Dévouement à Christ

Wm Gilmore

Sous une forme typique, les chapitres 15 et 23 du second livre de Samuel nous fournissent quelques illustrations du dévouement à Christ, sujet dont nous désirons nous occuper un peu.

Ces chapitres nous présentent les hommes forts de David, des hommes qui ont vaillamment pris sa cause au temps de son rejet. Certes, leur courage s'est montré de manières diverses et à des degrés différents, toutefois la source commune de leur engagement était leur amour pour David. Ils l'aimaient aussi bien pour ce qu'il était que pour ce qu'il avait fait. Il s'était révélé être pour eux un conducteur et un chef qualifié, et ils lui étaient dévoués de tout leur cœur. C'étaient les hommes de David — pour la vie et pour la mort. Ils avaient foi en son triomphe final. Ils savaient qu'il était l'oint de Dieu et qu'un jour il entrerait en possession du trône d'Israël. Leur désir unanime était de le voir couronné roi.

Le chapitre 23 de 2 Samuel nous montre que David, une fois devenu roi, n'a pas oublié ceux qui s'étaient tenus vaillamment à ses côtés dans les jours de son rejet. De même Christ, le fils et le seigneur de David, se souviendra de ses fidèles serviteurs et récompensera richement tout ce qu'ils ont fait pour lui. Cela devrait nous stimuler à l'aimer davantage et à mieux le servir. C'est aujourd'hui que nous avons l'occasion de le faire.

Itthaï: l'homme qui ne s'est pas laissé dissuader (2 Samuel 15: 19-23)

Le comportement d'Itthaï illustre l'un des aspects du dévouement à Christ. David savait que cet homme ne vivait auprès de lui que depuis peu de temps, et il ne voulait pas qu'il expose sa vie pour lui. Mais Itthaï ne s'est pas laissé dissuader. Sa réponse montre qu'il était entièrement pour David, que ce soit pour la vie ou pour la mort. Il dit: «Dans le lieu où sera le roi, mon seigneur, soit pour la mort, soit pour la vie, là aussi sera ton serviteur!» (15: 21).

C'est là le langage d'un amour vrai. Itthaï, qui s'attachait fermement à David alors qu'il venait de se joindre à lui, est l'image d'un jeune converti. Quelles choses Dieu pourrait-il opérer en nous et par nous si nous étions dévoués à Christ et à sa cause déjà dans notre jeunesse! L'exemple d'Itthaï devrait nous parler à tous. Sommes-nous prêts à dire: «Dans le lieu où sera mon Seigneur et Sauveur, là aussi sera ton serviteur, pour la vie ou pour la mort»? C'était son amour pour David qui conduisait Itthaï à s'exprimer ainsi, même lorsque le roi semblait vouloir le dissuader. Y a-t-il beaucoup de croyants de cette sorte aujourd'hui? N'avons-nous pas à confesser que nous nous laissons vite décourager? Mais si nos cœurs sont vrais, entiers et sincères avec le Seigneur, si nous comptons sur ses forces pour persévérer, il nous accordera la grâce de poursuivre le chemin avec lui, même dans des circonstances décourageantes.

Les paroles d'Itthaï sont aussi le langage du dévouement. Il a montré sa fidélité à David alors que la situation de celui-ci paraissait désespérée. Itthaï était prêt à souffrir, même jusqu'à la mort s'il le fallait, pour demeurer fidèle à David. C'est là une caractéristique du véritable amour, de l'amour désintéressé. Itthaï n'était pas quelqu'un qui suivait David en secret; il se montrait publiquement à ses côtés alors que David avait de nombreux ennemis. Tous pouvaient le voir. Il était le serviteur de David et n'avait pas honte de l'être. Si nous aimions Christ comme cet homme aimait David, nous lui serions davantage dévoués, dans les jours de son rejet. Et nous serions davantage disposés à lui consacrer ce que nous avons. Plus nous voyons ses droits mis de côté par le monde, plus nous devrions lui être fidèles.

Les paroles d'Itthaï sont aussi l'expression de la joie que cet homme trouvait à être dans la présence de celui que son cœur aimait. Il voulait simplement être auprès de David, où que celui-ci soit. L'amour cherche toujours la proximité et la communion de l'être aimé.

Concrètement, comment pouvons-nous nous approcher de Jésus? Où pouvons-nous le trouver?

Nous le trouvons chaque fois que nous le cherchons dans les Écritures. Lui-même a dit: «Sondez les Écritures… ce sont elles qui rendent témoignage de moi» (Jean 5: 39). Par la Parole écrite, nous entrons en communication avec la Parole vivante.

Nous le trouverons aussi au milieu de son peuple rassemblé autour de lui. Il tient en tout temps sa promesse: «Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis là au milieu d'eux». S'il y a une place sur cette terre où il se manifeste à son peuple, c'est bien là où l'on se réunit en son nom. C'est pourquoi ne manquons pas ce rassemblement autour de lui, selon sa Parole, à moins que nous soyons retenus par des circonstances indépendantes de notre volonté.

