Daniel

Daniel 2:1-16

Premier rêve du roi Nebucadnetsar : la statue

2 Et dans la deuxième année du règne de Nebucadnetsar,1 Nebucadnetsar fit des rêves et son esprit fut troublé et son sommeil le quitta.
1 date : 605 av. J.-C.

2 Alors le roi ordonna d'appeler les devins et les magiciens, et les sorciers, et les Chaldéens1 pour qu'ils racontent au roi ses rêves. Et ils vinrent et se tinrent devant le roi.
1 le terme « Chaldéens » est à prendre, ici et dans le reste du livre, non pas dans son sens ethnique ou géographique, mais comme synonyme de mages ou d'astrologues.

3 Et le roi leur dit : « J'ai fait un rêve et mon esprit est agité pour connaître ce rêve. »

4 1Et les Chaldéens dirent au roi, en araméen : « Ô roi, vis éternellement ! Dis le rêve à tes serviteurs et nous en ferons connaître l'interprétation. »
1 Les versets 2:4 à 7:28 sont écrits en araméen.

5 Le roi répondit et dit aux Chaldéens : « La chose est décidée par moi : si vous ne me faites pas connaître le rêve et son interprétation, vous serez mis en pièces et vos maisons seront réduites en un tas de décombres.

6 Mais si vous indiquez le rêve et son interprétation, vous recevrez de ma part des dons et des cadeaux et de grands honneurs. C'est pourquoi indiquez-moi le rêve et son interprétation. »

7 Ils répondirent pour la deuxième fois et dirent : « Que le roi dise le rêve à ses serviteurs et nous en ferons connaître l'interprétation. »

8 Le roi répondit et dit : « Je sais très bien que vous voulez gagner du1 temps, parce que vous voyez que la chose est décidée par moi.
1 littéralement : acheter le.

9 Or, si vous ne me faites pas connaître le rêve, il y a un seul et même décret pour vous. Car vous avez préparé une parole mensongère et perverse pour la dire devant moi, en attendant que les temps aient changé. C'est pourquoi, dites-moi le rêve et je saurai que vous pouvez m'en faire connaître l'interprétation. »

10 Les Chaldéens répondirent devant le roi et dirent : « Il n'existe pas un homme sur la terre qui puisse indiquer la chose que le roi demande1. C'est pourquoi aucun roi, quelque grand et puissant qu'il ait été, n'a demandé chose pareille à aucun devin ou magicien ou Chaldéen.
1 littéralement : la chose du roi.

11 Et la chose que le roi demande est difficile et il n'existe personne qui puisse l'indiquer devant le roi, excepté les dieux1 dont la demeure n'est pas avec les êtres de chair2. »
1 araméen : Élah, ici au pluriel ; voir la note à Esdras 4:24. Les versets 2:4 à 7:28 sont écrits en araméen et ont toujours « Élah ». 2 littéralement : avec la chair.

Le rêve du roi est révélé à Daniel

12 À cause de cela, le roi s'emporta et se mit dans une grande colère et ordonna de faire périr tous les sages de Babylone.

13 Et un décret fut promulgué, [ordonnant] que les sages soient tués. Et l'on chercha Daniel et ses compagnons pour les tuer.

14 Alors Daniel répondit de manière prudente et réfléchie à Arioc, chef des gardes du roi, qui était sorti pour tuer les sages de Babylone.

15 Il répondit et dit à Arioc, le grand officier1 du roi : « Pourquoi ce décret est-il si rigoureux de la part du roi ? » Alors Arioc fit connaître la chose à Daniel.
1 ou : chef des gardes.

16 Et Daniel alla demander au roi de lui accorder du temps pour faire connaître au roi l'interprétation.

Que de ressemblances entre le temps de Daniel et celui de Joseph! Dieu parle à Nebucadnetsar, comme au Pharaon jadis, par le moyen de rêves prophétiques (Gen. 41 gn 41.1-16). Et l’interprète qu’Il a préparé pour les expliquer est aussi un jeune captif de la race d’Israël. C’est parce qu’il s’était gardé de toute souillure (comp. Gen. 39 gn 39.7-12) que Daniel a été choisi pour révéler les secrets de Dieu. Et c’est bien dans la mesure où nous nous conserverons purs du monde que le Seigneur se plaira à nous instruire et à se servir de nous.

Remarquons comment Daniel reste dans l’ombre jusqu’à ce que l’incapacité des hommes à comprendre les pensées de Dieu ait été dûment constatée. Les Chaldéens eux-mêmes affirment: «Il n’existe pas un homme… qui puisse indiquer la chose… excepté les dieux…» (v. 10, 11; ch. 5 v. 11 dn 5.10-17). Ils ne peuvent que reconnaître leur ignorance, comme autrefois les devins de l’Égypte (Ex. 8:15 ex 8.12-15). La conclusion des Chaldéens aurait dû humilier et confondre le monarque orgueilleux! Il se met au contraire dans une très grande colère et commande de tuer tous les sages. En contraste, le v. 14 souligne la prudence et le bon sens de Daniel. Il veut se réserver le temps de placer toute cette affaire devant Dieu.