Plénitude de bénédiction par le sacrifice de Christ

M. Seibel

Lévitique 9: 22-24

L’Esprit de Dieu nous donne parfois dans sa Parole, résumé en quelques versets seulement, un aperçu des conseils divins dont l’accomplissement s’étend sur des millénaires. Dans l’Ancien Testament, ce ne sont que des allusions, mais si nous les comprenons à la lumière du Nouveau Testament, elles nous font entrevoir la gloire céleste.

Nous trouvons un tel aperçu en Lévitique 9. Dans les chapitres 1 à 7, Dieu a institué les sacrifices: l’holocauste, l’offrande de gâteau, le sacrifice de prospérités, le sacrifice pour le péché et le sacrifice pour le délit. Au chapitre 8, les sacrificateurs ont été consacrés pour exercer leur service. Le sanctuaire lui-même avait déjà été dressé (Exode 40), et l’Éternel habitait dans sa maison.

Dieu avait explicitement déclaré que son but était d’habiter au milieu de son peuple: «Ils sauront que moi, l’Éternel, je suis leur Dieu, qui les ai fait sortir du pays d’Égypte, pour habiter au milieu d’eux» (Exode 29: 46). Nous avons là une image de ce qui nous concerne. Dieu nous a moralement retirés du monde (Galates 1: 4), et il veut habiter au milieu de nous  au milieu de l’assemblée de Dieu  celle-ci étant «une habitation de Dieu par l’Esprit» (1 Corinthiens 3: 16; Éphésiens 2: 22).

Mais Dieu ne pouvait pas sans autre habiter au milieu des hommes, à cause de leur état de péché. Il devait établir quelque chose de nouveau pour qu’ils puissent s’approcher de lui. Nous voyons en Lévitique 9 que la sacrificature proprement dite a commencé «le huitième jour» (verset 1), ce qui indique l’introduction de quelque chose de nouveau. Dieu a introduit l’homme dans une relation toute nouvelle avec lui-même. Et cette relation repose sur l’œuvre unique et incomparable du Seigneur Jésus à la croix, œuvre figurée par les divers sacrifices.

Le sacrifice du Seigneur nécessite plusieurs types

Il est frappant de trouver dans ce chapitre pratiquement tous les différents sacrifices qui sont présentés au début du Lévitique. Il ne manque que le sacrifice pour le délit; mais celui-ci est étroitement lié au sacrifice pour le péché.

Par ces versets, nous apprenons que le fondement de notre relation avec Dieu et de tout service sacerdotal est le sacrifice du Seigneur. «Offrons donc, par lui, sans cesse à Dieu un sacrifice de louanges» (Hébreux 13: 15). Christ a offert un sacrifice unique; mais pour représenter convenablement la gloire de son sacrifice, plusieurs sacrifices typiques étaient nécessaires. Nous avons ici trois sacrifices sanglants et l’offrande de gâteau, tous offerts pour le peuple.

Le Seigneur Jésus s’est offert lui-même à Dieu, entièrement. Il a satisfait Dieu d’une manière parfaite. En donnant sa vie sur la croix, il a manifesté toute la gloire de Dieu. Il s’est offert lui-même à Dieu et l’a ainsi glorifié c’est ce que représente l’holocauste. Cela n’était possible que parce qu’il était lui-même l’Homme parfait, pur dans ses mobiles, dans ses pensées, dans ses paroles et dans ses actes. C’est ce qu’il a manifesté dans toute sa marche, de la crèche à la croix. Il était prêt à subir l’épreuve suprême, à être fidèle jusqu’à la mort. C’est cette perfection qu’évoque l’offrande de gâteau.

Mais l’œuvre de Jésus n’aurait pas eu sa valeur de rédemption, pour nous pécheurs, s’il n’avait pas été fait péché pour nous, étant notre Substitut. Il a dû porter nos péchés en son corps sur le bois. Plus encore, lorsqu’il a été fait péché, durant les trois heures de ténèbres, Dieu a dû se détourner de Celui qui est saint et pur, parce qu’il était «fait péché», identifié au péché que Dieu condamnait. C’est ce dont parle le sacrifice pour le péché.

L’être humain même le croyant n’est pas en mesure de comprendre comment se concilient les deux aspects du sacrifice de Christ. D’une part, Dieu a dû se détourner de lui. Mais en même temps, notre Seigneur était le parfum de bonne odeur qui s’élevait vers le Père.

Mais il y a plus. Par son œuvre, Jésus Christ a fait la paix. Un pont a été établi par-dessus le gouffre que l’homme, par le péché, avait creusé entre lui et Dieu. Celui qui s’appuie sur le sacrifice de Christ peut maintenant goûter la communion avec Dieu. Il peut entretenir dans son cœur les mêmes pensées et les mêmes sentiments que le Père au sujet de son Fils. Il peut saisir, comme le Père, l’immense valeur du sacrifice de Christ. Cette communion est typifiée par le sacrifice de prospérités.

