Néhémie

Néhémie 1:1-11

Historiquement le livre de Néhémie est le dernier coup d'œil que l'Ancien Testament nous permette de jeter sur le peuple d'Israël. Les événements qu'il relate commencent environ 30 ans après ceux que rapporte le livre d'Esther et 13 ans après le retour d'Esdras. Ses enseignements nous sont donc particulièrement appropriés, à nous chrétiens «qui touchons à la fin des siècles» (1 Corinthiens 10. 11 1cr 10.6-14). Pauvre peuple! Il est dans une «grande misère et dans le déshonneur», selon le compte rendu que font quelques voyageurs (verset 3). Mais Dieu a préparé quelqu'un qui va prendre à cœur cet état. C'est Néhémie! Cet homme est sensible aux souffrances et à l'humiliation de ceux qui sont restés de la captivité et il confesse devant l'Éternel les péchés qui en sont la cause. Ainsi avait fait Esdras (chapitre 9 ed 9.1-15). C'est toujours parmi ceux qui aiment son peuple que Dieu choisit les instruments de Ses délivrances.

Mais portons nos regards sur un plus grand que Néhémie. Qui a pris à cœur la condition désespérée d'Israël et de l'homme en général, sinon le Fils de Dieu Lui-même? Il sondait à fond notre état misérable, cet abîme de mal où nous étions plongés. Et Il est venu pour nous en arracher.

Néhémie 2:1-8

Pendant que les fils de Juda étaient dans la misère et dans l'opprobre, Néhémie occupait à la cour un poste des plus honorables: celui d'échanson du roi. Il aurait pu égoïstement conserver cette place avantageuse. Ou encore justifier celle-ci en se disant: Puisque j'ai la confiance du roi, c'est auprès de lui que je serai le plus utile à mon peuple. Dieu m'a placé ici dans ce but.

Mais Néhémie ne raisonne pas ainsi. Son cœur, comme celui de Moïse autrefois, le porte à visiter ses frères, les fils d'Israël (Actes 7:23 ac 7.20-29). Et, plutôt que de jouir pour un temps des délices du palais royal, il choisit «d'être maltraité avec le peuple de Dieu» (Hébreux 11:25 hb 11.23-29).

Remarquez que son entretien avec Artaxerxès est non seulement précédé (ch. 1 v. 11 nh 1.4-11), mais aussi accompagné par la prière (verset 5). Entre la question du roi et sa propre réponse, Néhémie trouve le temps de s'adresser à Dieu dans son cœur. On a appelé cela une «prière-flèche». Imitons plus souvent cet exemple! Et nous verrons, comme ce serviteur — de l'Éternel avant d'être celui du roi — la bonne main de Dieu reposer sur nous et sur ce que nous ferons.

Néhémie 2:9-20

Néhémie est arrivé à Jérusalem muni des lettres du roi. Il commence par faire l'inspection des murailles, ou plutôt de ce qu'il en reste. Son frère lui en avait parlé (ch. 1 v. 2, 3 nh 1.1-3), mais il désire se rendre compte par lui-même de l'étendue des dégâts. Grande est sa consternation devant ce spectacle auquel les habitants de Jérusalem, de leur côté, s'étaient habitués! Chrétiens, nous sommes certainement aussi en danger de ne plus souffrir de l'état de ruine dans lequel se trouve aujourd'hui l'Église responsable. Aucune muraille ne la protège plus contre l'envahissement du monde. Et un tel état fait parfaitement l'affaire de ses ennemis.

Du temps de Zorobabel et d'Esdras, ces ennemis s'appelaient pour Israël: Bishlam, Tabeël... puis Thathnaï, Shethar-Boznaï et leurs collègues. Il s'agit, sous Néhémie, de Sanballat, de Tobija et de Guéshem. Le diable se sert d'instruments divers. Il renouvelle son «personnel». Mais son but est toujours le même: Maintenir le peuple de Dieu dans l'abaissement et dans l'esclavage.

Néhémie sait s'y prendre pour exhorter les hommes de Jérusalem. Son nom signifie: l'Éternel a consolé. Il obtient cette réponse joyeuse et encourageante: «Levons-nous et bâtissons» (verset 18).

