De lieu en lieu avec Jésus
«… Jésus qui était de Nazareth, comment Dieu l'a oint de l'Esprit Saint et de puissance, lui qui a passé de lieu en lieu, faisant du bien, et guérissant tous ceux que le diable avait asservis à sa puissance; car Dieu était avec lui» (Actes des Apôtres 10: 38).
Jésus qui était de Nazareth
A la question de Nathanaël: «Peut-il venir quelque chose de bon de Nazareth?», Philippe a répondu: «Viens et vois» (Jean 1: 47). Allons donc et voyons cet homme que Dieu a oint de l'Esprit Saint et de puissance, cet homme avec qui Dieu était.
L'humble fils du charpentier de Nazareth — qui était aussi le Fils de Dieu, l'envoyé du Père — était animé d'un seul désir: «Ma viande est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé, et d'accomplir son œuvre» (Jean 4: 34). Quelle satisfaction pour le Père de le voir passer de lieu en lieu! Le ciel s'est ouvert, la voix du Père s'est fait entendre: «Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai trouvé mon plaisir» (Matthieu 3: 17; cf. 17: 5). Celui en qui «habite toute la plénitude de la déité corporellement» (Colossiens 2: 9) est allé humblement de lieu en lieu sur cette terre, accomplissant son service d'amour. Quelle beauté morale nous est donnée à contempler dans sa marche, quel sujet d'adoration! Et quel exemple!
Oint de l'Esprit Saint et de puissance
Celui qui avait été conçu du Saint Esprit dans le sein de la vierge a été oint du Saint Esprit lors de son baptême par Jean (Luc 1: 35; 3: 22). Ensuite, dès le début de son ministère, Jésus nous est présenté comme étant «plein de l'Esprit Saint», et étant conduit par lui (Luc 4: 1).
Tout en étant bien conscients de la perfection qui le distingue et de la faible mesure qui nous caractérise, nous pouvons nous souvenir que notre corps est le temple du Saint Esprit et que nous sommes exhortés à être «remplis de l'Esprit» (1 Corinthiens 6: 19; Éphésiens 5: 18). La puissance de Dieu opère en nous (Éphésiens 1: 19; 3: 20). Du côté de Dieu rien ne manque; les ressources sont là pour que nous suivions Jésus et lui ressemblions.
Le suivre pour le contempler, le suivre pour lui ressembler, le suivre pour être ses ambassadeurs sur cette terre, voilà notre mission.
Lui qui a passé de lieu en lieu
Tandis que nous passons de lieu en lieu, interrogeons-nous pour savoir si Jésus y passerait aussi. N'y a-t-il pas des lieux par lesquels Jésus ne passerait pas? Si nous y allons, nous y serons seuls, sans lui, et il n'en résultera que misère pour nous! Hélas! un croyant peut non seulement passer mais demeurer, comme Lot, dans un lieu où le Seigneur n'a aucune place (Genèse 19)! Mais que de fâcheuses conséquences en découlent! Esprit Saint attristé, puissance divine entravée, communion interrompue… cela devrait nous faire réfléchir! Mais nos cœurs n'apprennent pas vite les leçons et sont oublieux.
Tout au long d'une journée, nous passons dans des lieux très divers, et nous y côtoyons toute sorte de personnes. Dans le lieu où nous habitons, que voient nos voisins, qu'entendent-ils? Dans le lieu où nous exerçons notre activité journalière, que voient nos collègues? Outre notre tenue, peuvent-ils apprécier la qualité de notre travail? Dans nos lieux de loisirs, Jésus est-il avec nous? Autant de questions qui pourraient bien parfois nous embarrasser!
Dans notre maison, Jésus peut-il passer et demeurer? — comme à Emmaüs, quand les disciples l'ont forcé: «Demeure avec nous, car le soir approche et le jour a baissé. Et il entra pour rester avec eux» (Luc 24: 29). Et qu'en est-il de ce lieu si solennel qu'est l'assemblée? Savons-nous «comment il faut se conduire dans la maison de Dieu, qui est l'assemblée du Dieu vivant, la colonne et le soutien de la vérité»? (1 Timothée 3: 15). Quel bonheur pour nos cœurs d'être dans le lieu où le Seigneur a promis sa présence (Matthieu 18: 20), et de l'entendre nous dire: «Paix vous soit!» (Jean 20: 20). N'y a-t-il pas parfois des motifs futiles, ou une tiédeur de nos affections, qui nous empêchent d'être dans ce lieu pour l'adoration, la prière, ou l'édification de nos âmes?
