Première épître aux Thessaloniciens (suite)
Chapitre 1 (suite)
Verset 6
«Et vous êtes devenus nos imitateurs et ceux du Seigneur, ayant reçu la Parole, accompagnée de grandes tribulations, avec la joie de l'Esprit Saint.»
Après la description, au verset 3, des caractères intérieurs de la nouvelle vie dans les Thessaloniciens (la foi, l'amour et l'espérance), nous en trouvons dans les versets 6 à 8 les caractères extérieurs. Ce qui s'accomplissait dans l'homme intérieur était rendu visible.
Avant de considérer de plus près ces caractères extérieurs, voyons d'abord les circonstances dans lesquelles se trouvaient les destinataires de la lettre, résultant du fait qu'ils avaient reçu la Parole. Au chapitre 2, nous voyons comment ils l'avaient reçue dans leur cœur: ils l'avaient acceptée comme étant «la parole de Dieu», «ainsi qu'elle l'est véritablement» (verset 13). Ici, il s'agit de leurs circonstances, comme conséquence de leur conversion au christianisme. Leur situation était marquée d'un côté par «de grandes tribulations» et d'un autre par «la joie de l'Esprit Saint». Tribulations et joie, cela peut-il aller ensemble? Oui, car ce sont les traits du royaume de Dieu dans sa période actuelle, comme Paul l'avait annoncé aux Thessaloniciens.
Pour nous aussi, le royaume de Dieu tel qu'il se présente aujourd'hui est lié d'une part à la tribulation et d'autre part à la joie. Le moment de régner avec le Seigneur n'est pas encore venu. Il est encore un Christ rejeté, et nous partageons son rejet. Il a souffert, et nous souffrons avec lui. En Actes 14:22, il est rappelé aux disciples que «c'est par beaucoup de tribulations qu'il nous faut entrer dans le royaume de Dieu». Là, c'est le royaume sous son aspect futur, dans lequel nous régnerons avec lui. Et le chemin qui y conduit est caractérisé par les souffrances. Certainement, nous ne connaissons aujourd'hui que peu de ces souffrances. Mais celui qui se met véritablement et ouvertement du côté de Christ, le Rejeté, en subira inévitablement. Le principe divin reste valable pour tous les temps: «Et tous ceux aussi qui veulent vivre pieusement dans le Christ Jésus seront persécutés» (2 Timothée 3:12).
Si aujourd'hui les tribulations sont aussi notre part dans le royaume de Dieu, nous pouvons néanmoins savourer pleinement la joie du Saint Esprit. La joie est l'un des signes distinctifs du royaume de Dieu manifesté en puissance et en gloire; c'est ce que nous voyons dans bien des passages de l'Ancien Testament. Mais le chrétien n'a pas à attendre l'avènement public du royaume. Il peut savourer cette grande joie déjà maintenant, malgré toutes les oppositions. Les Thessaloniciens le faisaient et nous en donnent l'exemple. Il en était de même de l'apôtre Paul. Il eut à passer par beaucoup de souffrances, à subir de grandes persécutions. Il avait pourtant toujours une joie profonde dans le cœur, la joie produite par le Saint Esprit.
Venons-en maintenant à ces caractères extérieurs de la nouvelle vie. En premier lieu, les Thessaloniciens nous sont présentés comme étant des imitateurs: «Vous êtes devenus nos imitateurs, et ceux du Seigneur». Ils n'étaient pas seulement devenus des chrétiens, ils le montraient aussi. Mais pourquoi Paul se nomme-t-il en premier, lui et ses collaborateurs, et le Seigneur ensuite? En fait, les Thessaloniciens n'avaient pas vu le Seigneur personnellement. Ce qu'ils connaissaient de lui, c'était par le moyen de l'apôtre Paul. Ils l'avaient entendu de sa bouche, mais avant toutes choses, ils l'avaient vu en lui. Il était si semblable à son Seigneur qu'on suivait le Seigneur quand on imitait Paul.
