Proverbes

Chapitre 22:1-16

Versets 1-16

Une bonne renommée est préférable à de grandes richesses, et la bonne grâce à l’argent et à l’or (v. 1).

Il y a des bénédictions terrestres dues à des qualités morales. Les richesses donnent de la considération, une bonne renommée inspire le respect. L’argent et l’or procurent beaucoup de choses, mais pas l’amour et l’affection qu’inspire la bonne grâce.

 

Le riche et le pauvre se rencontrent: l’Éternel les a tous faits (v. 2).

Comme la différence entre le riche et le pauvre est insignifiante! Tous deux sont formés de la même manière, tous deux se rencontrent aussi dans la mort. En ces points ils sont parfaitement égaux. Et comme ils sont égaux à leur naissance et à leur fin, ils le sont aujourd’hui devant Celui auquel ils doivent leur origine. Job dit: «Celui qui m’a fait dans le sein de ma mère», n’a-t-il pas fait mon serviteur et ma servante, eux aussi, «et un seul et même Dieu ne nous a-t-il pas formés dans la matrice?» (Job 31:15).

 

L’homme avisé voit le mal et se cache; mais les simples passent outre et en portent la peine (v. 3).

L’homme avisé a les yeux ouverts pour voir venir le mal et se cacher avant d’en être atteint. L’homme privé de sens est incapable de discerner le danger. Il ne soupçonne pas les embûches, n’ayant pas les sens exercés à discerner le bien et le mal. Il y a toujours chez «le simple», du fait de son ignorance, une certaine confiance en lui-même, aussi il passe outre, et en porte la peine.

 

La fin de la débonnaireté, de la crainte de l’Éternel, c’est la richesse, et la gloire, et la vie (v. 4).

Nous avons vu au v. 1 ce que les hommes désirent et ce que le fils de la sagesse possède. Au v. 2 un homme n’est pas supérieur à l’autre aux yeux de Celui qui les a faits. Le v. 3 parle du chemin de la ruine. Le v. 4 nous montre à quoi aboutissent la débonnaireté et la crainte de l’Éternel. Un débonnaire est un homme qui est humble et n’a aucune confiance en lui-même. Il est le contraire du simple au v. 3; mais il est simple de cœur. Il donne à l’Éternel la place qui lui appartient et garde celle que Dieu lui donne; il aime ce que l’Éternel aime et hait ce que Dieu hait, car c’est en cela que consiste la crainte de l’Éternel. La débonnaireté s’identifie dans ce passage avec la crainte et en est inséparable. Au chap. 21:21: «Qui poursuit la justice et la bonté trouvera la vie, la justice et la gloire». Ici le débonnaire trouve la richesse, et la gloire, et la vie. La richesse, parce que les débonnaires hériteront de la terre (Matt. 5:5; Ps. 37:11). La gloire et la vie sont aussi des promesses en rapport avec le royaume.

 

Il y a des épines, des pièges, sur la voie du pervers; celui qui garde son âme s’en éloigne (v. 5).

La voie du pervers porte son châtiment avec elle; le méchant y trouve des épines qui le déchirent, des pièges qu’il ne peut éviter. Celui qui veille sur son âme s’éloigne de cette voie, sachant qu’il y trouvera, non la paix, mais douleur et tourment.

 

Élève le jeune garçon selon la règle de sa voie; même lorsqu’il vieillira, il ne s’en détournera point (v. 6).

Il faut au jeune garçon cette discipline dès le début de sa vie, elle comporte une règle et il doit être élevé à la suivre. Lorsque vient la maturité le pli est pris et se conservera même dans la vieillesse. Sous cette direction les habitudes prises sont donc dignes d’une grande estime.

 

Le riche gouverne les pauvres et celui qui emprunte est serviteur de l’homme qui prête (v. 7).

Le riche use de ses avantages matériels sur les pauvres pendant la durée de la vie, car, v. 2, au début et à la fin ils se rencontrent. On s’asservit au riche quand on lui emprunte. C’est le contraire de la débonnaireté et de la crainte de Dieu qui donnent la richesse au v. 4.

 

Qui sème l’injustice moissonnera le malheur, et la verge de son courroux prendra fin (v. 8).

On récolte cependant toujours ce qu’on a semé (Job 4:8). Les richesses ne font pas le riche prospère; c’est la justice qui moissonne le bien. Dieu peut employer l’injuste comme verge de son courroux; elle prendra fin et «le bâton de la méchanceté ne reposera pas sur le lot des justes» (Ps. 125:3).

