Proverbes

Chapitre 15

Versets 1-15

Une réponse douce détourne la fureur, mais la parole blessante excite la colère (v. 1).

Une réponse douce a bien plus d’effet, en sens inverse, qu’une parole blessante. Elle désarme la fureur, et celle-ci, ne sachant à qui s’en prendre, se détourne de son objet. La parole blessante excite la colère qui, si elle n’existait déjà dans le cœur, y sommeillait du moins.

Il semblerait, en rapprochant ce passage du chap. 25:15, qu’il devrait se relier au v. 35 du chap. 14.

 

La langue des sages fait valoir la connaissance, mais la bouche des sots fait jaillir la folie (v. 2).

Les discours des sages apportent la connaissance des pensées de Dieu et les font valoir, ont soin de faire ressortir leur valeur; ceux qui ignorent ces pensées et ne s’en soucient pas, ont une bouche d’où sort sans que rien l’arrête, comme une eau jaillissante, la folie, l’abondance mauvaise des pensées de cœurs dont Dieu est absent.

 

Les yeux de l’Éternel sont en tout lieu, regardant les méchants et les bons (v. 3).

Dieu voit, connaît, apprécie tout et partout. Il connaît l’état des méchants et des bons, mais aussi il fait lever son soleil sur eux tous (Matt. 5:45).

 

La bénignité de la langue est un arbre de vie, mais la perversité en elle est un brisement d’esprit (v. 4).

Les paroles saines1 et paisibles que la bouche profère sont un fruit de vie qui nourrit ceux qui les reçoivent. Au chap. 13:12, on s’en nourrit soi-même. Voyez encore 11:30 et 3:18. La perversité, quand on la trouve dans les discours, détruit au lieu d’édifier, mais elle est aussi un brisement d’esprit pour ceux qui en avaient reçu leur nourriture; car d’une même langue peut «procéder la bénédiction et la malédiction» (Jacq. 3:10).

1 Voyez le même mot en 14:30.

 

Le fou méprise l’instruction de son père, mais celui qui a égard à la répréhension devient avisé (v. 5).

Le fou, celui qui est étranger à la Sagesse, méprise l’enseignement, la discipline, et les avertissements de l’expérience donnée de Dieu, à laquelle il devrait se soumettre; mais celui qui prend garde à la répréhension, laquelle fait partie de son éducation comme fils, devient avisé, habile à choisir la bonne voie.

 

Dans la maison du juste il y a un grand trésor, mais dans le revenu du méchant il y a du trouble (v. 6).

Il ne s’agit pas ici de l’abondance dans les biens de la terre, souvent accordée en Israël à ceux qui marchent droitement, mais d’un «grand trésor». Entrez dans la maison du juste, demeurez avec lui, vous ne manquerez de rien. La bénédiction divine repose sur cette maison dont le méchant est banni. C’est la justice pratique qui est la source de cette prospérité. Le méchant, lui, peut avoir un revenu, jamais le grand trésor. Rien d’assuré pour lui; son revenu lui procure du trouble de toute manière. S’augmente-t-il, il craint de le perdre; diminue-t-il, il craint de ne pas le retrouver.

 

Les lèvres des sages répandent la connaissance, mais le cœur des sots ne fait pas ainsi (v. 7).

Ce n’est pas, comme au v. 2, «faire valoir la connaissance», mais la répandre. Dans le premier cas la Parole gagne en profondeur, dans le second elle s’étend en surface; elle atteint un plus grand nombre d’âmes. Mais le cœur des sots est stérile; il ne peut rien donner, rien répandre.

 

Le sacrifice des méchants est en abomination à l’Éternel, mais la prière des hommes droits lui est agréable (v. 8).

Dieu hait ce que les méchants viennent lui offrir, il détourne avec dégoût ses yeux de leurs sacrifices. «Ne continuez pas», dit l’Éternel, «d’apporter de vaines offrandes: l’encens m’est une abomination» (És. 1:13). Mais il lui est agréable d’entendre la prière des hommes droits: «Je te prie, ô Éternel! car je suis ton serviteur... Je te sacrifierai des sacrifices d’actions de grâces, et j’invoquerai le nom de l’Éternel!» (Ps. 116:16-17).

 

La voie du méchant est en abomination à l’Éternel, mais il aime celui qui poursuit la justice (v. 9).

