Jérémie

Jérémie 36:16-32

16 Et il arriva, lorsqu'ils entendirent toutes ces paroles, qu'ils furent effrayés, [se regardant] les uns les autres. Et ils dirent à Baruc : « Certainement nous rapporterons au roi toutes ces paroles. »

17 Puis ils interrogèrent Baruc, en disant : « Raconte-nous, je te prie, comment tu as écrit toutes ces paroles sous la dictée de Jérémie1. »
1 littéralement : de sa bouche.

18 Et Baruc leur dit : « Il m'a lui-même dicté1 toutes ces paroles et moi, je [les] écrivais dans le livre avec de l'encre. »
1 littéralement : De sa bouche il m'a lu à haute voix.

19 Et les princes dirent à Baruc : « Va, cache-toi, toi et Jérémie, et que personne ne sache où vous êtes ! »

20 Puis ils allèrent vers le roi, dans la cour, et ils déposèrent le rouleau dans la salle d'Élishama le scribe. Et ils rapportèrent aux oreilles du roi toutes les paroles.

21 Alors le roi envoya Jehudi pour prendre le rouleau. Et il le prit dans la salle d'Élishama le scribe et Jehudi le lut aux oreilles du roi et aux oreilles de tous les princes qui se tenaient auprès du roi.

22 Et le roi était assis dans la maison d'hiver, au neuvième mois ; et le brasero était allumé devant lui.

23 Et il arrivait, quand Jehudi avait lu trois ou quatre colonnes, que [le roi] les coupait avec le canif du scribe et les jetait dans le feu du brasero. [Il fit cela] jusqu'à ce que tout le rouleau soit consumé par le feu du brasero.

24 Et ils ne craignirent pas et ne déchirèrent pas leurs vêtements, [ni] le roi ni tous ses serviteurs qui entendirent toutes ces paroles.

25 Et même Elnathan, et Delaïa, et Guemaria intercédèrent auprès du roi afin qu'il ne brûle pas le rouleau, mais il ne les écouta pas.

26 Puis le roi ordonna à Jerakhmeël, fils du roi1, et à Seraïa, fils d'Azriel, et à Shélémia, fils d'Abdeël, de prendre Baruc le scribe et Jérémie le prophète. Mais l'Éternel les cacha.
1 c.-à-d. : un prince de la lignée royale.

Sentence prononcée par Jérémie contre le roi Jehoïakim

27 Et après que le roi eut brûlé le rouleau et les paroles que Baruc avait écrites sous la dictée1 de Jérémie, la parole de l'Éternel fut [adressée] à Jérémie, en disant :
1 littéralement : de la bouche.

28 « Prends encore pour toi un autre rouleau et tu y écriras toutes les premières paroles qui étaient sur le premier rouleau que Jehoïakim, roi de Juda, a brûlé.

29 Et tu diras à Jehoïakim, roi de Juda : "Ainsi dit l'Éternel : Tu as brûlé, toi, ce rouleau, en disant : 'Pourquoi y as-tu écrit ces paroles1 : Le roi de Babylone viendra certainement et il détruira ce pays et en fera disparaître les hommes et les bêtes ?'
1 littéralement : en disant.

30 C'est pourquoi, ainsi dit l'Éternel au sujet de Jehoïakim, roi de Juda : Il n'aura personne qui soit assis sur le trône de David et son cadavre sera jeté dehors, à la chaleur pendant le jour et au froid pendant la nuit.

31 Et j'interviendrai contre lui, et contre sa descendance, et contre ses serviteurs, pour leur iniquité, et je ferai venir sur eux, et sur les habitants de Jérusalem, et sur les hommes de Juda, tout le malheur que je leur ai annoncé ; mais ils n'ont pas écouté." »

32 Et Jérémie prit un autre rouleau et le donna à Baruc, fils de Nérija, le scribe. Et il y écrivit, sous la dictée1 de Jérémie, toutes les paroles du livre que Jehoïakim, roi de Juda, avait brûlé au feu. Et il y fut ajouté beaucoup d'autres paroles semblables.
1 littéralement : de la bouche.

Nous avons laissé Baruc assis au milieu des princes de Juda, occupé à leur lire les paroles de l'Éternel. Effrayés, ces hommes se regardent les uns les autres. La question leur paraît trop sérieuse pour ne pas en parler au roi. Ce dernier, mis au courant, ordonne qu'on lui fasse aussi la lecture de ce redoutable rouleau. Nous remarquons que son contenu ne nous a été donné ni lors de sa rédaction, ni à l'occasion des trois lectures qui en sont faites. Mais il est permis de penser que le ch. 25 de notre livre en faisait partie (comp. respect. v. 1 et 29 avec ch. 25 v. 1 et 9 jr 25.1-11).

Après avoir écouté un moment avec une irritation grandissante, le roi s'empare du rouleau, le taillade et le jette au feu. C'était sa manière insensée de se débarrasser du jugement. Or, non seulement il ne pouvait détruire avec le rouleau une seule des paroles qui y étaient écrites (au contraire, sur l'ordre de l'Éternel un autre vient le remplacer, sur lequel sont ajoutées encore «plusieurs paroles semblables»). Mais le roi attirait ainsi sur sa tête un châtiment supplémentaire (v. 30, 31; Prov. 13:13 pv 13.13).

Combien de personnes méprisent la Parole de Dieu, sans que ce soit nécessairement en imitant le geste téméraire de Jehoïakim (Ps. 50:17 ps 50.16-17; 1 Jean 4:6 1j 4.4-6)!