Job 17:1-16

Job 17:1-16

Deuxième réponse de Job à Éliphaz (3)
Job se plaint de ses amis et souhaite la mort

17 « Mon souffle1 est brisé, mes jours s'éteignent, les tombes sont pour moi.
1 ou : esprit.

2 Les moqueurs ne sont-ils pas autour de moi et mes yeux ne restent-ils pas ouverts la nuit à cause de leurs insultes ?

3 Dépose, je te prie, [un gage], sois ma caution auprès de toi-même ! Qui donc frappera dans ma main1 ?
1 geste d'engagement ; voir Prov. 6:1 ; 17:18.

4 Car tu as fermé leur cœur à l'intelligence, c'est pourquoi tu ne les élèveras pas.

5 Celui qui trahit ses amis pour une part de butin verra s'épuiser les yeux de ses fils.

6 Et il a fait de moi un proverbe des peuples et je suis devenu un homme auquel on crache au visage.

7 Mon œil est affaibli par le chagrin et mes membres sont tous comme une ombre.

8 Les hommes droits en seront stupéfaits et l'innocent se dressera1 contre l'impur.
1 littéralement : s'éveillera.

9 Mais le juste tiendra ferme dans sa voie et celui qui a les mains pures augmentera sa force.

10 Quant à vous tous, revenez encore, je vous prie ! Mais je ne trouverai pas un sage parmi vous.

11 Mes jours sont passés, mes projets sont anéantis1 — les plans chéris de mon cœur.
1 littéralement : arrachés.

12 Ils1 font de la nuit le jour, [ils disent que] la lumière est proche en présence des ténèbres.
1 sans doute : les amis de Job.

13 Si j'espère, le Shéol1 est ma maison, j'étends mon lit dans les ténèbres.
1 Shéol : expression très vague pour désigner le séjour des âmes séparées du corps.

14 Je crie à la fosse1 : "Tu es mon père !" Aux vers : "Ma mère et ma sœur !"
1 selon d'autres : la corruption.

15 Où est alors mon espoir ? Et mon espoir, qui le verra ?

16 Il descendra vers les barres1 du Shéol lorsque nous aurons ensemble du repos dans la poussière. »
1 ou : solitudes.

Job, dans sa douleur, ne voit pas d'autre issue que la mort et l'appelle à son secours. Ceci aurait dû prouver à ses amis qu'il n'avait pas mauvaise conscience. S'il avait été coupable comme ils l'en accusaient, n'aurait-il pas redouté de paraître devant Dieu?

Ses paroles se font toujours plus déchirantes: «Je suis devenu un homme auquel on crache au visage» (v. 6). Cet outrage odieux et infâmant a été infligé à notre Sauveur (És. 50:6 es 50.4-6; Marc 14:65 mc 14.60-65 et 15:19 mc 15.15-21). L'homme a montré toute la bassesse dont il est capable en insultant aussi lâchement Celui qui était sans défense et déjà dans le plus profond abaissement volontaire!

«Les hommes droits en seront stupéfaits» continue Job au v. 8. Quelle chose incompréhensible en effet, que de voir «le juste abandonné»! (Ps. 37:25 ps 37.23-26). Un tel spectacle risquait de renverser la foi de plusieurs en la justice de Dieu (comp. Ps. 69:7 ps 69.6-13).

«Mes projets sont anéantis — s'écrie Job — les plans chéris de mon cœur», (v. 11). Il arrive en effet que Dieu se mette en travers de notre chemin pour nous amener à sonder nos cœurs et à y découvrir des projets que nous caressions mais qui n'avaient pas son approbation (Prov. 16:9 pv 16.9; 19:21 pv 19.21). Et disons-nous bien que lorsqu'il ferme une porte devant nous, c'est parce qu'il sait qu'il n'y a rien de bon pour nous derrière elle.