Proverbes

Chapitre 16

Troisième série — Chapitres 16 à 22 (v.16)

Chapitre 16

Versets 1-9

La préparation du cœur est à l’homme, mais de l’Éternel est la réponse de la langue (v. 1)

Profonde pensée susceptible de bien des interprétations.

La préparation du cœur, ses premiers projets sont le fait de l’homme. Il se décide à parler, à répondre pour arriver à son but. Mais de l’Éternel est la réponse de la langue. Elle provient de Lui, il la dirige comme il veut, contre tous les projets du cœur, si cela lui convient. Elle concourt ainsi, même contre notre volonté, à l’accomplissement des desseins de Dieu. En réalité, Dieu se sert de ce qui semble le plus au pouvoir de l’homme, de la parole de ce dernier, pour faire ce qu’Il veut. Le cas de Balaam en est un exemple frappant.

Mais aussi: La part de l’homme, quand il s’agit du croyant, c’est la préparation du cœur. Sa responsabilité est de se rendre compte de son but et de diriger ses pensées de ce côté-là. Il peut laisser la réponse à l’Éternel. Elle est de Lui: «Ne soyez pas en souci comment, ou quelle chose vous répondrez, ou de ce que vous direz; car le Saint Esprit vous enseignera à l’heure même ce qu’il faudra dire». (Luc 12:11 12).

 

Toutes les voies d’un homme sont pures à ses propres yeux, mais l’Éternel pèse les esprits (v. 2).

La maxime précédente nous a montré l’intérieur, le cœur, comme le côté de l’homme, l’extérieur, la parole, comme celui de Dieu. Cette maxime-ci nous parle des voies de l’homme, de la chose extérieure, considérée comme étant sa part, et de l’état du cœur dont Dieu seul est juge. Comment l’homme juge-t-il ses voies? Il ne connaît pas son cœur. Si ses voies sont correctes, n’en voyant pas le mobile caché, il les approuve. Si elles sont mauvaises, il les excuse et les blanchit. Mais l’Éternel pèse les esprits. Il y découvre la racine même de nos voies.

 

Remets tes affaires à l’Éternel, et tes pensées seront accomplies (v. 3).

Ce verset suit admirablement les deux versets précédents. Remettre ses circonstances extérieures à l’Éternel, c’est abdiquer toute prétention à les diriger, toute volonté propre, entre les mains de Celui dans la direction duquel on a toute confiance; c’est le choisir pour gérant de nos affaires. Nos désirs il les connaît, il ne fera que ce qui est bon pour nous: nos pensées ne pourront donc être en désaccord avec les siennes, et ces pensées seront accomplies. Ainsi la vie intérieure sera pleinement d’accord avec les circonstances extérieures.

 

L’Éternel a tout fait pour lui-même, et même le méchant pour le jour du malheur (v. 4).

Tout ce que l’Éternel a fait, il l’a fait pour sa propre gloire. Il n’a pas créé le méchant, selon la doctrine calviniste, mais l’a laissé subsister pour le jour du malheur qui l’atteindra; car ce jour fera éclater Sa justice en jugement. Il en fut ainsi du Pharaon.

 

Tout cœur orgueilleux est en abomination à l’Éternel; certes, il ne sera pas tenu pour innocent (v. 5).

Au chap. 15:v. 8, 9, nous avons vu ce qui, dans les actes des méchants, est en abomination à l’Éternel; nous voyons ici ce qui dans le cœur lui est en abomination: l’orgueil d’où qu’il provienne, quelque forme qu’il revête; aucun de ceux qui le nourrissent ne sera tenu pour innocent. L’homme peut n’y pas prendre garde, mais l’Éternel pèse les esprits (v. 2). Il s’agit ici des voies de Dieu en gouvernement et non de l’œuvre du salut; aussi cette sentence atteint-elle tous les hommes.