En différentes épîtres, Paul mentionne qu'il est devenu un imitateur du Seigneur; et il nous exhorte à faire de même. Une condition préliminaire pour imiter, c'est de suivre. C'est seulement lorsque nous nous tenons tout près du Seigneur que nous pouvons apprendre de lui et lui ressembler. En Philippiens 2:5, lorsque nous lisons: «Qu'il y ait donc en vous cette pensée qui a aussi été dans le Christ Jésus», il est question de notre disposition d'esprit, de notre manière de penser. Pierre parle de notre marche et nous exhorte à suivre les traces du Seigneur Jésus (1 Pierre 2:21). Les deux choses sont importantes, nos pensées et notre comportement, et dans les deux cas, Jésus devrait être vu. C'est le but de l'Esprit de Dieu de former en nous l'image de notre Seigneur. Pour cela, il est nécessaire que nous nous occupions beaucoup de lui. Ce n'est que s'il est journellement devant nous et que nous le contemplons dans tous les détails de sa vie sur cette terre, que nous pouvons être ses imitateurs.
Verset 7
«…de sorte que vous êtes devenus des modèles pour tous ceux qui croient dans la Macédoine et dans l'Achaïe.»
Voici le deuxième caractère extérieur. Les imitateurs deviennent des modèles. La Macédoine était la province du nord, où se trouvait Thessalonique; l'Achaïe, celle du sud, où se trouvait Corinthe, ville d'où Paul a écrit sa lettre. Combien puissant devait être le témoignage des Thessaloniciens pour que Paul puisse les présenter comme des modèles!
Cette parole est aussi pour nous. Dieu désire que nous montrions notre drapeau; il veut que nous soyons, comme imitateurs de Christ, des modèles pour nos frères et sœurs. Chacun doit voir qui nous suivons. Si nous sommes des modèles, c'est que nous montrons ouvertement que nous suivons le Seigneur et que nous portons sa marque. Nos frères et sœurs, de même que les personnes qui nous entourent, nous observent attentivement. Que voient-ils en nous? Manifestons-nous les caractères du Seigneur Jésus ou voit-on ceux du vieil homme?
Il ne s'agit pas ici de théorie abstraite, mais de christianisme pratique. La première chose n'est pas de transmettre une doctrine à d'autres, mais de la vivre, en nous nourrissant journellement de sa Parole et en nous approchant sans cesse de lui dans la prière. Pour cela, nous n'avons pas besoin d'une grande connaissance, mais d'attachement au Seigneur Jésus. Souvent, ce ne sont pas les croyants qui ont une grande connaissance qui sont des modèles pour les autres, mais ceux qui, silencieusement, vivent ce que Christ représente pour eux.
Quel contraste quand nous comparons les Thessaloniciens avec les Corinthiens! Paul peut dire à ces derniers qu'en toutes choses ils avaient été enrichis, de sorte qu'ils ne manquaient d'aucun don de grâce (1 Corinthiens 1:5-7). Mais où lisons-nous qu'ils étaient des modèles pour d'autres? Nulle part! Au contraire, leur comportement était malheureusement une occasion de mise en garde et d'avertissement pour d'autres. Les Thessaloniciens, eux, savaient encore relativement peu de choses, mais ils vivaient ce qu'ils savaient.
Verset 8
«Car la parole du Seigneur a retenti de chez vous, non seulement dans la Macédoine et dans l'Achaïe, mais, en tous lieux, votre foi envers Dieu s'est répandue, de sorte que nous n'avons pas besoin d'en rien dire.»
