous-mêmes une solution en déployant un zèle charnel? Nous n'en trouverions pas! Ce n'est pas le bon chemin; les choses iraient de mal en pis. Mais peut-être en sommes-nous arrivés au point où était l'apôtre Paul lorsqu'il était «dans la perplexité», ne voyant pas d'issue. Si, alors, nous avons vraiment l'esprit abattu devant le Seigneur, lui nous sauvera et nous montrera le chemin. Nous pourrons dire avec l'apôtre, en complétant les paroles ci-dessus: «mais non pas sans ressource» (2 Corinthiens 4:8).

«Les sacrifices de Dieu sont un esprit brisé. O Dieu! tu ne mépriseras pas un cœur brisé et humilié» (Psaumes 51:17).

Nous découvrons dans ce verset deux nouvelles promesses encourageantes.

3. Un sacrifice agréable à Dieu

Dans le verset précédent, David dit: «Car tu ne prends pas plaisir aux sacrifices, autrement j'en donnerais; l'holocauste ne t'est point agréable». Plusieurs passages de l'Ancien Testament nous montrent que les sacrifices n'étaient pas agréables à Dieu s'ils étaient offerts dans un mauvais état d'esprit, ou si celui qui les présentait avait oublié l'essentiel, c'est-à-dire l'obéissance. En voici quelques exemples:

  • «L'Éternel prend-il plaisir aux holocaustes et aux sacrifices, comme à ce qu'on écoute la voix de l'Éternel? Voici, écouter est meilleur que sacrifice, prêter l'oreille, meilleur que la graisse des béliers» (1 Samuel 15:22).
  • «Je ne prendrai pas de taureau de ta maison, ni de boucs de tes parcs. Car tout animal de la forêt est à moi, les bêtes sur mille montagnes… Mangerais-je la chair des gros taureaux, et boirais-je le sang des boucs? Sacrifie à Dieu la louange, et acquitte tes vœux envers le Très-haut» (Psaumes 50:9, 10, 13, 14).
  • Dans le prophète Malachie, qui nous montre un état particulièrement mauvais du peuple d'Israël, Dieu dit explicitement: «Je ne prends pas plaisir en vous, dit l'Éternel des armées, et l'offrande, je ne l'agréerai pas de vos mains» (Malachie 1:10).

Sur l'arrière-plan de cet enseignement général, Dieu nous dit en quelque sorte dans ce psaume 51: Il y a une offrande que j'agréerai de vos mains: c'est un esprit brisé, une humble attitude devant moi. Et ainsi, non seulement le corps du croyant doit être un «sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu» (Romains 12:1), mais un état de cœur répondant à sa pensée lui est agréable.

4. Il ne nous méprisera pas

Une attitude telle que celle qui est décrite dans ces versets ne rencontre dans le monde que du mépris. Dans le monde religieux, les «deux ou trois» (peut-être que dans certains endroits ils sont littéralement deux ou trois) qui se rassemblent au nom du Seigneur et qui s'humilient de l'état de ruine de la chrétienté, ne sont souvent qu'un témoignage faible et méprisé. Mais le psalmiste peut proclamer: «O Dieu! tu ne mépriseras pas un cœur brisé et humilié». L'appréciation de Dieu à notre égard devrait être pour nous la seule chose qui importe.

«Car ainsi dit celui qui est haut élevé et exalté, qui habite l'éternité, et duquel le nom est le Saint: J'habite le lieu haut élevé et saint, et avec celui qui est abattu et d'un esprit contrit, pour revivifier l'esprit de ceux qui sont contrits, et pour revivifier le cœur de ceux qui sont abattus» (Ésaïe 57:15).

Dans ce verset, Dieu se présente dans toute sa grandeur et dans sa sainteté absolue. Il est «haut élevé et exalté»; son nom est «le Saint». Lorsqu'il nous dit qu'il habite le lieu haut élevé et saint, nous pouvons le comprendre. En relation avec sa sainteté, la Parole nous mentionne encore un autre lieu d'habitation de Dieu: il «habite la lumière inaccessible» (1 Timothée 6:16). Pénétré de la grandeur de Dieu, Salomon avait soulevé la question: «Mais Dieu habitera-t-il vraiment sur la terre? Voici, les cieux, et les cieux des cieux, ne peuvent te contenir» (1 Rois 8:27). Ne posons-nous pas la même question lorsque nous voyons avec émerveillement quel est l'autre lieu d'habitation dont Dieu parle dans ce verset?