Il est très intéressant de la rapprocher du chap. 11, v. 20 et 21. Là, le gouvernement de Dieu n’épargne pas l’inique et le pervers qu’il a en abomination et ne modifie pas son jugement, tandis qu’il trouve son plaisir en ceux qui sont intègres, et délivre la postérité des justes; ici, il hait l’orgueil dans quelque cœur qu’il le rencontre et lui donne une juste rétribution. Comme cela parle à la conscience du croyant lui-même!

 

Par la bonté et par la vérité, propitiation est faite pour l’iniquité, et par la crainte de l’Éternel on se détourne du mal (v. 6).

Il ne s’agit pas ici du grand jour des propitiations, au chap. 16 du Lévitique, c’est-à-dire d’un sacrifice offert donnant au pécheur le droit de s’approcher de Dieu. Ce qui est placé devant nos yeux, c’est que la bonté et la vérité portées devant Dieu obtiennent le pardon1 de l’iniquité, c’est-à-dire détournent le jugement dont le gouvernement de Dieu doit atteindre l’inique. «Père, pardonne-leur», dit Jésus sur la croix, «car ils ne savent ce qu’ils font». Dans un sens plus restreint, le juste a, par son intercession en bonté et en vérité, le privilège d’éloigner le jugement que l’inique attire sur sa tête — tandis que lui-même se détourne du mal par la crainte de l’Éternel. En effet, le premier caractère de celui qui se trouve placé dans la lumière et la présence de Dieu, est de haïr le mal, incompatible avec cette présence, et de s’en détourner.

1 Le mot hébreu: Kaphar (couvrir), «faire expiation» a très souvent le sens de pardonner.

 

Quand les voies d’un homme plaisent à l’Éternel, il met ses ennemis même en paix avec lui (v. 7).

Les voies d’un homme plaisent à l’Éternel, quand, dans la crainte de Dieu, il se détourne du mal. S’il en est ainsi, Dieu qui dirige les cœurs des hommes comme Il l’entend, mettra même les ennemis du juste en paix avec lui et le préservera de leur haine.

 

Mieux vaut peu avec justice, que beaucoup de revenu sans ce qui est juste (v. 8).

Ce verset se relie aux v. 16 et 17 du chap. 15. La justice est le caractère de l’homme qui plaît à l’Éternel (v. 7). S’il a peu, quant aux biens terrestres, la justice qui caractérise celui qui craint l’Éternel (v. 6) est un trésor pour lui. Comment pourrait-on la mettre en parallèle avec un revenu abondant dont la justice serait absente?

 

Le cœur de l’homme se propose sa voie, mais l’Éternel dispose ses pas (v. 9).

Ce verset a quelque liaison avec le verset 1. L’homme n’a pas seulement des projets, mais une voie que son cœur se propose de suivre; mais voici que l’Éternel intervient et conduit ses pas dans un tout autre chemin que celui qu’il s’était tracé.

Ces 9 premiers versets forment un tout où sont mis en contraste l’état du cœur et la manière dont Dieu y répond.

 

Versets 10-15

Un oracle est sur les lèvres du roi; sa bouche n’erre pas dans le jugement (v. 10).

Nous voyons ici la place du Roi dans les conseils et selon les pensées de Dieu. Il s’agit avant tout de ses paroles. Sur ses lèvres est l’expression de la pensée divine. Sa bouche est inspirée pour prononcer l’appréciation de Dieu sur toutes choses. Tel fut Salomon s’il n’avait pas plus tard entièrement failli à sa tâche. Tel sera le vrai Roi, le Messie, seul Roi infaillible.

 

La balance et les plateaux justes sont de l’Éternel tous les poids du sac sont son ouvrage (v. 11).