Nous avons dans ce verset le troisième caractère extérieur, pour ainsi dire le dernier maillon de la chaîne. Ils étaient premièrement des imitateurs, ensuite des modèles, ils nous sont enfin présentés comme des témoins. Ce témoignage n'était pas limité à la Macédoine et à l'Achaïe, mais allait bien au-delà. Leur conduite appuyait la proclamation de l'évangile par l'apôtre et ses compagnons. La parole du Seigneur avait retenti depuis chez eux et leur foi était devenue visible. Leur témoignage consistait aussi bien en paroles qu'en actions. C'est ce qu'ils avaient vu en Paul. Leurs paroles et leur conduite étaient en harmonie.
La déclaration de ce verset est d'autant plus remarquable que les moyens de communication de ce temps-là étaient très limités. Les transmissions d'informations ne pouvaient être qu'orales ou manuscrites.
Nous avons peine à concevoir aujourd'hui un témoignage aussi vivant. Mais l'évangile a-t-il changé? L'Esprit a-t-il changé? Le Seigneur a-t-il changé? Non! Certes, les circonstances sont différentes, mais surtout, c'est nous qui avons changé. Et pourtant le Seigneur peut encore opérer en nous et faire de nous des témoins vivants. Suivons-le et laissons-nous former à son image. Nous pourrons alors être des modèles pour d'autres et notre témoignage sera vrai et crédible. Un témoignage qui n'a pas sa source dans la communion avec le Seigneur et qui n'est pas en harmonie avec notre marche sera difficilement reçu. Pensons à Lot. Son association avec le monde rendait impossible un témoignage efficace, de sorte que l'on se moquait de lui lorsqu'il parlait du jugement qui allait venir sur la ville (Genèse 19:14).
Verset 9
«Car eux-mêmes racontent de nous quelle entrée nous avons eue auprès de vous, et comment vous vous êtes tournés des idoles vers Dieu, pour servir le Dieu vivant et vrai…»
Les deux derniers versets de ce premier chapitre traitent du but que Dieu avait dans le salut des Thessaloniciens. Ils s'étaient tournés (on pourrait dire convertis) des idoles vers Dieu. Cette conversion n'était pas un but en elle-même. Ils s'étaient convertis: 1° pour servir Dieu, 2° pour attendre des cieux son Fils.
Le comportement des Thessaloniciens avait pour résultat que le monde même (bien qu'involontairement) devenait témoin de la puissance de l'évangile. Les hommes avaient vu le changement qui s'était opéré en eux, et ils en parlaient. Le fait qu'ils s'étaient tournés des idoles vers Dieu ne pouvait tout simplement pas être caché.
Ce passage montre clairement ce que le Nouveau Testament entend par «conversion». Nous nous sommes tant habitués à certaines expressions que nous ne savons parfois plus du tout quel est leur sens profond. Conversion et repentance sont deux choses intimement liées, dont nous ne pouvons comprendre la signification qu'en les gardant ensemble. L'histoire bien connue du fils prodigue en Luc 15 nous en donne une bonne illustration. Assis auprès des pourceaux et se remémorant la maison paternelle, il se repentit. Il mena deuil sur son propre état et reconnut qu'il avait mal agi. Se repentir ne signifie pas s'astreindre à certains exercices de repentance, c'est un changement de ses pensées. La repentance s'accompagne toujours d'une tristesse selon Dieu quant à notre propre état de péché et quant à nos mauvaises voies (cf. 2 Corinthiens 7:10). Mais, pour le fils prodigue, ce n'était pas tout. Le changement de son attitude intérieure (son repentir) eut des conséquences. En effet il se leva pour retourner vers son Père. S'il était resté avec les pourceaux, rien n'aurait changé. Mais il a fait un demi-tour et s'en est allé vers son père. Voilà la conversion: c'est se lever et retourner à Dieu.
Repentir et conversion vont ensemble. Dans sa prédication, Pierre l'a exprimé ainsi: «Repentez-vous et vous convertissez, pour que vos péchés soient effacés» (Actes des Apôtres 3:19). Nous trouvons la même association de termes dans les paroles de Paul. Il annonçait aux hommes «de se repentir et de se tourner vers Dieu, en faisant des œuvres convenables à la repentance» (Actes des Apôtres 26:20). La repentance est intérieure, la conversion est visible extérieurement.
