Matthieu

Matthieu 27:19-31

19 Et, alors qu'il siégeait au tribunal, sa femme lui envoya dire : « N'aie rien à faire avec ce juste, car j'ai beaucoup souffert aujourd'hui dans un rêve à cause de lui. »

20 Mais les principaux sacrificateurs et les anciens persuadèrent les foules de demander Barabbas et de faire périr Jésus.

21 Et le gouverneur, répondant, leur dit : « Lequel des deux voulez-vous que je vous relâche ? » Et ils dirent : « Barabbas ! »

22 Pilate leur dit : « Que ferai-je donc de Jésus qui est appelé Christ ? » Ils disent tous : « Qu'il soit crucifié ! »

23 Mais il dit : « Quel mal a-t-il donc fait ? » Alors ils crièrent encore plus fort, en disant : « Qu'il soit crucifié ! »

24 Et Pilate, voyant qu'il ne gagnait rien, mais plutôt qu'il s'élevait un tumulte, prit de l'eau et se lava les mains devant la foule, en disant : « Je suis innocent de ce sang1. À vous de voir ! »
1 plusieurs manuscrits portent : du sang de ce juste.

25 Et tout le peuple, répondant, dit : « Que son sang soit sur nous et sur nos enfants ! »

26 Alors il leur relâcha Barabbas. Et ayant fait fouetter Jésus, il le livra pour qu'il soit crucifié.

Jésus est entre les mains des soldats

27 Alors les soldats du gouverneur, ayant emmené Jésus au prétoire1, rassemblèrent contre lui toute la cohorte2.
1 prétoire : quartier général d'un gouverneur militaire romain ; à Rome, celui de la garde impériale ; et aussi la salle où siégeait le préteur. 2 la cohorte, à l'origine de 500 hommes, plus tard beaucoup moins nombreuse, comptait 6 centuries commandées chacune par un centurion. La légion avait 10 cohortes.

28 Et lui ayant ôté ses vêtements, ils lui mirent un manteau1 écarlate.
1 littéralement : une chlamyde ; c.-à-d. : un manteau de soldat ; de même au verset 31.

29 Puis ayant tressé une couronne d'épines, ils la mirent sur sa tête, ainsi qu'un roseau dans sa [main] droite. Et fléchissant les genoux devant lui, ils se moquaient de lui, en disant : « Salut, roi des Juifs ! »

30 Et ayant craché sur lui, ils prirent le roseau et lui en frappaient la tête.

31 Et après qu'ils se furent moqués de lui, ils lui ôtèrent le manteau et lui remirent ses vêtements et l'emmenèrent pour le crucifier.

Grande est la perplexité de Pilate en face de l'accusé que lui ont amené les chefs des Juifs. Jamais il n'a eu devant lui un homme comme celui-là. Un double témoignage: celui de sa femme (v. 19) et celui de sa conscience (v. 24 fin) lui donne la conviction qu'il a affaire à un juste. De plus il connaît la perversité de ceux qui l'ont livré par jalousie (v. 18). Que faire? Certes, s'il le condamne, il accomplit une injustice. Mais s'il le libère, sa popularité en souffrira certainement. Lavant symboliquement ses mains — mais pas sa conscience — il en rejette la responsabilité sur le peuple qui l'accepte les yeux fermés. Derrière cette foule poussée par les instincts les plus bas, et derrière ses chefs qui l'excitent, Satan poursuit son œuvre de haine. Mais Dieu poursuit aussi son œuvre, toute de grâce et de salut.

Maintenant Jésus est entre les mains des soldats grossiers. Ils lui mettent un simulacre de vêtement royal afin de se moquer de lui avant de le conduire au supplice. Mais un jour, à tous les regards, le Seigneur paraîtra dans toute sa majesté de Roi des rois. Et sa main puissante, cette main qui tenait alors un roseau, se lèvera en jugement contre ses ennemis (comp. v. 29 avec Ps. 21:3, 5, 8 ps 21.1-14).