Le vrai serviteur de l'Éternel et son peuple (Ésaïe 42)

A. Remmers

L'élu de l'Éternel (versets 1-4)

Par l'exclamation: «Voici», nos regards sont portés sur Christ, le Serviteur de l'Éternel. Car c'est bien du Messie, et de lui seul, qu'il est question ici; il ne peut s'agir ni du peuple d'Israël, qui est parfois aussi appelé «serviteur» de l'Éternel, ni de Cyrus, roi de Perse, auquel ce titre n'est donné nulle part. Le Christ est appelé «serviteur» de Dieu dans plusieurs autres passages (cf. Ésaïe 49: 6; 52: 13; 53: 11; Actes des Apôtres 3: 13; 4: 27). Fait particulièrement remarquable, les quatre premiers versets de ce chapitre sont cités dans le Nouveau Testament comme étant des paroles du prophète Ésaïe qui trouvaient alors leur accomplissement dans le Seigneur Jésus (Matthieu 12: 17-21).

En Lui nous voyons le vrai serviteur de l'Éternel, celui qui est en même temps son élu, en qui son âme trouve son plaisir. S'il nous est présenté ici comme «élu», c'est parce qu'il est considéré comme homme et non pas comme Fils éternel. Entre tous les hommes depuis Adam, il était le seul qui pouvait accomplir le dessein de Dieu. Il est la pierre vivante, rejetée par les hommes, mais choisie et précieuse auprès de Dieu (cf. Luc 23: 35; 1 Pierre 2: 4, 6).

En lui, le Fils bien-aimé, le Père trouve continuellement son plaisir (cf. Matthieu 3: 17; 17: 5). Sur lui repose son Esprit, par lequel il fera connaître à tous son juste jugement; «il fera valoir le jugement à l'égard des nations» (verset 1; cf. 11: 2-5; 16: 5; 61: 1). Cette prophétie, aussi bien que celle de la fin du verset 3 («il fera valoir le jugement en faveur de la vérité») n'auront leur accomplissement que dans le règne millénaire.

Comme très souvent dans les livres prophétiques de l'Ancien Testament, la première et la deuxième venue du Seigneur Jésus sont présentées comme un tout; le temps intermédiaire de la grâce est omis (cf. 9: 5, 6; 11: 1-5; Michée 5: 2). Les prophéties du verset 2 se sont accomplies lors de sa première venue, sa venue dans l'abaissement. Le Seigneur Jésus ne cherchait pas sa propre gloire, mais celle de son Père qui l'avait envoyé (Jean 8: 49, 50). Il dit de lui-même: «Le fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir et pour donner sa vie en rançon pour plusieurs» (Matthieu 20: 28). Très souvent, il commandait aux personnes qu'il avait guéries de ne pas le faire connaître (cf. Matthieu 9: 30; 12: 16; Marc 3: 12). Quel modèle d'humilité et d'abnégation nous voyons en lui, le parfait serviteur, qui ne criait pas, n'élevait pas sa voix et ne la faisait pas entendre dans la rue (verset 2; Matthieu 11: 29; 2 Timothée 2: 24, 25)! Nous avons beaucoup à apprendre de lui.

Mais cette douceur et cette débonnaireté du Seigneur Jésus n'étaient pas seulement son caractère propre, elles se traduisaient aussi dans ses relations avec autrui. Il ne brisait pas le «roseau froissé» et n'éteignait pas «le lin qui brûle à peine» (verset 3). Il n'avait pas été envoyé pour juger le monde, mais pour le sauver (Jean 3: 17).

Bien qu'il ait été rejeté par son peuple incrédule, il ne s'est pas laissé décourager. Dans le plus profond abaissement, il a suivi jusqu'à la croix le chemin qui lui avait été tracé. Là il a non seulement accompli l'œuvre de la rédemption en faveur des pécheurs perdus, mais il s'est aussi acquis le droit à l'héritage et à la souveraineté qui lui reviendront dans le règne millénaire. Puis, après son apparition en gloire sur la terre, il établira «le juste jugement sur la terre; et les îles s'attendront à sa loi» (verset 4; cf. 2: 2-4; 49: 4-6).