La conversion est un changement de direction: on se détourne d'une chose, et on se tourne vers une autre chose. Nous trouvons cela très explicitement en Actes des Apôtres 26:18: «… pour qu'ils se tournent des ténèbres à la lumière et du pouvoir de Satan à Dieu». C'est aussi un changement de position: nous sommes sortis des ténèbres et du pouvoir de Satan, et nous sommes entrés dans la lumière et vers Dieu. C'est de ce grand changement que nous parle notre verset: «Vous vous êtes tournés des idoles vers Dieu». Beaucoup de Thessaloniciens étaient précédemment des païens, et comme tels servaient leurs propres idoles. Quand Paul était à Athènes, son esprit était bouleversé en voyant la ville remplie d'idoles (Actes des Apôtres 17:16). Nous pouvons bien penser qu'il en était de même à Thessalonique.
Maintenant, ce changement avait eu lieu. Autrefois, ces croyants avaient servi les idoles, maintenant, ils servaient Dieu. Les idoles étaient sans aucune vie, elles ne pouvaient ni voir, ni entendre. Comme toutes les choses qui appartiennent à ce monde, elles étaient aussi dans la mort. Mais les Thessaloniciens avaient affaire maintenant à un Dieu vivant. Les idoles n'étaient rien d'autre qu'un mensonge, mais ceux qui avaient cru étaient en relation avec le Dieu de vérité. Quel changement magnifique!
Il en est ainsi aussi maintenant. Quand un homme se convertit à Dieu, tout change. La conversion est une rupture radicale, un changement total d'orientation. Par la conversion, la manière de vivre est complètement modifiée. Une personne convertie passe des ténèbres à la lumière, du domaine de la puissance de Satan au royaume du Fils de l'amour du Père. Peut-on se représenter des contrastes plus grands?
Arrêtons-nous sur une conséquence pratique de ce verset. Nous sommes-nous véritablement et radicalement séparés de tout ce qui appartient à notre première manière de vivre? Dans la vie d'un enfant de Dieu aussi, il peut y avoir des idoles qu'on ne veut pas abandonner. Nous nous sommes tournés vers Dieu, mais n'avons peut-être pas tout quitté, et il y a encore dans notre vie des domaines où le Seigneur n'est pas vraiment le maître. Nos idoles, ce sont les choses qui se placent entre le Seigneur et nous. Si nous les laissons subsister, elles privent notre vie spirituelle de force.
La conversion chrétienne est une orientation vers Dieu, c'est-à-dire vers une personne. C'est ce qui fait le caractère unique du christianisme. Nous n'avons pas simplement affaire à une doctrine, mais à des personnes divines. N'oublions jamais cela. La doctrine chrétienne est excellente, mais elle ne nous est utile que si nous la maintenons en relation avec Dieu et avec le Seigneur Jésus.
Les Thessaloniciens s'étaient convertis pour servir Dieu. C'est aussi notre mission de servir Dieu dans ce monde. Le mot utilisé ici pour «servir» signifie que nous servons Dieu comme esclaves, que nous mettons toute notre vie à sa disposition. Ce mot est aussi utilisé en 2 Pierre 2:19: «Car on est esclave de celui par qui on est vaincu». C'est la portée de la pensée que nous avons ici. En Philippiens 2, nous lisons que le Seigneur a pris la forme d'esclave, et en Romains 1, Paul se présente comme esclave de Jésus Christ. Dans ces deux passages, le mot «esclave» est de la même famille que le mot «servir» que nous avons ici. Nous ne nous sommes pas convertis pour faire de temps en temps une bonne œuvre pour Dieu, ou pour accomplir une fois ou l'autre un service, mais pour être entièrement à sa disposition, pour le servir comme des esclaves. Dieu désire que toute notre vie lui soit consacrée, que nous lui appartenions entièrement. Le service de Dieu, dans ce sens, est une activité permanente qui ne prendra fin que quand le Seigneur viendra.
