Est-ce le temps de pleurer?

L.T. Mayhew

Le temps est venu, bien-aimés, pour chaque croyant, d'examiner sa position par rapport au témoignage collectif auquel nous avons été appelés, spécialement en vue de l'état actuel de ce qui nous a été confié par notre Seigneur qui vient bientôt.

Une grande confusion règne dans les choses spirituelles. Un souffle d'indifférence domine. La doctrine chrétienne n'est plus guère reflétée par la vie des chrétiens. La Parole de Dieu est utilisée comme un «ouvrage de référence», mais pas toujours comme étant les paroles mêmes sortant de la bouche de Dieu. Son autorité est contournée, et dans certains cas, ses enseignements sont mis en doute et remplacés par des idées purement humaines. Le résultat en est que la méfiance se répand, les conflits et la confusion menacent la communion spirituelle.

Un esprit d'indépendance dans les actions d'assemblée est manifeste; il n'y a pas d'unité de pensée. Nous nous approchons de l'état où, comme Israël au temps des juges, chacun fait ce qui est bon à ses propres yeux (Juges 21:25).

Les réunions de prière surtout sont négligées. Un bon nombre de sœurs qui y assistent régulièrement trouvent que les frères — qui devraient exprimer les besoins de l'assemblée devant le trône de la grâce — se font remarquer par leur absence. La qualité de l'enseignement est souvent pauvre, mal à propos, et l'assistance diminue.

Nous ne demandons pas ni n'attendons une nouvelle Pentecôte: ce serait contraire à ce que Dieu a révélé dans la Parole. Alors, «la multitude de ceux qui avaient cru était un cœur et une âme… toutes choses étaient communes entre eux» (Actes des Apôtres 4:32). Maintenant, les cassures et les divisions se manifestent; des loups cruels se sont introduits. Mais en dépit de la désunion qui prévaut extérieurement, la Parole de vérité nous garantit la présence du Saint Esprit, l'approbation et la bénédiction divine, si nous poursuivons «la justice, la foi, l'amour, la paix, avec ceux qui invoquent le Seigneur d'un cœur pur» (2 Timothée 2:22). Examinons brièvement chacune de ces choses:

  • La justice, c'est la soumission au Seigneur: dans la vie individuelle, se conservant «pur du monde» (Jacques 1:27); et quant à la vie de l'assemblée, recevant seulement ceux que l'Écriture approuve et rejetant ceux que l'Écriture rejette.
  • La foi consiste ici à dépendre du Seigneur seul, non de notre propre force.
  • L'amour est l'activité de la nature divine.
  • La paix est le résultat de la mise en pratique des trois vertus précédentes. Sans elles, «la jalousie et un esprit de querelle» s'introduisent et amènent «du désordre et toute espèce de mauvaises actions» (Jacques 3:16). Nous devons être libérés de l'esprit d'envie, de jalousie, auquel nous sommes si facilement exposés.

Avons-nous exagéré la description de cet état? Loin de là. Est-ce aujourd'hui le temps de pleurer? Des ruisseaux d'eau devraient couler de nos yeux, parce que nous ne gardons pas la Parole (Psaumes 119:136). Nous sommes dans un état de décadence, d'abandon de la doctrine et d'éloignement du cœur, qui sont un déshonneur pour le nom de notre Seigneur. Nous n'avons pas à juger la faiblesse comme telle — c'est-à-dire une faiblesse reconnue — car la puissance du Seigneur «s'accomplit dans l'infirmité» (2 Corinthiens 12:9). Mais nous devrions mener deuil sur la faiblesse amenée par nos manquements, qui, si nous n'y mettons pas fin, produisent la mort spirituelle.

Y a-t-il un espoir? Quel est le remède? De l'activité et encore plus d'activité? Il serait vain de nous perdre dans l'activité et de ne pas prendre garde à l'état dans lequel nous sommes. Si le Seigneur désapprouve notre chemin, il est bien peu probable que le Saint Esprit nous bénisse alors qu'il est attristé. A la confusion de face joignons la confession de nos manquements, réelle et profonde. «Retournons au Seigneur, et il aura compassion de nous, — et à notre Dieu, car il pardonne abondamment» (Ésaïe 55:7). «Nous avons un avocat auprès du Père» (1 Jean 2:1). «Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité» (1 Jean 1:9). «Vous me chercherez, et vous me trouverez, car vous me rechercherez de tout votre cœur» (Jérémie 29:13).

Frères, supportez cette parole d'exhortation.