Sa mission (versets 5-9)

Le Dieu Créateur s'adresse maintenant à son serviteur élu. D'une manière solennelle, il se présente comme Celui qui seul est vraiment Dieu, et comme «l'Éternel», Celui qui ne peut changer. C'est lui qui a créé et déployé les cieux (cf. 40: 22), qui a étendu la terre avec tous ses produits et qui a donné la respiration et un esprit à ses habitants (verset 5).

Il dit: «Moi, l'Éternel, je t'ai appelé» (verset 6). Quand le Dieu tout-puissant appelle son serviteur, il atteint son but. Ce serviteur est le Seigneur Jésus comme Homme sur la terre (cf. 49: 1). L'appel a lieu «en justice», c'est-à-dire en plein accord avec la nature de Dieu qui est lumière et amour (cf. 41: 2; 45: 13). Sa justice a aussi en vue le salut éternel de l'homme; dans l'évangile, la justice de Dieu est révélée «en salut à quiconque croit, et au Juif premièrement, et au Grec» (Romains 1: 16, 17; 3: 21-26).

Toutefois l'Éternel n'appelle pas seulement son serviteur, il le fortifie aussi en le tenant par la main; il le garde et le donne pour être «une alliance du peuple». Cette expression un peu insolite, qui apparaît aussi au chapitre 49 (verset 8), veut dire que c'est en lui que se réalisera la nouvelle alliance que Dieu conclura avec le peuple d'Israël (Jérémie 31: 31-34; Ezéchiel 37: 26; Hébreux 8: 8). Son sang est en effet «le sang de la nouvelle alliance, qui est versé pour plusieurs en rémission de péchés» (Matthieu 26: 28).

L'ancienne alliance, qui avait été conclue au Sinaï, ne pouvait qu'aboutir à un échec en raison de l'incapacité du peuple d'Israël à satisfaire son engagement. La nouvelle alliance, par contre, repose uniquement sur le sacrifice de Christ accompli à la croix (Hébreux 9: 15; 13: 20). Jésus est ainsi le médiateur et le garant de cette «alliance éternelle» que Dieu établira «pour la maison d'Israël» (Hébreux 8: 10). Cependant, c'est sur l'œuvre rédemptrice de Christ que, dans le temps actuel aussi, la vraie foi se fonde. De sorte que si la nouvelle alliance n'est pas établie à la lettre pour nous, toutefois elle est pour nous quant aux principes spirituels qu'elle implique. C'est pourquoi Paul peut écrire qu'il est un «ministre de la nouvelle alliance» (2 Corinthiens 3: 6; cf. 1 Corinthiens 11: 25).

Dieu donnera Christ pour être non seulement «une alliance du peuple», mais aussi «une lumière des nations» (cf. 49: 6; Luc 2: 32). Ainsi les bénédictions du Millénium ne se limiteront pas à Israël, mais toutes les nations marcheront dans la lumière de Dieu, qui luira sur elles dans la personne de Christ. Le chemin qui conduit là est décrit au verset 7. Par leur nature et par leurs péchés, tous les hommes sont «aveugles» quant à la vérité de Dieu, «prisonniers» dans le piège du diable, et «dans les ténèbres» de l'éloignement de Dieu. Le Fils de Dieu est venu pour les délivrer de leur misère. C'est pourquoi ces paroles, qui se rapportent en premier lieu au règne millénaire, trouvent déjà maintenant leur réalisation en ceux qui croient en lui et en son œuvre rédemptrice (verset 7; cf. 32: 3; 35: 5; 49: 9; 61: 1; Jean 8: 32; Actes des Apôtres 10: 38; 26: 18). «Quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé» (Actes des Apôtres 2: 21; cf. Joël 2: 32).

Pour confirmer cette glorieuse proclamation, Dieu y appose son sceau en disant: «Je suis l'Éternel: c'est là mon nom» (verset 8). Dans ce nom s'exprime sa grâce envers les hommes et particulièrement envers son peuple Israël (cf. Exode 3: 13-15). Celui qui demeure éternellement n'abandonne pas les hommes qu'il a créés au sort misérable qu'ils ont mérité par leur propre faute. Il est non seulement lumière, mais aussi amour, et il agit en toutes choses à cause de lui-même (cf. 48: 11). Il ne donnera pas à un autre son honneur et sa gloire de seul vrai Dieu éternel qui sauve et qui juge. Même si les faux dieux ou diverses religions ont la même prétention, un jour il sera clairement établi que lui seul est Dieu.

