Matthieu 5:17-30

Matthieu 5:17-30

L'accomplissement de la Loi et des Prophètes

17 « Ne pensez pas que je sois venu pour abroger la Loi ou les Prophètes ; je ne suis pas venu pour abroger, mais pour accomplir.

18 Car en vérité, je vous [le] dis, jusqu'à ce que le ciel et la terre passent, un seul iota1 ou un seul trait de lettre de la Loi ne passera certainement pas avant que tout ne soit arrivé.
1 iota : nom de la plus petite lettre de l'alphabet grec, qui correspond au yod hébreu, encore plus petit.

19 Celui donc qui aura supprimé1 l'un de ces plus petits commandements et aura enseigné ainsi les hommes sera appelé le plus petit dans le royaume des cieux. Mais celui qui l'aura mis en pratique et enseigné, celui-là sera appelé grand dans le royaume des cieux.
1 ou : transgressé.

20 Car je vous dis que si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des Pharisiens, vous n'entrerez certainement pas dans le royaume des cieux.

21 « Vous avez entendu qu'il a été dit aux anciens : "Tu ne commettras pas de meurtre ; et celui qui commet un meurtre sera passible du jugement."

22 Or moi, je vous dis que quiconque se met en colère contre son frère sera passible du jugement. Et celui qui dira à son frère "Raca1 !" sera passible [du jugement] du sanhédrin2. Et celui qui [lui] dira "Fou !" sera passible de la Géhenne3 de feu.
1 raca : stupide, vaurien. 2 sanhédrin : tribunal suprême du peuple juif. 3 la Géhenne : le lieu des tourments infernaux.

23 Si donc tu apportes ton offrande à l'autel et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi,

24 laisse là ton offrande devant l'autel et va d'abord te réconcilier avec ton frère ; et alors viens présenter ton offrande.

25 Mets-toi rapidement d'accord avec ton adversaire pendant que tu es en chemin avec lui, de peur que ton1 adversaire ne te livre au juge et que le juge [ne te livre] au garde et que tu ne sois jeté en prison.
1 littéralement : le.

26 En vérité, je te [le] dis, tu ne sortiras certainement pas de là avant d'avoir payé le dernier quadrant1.
1 quadrant : le quart d'un as (ou sou) romain ; 1 quadrant = 2 pites ; le denier, qui était le salaire journalier d'un ouvrier, valait 16 as, soit 64 quadrants (128 pites).

27 « Vous avez entendu qu'il a été dit : "Tu ne commettras pas d'adultère."

28 Or moi, je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis l'adultère avec elle dans son cœur.

29 Et si ton œil droit est pour toi une cause de chute1, arrache-le et jette-le loin de toi. Car il est avantageux pour toi qu'un seul de tes membres périsse et que tout ton corps ne soit pas jeté dans la Géhenne2.
1 une cause de chute, c'est proprement un trébuchet ou un crochet de détente d'un piège.2 la Géhenne : le lieu des tourments infernaux.

30 Et si ta main droite est pour toi une cause de chute, coupe-la et jette-la loin de toi. Car il est avantageux pour toi qu'un seul de tes membres périsse et que tout ton corps ne s'en aille pas dans la Géhenne1.
1 la Géhenne : le lieu des tourments infernaux.

On ne peut pas lire ces v. 17 et suivants sans être saisi de crainte. Non seulement le Seigneur y déclare qu'il n'est pas venu abolir la redoutable loi de Dieu qui nous condamnait tous, mais voici qu'il donne une interprétation beaucoup plus sévère encore de la volonté divine. Jusque là un Israélite scrupuleux pouvait espérer mériter la vie éternelle quand il avait plus ou moins «gardé toutes ces choses dès sa jeunesse» (voir Marc 10:20 mc 10.17-23). À présent les paroles de Jésus ne lui laissent aucune illusion. Si telles sont les exigences de la sainteté de Dieu, qui donc peut être sauvé? Oui, la pleine mesure de la justice divine était là dans cet homme incomparable. Mais la même personne qui était venue la faire connaître était aussi venue l'accomplir à notre place (v. 17; Ps. 40:9-11 ps 40.7-11).

L'ancien judaïsme ne se préoccupait pas de ce que Dieu pensait de la colère ni des regards impurs. Il n'en condamnait que les fruits extrêmes: le meurtre et l'adultère. Les commandements du Seigneur, en revanche, remontent à la source de ces actes coupables et nous font prendre conscience qu'elle est dans notre cœur, capable des mêmes effets (ch. 15 v. 19 mt 15.10-20). Car, avant d'entendre parler de grâce, il est nécessaire que nous comprenions à quel point nous en avons besoin.