Toujours avec le Seigneur (1 Thessaloniciens 4:14-17)

G.V. Wigram

Il est très heureux de considérer dans les différentes épîtres ce que nous dit le Saint Esprit concernant la venue du Seigneur. Dans l'épître aux Éphésiens, le Seigneur se présente l'assemblée à lui-même, comme son épouse, qui n'a ni tache, ni ride (5:27). Dans l'épître aux Philippiens, nous voyons de pauvres créatures soupirant dans leurs corps marqués par les infirmités; Christ agira en elles et «transformera le corps de leur abaissement en la conformité du corps de sa gloire» (3:21). Dans l'épître aux Colossiens, il est question d'une vie actuellement cachée avec le Christ en Dieu, qui sera manifestée avec lui en gloire. Dans peu de temps, celui qui est notre vie apparaîtra, et nous avec lui (3:4). Dans la première épître de Jean sont présentées les relations établies par Christ; il traitera les siens comme les enfants du Père; ils le verront, et lui se manifestera à eux comme il est (3:2).

Venons-en au passage cité en tête de ces lignes. Les saints déjà «endormis par Jésus» (verset 14) ne jouissent pas encore de la parfaite bénédiction, mais ils ont fait un immense pas en avant. Pendant qu'ils étaient sur la terre, ils attendaient. Maintenant, ils attendent toujours, mais dans une position particulière, jouissant de la présence du Seigneur. En rapport avec le premier Adam, jamais l'Écriture n'a mentionné que l'âme et le corps pourraient se trouver simultanément dans des lieux différents. Mais lors de la lapidation d'Etienne, nous voyons le Seigneur recueillir immédiatement l'âme auprès de lui. Il en est ainsi de tous les bien-aimés qui s'endorment dans le Seigneur Jésus. Savoir cela console le cœur affligé par le départ d'un être cher. La mort est un événement amer et humiliant, elle met fin à tous les plans, et les liens naturels sont rompus. Pourtant, ceux qui passent par ce chemin ont l'occasion d'expérimenter toute la sympathie du Seigneur envers eux.

Le Seigneur viendra lui-même pour prendre son peuple auprès de lui. Il est indiciblement précieux de considérer le Seigneur, le Fils de l'homme, se lever du trône du Père, et, comme vainqueur de la mort, retirer de la poussière les corps de ceux qui se sont endormis en Jésus. Actuellement toute la gloire est cachée en lui, mais elle sera bientôt manifestée. «Le Seigneur lui-même, avec un cri de commandement… descendra du ciel» (verset 16), et tous les siens entendront le son béni de sa voix, d'abord ceux dont les corps sont tombés en poussière, puis ceux qui vivent encore sur la terre lors de sa venue.

«Les morts en Christ ressusciteront premièrement» (verset 16). Pour rien au monde, je ne voudrais ignorer ce mot «premièrement», car il inclut précisément ce que j'aperçois toujours chez le Seigneur, à savoir qu'il manifeste d'abord et particulièrement son amour là où paraît la plus grande faiblesse. C'est de cet amour-là que mon cœur éprouve le besoin.

Le Seigneur saura retrouver chacun des siens pour le ressusciter de la poussière de la mort: quelle pensée! Il obligera la terre à restituer ce qui a été déposé en elle. Il accordera à chacun de ses bien-aimés un corps glorieux et le transportera dans sa présence et dans sa gloire. Le Fils de l'homme occupe dans la gloire du Père la position la plus élevée que nous puissions imaginer. Eh bien! il se lèvera du trône du Père et descendra sur les nuées pour introduire les siens dans la gloire céleste. La résurrection de chacun d'entre eux sera un témoignage au fait que Jésus est la Résurrection et la Vie. A la voix du Premier-né d'entre les morts, ils sortiront de la poussière de la mort pour être pour «toujours avec le Seigneur» (verset 17).

Être avec lui pour toujours, voilà ce qui a tant de valeur pour moi! Voilà ce qui correspond parfaitement à la grâce que je connais! Dieu, qui a placé son Fils comme chef sur toutes choses, a aussi formé pour lui le cœur de son peuple. Et si même les portes du ciel devaient s'ouvrir soudain devant mes yeux, aucune de ses merveilles ne pourrait surpasser la bénédiction contenue dans ces paroles: «Ainsi nous serons toujours avec le Seigneur». La pensée de voir le Seigneur et d'être pour toujours avec lui inonde mon âme de bonheur et de louange. Mon Seigneur, après m'avoir porté avec tant de patience et d'amour depuis le jour où il m'a donné la vie, descendra lui-même pour venir à ma rencontre. Alors mes yeux le verront, mes oreilles entendront la voix de celui qui m'a aimé et s'est livré lui-même pour moi. C'est tout le désir de son cœur de prendre auprès de lui ceux que le Père lui a donnés avant la fondation du monde.

Le brigand mourant près de Jésus ne connaissait rien du paradis. Mais il apprend qu'il serait avec celui à qui il avait confié son âme pour l'éternité. Peu importe où je serai, l'essentiel est d'être avec lui. Ces termes «avec lui» incluent tout. Et dans la position intermédiaire où nous serons en attendant la résurrection, nous serons «absents du corps» et «présents avec le Seigneur» (2 Corinthiens 5:8). Quand je quitterai mon corps, ce ne sera que pour être avec lui, lui qui est la source d'où jaillissent toutes les bénédictions qui se répandent maintenant sur mon âme. Que serait sans lui toute la splendeur de la gloire céleste? Une seule chose compte pour moi: être pour toujours avec lui.