 

L’œil bienveillant sera béni, car il donne de son pain au pauvre (v. 9).

Autres sont les principes divins. L’esprit de bienveillance en fait partie et sera béni. Dieu tient compte de ce qui est fait pour le pauvre. Il ne s’agit pas ici de richesses à administrer, mais de partager avec le pauvre ce qui nous fait vivre, notre subsistance. Dieu regarde au cœur.

 

Chasse le moqueur, et la querelle s’en ira, et les disputes et la honte cesseront (v. 10).

Le moqueur, cet élément qui est complètement étranger à Dieu, qui dit dans son cœur: «Il n’y a point de Dieu» et qui sera à jamais banni de Sa présence, est le ferment qui entretient querelles et disputes, plus qu’il ne les fait naître. Il faut agir résolument à son égard, car il souffle sur le feu. Comment le fils de la sagesse pourrait-il admettre l’immixtion de l’incrédulité dans ses difficultés? Ne sont-elles pas, par là même, une honte? Disputes et honte cesseront dès que l’élément divin seul prévaudra.

 

Celui qui aime la pureté de cœur a la grâce sur les lèvres et le roi est son ami (v. 11).

Le caractère du juste est en opposition avec celui du moqueur au v. 10. Il aime la pureté de cœur et elle l’attire. Ses discours s’en ressentent; ils apportent la grâce et l’expriment. C’est un caractère que le roi apprécie; il est l’ami de tels hommes. Ils sont honorés par l’affection de Celui qui a la puissance et les récompenses en sa main, mais ce ne sont pas les récompenses qu’ils attendent; une telle amitié leur suffit. Combien tout cela nous parle de Christ (cf. 14:35)!

 

Les yeux de l’Éternel gardent la connaissance, mais il renverse les paroles du perfide (v. 12).

La connaissance est ici la personnification de la connaissance des pensées de Dieu chez ceux qui lui appartiennent. Comment l’Éternel ne les protègerait-il pas, puisque leur connaissance, tout incomplète qu’elle soit, correspond à la sienne? En revanche, les paroles du perfide, en contraste avec les paroles de la grâce au v. 11, seront renversées et n’auront aucun effet.

 

Le paresseux dit: Il y a un lion là dehors, je serai tué au milieu des rues (v. 13).

Voyez 26:13.

Après les paroles du perfide nous trouvons celles du paresseux. Combien ce caractère est contraire à l’Éternel! Lâche et pusillanime, il invente des obstacles impossibles pour se dispenser d’agir et de remplir ses devoirs. Lui seul peut imaginer de voir un danger dans les lieux où passe journellement toute l’activité banale des hommes.

 

La bouche des étrangères est une fosse profonde; celui contre qui l’Éternel est irrité y tombera... (v. 14).

Nous avons ici les paroles des femmes étrangères. La femme étrangère ne fait pas partie du peuple de Dieu, mais viole son union habituelle pour induire le peuple à la fornication. Ce fut le cas dans l’affaire de Baal-Péor. Le fils de la Sagesse est mis en garde contre elle et a besoin d’une continuelle vigilance pour échapper à ses pièges; mais malheur à celui qui a encouru le déplaisir de l’Éternel; il tombera dans la fosse profonde que la corruption du monde lui a préparée (voyez 5:1-11).

 

La folie est liée au cœur du jeune enfant; la verge de la correction l’éloignera de lui (v. 15).

Chez l’enfant qui n’a pas de réflexion, la folie est pour ainsi dire naturelle. Il ne s’agit nullement ici du péché originel, mais de ce qui, dès le jeune âge, doit être corrigé par l’instruction de la sagesse. Or dans ce cas l’enseignement ne conduit pas seul au but; il faut la verge de la correction pour que ce manque de réflexion soit éloigné et prépare les voies de la sagesse.

 

Celui qui opprime le pauvre, ce sera pour l’enrichir; et celui qui donne au riche, ce sera pour le faire tomber dans l’indigence (v. 16).

Il y a un grand profit pour le pauvre dans l’oppression qu’on fait peser sur lui; elle le forcera d’autant plus à déployer de l’énergie pour réparer ses pertes. Faire des dons au riche, c’est favoriser sa nonchalance et le pousser à sa ruine.

Il a été donné de ce passage plusieurs traductions et interprétations.

 

Résumé

Toutes les précieuses maximes contenues dans les v. 1-16 sont sans lien très apparent et semblent préparer le changement de structure que nous avons déjà rencontré dans la première partie des Proverbes et que nous allons retrouver ici.