Le Seigneur Jésus est notre modèle parfait. Qui a été un serviteur comme lui? Tout un évangile — celui de Marc — nous le présente comme le vrai Serviteur venu pour faire en toute chose la volonté de Dieu. C'est de lui seul que nous pouvons apprendre le vrai service pour Dieu, le dévouement, la consécration à Dieu. En Exode 21:1-6, il nous est parlé du serviteur hébreu. Dans cette figure, nous reconnaissons le Seigneur Jésus dans son dévouement à Dieu. Il n'a pas voulu sortir libre, il a voulu servir à toujours. Qu'il en soit de même pour nous!
La plupart de ceux qui lisent ces lignes ont sans doute reçu le Seigneur Jésus comme leur Sauveur personnel. Mais nous contentons-nous de savoir que nos péchés sont pardonnés et qu'aucun jugement ne nous atteindra plus? Ou bien sommes-nous réellement disposés, comme chrétiens, à remettre notre vie entière à Dieu, à la lui consacrer? Dieu n'a évidemment pas besoin de notre service, mais il attend de nous que nous le lui offrions. Consacrer sa vie à Dieu, ce n'est pas une contrainte, mais un privilège. C'est encore possible actuellement.
Verset 10
«…pour attendre des cieux son Fils qu'il a ressuscité d'entre les morts, Jésus, qui nous délivre de la colère qui vient.»
Après avoir parlé du service pour Dieu, Paul nous présente le deuxième grand but de la conversion: nous attendons du ciel le Fils de Dieu. Les Thessaloniciens vivaient dans l'attente permanente du Seigneur Jésus. Cette espérance était si vivante qu'ils étaient troublés parce que quelques-uns d'entre eux s'étaient endormis avant que le Seigneur revienne pour établir son royaume.
Le retour du Seigneur Jésus est aussi notre espérance. En Tite 2:13, Paul dit: «Nous attendons la bienheureuse espérance et l'apparition de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus Christ, qui s'est donné lui-même pour nous». Ce n'est pas simplement une espérance, c'est une bienheureuse espérance. Dans ce passage, nous discernons que non seulement nous attendons la venue du Seigneur pour nous, mais aussi sa venue avec nous, lorsqu'il viendra sur la terre. La différence entre sa venue pour nous et sa venue avec nous retiendra de plus près notre attention ultérieurement, mais disons déjà maintenant ceci: Il s'agit d'une seule et même venue, qui se déroulera en deux phases. Nous attendons Celui qui vient pour enlever son Épouse, mais nous nous réjouirons aussi avec lui, lorsque tout honneur lui sera rendu sur cette terre.
La vérité concernant le retour du Seigneur fut l'une des premières vérités que l'ennemi ait obscurcies. En étudiant l'histoire de l'Église, nous constatons cela rapidement. La conséquence en fut que les chrétiens se sentirent chez eux sur la terre et oublièrent leur caractère céleste. Par la grâce de Dieu, nous possédons de nouveau de la lumière concernant cette vérité. Nous savons très bien que le Seigneur revient. Mais sommes-nous imprégnés de cette vérité? Est-elle simplement une connaissance théorique ou marque-t-elle notre manière de vivre et de penser? Attendons-nous vraiment le Seigneur chaque jour, comme les Thessaloniciens? Il a dit: «Je viens bientôt». Ces paroles ont toujours été vraies. Mais s'il y a eu une fois des chrétiens qui ont eu à attendre journellement le Seigneur, c'est bien nous.