Néhémie 3:1-15

À l'inverse de l'ordre normal, la reconstruction de Jérusalem a commencé par l'autel, puis par le temple (Esdras 3 ed 3.1-13) et c'est seulement maintenant qu'est rebâtie la muraille de la cité. L'autel et le sanctuaire nous parlent du culte qui est évidemment la première responsabilité du peuple de Dieu. Mais nous ne sommes pas seulement des chrétiens du dimanche. Le reste de la ville, qui suggère la vie quotidienne dans nos maisons et nos circonstances de tous les jours, doit également être protégé contre les ennemis et séparé franchement du monde environnant. À chacun d'y veiller et en particulier de construire devant sa propre maison (versets 10, 28, 30 nh 3.9-32).

Sous l'impulsion donnée par Néhémie, tout Juda s'est mis à l'ouvrage. Et ce chapitre nous fait faire le tour de la ville pour nous présenter en action les différents groupes de travailleurs. Chacun a entrepris, qui sa porte, qui sa tour, qui sa partie de mur, en proportion de ses forces et surtout de son dévouement. Mais tandis que certains ont assez de zèle pour réparer une double portion (versets 11, 19, 24, 27, 30 ), d'autres — et parmi les principaux — refusent de plier leur cou au service de leur Seigneur (comparer Matthieu 20. 27, 28 mt 20.20-28; 2 Cor. 5:15 2cr 5.12-15). Triste témoignage consigné dans le livre de Dieu!

Néhémie 3:16-32

À partir du verset 16, il s'agit de la portion de muraille protégeant la cité de David et le parvis du temple.

Nous sommes étonnés d'apprendre qu'Éliashib, le souverain sacrificateur, n'a pas réparé devant sa propre maison (comparer 1 Timothée 3. 5 1tm 3.1-7). D'autres ont dû le faire à sa place (versets 20, 21). Seconde négligence coupable: En construisant la porte des Brebis, lui et ses frères, ces mauvais bergers, avaient omis de la munir de verrous et de barres (verset 1 nh 3.1). C'était laisser aux voleurs et aux bandits la faculté de s'introduire pour s'emparer des «brebis» d'Israël (voir Jean 10:8, 10 j 10.7-15).

Des orfèvres, des parfumeurs, des commerçants (versets 8, 32) se sont improvisés maçons. Un des chefs, Shallum (verset 12), bâtit avec ses filles. Dieu nous enseigne par ces exemples que nous pouvons travailler à Son œuvre quel que soit notre âge, notre sexe ou notre profession. Remarquons encore que plusieurs de ces hommes, ou leurs pères, avaient été compromis du temps d'Esdras dans l’alliance impie avec des femmes étrangères. Tel était le cas de Baruc fils de Zabbaï, de Malkija, de Pedaïa, fils de Parhosh (Esdras 10:25, 28 ed 10.18-28). Il est beau de voir maintenant leur empressement à protéger Jérusalem précisément contre les influences étrangères.

Néhémie 3:33-38; 4:1-8

Pendant que les murs se réparaient, la colère des ennemis grondait contre Juda. Sanballat, leur porte-parole, s’irrite et se moque tout à la fois. Nous sommes spécialement sensibles à la moquerie. Le monde ne se fait pas faute de tourner en ridicule les chrétiens, la faiblesse de leurs rassemblements... Ne nous laissons pas troubler par ses réflexions. Au lieu de répondre, Néhémie s’adresse à son Dieu: «Écoute, ô notre Dieu, car nous sommes méprisés…» (ch. 3 v. 36). Et il ne tient aucun compte des menaces. «Mais nous avons continué à construire...», conclut l'homme de Dieu (ch. 3 v. 38)!

Alors l'ennemi se prépare à la guerre ouverte. Et le découragement menace les hommes de Juda. Ils regardent à leur propre faiblesse (ch. 4 v. 4). C'est être d'accord avec l'ennemi qui avait méprisé «ces faibles Juifs» (ch. 3 v. 34). Ils considèrent le poids des fardeaux, le volume des décombres... Cependant il en est qui, avec Néhémie, connaissent la double ressource (ch. 4 v. 3). Elle est en même temps un ordre du Seigneur: «Veillez et priez...» (Matthieu 26:41 mt 26.36-46; 1 Pierre 4:7 1p 4.7-9). La prière doit être notre première réponse aux efforts de l'Adversaire. Toutefois elle ne dispense pas de la vigilance. C'est pourquoi Néhémie prend diverses dispositions pour assurer la surveillance et la garde du peuple durant la fin du travail.