5. Il habitera avec nous

«J'habite… avec celui qui est abattu et d'un esprit contrit». — Dieu promet donc sa présence au croyant qui a un tel état d'esprit. Dans le Nouveau Testament, nous entendons le Seigneur Jésus dire à ses disciples: «Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon père l'aimera; et nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui» (Jean 14:23). En mettant en relation ces deux versets, nous pouvons conclure: Lorsque notre amour pour le Seigneur se manifeste par l'obéissance à sa parole et par un état de cœur qui lui plaît, nous pouvons faire l'expérience de la présence personnelle de Dieu notre Père, et du Seigneur Jésus.

«Or notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus Christ. Et nous vous écrivons ces choses, afin que votre joie soit accomplie» (1 Jean 1:3, 4).

6. Il nous revivifiera

L'habitation de Dieu avec celui qui a l'esprit contrit a un but particulier: celui de revivifier. Cette intime communion de l'âme avec Dieu amène la joie et le courage, même si l'âme est humiliée par la misère générale qui l'entoure.

Puisque Dieu promet cette revivification, le croyant, plein de confiance, peut dire avec le psalmiste: «Toi qui nous as fait voir de nombreuses et amères détresses, tu nous redonneras la vie» (Psaumes 71:20), et: «Si je marche au milieu de la détresse, tu me feras vivre» (Psaumes 138:7).

Appuyons-nous entièrement sur notre Dieu. Sa promesse est en elle-même un encouragement pour notre âme. «C'est ici ma consolation dans mon affliction, que ta parole m'a fait vivre» (Psaumes 119:50).

Par quel moyen Dieu nous revivifie-t-il? Très souvent, par sa parole. «Jamais je n'oublierai tes préceptes, car par eux tu m'as fait vivre» (Psaumes 119:93).

Cette stimulation personnelle dans la communion avec Dieu réveillera en nous le désir que tout le peuple de Dieu soit aussi revivifié. Tout en étant conscients de notre faiblesse et de nos défaillances, nous demanderons alors: «Éternel, ravive ton œuvre au milieu des années» (Habakuk 3:2).

«Mais c'est à celui-ci que je regarderai: à l'affligé, et à celui qui a l'esprit contrit et qui tremble à ma parole» (Ésaïe 66:2).

L'état de cœur qui plaît au Seigneur est complété ici par un autre trait caractéristique: trembler à sa parole. Comme nous l'avons vu, cette parole nous revivifie; nous trouvons de la joie en elle «autant qu'à toutes les richesses…, comme un homme qui trouve un grand butin» (Psaumes 119:14, 162; cf. verset 111). Cependant, c'est aussi la sainte parole de Dieu, qui nous parle avec autorité. Tremblons-nous dans nos cœurs devant elle? Avons-nous le souci d'orienter nos vies d'après elle? Ou essayons-nous d'adapter la parole de Dieu à notre marche, lorsque nous avons déjà dévié?

7. Il regardera à nous

Dans le verset ci-dessus, Dieu nous dit: Si votre cœur est dans un tel état, alors je peux regarder à vous avec satisfaction. «Les yeux de l'Éternel regardent vers les justes, et ses oreilles sont ouvertes à leur cri» (Psaumes 34:15).

Élevons encore une fois nos regards vers le peuple de Dieu et vers le lieu auquel son nom est lié. Salomon exprimait déjà le désir que l'Éternel regarde cet endroit: «Maintenant, mon Dieu, que tes yeux, je te prie, soient ouverts, et que tes oreilles soient attentives à la prière qu'on te fera de ce lieu-ci» (2 Chroniques 6:40). Et Dieu avait répondu: «Maintenant mes yeux seront ouverts et mes oreilles attentives à la prière qu'on fera de ce lieu…; et mes yeux et mon cœur seront toujours là» (2 Chroniques 7:15, 16). Pas seulement mes yeux et mes oreilles, mais mon cœur. Puisse cette pensée nous revivifier!