Eléazar: l'homme qui ne s'est pas relâché (2 Samuel 23: 9, 10)

Nous voyons ici un homme au combat. En cela, il est une figure de chaque vrai chrétien. Si nous sommes des chrétiens, nous avons des combats à livrer.

Ce monde n'est pas un lieu de repos, mais un champ de bataille. Sur le chemin qui nous conduit au ciel, nous rencontrons beaucoup d'ennemis spirituels. Et la confrontation avec les puissances des ténèbres est une guerre des plus sérieuses. Les forces du mal sont aujourd'hui tout autant en rébellion contre Christ que l'étaient autrefois les Philistins contre David. Si nous sommes vraiment du côté du Seigneur, nous aurons à combattre contre ces puissances de méchanceté. Nous devons combattre l'erreur en propageant la vérité. Eléazar a combattu contre les Philistins, et l'Éternel a opéré une grande victoire par son moyen.

Eléazar avait une épée. Sans elle il n'aurait pas pu être victorieux. Le Seigneur a muni ses soldats d'une épée pour leur combat spirituel. Cette arme merveilleuse est «l'épée de l'Esprit, qui est la parole de Dieu». C'est la seule arme offensive qui nous soit donnée, et elle est pleinement suffisante.

Encore faut-il savoir s'en servir. Quelle habileté avons-nous pour manier cette épée? Eléazar utilisait son épée avec fermeté et adresse. Il la tenait si fermement que sa main y «demeura attachée». Si nous voulons combattre les combats du Seigneur, ne tenons pas la vérité d'une main nonchalante.

Que Dieu nous accorde de tenir plus fermement notre épée et de combattre énergiquement «pour la foi qui a été une fois enseignée aux saints» (Jude 3)! «Ce que vous avez, tenez-le ferme jusqu'à ce que je vienne», nous dit le Seigneur (Apocalypse 2: 25). Eléazar se fiait entièrement à son épée. Sa main était lasse, mais tenait fermement l'épée. Il ne pensait pas à ses aises, mais seulement au combat qu'il menait pour la cause de David. Concernant le maniement de l'épée, nous pouvons aussi apprendre quelque chose par l'exemple de Paul, dans tout son ministère. Il était très habile dans le maniement de l'épée, étant profondément convaincu de la force de son arme.

C'est dans la proximité du Seigneur que nous apprenons le mieux à utiliser cette épée. Lui-même nous enseigne par son exemple. Lorsque le Tentateur l'a mis trois fois à l'épreuve, il a immédiatement utilisé l'épée: «Il est écrit…» Plusieurs d'entre nous se souviennent sans doute d'occasions où ils ont utilisé la même épée pour chasser le doute, la crainte, les tentations…

Shamma: l'homme qui n'a rien abandonné (2 Samuel 23: 11, 12)

Voilà un homme qui est demeuré à sa place alors que les autres avaient fui. Il pouvait paraître opportun de fuir avec ses compagnons; mais Shamma a eu le courage d'être seul. Il aurait pu tenir la situation pour désespérée, et se dire: que peut donc faire un seul Israélite contre tant de Philistins? Mais, confiant en la puissance de Dieu, il a tenu ferme et a remporté une grande victoire. «L'Éternel opéra une grande délivrance» (verset 12). Quel exemple stimulant pour les croyants d'aujourd'hui qui sont découragés! Nous voyons ici ce que Dieu peut faire par le moyen d'un seul homme dont le cœur est tout entier pour lui. Shamma a gagné la bataille en se plaçant sur le peu qui restait après une défaite.

On rappelle fréquemment que les croyants ont failli dans leur témoignage collectif et que ce témoignage ne peut être restauré. C'est bien vrai. Mais ce n'est nullement un prétexte pour tout abandonner et partir dans toutes les directions. Ce n'est pas ce que Dieu attend de nous. Faisons ce que Shamma a fait: plaçons-nous fermement sur ce qui est de reste après la défaite, et combattons avec les armes chrétiennes. Une seule personne qui tient ferme pour la vérité peut être un encouragement et un stimulant pour d'autres. Et si une victoire est remportée, tous sont encouragés.

Pour une chose apparemment petite — une portion de champ pleine de lentilles — Shamma n'a pas reculé devant un grand combat. C'étaient les lentilles d'Israël, un élément de sa nourriture; c'est pourquoi l'ennemi ne devait pas en prendre possession. Nous ne devrions jamais penser qu'une partie quelconque de la vérité de Dieu soit de moindre importance, et puisse être laissée de côté. Le faire conduit à ce que les uns abandonnent ceci, les autres cela, sous toutes sortes de prétextes. La devise de Shamma était: «ne rien abandonner».