Nous voyons ici ce qu'est une vie chrétienne orientée vers un but. Elle consiste dans le service pour Dieu et dans l'attente du Seigneur Jésus. Servir et attendre, — voilà les deux pôles entre lesquels se déroule toute notre vie. Et ces deux activités devraient toujours être en équilibre. Si nous ne sommes orientés que vers le service et oublions sa venue, le service sera bientôt le centre, et non plus le Seigneur. Alors, d'un service qui était bon au départ peut même dériver une mauvaise activité. Si, parce que nous vivons dans l'attente du Seigneur, nous oublions le service, toute notre vie est comme paralysée. Le temps du service n'est pas encore passé. La perspective du retour du Seigneur ne devrait pas nous paralyser, mais nous stimuler. Quand il sera venu, il n'y aura plus de service possible pour lui.
Et maintenant, qui donc est celui que nous attendons du ciel? L'apôtre ne dit pas simplement que nous attendons le Seigneur Jésus, bien que cela soit exact. Nous le trouvons ici sous un triple caractère. Premièrement, il est le Fils, ensuite celui qui est ressuscité d'entre les morts, enfin Jésus. Comme ailleurs dans la Bible, ces noms et ces titres ne sont pas utilisés au hasard; ils ont toute leur signification.
Le Fils, le Fils de Dieu, le Fils de l'amour du Père est d'abord placé devant nous. Il est l'objet de la joie et de la satisfaction du Père. C'est de cette même manière qu'il devrait être l'objet de notre attente. Nous l'aimons, lui, le Fils bien-aimé du Père, et nous l'attendons.
Mais il est aussi celui que Dieu a ressuscité d'entre les morts. Il est devenu véritablement homme et il le reste. C'est comme homme qu'il est entré dans la mort, et qu'il a été ressuscité et glorifié par Dieu. C'est comme tel que nous pouvons l'attendre. Il viendra comme le Fils de l'homme élevé par Dieu à la place suprême.
Il est enfin «Jésus», c'est-à-dire le Sauveur. Pour nous, il vient comme celui qui, un jour, mourut sur la croix de Golgotha, comme seul médiateur entre Dieu et les hommes.
Paul ajoute alors: «…qui nous délivre de la colère qui vient». Dans la Parole, le mot «colère» peut s'appliquer d'une manière toute générale à la colère de Dieu. Nous lisons par exemple en Jean 3:36: «Qui croit au Fils a la vie éternelle, mais qui désobéit au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui». Ce n'est que par l'œuvre du Seigneur Jésus qu'un homme peut échapper à la juste colère de Dieu. Le mot «colère» peut aussi s'appliquer — et c'est la pensée principale ici — aux jugements qui viendront sur la terre quand les croyants seront enlevés dans le ciel. Dans ce sens, nous lisons plus loin dans cette épître: «Dieu ne nous a pas destinés à la colère, mais à l'acquisition du salut» (5:9). Dans les chapitres 6 à 19 de l'Apocalypse, la «colère» est mentionnée cinq fois pour décrire le jugement de Dieu qui culminera dans la grande tribulation (6:16, 17;11:18; 16:19; 19:15).
En tant que croyants de la dispensation de la grâce, nous n'avons rien à craindre des jugements qui viendront sur cette terre et qui nous sont décrits dans l'Apocalypse. La parole de Dieu le dit clairement. Le Seigneur Jésus nous sauvera avant ces jugements. Ceci ressort très distinctement d'Apocalypse 3:10, où le Seigneur dit, en se présentant lui-même comme Juge: «Parce que tu as gardé la parole de ma patience, moi aussi je te garderai de l'heure de l'épreuve qui va venir sur la terre habitée tout entière pour éprouver ceux qui habitent sur la terre». Comme croyants, nous sommes sauvés de toute manifestation de la colère de Dieu parce qu'un Autre a subi cette colère pour nous. C'est une grande consolation.
Nous l'attendons ainsi, d'un côté parce qu'il est le Fils de l'amour du Père, celui que nous aimons aussi, et d'un autre côté parce qu'il nous gardera des jugements à venir.
À suivre