Néhémie 4:9-17; 5:1-5

Aux difficultés et aux fatigues de la construction viennent s'ajouter, à la fin du chapitre 4, celles du combat. Et en effet le croyant n'est pas seulement ouvrier, il est aussi soldat. Il ressemble au milicien de Néhémie, tenant d'une main son outil, de l'autre son arme (qui est la Parole de Dieu: Éph 6:17 ep 6.10-20). Il n'a le droit de déposer ni l'un ni l'autre.

Après le beau zèle auquel nous avons assisté, le chapitre 5 nous apporte une pénible surprise. Ces «rescapés», qui, dès avant la venue de Néhémie étaient dans une grande misère (ch. 1 v. 3 nh 1.1-3), se trouvent à présent dans une situation pire encore. Ils ont dû mettre en gage ce qu'ils possédaient, et parfois livrer leurs enfants à l'esclavage, pour pouvoir payer leurs impôts et ne pas mourir de faim. De plus, ceux qui les ont réduits à cet état ne sont pas des ennemis. Ce sont leurs propres frères, qui ont ainsi transgressé la Loi (Exode 22:25 ex 22.25-27; Lévitique 25:39-43 lv 25.39-43; Deutéronome 15:11 dt 15.9-11; 23:19, 20 dt 23.19-20).

Où en sommes-nous sur le plan de l'amour fraternel? Sans lui le plus beau service chrétien n'a pas de valeur (1 Corinthiens 13:1-3 1cr 13.1-8). Réalisons ce que dit l'apôtre Jacques (ch. 2 v. 15, 16 jq 2.14-17). Oui, examinons bien notre cœur à ce sujet. Et aussi notre comportement!

Néhémie 5:6-19

Indigné et «très irrité», Néhémie a rassemblé les nobles et les chefs devant le reste du peuple. C'est pour leur adresser les reproches qu'ils méritent. Les coupables se soumettent. Non pas simplement parce que Néhémie est le gouverneur, mais parce que lui-même donne l'exemple de l'amour désintéressé. Il a renoncé aux droits personnels que lui donnait sa position, et cela lui permet maintenant de demander à ces chefs d'agir de la même manière. L'exemple est la règle d'or pour obtenir quoi que ce soit de son prochain. L'apôtre Paul s'est toujours attaché à pouvoir servir de modèle aux croyants qu'il instruisait (Actes 20:35 ac 20.32-35; 1 Corinthiens 4:16 1cr 4.14-16; 10. 32, 33... 1cr 10.31-11.1). Par-dessus tout, considérons le divin Maître. Il disait à Ses disciples: «Je vous ai donné un exemple, afin que vous aussi, vous fassiez comme moi, je vous ai fait» (Jean 13:15 j 13.13-17). Mais en même temps Il les mettait en garde contre les scribes et les pharisiens: «Toutes les choses donc qu'ils vous diront, faites-les et observez-les; mais ne faites pas selon leurs œuvres, car ils disent et ne font pas...» (Matthieu 23:3 mt 23.1-4). Les foules remarquaient la différence: Jésus les enseignait «comme ayant autorité, et non comme leurs scribes» (Matthieu 7:29 mt 7.28-29).

Néhémie 6:1-14

Leurs insuccès précédents n'ont pas découragé Sanballat, Tobija et Guéshem. Ils font à Néhémie une proposition hypocrite: «Viens et rencontrons-nous...» La vallée d'Ono (ou des artisans: ch. 11 v. 35 nh 11.31-36), fixée comme lieu de rendez-vous, suggère une collaboration avec les ennemis du peuple de Dieu. Mais l'offre est repoussée, malgré les menaces qui, à la cinquième fois, l'accompagnent. Alors un autre piège est tendu par l'intermédiaire d'un juif, Shemahia. Par une fausse prophétie, cet agent de l'ennemi essaie d'amener Néhémie — qui n'était pas sacrificateur — à désobéir à l'Éternel en cherchant asile dans le Temple (voir 2 Corinthiens 11:13 2cr 11.5-15 et 1 Jean 4:1 1j 4.1-3). Ainsi ont agi les Pharisiens avec le Seigneur Jésus. «Retire-toi et va-t-en d'ici — Lui disent-ils — car Hérode veut te tuer» (Luc 13:31 lc 13.31-33). Ils cherchaient — et Satan était derrière eux — à effrayer, et à faire sortir du chemin de la foi, Celui qui avait dressé résolument Sa face pour aller à Jérusalem (Luc 9:51 lc 9.51-56).