Ce verset qui a de l’analogie avec le v. 1 du chap. 11 se lie ici à ce qui précède, aussi n’est-il pas parlé de fausse balance. La juste appréciation des choses ne vient nullement de l’homme; cette équité parfaite est de Dieu. Les poids pour peser justement n’ont rien à faire avec le jugement des hommes; ils sont l’ouvrage de Dieu. Ce sont les poids du sanctuaire (Lév. 27:25). Aussi peut-on être certain que le jugement de l’Éternel est prononcé par le Roi. Ce qui n’a été réalisé qu’un moment par Salomon, le sera en perfection et à perpétuité par le Messie.

 

C’est une abomination pour les rois de faire l’iniquité; car, par la justice, le trône est rendu ferme (v. 12).

Ce verset passe du Roi à la royauté en général telle qu’elle a été instituée. L’iniquité dans la conduite des rois est aussi abominable pour eux, que l’est pour Dieu, l’orgueil dans le cœur des hommes (cf. v. 5). Nous remontons ici à l’origine de la royauté. Si elle est d’institution divine, elle doit être juste. Si elle est juste, le trône sera affermi (Ps. 132:11-12). Celui de Salomon est tombé; le seul trône juste, celui du Messie, fils de David, sera établi à toujours.

 

Les lèvres justes sont le plaisir des rois, et le (Roi) aime celui qui parle droitement (v. 13).

Par leur position, les rois sont environnés de mensonges et de flatteries, aussi ont-ils plaisir à des paroles d’où le mal est banni. Le Proverbe continue à parler ici des rois considérés en principe, aussi le roi selon Dieu aimera-t-il personnellement l’homme qui lui parle avec droiture.

 

La fureur du roi, ce sont des messagers de mort; mais l’homme sage l’apaisera (v. 14).

Si le roi selon Dieu est un roi de paix, il y a aussi place dans son règne pour la colère. Quand elle s’embrase, elle annonce la mort aux coupables. L’homme sage peut l’apaiser et la détourner de dessus lui. «Baisez le Fils, de peur qu’il ne s’irrite et que vous ne périssiez dans le chemin, quand sa colère s’embrasera tant soit peu» (Ps. 2:12). Cela est vrai aussi d’un roi selon le cœur de Dieu, quoique faillible. La présence d’un homme sage peut préserver le roi, par ses conseils, de se livrer aux excès de sa colère.

 

Dans la lumière de la face du roi est la vie, et sa faveur est comme un nuage de pluie dans la dernière saison (v. 15).

Nous sommes toujours ramenés à Christ quand il s’agit du roi selon le cœur de Dieu, parce que, en Lui seul, ces caractères seront parfaitement réalisés. C’est ce qu’annonçait David dans ses dernières paroles, quand il confessait que sa maison n’avait pas été ainsi avec Dieu. Il disait: «Celui qui domine parmi les hommes sera... comme la lumière du matin... par sa clarté l’herbe tendre germe de la terre, après la pluie» (2 Samuel 23:4). Ce qui appartient à la lumière de sa face c’est la vie et non la mort (v. 14). S’il faut «retrancher le méchant du pays», ce n’est ni son but, ni sa joie. Mais quelle image, depuis le v. 10 de la domination du Roi selon Dieu! Sa faveur est comme un nuage de pluie qui fait mûrir le blé pour la moisson.

 

Versets 16-24

Combien acquérir la sagesse est meilleur que l’or fin, et acquérir l’intelligence préférable à l’argent! (v. 16).

Cette sentence nous reporte au chap. 4:7. Le commencement de la sagesse est le prix que l’on met à son acquisition. Tel avait été le cas de Salomon (1 Rois 3). Aussi ce proverbe est-il comme le couronnement de tout ce qui est dit du Roi dans les versets précédents. Voyez encore 3:13-14 et 8:10,19. Cette intelligence est une chose à acquérir en même temps que la Sagesse et n’a aucun rapport avec les dons naturels. La crainte de Dieu est à sa base et en est le commencement.

 

Le chemin des hommes droits, c’est de se détourner du mal; celui-là garde son âme qui veille sur sa voie (v. 17).