Ce verset se lie au précédent. Ici il ne s’agit pas seulement du service religieux selon la loi que les méchants pensent offrir pour être agréés de l’Éternel, mais de toute leur conduite, du chemin qu’ils suivent dans ce monde. Elle est en abomination à Dieu comme leur religion. Mais Dieu aime celui qui poursuit la justice. C’est bien plus qu’aimer «les sentiers de justice» dans lesquels il marche comme une brebis de l’Éternel (Ps. 23). Dieu l’aime lui-même. S’il garde mes commandements je l’aimerai, dit le Seigneur, et il sera aimé de mon Père (Jean 14:21, 23). Il introduit dans Sa communion l’âme de celui qui marche dans Ses voies.

 

Une discipline fâcheuse attend celui qui abandonne le droit sentier; celui qui hait la correction mourra (v. 10).

Ce verset se lie au v. 9. Il s’agit ici de ne pas abandonner le droit sentier. Le juste qui y est entré est responsable de poursuivre. S’il ne le fait pas, il s’expose à une sévère discipline, et s’il se détourne de la correction, c’est la mort: Passage solennel au sujet du «péché à la mort».

 

Le shéol et l’abîme sont devant l’Éternel, combien plus les cœurs des fils des hommes (v. 11).

Le lieu invisible où vont les âmes des trépassés, et l’abîme, lieu de la perdition finale, sont entièrement à nu devant l’Éternel; combien plus les cœurs de tous les hommes. Mais quelle différence entre l’incrédule et le croyant! L’un ne pense qu’à fuir et à se cacher sans jamais y réussir; l’autre dit: «Sonde-moi, ô Dieu, et connais mon cœur; éprouve-moi et connais mes pensées!» sachant que ce regard scrutateur est sa seule sauvegarde pour être conduit dans la voie éternelle (Ps. 139:23,24).

 

Le moqueur n’aime pas celui qui le reprend; il ne va pas vers les sages (v. 12).

De fait le moqueur est entièrement étranger à l’éducation de la Sagesse, à ce que les Proverbes appellent «l’instruction», et dont la «répréhension» fait partie. Mais il y a plus que cela, il n’aime pas Dieu et montre cette animadversion envers ceux dont Dieu se sert pour le ramener dans le droit chemin (9:8; 13:1). Il fuit ainsi le seul moyen d’acquérir la sagesse en évitant de se mettre en relation avec ceux qui l’enseignent.

 

Le cœur joyeux égaie le visage, mais, par le chagrin du cœur, l’esprit est abattu (v. 13).

Nous avons vu, au v. 11, le cœur de l’homme mis à nu devant Dieu. Les v. 13, 14 et 15 nous décrivent l’état du cœur qui jouit de la présence de Dieu. Un cœur joyeux se manifeste au dehors sur le visage. On reconnaîtra souvent un chrétien heureux à l’expression de ses traits. Le chagrin du cœur a, en revanche, sa répercussion sur l’esprit de l’homme qui se replie sur lui-même et perd toute son énergie. «Soyez toujours joyeux». «Que votre cœur ne soit pas troublé, ni craintif».

 

Le cœur de l’homme intelligent cherche la connaissance, mais la bouche des sots se repaît de folie (v. 14).

Il y a liaison directe entre le cœur et la bouche. Le cœur de l’homme intelligent cherche la connaissance et, au v. 2, la langue des sages la fait valoir. Au v. 7 le cœur des sots ne répand pas la connaissance, tandis que les lèvres des sages la répandent. Ici la bouche des sots se repaît de folie, comme elle la fait jaillir au v. 2. Elle en est pleine, parce que leur cœur en est plein.

 

Tous les jours du malheureux sont mauvais, mais le cœur heureux est un festin continuel (v. 15).

Le malheureux est sous une discipline directe et continuelle de l’Éternel. «Mes jours», dit Jacob, «ont été courts et mauvais»; mais un cœur heureux est un festin continuel. Il a plus que le cœur joyeux du v. 13. Il a trouvé le bonheur vrai, un objet dont il peut se repaître et se nourrir sans fin. «Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement».

 

Versets 16-19

Mieux vaut peu avec la crainte de l’Éternel qu’un grand trésor avec du trouble (v. 16).

«La piété avec le contentement d’esprit est un grand gain» (1 Tim. 6:6). Le «grand trésor» n’est pas celui de la maison du juste au v. 6.

 

Mieux vaut un repas d’herbes, et de l’amour, qu’un bœuf engraissé et de la haine (v. 17).