Comme confirmation, il revendique pour lui-même la capacité de prédire l'avenir (verset 9). Ce qu'il a annoncé auparavant par les prophètes est arrivé; il déclarera aussi les «choses nouvelles» avant qu'elles se réalisent (cf. 41: 21-24). C'est un appel solennel, adressé non seulement au peuple d'Israël mais à tous les hommes, pour qu'ils croient la parole de Dieu. L'accomplissement, visible pour tous, de prophéties dans le passé devrait conduire les hommes à prendre au sérieux les prophéties non encore réalisées et à avoir foi en la parole de Dieu.

Le triomphe de Dieu (versets 10-17)

Nous sommes placés ici dans une scène future. Les «choses nouvelles» que l'Éternel a annoncées au verset 9 sont arrivées! Le vrai serviteur de l'Éternel, le Seigneur Jésus, est apparu en puissance pour établir le juste jugement sur la terre (cf. verset 4). Ceci ne s'est réalisé ni lors du retour des Juifs de Babylone, ni lors de la première venue du Seigneur Jésus sur la terre, mais se rapporte à l'établissement du Millénium. Remarquons les similitudes entre ce que nous avons ici et les psaumes du quatrième livre (Psaumes 90-106), dont le sujet principal est l'apparition du Messie et son règne de paix (cf. particulièrement Psaumes 96: 1, 5, 7; 98).

«Chantez à l'Éternel un cantique nouveau» (verset 10). Cet appel du prophète sert d'introduction à un passage qui décrit l'effet des terribles jugements de Dieu sur la terre. Nous n'avons pas ici le cantique nouveau entonné par les rachetés de l'Agneau dans le ciel (Apocalypse 5: 9), mais celui que chantent ceux qui ont attendu l'apparition du Messie sur la terre et qui le saluent comme leur Sauveur (cf. Psaumes 33: 3; 40: 3; 96: 1; 98: 1; 144: 9; 149: 1; Apocalypse 14: 3). C'est ainsi que le peuple d'Israël, après sa délivrance d'Égypte, avait chanté un cantique de reconnaissance à l'Éternel sur le rivage de la mer Rouge (Exode 15). Le cantique nouveau que nous avons ici sera toutefois chanté «du bout de la terre», c'est-à-dire dans le monde entier, aussi bien par ceux qui «descendent sur la mer» que par les habitants des pays voisins, des «îles» (verset 10; cf. Genèse 10: 5).

La louange de Dieu retentira aussi des contrées désertiques environnantes (verset 11). Kédar était un fils d'Ismaël, dont les descendants vivaient comme bédouins dans l'Arabie du Nord; les habitants du «rocher» (hébr. Séla) sont probablement les ressortissants d'une ville du territoire de Moab (Genèse 25: 13; 2 Rois 14: 7; Ésaïe 16: 1; 21: 16). Des fidèles du résidu juif dans le temps de la grande tribulation trouveront, dans ces deux contrées, un refuge contre l'Assyrien (cf. Psaumes 120: 5; Daniel 11: 41).

Une partie de ces peuples survivra au jugement de Dieu, puis servira l'Éternel (21: 17; 60: 7; Jérémie 48: 47; 49: 6). A eux tous s'adresse l'exhortation: «Qu'on donne gloire à l'Éternel, et qu'on déclare sa louange dans les îles!» Le monde entier entonnera alors les louanges de Dieu et de son Serviteur, le Seigneur Jésus (verset 12).

Cependant avant qu'il en soit ainsi, le Messie apparaîtra en gloire et en puissance «comme un homme de guerre»; il exercera le jugement et anéantira ses ennemis (verset 13; cf. 30: 30, 31; 31: 4; 59: 16-18; 63: 3, 4; Zacharie 9: 14; 14: 3; Apocalypse 19: 11-16). De même que Dieu a combattu pour son peuple, tout au début de son histoire, lorsqu'il l'a conduit hors d'Égypte, ainsi fera-t-il aussi à la fin (cf. Exode 14: 14).