Ce passage découle du verset précédent et nous reporte à la seconde partie du v. 6. «Par la crainte de l’Éternel on se détourne du mal». L’intelligence, fruit de cette crainte, nous rend propres à discerner le bien et le mal. La droiture fait que nous nous détournons du mal dans notre chemin. La vigilance nous garde de laisser le mal s’y introduire. Le chemin est donc inséparable de l’état du cœur, mais, d’autre part, c’est la grâce seule qui peut nous y maintenir: «L’Éternel te gardera de tout mal; il gardera ton âme. L’Éternel gardera ta sortie et ton entrée, dès maintenant et à toujours». (Ps. 121:7-8).

 

L’orgueil va devant la ruine, et l’esprit hautain devant la chute (v. 18).

Ce verset est la contrepartie du précédent. Si le chemin selon Dieu est caractérisé par la crainte, l’intelligence, la droiture, la vigilance, celui du méchant est caractérisé par l’orgueil. Or aucun vice n’est plus puni que celui-là: l’orgueil va devant «la ruine», un mot généralement traduit par: «l’écrasement». Par l’orgueil Satan a réussi à perdre l’homme. «L’esprit hautain» est une part de l’orgueil; il s’expose à la chute, même dans le chemin de Dieu. C’est dire qu’il peut caractériser un croyant. On ne peut être délivré de cet esprit que par une constante et habituelle confiance dans la grâce: «Tu as délivré mes yeux de larmes, mes pieds de chute». (Ps. 116:8). Après la chute, la restauration est possible, tandis que l’écrasement ne comporte pas la réédification. Satan, l’originateur de l’orgueil, sera bientôt brisé sous nos pieds. (Voyez encore 11:2; 15:25; 16:5).

 

Mieux vaut être humble d’esprit avec les débonnaires, que de partager le butin avec les orgueilleux (v. 19).

Se lie aux v. 17 et 18. Entre ces deux versets le sage a vite choisi. Préférera-t-il être hautain ou humble d’esprit? Sans doute l’humilité d’esprit avec les débonnaires ne nous acquiert aucun avantage temporel, mais c’est aux «pauvres d’esprit» qu’est le royaume des cieux, et ce sont les «débonnaires» qui hériteront de la terre. (Matt. 5:3, 5). Cela ne vaut-il pas mieux que des avantages matériels obtenus par l’association avec les orgueilleux du monde? (1:10-16).

 

Celui qui prend garde à la parole trouvera le bien, et qui se confie en l’Éternel est bienheureux (v. 20).

Se lie au v. 19. Tel est le caractère des humbles et des débonnaires. Il y a béatitude sur eux si, au lieu de mépriser la parole (13:13), ils s’appliquent à la connaître. Ces humbles qui ne sont pas sages à leurs propres yeux, mais dépendent de la parole divine pour le devenir, ceux-là sont les vrais sages et trouvent le vrai bien. Se confier en l’Éternel est la source du bonheur. Ce seul mot: «Je me confierai en Lui» (Héb. 2:13) résume toute la vie de la foi. Ce mot était la devise de Christ homme ici-bas.

 

L’homme sage de cœur sera appelé intelligent, et la douceur des lèvres accroît la science (v. 21).

Les v. 21 à 24 se lient tous au contenu des versets qui précèdent. Le «sage de cœur» est celui qui a été instruit par la Parole. Celui-là est appelé intelligent. Étant nourri de la Parole, il est rendu capable de s’approprier les pensées de Dieu, d’en faire son profit et de les communiquer à d’autres. Mais pour les communiquer, il faut aussi le don, «la douceur des lèvres», cette persuasion du discours, qui rend la vérité attractive et accroît la science chez ceux qui déjà la possèdent. Cette science que le don possède, par la Parole, n’aurait pas toute sa valeur si elle n’était pas communiquée à d’autres.

 

L’intelligence est une fontaine de vie pour ceux qui la possèdent, mais l’instruction des fous est folie (v. 22).