Ce verset fait pendant au précédent. Dans le v. 16, la crainte de l’Éternel — une âme placée dans la lumière de la présence de Dieu, haïssant le mal et aimant le bien comme Lui — remplace ce qui nous manque du côté des jouissances terrestres. Au v. 17, il est question de l’amour, de la nature de Dieu lui-même, dont l’âme est rendue capable de jouir et qu’elle goûte dans la communion des frères. Échangerait-on cet amour pour les jouissances de l’opulence? Le repas d’herbes, la pénurie, nous suffit. Le corps peut vivre d’un repas d’herbes, l’âme vit de l’amour. La haine, en revanche, caractérise l’homme éloigné de Dieu: «haïssables, nous haïssant l’un l’autre». (Tite 3:3). Toute la prospérité mondaine de ceux dont «le Dieu est le ventre» peut-elle compenser le mal qui habite dans le cœur de l’homme?

 

L’homme violent excite la querelle, mais celui qui est lent à la colère apaise la dispute (v. 18).

Voyez 28:25; 29:22.

Le caractère de l’homme violent suscite l’explosion querelleuse chez d’autres. L’état opposé du cœur, caractère même de Dieu (Ex. 34:6; Néh. 9:17), caractère reproduit par celui qui connaît Dieu et possède Sa nature, apaise la dispute quand elle s’est déjà manifestée.

 

La voie du paresseux est comme une haie d’épines, mais le sentier des hommes droits est aplani (v. 19).

Le paresseux soulève devant ses pas des difficultés inextricables afin d’y trouver un prétexte à ne pas agir, mais sa voie devient aussi une haie d’épines pour les autres, leur faisant obstacle et les empêchant d’arriver au but en leur fermant le passage. Il n’y a pas d’obstacle, ni pour lui-même, ni pour les autres, sur le sentier de l’homme droit. Son cœur est à nu devant Dieu; il marche dans le chemin de la volonté de Celui qui ne connaît pas d’obstacles.

 

Versets 20-24

Un fils sage réjouit son père, mais l’homme insensé méprise sa mère (v. 20).

Il semble que, avec cette pensée, commence, comme aux chap. 10:1 et 13:1, une nouvelle série de sentences. Le fils, comme nous l’avons déjà remarqué, est toujours considéré dans les Proverbes comme étant en rapport avec la Sagesse par l’instruction de ceux qui l’ont engendré. S’il écoute l’instruction, il mérite d’être appelé un «fils sage» et réjouit le cœur de son père. Cette même vérité s’applique à nos relations chrétiennes. L’homme insensé méprise sa mère. Ici il n’est plus appelé le fils, mais «l’homme». Comment prétendre à une relation divinement établie quand on la méprise dans ce qui la rend à tout jamais précieuse, dans son caractère d’amour. N’est-ce pas folie? Et cependant tel est le caractère de l’homme vis-à-vis de Dieu!

 

La folie est la joie de celui qui est dépourvu de sens, mais l’homme intelligent règle ses pas (v. 21).

Les versets précédents nous ont entretenus de la vraie joie et du vrai bonheur (v. 13, 15); celui-ci nous présente la joie de l’homme qui n’a pas de relation avec Dieu. Le monde parle de «dire ou de faire mille folies» pour exprimer sa gaieté. À quoi et à qui profite celle-ci? C’est ainsi que l’insensé gambade au bord d’un précipice. L’homme intelligent, prompt à discerner les pensées de la sagesse, prend garde à son chemin, au lieu de se livrer à une gaieté stérile, et règle ses pas, sachant qu’un faux pas attristerait le cœur de son père dont sa joie est la joie (v. 20).

 

Les projets échouent là où il n’y a point de conseil, mais, par la multitude des conseillers, ils réussissent (v. 22).

Voyez 11:14.

Ce passage est parallèle à celui de 11:14 et se lie en même temps au v. 21. L’homme intelligent qui règle ses pas ne pourrait arriver au but sans chercher les conseils de la sagesse. En outre, former des projets sans se rendre compte des difficultés pour les faire aboutir, c’est les voir échouer d’avance. «Quel est celui d’entre vous qui, voulant bâtir une tour, ne s’asseye premièrement et ne calcule la dépense, pour voir s’il a de quoi l’achever; de peur que, en ayant jeté le fondement et n’ayant pu l’achever, tous ceux qui le voient ne se mettent à se moquer de lui, disant: Cet homme a commencé à bâtir et il n’a pu achever?» (Luc 14:28-30). Dans ce dernier passage le projet et le conseil (la mûre réflexion, l’esprit qui se rend compte des moyens et calcule les difficultés) se trouvent réunis chez le même individu. Mais notre Proverbe insiste sur le fait qu’on ne peut assez s’entourer d’informations et de conseils quand il s’agit de l’exécution d’un projet formé à l’avance. Agir autrement serait avoir confiance en son intelligence. Nous pouvons appliquer ce principe à tout ce qui concerne notre conduite dans ce monde.