Même si, pendant un temps, Dieu peut paraître inactif, le jour viendra où il entreprendra la réalisation du but qu'il s'est proposé (verset 14). La captivité de Juda à Babylone et le retrait de la gloire de Dieu du temple à Jérusalem ont marqué le début des temps des nations. Durant ceux-ci, Dieu a remis le gouvernement aux quatre grands empires successifs, et il n'intervient plus de façon directe dans la destinée du monde (Luc 21: 24; cf. Daniel 2; 7). Le nom qu'il prend en rapport avec cette période, c'est le «Dieu des cieux», et non, comme auparavant, le «Dieu possesseur des cieux et de la terre» ou le «Seigneur de toute la terre» (Daniel 2: 37; Genèse 14: 22; Josué 3: 11).

Oui Dieu s'est «tu» longtemps et il s'est «contenu» (cf. 8: 17; 18: 4; 30: 18; 45: 15). Mais, dans les versets que nous avons sous les yeux, ce temps est révolu. L'Éternel apparaît non seulement comme un homme de guerre qui anéantit ses ennemis, il se compare aussi à une femme qui, dans les douleurs de l'enfantement, halète et gémit jusqu'à la naissance de son enfant. Les «choses nouvelles» qui «germent» ici sont l'état renouvelé de la terre purifiée dans le Millénium, état que le Seigneur Jésus appelle, en Matthieu 19: 28, la «régénération» (cf. verset 9; 43: 19).

Le résultat de ces interventions directes de Dieu sera double: l'Éternel punira ses ennemis et il délivrera son peuple, tous ceux qui auront espéré en lui durant la tribulation. Au verset 15 est décrit le jugement qui s'exercera sur les peuples qui lui ont résisté. Dans leur orgueil, ils pouvaient faire figure de montagnes imposantes et de collines élevées, mais ils deviendront des déserts arides (cf. 2: 14; 41: 15). Les oppresseurs avaient pu paraître comme de grandes rivières ou des étendues d'eau; ils seront desséchés (cf. Psaumes 93: 3; 107: 33, 34; Ésaïe 8: 7; 59: 19).

Mais pour les «aveugles», c'est-à-dire pour son peuple terrestre, se lèvera un temps de lumière (verset 16; cf. verset 7; 6: 10; 25: 7; 29: 9; 32: 3; 35: 5; 43: 8). Eux qui, depuis des siècles, ont un voile devant les yeux relativement au Seigneur Jésus, leur Messie, et qui, dans leur aveuglement, cherchent en vain à obtenir la justice par le moyen de la loi, reconnaîtront alors que ce chemin est faux et se confieront en lui dans la foi (cf. Romains 10: 2-4; 11: 8-11, 25, 26; 2 Corinthiens 3: 14-16). Puis l'Éternel les conduira sur le merveilleux chemin de la vraie foi, chemin qu'ils n'ont pas connu jusqu'alors. Il ôtera tous les obstacles et conduira toutes choses au but qu'il a prévu. Ce qu'il s'est proposé, il l'accomplira.

Le verset 17 montre l'effet de l'intervention de l'Éternel en jugement et en grâce: «Ils se retireront en arrière, ils seront couverts de honte, ceux qui mettent leur confiance en une image taillée, qui disent à une image de fonte: Vous êtes nos dieux» (cf. 1: 29; 44: 9-11; 45: 16).

Les nombreux Juifs qui auront rendu hommage à l'Antichrist et tous ceux qui auront adoré l'image de la bête romaine seront démasqués et détruits (cf. 2 Thessaloniciens 2: 3-12; Apocalypse 13: 4, 8, 16; 19: 20; Ésaïe 1: 29).