La «fontaine de vie» s’est déjà souvent présentée à nous dans les Proverbes. Nous l’avons trouvée dans «la crainte de l’Éternel» qui fait «éviter les pièges de la mort» (14:27); dans «l’enseignement: du sage» qui a le même résultat (13:14). dans «le discours du juste» qui, nous préservant du mal, nous conduit dans le chemin de la vie (10:11). Ici l’intelligence qui s’approprie les pensées de Dieu est une fontaine de vie pour celui même qui la possède, non pas seulement pour d’autres. Il y boit toujours davantage et y revient toujours. Elle entretient la vie. Toute «l’instruction» donnée, tous les principes de la Sagesse inculqués aux fous (c’est du moins ainsi que je comprends ce passage), ne changent rien à leur caractère, qui est la folie. Il faut, comme nous l’avons vu tant de fois, être fils de la Sagesse pour les recevoir.

 

Le cœur du sage rend sa bouche sensée, et sur ses lèvres accroît la science (v. 23).

Ce n’est pas seulement l’intelligence (v. 22), mais le cœur (v. 21) qui donne du sens au discours du sage; chose bien importante à noter. C’est le cœur qui accroît encore dans les discours la science qui est le fruit de la sagesse.

 

Les paroles agréables sont un rayon de miel, douceur pour l’âme et santé pour les os (v. 24).

Les paroles agréables sont celles du sage (v. 23) et nullement des paroles agréables selon la chair. Elles se font agréer parce qu’elles ne contiennent ni dureté, ni sécheresse de jugement. Elles apportent à l’âme une grande douceur, et maintiennent contre toute atteinte la santé morale de celui qui les reçoit (15:30).

 

Versets 25-30

Ces versets sont en contraste direct avec les v. 16-24. Ils nous entretiennent du caractère, des actes et des voies du méchant.

 

Il y a telle voie qui semble droite à un homme, mais des voies de mort en sont la fin (v. 25).

Voyez 14:12.

Cette sentence est la seconde, à notre connaissance (voyez encore 21:9 et 25:24) qui soit répétée mot pour mot dans les Proverbes (chap. 14:12). D’autres sentences, en assez grand nombre, peuvent trouver leur analogue en d’autres passages de ce livre, mais leurs différences les rendent très instructives. Nous en avons déjà mentionné quelques-unes au cours de cette étude. La répétition littérale de ce verset est très précieuse, en ce qu’elle introduit toutes les pensées qui en sont la suite. L’homme peut se croire dans la bonne voie, s’en remettre à sa conscience pour se diriger; suivre un chemin qui lui semble droit. C’est le chemin de l’homme, et nullement celui de la sagesse, dont les versets précédents nous ont entretenus. Les meilleures intentions conduisent à la mort. Quelle fin!

 

L’âme (ou l’appétit) de celui qui travaille, travaille pour lui, car sa bouche l’y contraint (v. 26).

Le travail, nécessaire à l’homme depuis la chute, ne constitue pas la sagesse, ni l’intelligence. De fait, comme travail de l’homme, il n’est que l’égoïsme. Son appétit travaille pour lui; ce sont ses besoins qui l’y contraignent et sont le ressort de son travail. Description frappante de l’activité de l’homme!

 

L’homme de Bélial creuse (à la recherche) du mal et sur ses lèvres il y a comme un feu brûlant (v. 27).

Nous avons vu, au v. 25, l’homme consciencieux, au v. 26 l’homme travailleur, l’un et l’autre représentant l’homme selon la nature. Nous voyons ici l’homme réprouvé qui travaille aussi, mais à la recherche du mal. Il a, non pas ses besoins matériels, mais le mal pour but. Ses lèvres sont en contraste avec celles du sage (v. 23 et 24). Au lieu d’apporter la santé aux âmes, elles sont comme un feu qui dévore ceux qu’il atteint.