La double offensive, déjouée par le fidèle Néhémie, met le chrétien en garde contre deux dangers opposés:

  1. Élargir le chemin, en travaillant la main dans la main avec ceux qui ne sont pas soumis à la Parole.
  2. «S'enfermer» dans un sectarisme prétentieux et égoïste.

Néhémie 6:15-19; 7:1-7

52 jours ont suffi aux hommes de Juda pour combler les brèches et rebâtir la muraille. Ils étaient pour la plupart inexpérimentés dans le maniement de la truelle et de la pioche. Mais ils avaient du zèle, du cœur au travail (ch. 3 v. 20 nh 3.20 et 38 nh 3.38). Et, aux yeux du Seigneur, le dévouement de ses ouvriers a plus de valeur que leurs capacités. Ces capacités, d'ailleurs, Il les donne précisément à ceux qui ont du dévouement et qui s'attendent à Lui.

Les efforts de Tobija pour intimider Néhémie, et l'appui que ce personnage malfaisant trouve auprès de quelques nobles de Juda, sont les dernières manifestations d'hostilité des ennemis. Jérusalem avec ses murailles reconstituées apparaît désormais aux nations environnantes, «construite comme une ville qui forme en elle-même un ensemble bien uni» (Psaume 122:3 ps 122.1-5). Mais encore faut-il en assurer la surveillance. Néhémie s'occupe des portes, ainsi que d'établir des gardiens (voir Ésaïe 62:6-7 es 62.6-9). D'autres fonctions sont attribuées, y compris celles des deux gouverneurs de la ville (ch. 7 v. 1, 2). L'un et l'autre ont mérité cette charge: Hanani par son intérêt pour le peuple (ch. 1 v. 2 nh 1.1-3), Hanania en raison de sa fidélité et de sa crainte de Dieu (verset 2).

Néhémie 7:8-72

Néhémie a eu à cœur le recensement du peuple. Il s'est servi du registre généalogique établi lors du premier retour à Jérusalem. Les versets 6 à 72 reproduisent donc à peu de chose près le chapitre 2 du livre d'Esdras. Nous y retrouvons par exemple la descendance de cet homme «qui avait pris une femme parmi les filles de Barzillaï le Galaadite, et qui avait été appelé de leur nom» (verset 63). Barzillaï était ce vieillard riche et considéré qui avait entretenu David et sa suite à Mahanaïm (2 Samuel 19:32 2s 19.31-39). Nous apprenons ici que son gendre, bien que sacrificateur, avait jadis renoncé à son propre nom. Il s'était fait appeler de celui de son beau-père qui le mettait davantage en évidence. Quelles en ont été les conséquences fâcheuses? Ses descendants sont exclus comme profanes des charges de la sacrificature! Gardons-nous, par souci de considération, de faire abandon de nos privilèges chrétiens! Y a-t-il plus grande dignité et noblesse que d'appartenir à la famille de Dieu, à la «sacrificature royale»?

Cet enregistrement du peuple souligne le contraste avec les jours de David! La seule tribu de Juda comptait alors 470 000 hommes tirant l'épée; dix fois plus que maintenant. Mais ce qui importe, ce n'est pas la puissance; c'est la fidélité!

Néhémie 8:1-12

Pour la belle scène qui occupe ce chapitre, Néhémie a cédé la place principale à Esdras, le sacrificateur. Nous savons que celui-ci était un «scribe versé dans la loi de Moïse» et qu'il avait depuis longtemps «disposé son cœur... à enseigner en Israël les statuts et les ordonnances» (Esdras 7:6, 10 ed 7.1-10). Heureux désir, qui, à la demande du peuple, trouve l'occasion de se réaliser! Il s'agit de la lecture distincte et de l'explication de la Parole de Dieu.

En l'ouvrant, Esdras ne manque pas de bénir l'Éternel qui a donné cette Parole, tout comme aujourd'hui on commence par rendre grâces lorsque la Bible va être lue et méditée dans une assemblée. Quant aux assistants, il ne leur suffit pas d'avoir de l'intelligence (verset 3); il faut aussi qu'ils prêtent l'oreille (fin verset 3). Le faisons-nous toujours pendant les réunions ou la lecture de famille? Comprendre la Parole est le moyen d'être soi-même nourri et réjoui par la communion avec le Seigneur (verset 12). Mais pensons aussi à «envoyer des portions», c'est-à-dire à faire profiter tel et tel absent de ce qui nous a fait du bien.