Les hommes qui ne se sont laissés arrêter par rien (2 Samuel 23: 13-17)

Jetons maintenant un regard sur les trois hommes forts qui ont apporté à David de l'eau du puits de Bethléhem. C'était le temps de la moisson. David, fatigué et altéré, eut le grand désir de boire de cette eau qu'il connaissait, se souvenant qu'elle était fraîche et désaltérante.

Quels qu'aient pu être les sentiments qui ont fait naître le désir de David, il suffisait aux trois hommes forts de savoir que leur chef désirait boire de l'eau du puits de Bethléhem. Ils se sont mis en marche pour la lui procurer. Pourtant les troupes des Philistins se trouvaient entre eux et Bethléhem. Comment trois hommes pouvaient-ils passer inaperçus dans ce territoire occupé par l'ennemi? L'amour ne cesse pas de chercher un chemin, et il le trouve. Il s'élève au-dessus des impossibilités et compte fermement sur la délivrance que Dieu accordera. Ces trois hommes ne se sont laissés arrêter par rien. Ils étaient prêts à laisser leur vie pour acquérir ce que David désirait si ardemment. Ils se sont levés, ont franchi les lignes des Philistins et ont rapporté cette eau désaltérante.

C'est là une image bien éloquente pour nous. Il y a des croyants qui, par amour pour Christ, «n'ont pas aimé leur vie, même jusqu'à la mort» (Apocalypse 12: 11). Que l'Esprit de Dieu allume dans nos cœurs un amour brûlant pour la personne de Christ! Alors ce sera notre bonheur de discerner sa volonté et de recevoir de sa part la force de l'accomplir. Alors nous ne poserons pas les questions: Cela est-il vraiment nécessaire? Ne pouvons-nous pas atteindre le même but par un chemin plus facile? Si nous savons que quelque chose réjouit notre Seigneur, nous le ferons. Il trouve son plaisir dans un service qui est fait par amour et de tout cœur.

Qu'est-ce que David a fait de cette eau? Elle était l'expression d'un amour qui était plus fort que la mort: c'est pourquoi il n'a pas voulu la boire. Il en a fait une libation à l'Éternel, comme offrande à Celui à qui seul elle revenait.

Écoutons comme tout à nouveau cet appel qui nous réveille de notre sommeil: «Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à présenter vos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui est votre service intelligent» (Romains 12: 1).

Benaïa: l'homme qui n'a pas reculé devant le danger (2 Samuel 23: 20-23)

Il nous est dit ici de Benaïa: «Il descendit, et frappa le lion dans une fosse, par un jour de neige» (verset 20).

Il était important pour l'Esprit de Dieu que ces détails soient écrits, et il est important pour nous de les méditer. Benaïa a fait une chose difficile, dans un lieu difficile, et dans des circonstances difficiles. Dieu prend connaissance de tous les détails de nos difficultés.

Benaïa a frappé un lion, ce qui est sans aucun doute une chose difficile. La Bible nous parle plusieurs fois d'un combat contre un lion. Samson a tué un lion, et dans le corps mort de celui-ci il a trouvé plus tard du miel, comme résultat de sa victoire. David a frappé aussi bien le lion que l'ours et le souvenir de ces victoires l'a aidé lorsqu'il a dû faire face à Goliath. Le Seigneur Jésus aussi, dans les jours de sa chair, a vaincu celui qui, au sens figuré, rôde ça et là comme un lion rugissant, cherchant qui il pourra dévorer. Ce même «lion» est toujours à l'affût du peuple de Dieu, et nous sommes exhortés à lui résister, étant fermes dans la foi (1 Pierre 5: 8, 9). Nous ne pouvons pas réaliser une vie de vainqueur par nos propres forces et par notre propre sagesse. Nous devons nous appuyer sur le secours et la puissance du Saint Esprit. La vie de la foi est remplie d'occasions où nous pouvons être des vainqueurs.

Benaïa a frappé le lion dans un lieu difficile, dans une fosse. Il n'y avait là aucun moyen de reculer. C'était un combat sans possibilité de fuite, d'armistice ou de conclusion de paix. Il fallait remporter la victoire ou mourir. Benaïa a triomphé par la puissance de Dieu. Plusieurs d'entre nous doivent vivre et travailler pour Dieu dans des lieux difficiles, où il y a peu d'aide et d'encouragement provenant d'autrui. Mais le Seigneur le sait et dit: «Ma grâce te suffit, car ma puissance s'accomplit dans l'infirmité» (2 Corinthiens 12: 9).

En plus, Benaïa a frappé le lion dans des circonstances difficiles, par un jour de neige. Les circonstances étaient contre lui. Un jour de neige est un jour froid — totalement inhabituel pour des habitants des pays chauds. Plus d'un croyant doit aussi vivre, témoigner pour Dieu et combattre dans des circonstances difficiles, sans avoir personne à ses côtés pour l'aider et le soutenir. Prenons courage! C'est dans de telles circonstances que Benaïa a combattu et a triomphé, et Dieu l'a fait écrire dans son livre pour notre encouragement.