 

L’homme pervers sème les querelles et le rapporteur divise les intimes amis (v. 28).

Après le caractère satanique de l’homme qui travaille pour le mal, nous trouvons l’homme pervers qui suscite les querelles et celui qui, par ses rapports, divise là où existent des liens d’amitié et d’intimité. Ces caractères du mal sont plus fréquents que celui du v. 27 et n’en sont pas moins pernicieux pour la famille de Dieu.

 

L’homme violent entraîne son compagnon et le fait marcher dans une voie qui n’est pas bonne (v. 29).

Dans tous ces passages nous avons les effets néfastes qu’exercent les méchants, en quelque caractère qu’ils se révèlent, sur les membres de la famille de Dieu. Ici, nous voyons l’influence de l’homme violent, n’acceptant pas qu’on lui résiste, sur l’homme qui a le malheur d’être son compagnon. Il le fait «marcher dans une voie qui n’est pas bonne»; il l’égare loin du chemin de la sagesse.

 

Celui qui ferme ses yeux pour machiner la perversité, celui qui pince ses lèvres, accomplit le mal (v. 30).

Ce verset termine l’exposé complet des caractères du méchant. Il y a d’abord celui qui ferme les yeux afin de n’être distrait par rien dans la machination de ses coupables desseins. Il peut dire: «Je n’ai rien vu» quand ces desseins arrivent à exécution. Celui qui pince ses lèvres se met en garde de prononcer aucune parole compromettante; il peut dire: «Je n’ai rien dit», et cependant, quand aucune apparence ne peut le prouver, Dieu qui voit tout, le compte comme accomplissant le mal.

 

Versets 31-33

Ces versets reviennent sur le caractère des sages mûris par l’expérience:

 

Les cheveux blancs sont une couronne de gloire s’ils se trouvent dans la voie de la justice (v. 31).

Les cheveux blancs, la gloire des vieillards (20:29) que l’on est tenu d’honorer (Lév. 19:32) sont en réalité une récompense glorieuse quand celui qui les porte marche dans un chemin où le péché n’entre pas. Ce signe extérieur de l’âge et de l’expérience n’est glorieux qu’autant que la marche et la conduite y correspondent. Il est question ici des voies de Dieu en gouvernement.

 

Qui est lent à la colère vaut mieux que l’homme fort, et qui gouverne son esprit vaut mieux que celui qui prend une ville (v. 32).

Nous trouvons ici deux nouveaux caractères du sage: Il est paisible, lent à la colère, car «la colère de l’homme n’accomplit pas la justice de Dieu» (Jacq. 1:20). Il a plus de valeur (non pas ici que Satan, celui dont Jésus pille les biens), mais que l’homme distingué par des actions d’éclat. Tel Joseph et d’autres dans l’histoire passée d’Israël. Le second caractère a trait à celui qui gouverne son esprit, qui garde en mains la direction de sa volonté et de ses décisions, et remporte par là des victoires plus décisives sur lui-même que celles d’un chef d’armée ou d’un conquérant.

 

On jette le sort dans le giron, mais toute décision est de par l’Éternel (v. 33).

Jusqu’à la venue du Saint Esprit, les Juifs avaient recours au sort, mais ce n’est pas le hasard qui dirige les décisions du sort. Dieu a la haute main sur les événements et les amène comme il veut (Voyez 1 Sam. 14:41). Ce chapitre se termine par une pensée qui a quelque analogie avec le premier verset de notre chapitre.

 

Résumé

Ce chapitre présente des séries de pensées qui se lient les unes aux autres d’une manière très remarquable. D’abord, v. 1-9, l’état du cœur de l’homme et les pensées de Dieu. Ensuite, v. 10-15, les rois selon le cœur de Dieu. Aux v. 16-24, l’état du cœur des sages. Aux v. 25-30, l’état du cœur des méchants. Aux v. 31-33 le cœur des sages mûri par l’expérience.