Soulignons enfin ce verset magnifique: «La joie de l'Éternel est votre force» (fin verset 10; comp. Ps. 28:7 ps 28.6-9). Et surtout faisons que ce soit notre expérience!

Néhémie 8:13-18; 9:1-4

«Ainsi sera ma parole qui sort de ma bouche: elle ne reviendra pas à moi sans effet...», dit l'Éternel (Ésaïe 55:11 es 55.6-13). Et cette promesse se réalise ici. Selon l'instruction divine, le peuple, sous la conduite de ses chefs, célèbre la fête des Tabernacles avec davantage d'éclat encore qu'aux plus beaux jours de Salomon.

Trop occupés du repos présent, les Israélites avaient oublié celui qui est à venir, et ce danger nous guette aussi. Maintenant que la faiblesse et la ruine sont si évidentes, les yeux se portent plus facilement sur les joies du royaume futur, et le caractère d’étrangers (l’habitation sous des tentes) est mieux réalisé.

Au commencement du chapitre 9, la scène change. Les fils d'Israël se rassemblent de nouveau à un jour fixé. Cette fois le but de la réunion est la confession de leurs péchés. Y a-t-il aussi dans notre vie de croyants des moments particuliers où nous avons à dresser le bilan de nos fautes et à nous en humilier? Certains pensent qu'il y a lieu de pratiquer cette mise en ordre chaque samedi soir; d'autres, à la fin de chaque journée. Ils n'ont raison ni les uns ni les autres. Le jugement de nous-mêmes est une action continuelle. Nous avons à le pratiquer chaque fois que le Saint Esprit nous a donné conscience d'un péché.

Néhémie 9:5-15

Quelques Lévites, désignés par leurs noms, invitent le peuple à se lever pour bénir l'Éternel. Et ils Lui adressent, au nom de toute l'assemblée, la longue prière qui occupe le reste du chapitre. Les premiers mots en sont: «Tu es le Même, toi seul…». Puis remontant à la création, les lévites célèbrent l'accomplissement des conseils de Dieu: l'appel d'Abraham (dont le cœur fut trouvé fidèle), la délivrance de l'Égypte, la mer Rouge, les soins patients tout au long du désert avec le don de la Loi, puis l'entrée dans le pays. Les pronoms tu et toi accompagnés d’un verbe actif, ne figurent pas moins de 25 fois dans ces quelques versets.

Célébrer ce qu’est Dieu d’abord, ce qu’il a fait ensuite, n’est-ce pas aussi notre privilège puisque nous appartenons au Seigneur? Repassons souvent dans nos cœurs ce que la grâce a fait pour nous. Et exerçons-nous à découvrir des motifs toujours plus nombreux de reconnaissance, qui seront autant de liens d'amour nouveaux avec notre Père céleste et avec le Seigneur Jésus. Comme David, exhortons notre âme à bénir l'Éternel et à n'oublier «aucun de Ses bienfaits» (Psaume 103:2 ps 103.1-5)! Mais en vérité ces bienfaits sont innombrables (voir Psaume 139:17, 18 ps 139.17-18)!

Néhémie 9:16-27

Après avoir, comme ces Lévites, retracé longuement l'histoire de la grâce de Dieu envers Israël, Étienne, dans le chapitre 7 des Actes, continue son discours de la même manière: «Gens au cou raide... vous vous opposez toujours à l'Esprit Saint...» (v 51). Le cou raide, la nuque qui ne veut pas plier pour se soumettre au joug du Seigneur, ne caractérise pas uniquement le peuple d'Israël. Ni non plus seulement les inconvertis! Nous avons tous en nous cette nature volontaire, insoumise. Chaque chrétien, sans exception, ne la connaît que trop bien. Et il lui est impossible d'en venir à bout par ses propres efforts. Mais chacun connaît-il en même temps la délivrance que Dieu lui accorde? Ayant, à la croix, mis à mort cette volonté rebelle et irréductible, Il nous a donné à Sa place la nature obéissante de Jésus. La vieille nature est toujours en nous, avec ses désirs, mais elle n'a plus le droit de nous diriger.