Considérons bien les lieux par lesquels nous passons et examinons les motifs qui nous y conduisent.
Lorsque nous nous approchons des âmes qui vont à la perdition, pour leur parler du Seigneur, souvenons-nous de l'exemple qu'il nous a donné quand il passait de lieu en lieu pour délivrer ceux qui étaient asservis à la puissance du diable. Ni dans ses paroles, ni dans son silence, ni dans son attitude, il n'a jamais fait le moindre compromis avec la sainteté de Dieu. Ne cherchons surtout pas à marcher avec ceux qui sont loin de Dieu, en nous identifiant plus ou moins à eux, dans l'illusion que nous pourrons ainsi les aider à s'approcher de lui. Lot, qui en était venu à habiter dans Sodome, n'a été d'aucune utilité aux hommes de cette ville (Genèse 19).
Faisant du bien
Dans tous les lieux par lesquels il est passé, Jésus a fait du bien, et nous sommes certainement appelés à suivre son exemple. Cependant, en priorité, prenons garde à «faire le bien» — ce que Dieu appelle ainsi. C'est à cela qu'on reconnaît un chrétien. «Celui qui fait le bien est de Dieu» (3 Jean 11). Montrons d'abord que nous sommes de Dieu en faisant le bien, puis nous pourrons faire du bien. «Or ne nous lassons pas en faisant le bien, car, au temps propre, nous moissonnerons, si nous ne défaillons pas. Ainsi donc, comme nous en avons l'occasion, faisons du bien à tous, mais surtout à ceux de la maison de la foi» (Galates 6: 9, 10).
Passant de lieu en lieu, rencontrant des voisins, des collègues de travail, des membres de notre famille, des frères et sœurs dans la foi, comme notre divin Modèle, faisons du bien! Certains sont fatigués, âgés, malades, lassés dans le chemin. Faire du bien, n'est-ce pas ce regard, cette parole de consolation, cette invitation pour un contact, cette visite qui nous amène dans le lieu où une âme a besoin d'être rafraîchie? Nous ferons du bien à ceux qui passent par la vallée de Baca, vallée des pleurs (Psaumes 84: 6), en pleurant avec eux (Romains 12: 15). Il y a de multiples manières de faire du bien. Regardons tout au long des évangiles comment notre Sauveur a fait du bien, et imitons-le. N'attendons pas que les autres nous fassent du bien; n'hésitons pas à les précéder dans ce service d'amour.
Guérissant tous ceux que le diable avait asservis à sa puissance
Dans ses allées et venues sur la terre, Jésus a guéri tous ceux que le diable avait asservis à sa puissance. Nous espérons que tous ceux qui lisent ces lignes, non seulement peuvent admirer la beauté morale de Jésus, mais aussi qu'ils ont été «guéris» par lui, délivrés de la puissance de Satan. Et maintenant, ils peuvent librement suivre leur Sauveur de lieu en lieu. Nous n'avons pas le pouvoir d'arracher des âmes à la puissance de Satan, mais en reflétant les caractères de Jésus, en nous approchant des âmes pour faire du bien, en rendant témoignage de notre Sauveur, nous pourrons être utilisés pour conduire vers lui ceux qui sont asservis à la puissance de Satan.
Dieu était avec lui
Dieu était avec Jésus. Tout ce qu'il faisait montrait le Père (cf. Jean 5: 19; 14: 9, 10). Dieu est-il aussi avec nous? Cela dépend de nous. Dieu ne sera pas avec nous si nous passons par des lieux où nous n'avons rien à faire. Dieu prépare notre chemin; il a préparé à l'avance de bonnes œuvres afin que nous marchions en elles (Éphésiens 2: 10). Ces œuvres nous conduiront dans les lieux où nous avons à être et dans lesquels Dieu sera avec nous. Et si Dieu est avec nous, quelles que soient les difficultés, l'aridité des divers lieux, l'Esprit Saint nous conduira, la puissance de Dieu opérera en nous et par nous.