L'aveuglement d'Israël (versets 18-25)

Au chapitre 6 (verset 10), Ésaïe avait reçu du Seigneur le message: «Engraisse le cœur de ce peuple, et rends ses oreilles pesantes, et bouche ses yeux, de peur qu'il ne voie des yeux, et n'entende de ses oreilles, et ne comprenne de son cœur, et ne se convertisse, et qu'il ne soit guéri». Nous en voyons ici les conséquences pendant des millénaires: le peuple de Dieu est devenu «aveugle» et «sourd» quant aux voies et à la parole de l'Éternel. Dans les paragraphes précédents, l'Éternel a annoncé sa grâce future envers ces aveugles (versets 7, 16); ici il les somme de regarder et d'écouter (verset 18).

Le «serviteur de l'Éternel» du verset 19 n'est pas le Seigneur Jésus, comme au verset 1, mais le peuple d'Israël (cf. 41: 8; 44: 1, 21; 45: 4). Ce peuple aurait dû être le serviteur, le messager de l'Éternel, celui qui a sa confiance, mais il s'est écarté bien loin de cet appel élevé. Ainsi ces désignations ne se rapportent pas à l'état effectif d'Israël, mais aux «dons de grâce» de Dieu et à son «appel», dont il ne se repent pas et qu'il ne retire pas, malgré la défaillance de l'homme (verset 19; cf. Romains 11: 29).

Dieu s'était occupé fidèlement de ce peuple. Combien de paroles Israël avait-il entendues de sa bouche, et combien d'actes puissants avait-il vus — sans les prendre à cœur (verset 20)! Et pourtant, la parole de Dieu n'est pas invalidée à cause de cela. Qu'il s'agisse du passé, du présent ou de l'avenir, Dieu rendra sa loi grande et honorable «à cause de sa justice» (verset 21; cf. Romains 3: 1-7).

Au temps de l'Ancien Testament, l'honneur de la loi a été maintenu en ce que le peuple d'Israël a reçu un juste châtiment pour ses péchés. Plus tard, le Fils de Dieu est venu sur la terre, non pas pour annuler la loi mais pour l'accomplir, c'est-à-dire pour la mettre pleinement en valeur. Dans le temps présent, la loi est confirmée par le fait que, dans l'évangile, les péchés des croyants ne sont pas simplement oubliés, mais leur entière punition est proclamée; elle a été subie par Celui qui n'a pas connu le péché et qui cependant a été fait péché pour nous «afin que nous devenions justice de Dieu en lui» (Romains 3: 31; 2 Corinthiens 5: 21). C'est l'heureuse part de tous ceux qui croient au Seigneur Jésus, et il en sera de même pour le résidu juif qui reconnaîtra que l'on ne peut pas subsister devant Dieu en vertu d'œuvres de loi, mais uniquement par la foi en Christ (cf. Jérémie 31: 33, 34).

Pourtant combien la situation de ce peuple d'Israël est différente actuellement! Bien que richement béni par Dieu à l'origine, il est maintenant «un peuple pillé et dépouillé; ils sont tous liés dans des fosses, et ils sont cachés dans des prisons; ils sont devenus un butin, et il n'y a personne qui délivre, — une proie, et il n'y a personne qui dise: Restitue» (verset 22). Cela s'est confirmé aussi bien matériellement que spirituellement. Non seulement les Juifs ont été persécutés et méprisés par tous les peuples depuis des siècles, mais ils sont aussi dans un état spirituel dont personne ne peut les délivrer, sinon le Seigneur Jésus.

Le prophète adresse alors un appel à ce peuple aveugle et sourd. Il le prépare au grand changement qui interviendra lorsque quelques-uns, individuellement, prêteront l'oreille au message de Dieu: «Qui fera attention, et écoutera ce qui est à venir» (verset 23).

Et voilà que le résidu croyant soulève craintivement la question qui laisse discerner le réveil de sa conscience: «Qui a livré Jacob pour être une proie, et Israël à ceux qui le pillent? N'est-ce pas l'Éternel, celui contre qui nous avons péché?» Oui, il en est bien ainsi: «Ils n'ont pas voulu marcher dans ses voies, et ils n'ont pas écouté sa loi» (verset 24). Dieu a endurci son peuple et l'a livré à la misère parce qu'il a continuellement péché contre lui — et au plus haut degré par le rejet de Christ — au lieu de respecter sa loi et de la mettre en pratique (verset 25).