Combien tous ces péchés d'Israël ressortent davantage quand ils sont, comme ici, mis en contraste avec la grâce divine! Ils se doublent pour ainsi dire d'ingratitude (voir Deutéronome 32:5, 6 dt 32.1-6). Et n'est-ce pas aussi le cas pour tant de jeunes gens et de jeunes filles élevés par des parents croyants?

Néhémie 9:28-37; 10:1

Le résumé de tout ce chapitre, nous l'avons au verset 33: «Tu es juste dans tout ce qui nous est arrivé, car tu as agi avec vérité, et nous, nous avons mal agi» (comp. Lamentations de Jér. 1:18 lm 1.18). Celui qui a reçu le témoignage de Jésus «a certifié que Dieu est vrai» (Jean 3:33 j 3.31-36; voir aussi Romains 3:4 rm 3.1-4). Sceller, c'est approuver formellement une déclaration, la garantir et s'engager à la respecter. Les princes, les Lévites et les sacrificateurs apposent ainsi leurs sceaux — autrement dit leurs signatures — pour confirmer leur accord.

À la fin de cette longue confession, retenons encore deux enseignements bien importants: En premier lieu qu'il est nécessaire pour juger un mal de remonter autant que possible jusqu'aux origines de ce mal, par un retour complet en arrière. La violation de la Loi a commencé par l'affaire du veau d'or; eh bien, celle-ci ne peut être passée sous silence (verset 18)! Puis, qu'une confession doit être précise; dire à Dieu d'une manière générale: Je suis un pécheur; j'ai commis des péchés, ne coûte guère et n'a pas de valeur à Ses yeux. Il attend que nous lui disions: Seigneur je suis ce coupable. Voilà ce que j’ai fait et ce que j’ai omis de faire (voir Lévitique 5:5 lv 5.1-6).

Néhémie 10:2-40

Les hommes dont les noms sont donnés au début du chapitre sont ceux qui ont apposé leur sceau sous l'alliance de l'Éternel. Savez-vous que Dieu a également Son sceau: Le Saint Esprit. Celui-ci est sur chaque racheté, la marque de propriété par laquelle Dieu le reconnaît et déclare: Voilà quelqu'un qui m'appartient (Éphésiens 1:13 ep 1.3-14 et 4:30 ep 4.29-32). «Il est à moi» (comp. Ex. 13:2 ex 13.1-2 et És. 43:1 es 43.1-2): Peut-Il reconnaître de cette manière chaque lecteur de ces lignes?

Mais, tandis que leurs propres sceaux ne pouvaient pas conférer aux compagnons de Néhémie la force d'accomplir ce à quoi ils s'engageaient (comp. ch. 10 v. 40 et ch. 13 v. 10, 11 nh 13.10-12), le Saint Esprit est au contraire, en même temps que le sceau, la puissance par laquelle le chrétien agit selon la volonté divine (Éphésiens 3:16 ep 3.14-19).

Tout le peuple s'est associé d'un même cœur à ses conducteurs. La connaissance de la Loi, nouvellement acquise, ne reste pas théorique pour eux. Elle les conduit successivement à la purification, au respect du sabbat et de l'année de relâche. Puis au service de la maison et à l'observation des instructions concernant les prémices et les dîmes. «Si vous savez ces choses, vous êtes bienheureux si vous les faites» — disait le Seigneur Jésus (Jean 13:17 j 13.12-17).

Néhémie 11:1-36; 12:1-30

Bien peu nombreux étaient les rapatriés de Babylone par rapport à ceux qui habitaient dans le pays avant la déportation. Jérusalem, avec ses murailles reconstruites sur leurs anciennes bases, ne comptait qu'un nombre infime de citoyens: entre autres ceux qui avaient réparé vis-à-vis de leur maison! On tire au sort ceux qui viendront repeupler la ville, et il s’y ajoute ceux qui sont volontaires. Leurs noms sont donnés. Dieu honore en effet ceux qui, renonçant à leurs champs, viennent habiter près de Son sanctuaire par attachement pour celui-ci: Ils ne seront pas perdants comme l’annonce le Ps. 122:6 ps 122.6-9, «Jérusalem, ceux qui t’aiment vivront tranquilles».

