Jésus, le nom qui rassemble

Jean Kœchlin

David partit de là, et se sauva dans la caverne d'Adullam; et ses frères et toute la maison de son père l'apprirent, et descendirent là vers lui. Et tout homme qui était dans la détresse, et tout homme qui était dans les dettes, et tout homme qui avait de l'amertume dans l'âme, s'assembla vers lui, et il fut leur chef (1 Samuel 22:1, 2).

Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis là au milieu d'eux (Matthieu 18:20).

Depuis Babel, on ne compte pas les projets, les idéologies, les religions qui, par conducteurs interposés, trouvent pour les suivre des masses humaines interchangeables. Être un rassembleur est l'ambition des chefs politiques et religieux de tous les temps, quelle que soit leur cause et leurs motifs. Et que de fois le groupement qui se forme autour d'une forte personnalité se disloque quand celle-ci disparaît! En Actes 5:36, 37, le sage Gamaliel tire leçon de la manière dont s'est achevée l'épopée de deux d'entre eux.

L'histoire de David qui, elle, se termine sur le trône d'Israël, commence dans une caverne où il devient pour les désespérés qui le rejoignent à la fois un centre et un chef. Tout homme qui était dans la détresse, dans les dettes, dans l'amertume, «s'assembla vers lui, et il fut leur chef» (1 Samuel 22:2). Pas d'autre sélection que leur misère — c'est le «quiconque» de l'évangile. Ce qui les qualifie, c'est qu'ils ont épuisé toute ressource humaine (la détresse), qu'ils sont dans les dettes (insolvables vis-à-vis de Dieu), qu'ils ont de l'amertume dans l'âme (la crainte de la mort, qui donne un arrière-goût amer à toutes les joies terrestres).

Chacun de ceux qui ont rejoint David a trouvé auprès de lui une réponse à son besoin personnel. «Près de moi, tu seras bien gardé», dira David à Abiathar (1 Samuel 22:23). Mais plus que cela: ils sont appelés à une vie collective qui n'a d'autre motivation que leur attachement commun au roi rejeté. Eux le reconnaissent; sa présence compense, et au-delà, les privations de la caverne; son autorité n'est pas discutée, le moindre de ses désirs a pour eux force de loi.

N'est-ce pas là, dans l'Ancien Testament déjà, une belle préfiguration de la pleine suffisance du nom de Jésus Christ pour rassembler les siens? Sa promesse: «Je suis là au milieu d'eux» est assurée à ceux qui se satisfont de sa seule présence, le reconnaissent comme seul centre et se soumettent à sa seule autorité.