Actes des Apôtres

Actes 27:18-44

18 Et comme nous étions violemment battus par la tempête, le jour suivant, ils jetèrent une partie de la cargaison1.
1 ou : du lest.

19 Puis le 3e jour, ils jetèrent de leurs propres mains les agrès du bateau.

20 Et durant bien des jours, il ne parut ni soleil ni étoiles, et une violente tempête nous assaillait. Dès lors tout espoir d'être sauvés nous échappait.

21 Et comme nous étions restés longtemps sans manger, alors Paul, se tenant au milieu d'eux, dit : « Ô hommes, vous auriez dû m'écouter et ne pas partir de Crète, afin d'éviter ce péril et ce dommage.

22 Mais maintenant, je vous exhorte à avoir bon courage, car on ne fera la perte de la vie d'aucun de vous, mais seulement du bateau.

23 Car un ange du Dieu à qui j'appartiens et que je sers aussi, s'est tenu près de moi cette nuit,

24 en disant : "Ne crains pas, Paul, il faut que tu comparaisses devant César. Et voici, Dieu t'a donné par grâce tous ceux qui naviguent avec toi."

25 C'est pourquoi, ô hommes, ayez bon courage ! Car je crois Dieu [et je sais] qu'il en sera ainsi, comme il m'a été dit.

26 Mais il nous faut échouer sur une certaine île. »

27 Et quand arriva la 14e nuit, comme nous étions à la dérive sur la mer Adriatique, les marins, au milieu de la nuit, eurent l'impression qu'ils approchaient d'une terre.

28 Et ayant jeté la sonde, ils trouvèrent 20 brasses1 ; puis étant passés un peu plus loin et ayant encore jeté la sonde, ils trouvèrent 15 brasses.
1 1 brasse = 1,78 m environ ; la profondeur passe ainsi de 35 à 26 m environ.

29 Alors, craignant que nous n'allions échouer quelque part sur des récifs, ils jetèrent 4 ancres de la poupe et souhaitèrent la venue du jour.

30 Mais comme les marins cherchaient à s'enfuir du bateau, ayant descendu la chaloupe à la mer sous prétexte d'aller jeter au loin les ancres de la proue,

31 Paul dit au centurion et aux soldats : « Si ceux-ci ne restent pas dans le bateau, vous ne pouvez pas être sauvés. »

32 Alors les soldats coupèrent les cordages de la chaloupe et la laissèrent tomber.

33 Et en attendant la venue du jour, Paul les exhortait tous à prendre de la nourriture, en disant : « C'est aujourd'hui le 14e jour que vous êtes dans l'attente [et] que vous restez à jeun, sans avoir rien pris.

34 C'est pourquoi je vous exhorte à prendre de la nourriture, parce que cela est nécessaire pour votre conservation. Car aucun de vous ne perdra un cheveu de sa tête. »

35 Et quand il eut dit ces choses, ayant pris du pain, il rendit grâces à Dieu devant tous ; et l'ayant rompu, il se mit à manger.

36 Alors, ayant tous repris courage, eux aussi prirent de la nourriture.

37 Or nous étions dans le bateau 276 personnes en tout.

38 Et quand ils eurent assez mangé, ils allégèrent le bateau en jetant le blé à la mer.

39 Puis, le jour étant venu, ils ne reconnaissaient pas le pays, mais ils apercevaient une baie ayant une plage sur laquelle ils résolurent, s'ils le pouvaient, de faire échouer le bateau.

40 Alors ils détachèrent les ancres pour les laisser aller dans la mer, relâchant en même temps les attaches des gouvernails. Et ayant hissé au vent la voile d'artimon, ils mirent le cap sur la plage.

41 Mais, étant tombés sur un haut-fond entre deux courants, ils y échouèrent le bateau. Et la proue, s'étant enfoncée, restait immobile, mais la poupe se disloquait par la violence [des vagues].

42 Or le projet des soldats était de tuer les prisonniers, de peur que l'un d'eux ne se sauve à la nage et ne s'enfuie.

43 Mais le centurion, voulant sauver Paul, les empêcha [d'exécuter] leur projet. Et il ordonna que ceux qui savaient nager se jettent [à l'eau] les premiers pour gagner la terre,

44 et que les autres [se mettent] les uns sur des planches et les autres sur quelques débris du bateau. Et ainsi, il arriva que tous parvinrent à terre sains et saufs.

Paul est aussi calme au milieu de la tempête que devant les gouverneurs et les rois. L'ouragan ne l'empêche pas d'entendre la voix du Dieu à qui il est et qu'il sert (v. 23). Alors que dans l'épreuve les hommes montrent souvent le pire égoïsme, le cher apôtre, lui, pense au salut de ses compagnons de voyage. Il les rassure par la Parole de son Dieu, mais les exhorte à prendre de la nourriture, non sans rendre grâces devant tous (1 Tim. 4:4, 5 1tm 4.1-5).

Après bien des péripéties et la perte du navire, ils parviennent tous sains et saufs au port désiré (lire Ps. 107:25-30 ps 107.23-32).

On a pu voir dans ce vaisseau, jouet de la tourmente, l'image de l'Église ici-bas. Partie par un temps favorable, elle n'a pas tardé à rencontrer le vent des épreuves et des persécutions que Satan a soulevé contre elle. Le manque de nourriture, une période de profondes ténèbres morales, le recours à toutes sortes de dispositions prudentes, tout cela est arrivé parce que la voix des apôtres — dans la Parole — n'a pas été écoutée. Le jour approche; et avec lui le naufrage final de la chrétienté professante (le navire). Mais le Seigneur connaît ceux qui sont à Lui dans cette Église qui se réclame de son nom. Et aucun ne sera perdu de ceux que le Père Lui a donnés (2 Tim. 2:19 2tm 2.19-21; Jean 17:12 j 17.11-16).