Des promesses sont faites au sujet de la Jérusalem du règne de 1 000 ans (Zacharie 2:4 za 2.1-5; Ésaïe 33:20 es 33.20-21; 60:4 et 15 es 60.1-16). Mais des promesses plus belles encore concernent la sainte Cité, la Jérusalem céleste. Dieu qui l'a «préparée» pour Christ (Apocalypse 21:2 ap 21.1-4) l'a aussi «préparée» pour ceux qui Lui appartiennent et qui ont renoncé à posséder ici-bas une cité permanente (Hébreux 11:16 hb 11.13-16). Cette merveilleuse Cité n'est pas faite pour rester vide. Dieu y habitera Lui-même, au milieu des siens. Toutefois, pour y pénétrer, une condition est indispensable: Il faut avoir «lavé sa robe» par la foi au sang de l'Agneau (Apocalypse 22:14 ap 22.12-15). L'avez-vous fait?

Néhémie 12:31-47

La cérémonie de la dédicace de la muraille, qui commence au versets 27, se déroule au milieu d'une grande joie. Deux cortèges formés de chanteurs et accompagnés de trompettes prennent ensemble le départ sur le chemin de ronde, chacun de son côté. L'un est conduit par Esdras, tandis que Néhémie ferme la marche du second. Les deux processions se rencontrent à proximité du Temple après avoir accompli chacune la moitié du tour de la ville. Ils ont réalisé cette parole du beau psaume 48: «Faites le tour de Sion, et parcourez son enceinte ; comptez ses tours… observez bien son rempart…» (Psaume 48:13-14 ps 48.9-15).

Parvenus à la maison de l'Éternel, les deux chœurs réunis font entendre leur voix et de «grands sacrifices» sont offerts au milieu de la joie générale. Le verset 43 nous apprend trois choses à propos de cette joie:

  1. Tout d'abord elle a sa source en Dieu: «Dieu les avait réjouis d'une grande joie».
  2. Tous y ont part, les enfants compris. Ce qui fait la joie de leurs parents, fait aussi la leur.
  3. Enfin cette joie «s'entendait au loin». Le monde qui nous entoure peut-il voir et entendre que nous sommes des gens heureux?

Néhémie 13:1-14

Néhémie avait été obligé de retourner auprès du roi. Profitant de son absence, Tobija, l'ennemi bien connu, était parvenu à se faire attribuer une des pièces attenantes à la maison de l'Éternel, grâce à la complicité d'un des sacrificateurs. Et ce dernier n'était autre qu'Éliashib qui s'était déjà montré si insouciant au moment de la construction de la muraille. Mais les portiers, les hommes qui au chapitre précédent avaient été «établis... sur les salles des Trésors», n'avaient par gardé non plus ce que leur Dieu leur avait donné à garder (ch. 12 v. 45 nh 12.44-45).

Saisi d'indignation, Néhémie, à son retour, jette lui-même dehors tous les effets de Tobija. Puis il fait purifier les pièces et remettre en place les ustensiles et les offrandes (comp. Matt. 21:12, 13 mt 21.12-17). Nos cœurs sont quelquefois comme ces pièces où le monde a mis ses affaires à la place de ce qui appartenait à Dieu et servait aux offrandes!

Cette première négligence en avait entraîné d'autres, et Néhémie doit encore s'occuper des portions des Lévites ainsi que de la surveillance et de la répartition des dîmes apportées par le peuple.

Néhémie 13:15-31

Malgré l'engagement que le peuple avait pris (ch. 10 v. 32 nh 10.29-32), le repos du sabbat n'était pas non plus respecté. Néhémie prend les mesures les plus énergiques pour remédier à cette situation.

Ne devrions-nous pas, chers enfants de Dieu, attacher au moins autant d'importance au jour du Seigneur qu'Israël à son sabbat? Certes nous ne sommes plus sous la Loi. Mais il est triste que le dimanche puisse être considéré par certains chrétiens comme une simple journée de repos ou de loisir. Ou qu'il soit employé à un travail scolaire qui aurait pu être achevé la veille!

À quoi nous font penser, par contraste, ces portes qu'il était nécessaire de fermer pendant la nuit pour se protéger contre les dangers du monde extérieur? N'est-ce pas encore une fois à la sainte Cité dont il est dit: «Et ses portes ne seront certainement pas fermées de jour, car là il n'y aura pas de nuit... Et il n'y entrera aucune chose souillée ni celui qui commet une abomination ou un mensonge» (Apocalypse 21:25, 27 ap 21.9-27).

Le rideau de l'histoire, à présent, tombe sur Israël. Il ne se lèvera que quatre siècles plus tard — exactement 440 ans — sur son Libérateur et son Messie, à la première page du Nouveau Testament.