Un flot de bénédiction

La grâce qui nous est faite et la communion dans laquelle nous sommes amenés sont des résultats de l’œuvre de Jésus. C’est ainsi que nous sommes bénis par notre Seigneur ressuscité. Aussi ne sommes-nous pas étonnés de voir Aaron élever ses mains vers le peuple et le bénir après avoir offert les différents sacrifices (verset 22). Seulement, Aaron a dû présenter d’abord un sacrifice pour lui-même, en contraste avec notre Seigneur qui était sans défaut et sans tache. «Par l’Esprit éternel, il s’est offert lui-même à Dieu sans tache» (Hébreux 9: 14). Et ainsi, il a béni les siens.

Nous avons ici, en Lévitique 9, une allusion cachée à la bénédiction de l’assemblée de Dieu, que Christ a fondée par sa mort, sa résurrection, son élévation dans la gloire et l’envoi du Saint Esprit sur la terre. C’est une bénédiction éternelle qui s’écoule vers nous, pour autant que nous soyons de ceux pour lesquels il a donné sa vie.

De même que Moïse et Aaron sont entrés dans le lieu saint après avoir béni le peuple, ainsi le Seigneur Jésus s’en est allé au ciel après avoir accompli son œuvre. Il est monté dans la gloire. Il «a traversé les cieux» jusqu’au trône de Dieu, comme, au grand jour des propitiations, Aaron traversait le lieu saint, entrait jusque dans le lieu très saint, et se présentait devant l’arche de l’alliance. Il nous est aussi dit de Christ qu’il est «monté au-dessus de tous les cieux» (Éphésiens 4: 10). Là, il est tout à la fois médiateur entre Dieu et les hommes (selon l’image de Moïse) et grand souverain sacrificateur pour les croyants (selon l’image d’Aaron).

Christ apparaîtra en gloire

Mais Christ ne demeurera pas toujours invisible pour le monde. Il reviendra sur la terre. Moïse et Aaron sont sortis de la tente d’assignation pour bénir le peuple une seconde fois. «Et la gloire de l’Éternel apparut à tout le peuple» (verset 23). Il en sera ainsi lorsque le Seigneur Jésus reviendra sur la terre avec ses saints pour établir son royaume en gloire et entrer dans son règne. Alors, il sera à la fois roi et sacrificateur «il sera sacrificateur sur son trône» (Zacharie 6: 13). La sacrificature du Seigneur sera selon l’ordre de Melchisédec. C’est une sacrificature de bénédiction, tandis que celle d’Aaron est une sacrificature d’intercession, nécessaire aussi longtemps qu’il s’agit de porter les infirmités du peuple (Hébreux 5).

L’Éternel répandra alors sa bénédiction sur Israël, et de là elle atteindra toute la terre (cf. Ésaïe 60: 1-3; Psaumes 104: 31). Le résultat de cette bénédiction sera la joie liée à l’adoration éternelle (Lévitique 9: 24).

La bénédiction d’une communion cachée dans la gloire

Cette gloire visible du Seigneur sur la terre sera quelque chose de merveilleux. Mais il y a quelque chose de plus beau encore, et c’est la gloire cachée «dans le lieu saint». On ne trouve certes aucune révélation concernant l’assemblée dans l’Ancien Testament. Mais par ce que nous apprenons à son sujet dans le Nouveau, nous comprenons que l’assemblée est directement liée au Seigneur.

Quand nous voyons Moïse et Aaron entrer dans la tente d’assignation, nous avons précisément là une image de la position chrétienne. «Votre vie est cachée avec le Christ en Dieu» (Colossiens 3: 3). C’est la réalité de nos relations avec le Seigneur Jésus et avec le Père, relations dont nous jouirons pleinement dans la maison du Père auprès de Christ lorsqu’il nous aura enlevés pour être avec lui. Ce qui est merveilleux, c’est que nous pouvons déjà jouir maintenant de ces relations cachées de la maison du Père. «Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera; et nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui» (Jean 14: 23).

L’avenir du peuple d’Israël, tel qu’il est évoqué prophétiquement en Lévitique 9, est glorieux. Et pourtant, la part de l’assemblée dans la gloire de Dieu est encore plus merveilleuse. Tout est le résultat du sacrifice de Christ. Nous pouvons comprendre qu’il nous soit rapporté: «Et le feu sortit de devant l’Éternel, et consuma sur l’autel l’holocauste et les graisses» (verset 24). L’œuvre du Seigneur Jésus est si parfaite et si unique pour le cœur de Dieu qu’il manifeste ici publiquement son plaisir, en face de ce qui en est le type. Et seul l’holocauste est mentionné ici. Non pas que les autres sacrifices aient moins de valeur. Mais la valeur de la personne de Christ, de son œuvre et de son dévouement entier pour Dieu éclipse toute autre chose. C’est ce qui sera continuellement et éternellement devant la face de Dieu.

«Et tout le peuple le vit, et ils poussèrent des cris de joie, et tombèrent sur leurs faces» (verset 24).