 

Il y a de la joie pour un homme dans la réponse de sa bouche; et une parole dite en son temps, combien elle est bonne (v. 23).

Voici maintenant la joie du sage. C’est de pouvoir répondre quand il est interrogé. L’intelligence procure de la joie; elle ne rend pas seulement sérieux comme au v. 21. Outre cela, il y a de l’excellence dans une parole opportune dite à celui qui en a besoin, qu’il s’agisse de consolation, d’encouragement, d’avertissement, etc.

 

Le sentier de la vie est en haut pour les intelligents, afin qu’ils se détournent du shéol, en bas (v. 24).

Tous ces passages, depuis le v. 20, traitent de l’intelligence, l’un des sujets importants des Proverbes. Pour l’intelligent qui a réglé ses pas dans le sentier de la vie, ce sentier monte toujours; il «est en haut». Il est placé de Dieu devant les pas de l’intelligent comme un chemin montant. S’il est pénible, c’est une grâce, car le but de Dieu est de nous faire éviter le chemin par lequel on descend dans le lieu invisible. De cette manière, l’impossibilité est créée de se trouver sur les deux chemins à la fois.

 

Versets 25-27

L’Éternel démolit la maison des orgueilleux, mais il rend ferme la borne de la veuve (v. 25).

L’orgueil se bâtit une maison et pense à établir quelque chose de stable, vis-à-vis de l’Éternel! Celui-ci la démolit, tous ses beaux moellons sont jetés à terre. C’est l’écrasement de l’orgueil. Voyez pour «la maison des insensés» 14:1. La pauvre veuve qui n’a qu’une humble borne à son petit champ est sous la sauvegarde de l’Éternel. Personne ne pourra arracher ce qui limite le champ de la veuve. L’Éternel se fait son garant.

 

Les machinations de l’inique sont en abomination à l’Éternel, mais les paroles pures lui sont agréables (v. 26).

Ceci est la troisième «abomination» de ce chapitre (voyez v. 8, 9). L’Éternel sonde le cœur de l’inique et connaît ce qu’il médite. C’est une abomination pour Lui; mais il trouve son plaisir dans l’expression des pensées sortant d’un cœur pur, d’un cœur purifié du mal.

 

Celui qui cherche le gain déshonnête trouble sa maison, mais celui qui hait les dons vivra (v. 27).

Après l’orgueil au v. 25, l’iniquité au v. 26, nous avons ici une troisième catégorie de mal: «le gain déshonnête», et, en contraste avec celui qui recherche ce gain, celui qui hait les dons. On «cherche le gain»; c’est la première chose; on pense accroître ainsi sa maison; mais le gain poursuivi comme tel conduit au mal, s’il n’est pas déjà le mal lui-même, car sur ce chemin la passion s’empare du cœur et on ne recule plus devant le gain déshonnête. Le résultat n’est pas ce que l’on en attendait. Le trouble, les difficultés, le désordre en sont la suite. Celui qui, avec l’intelligence que donne la sagesse, hait les dons par lesquels il pourrait s’accroître, en voyant les embûches dont ce chemin est semé, et désire voir son accroissement dépendre entièrement du Seigneur, celui-là vivra, sera maintenu ici-bas.

 

Versets 28-33

Le cœur du juste réfléchit pour répondre, mais la bouche des méchants fait jaillir les choses mauvaises (v. 28).

La réflexion (1:4) est une des grandes qualités que la Sagesse nous enseigne. Le premier mouvement du cœur se trahissant par la réponse, il faut s’en défier. La réflexion nous calme et la réponse devient ainsi le reflet du cœur de celui qui se garde du mal. La bouche des méchants fait jaillir, soudain sans que rien l’arrête, ce qu’il y a dans le cœur: les choses mauvaises (voyez v. 2).

 

L’Éternel est loin des méchants, mais il écoute la prière des justes (v. 29).

Non seulement l’Éternel se tient loin, mais il est loin des méchants; il y a un abîme, sans aucune communication, sans aucune relation entre lui et eux; aucune proximité n’est possible! Mais il fait plus que d’être près des justes: il les écoute, il prend garde à leurs demandes, à la prière par laquelle ils sont en communication habituelle et intime avec Lui (cf. v. 8).

 

Ce qui éclaire les yeux réjouit le cœur; une bonne nouvelle engraisse les os (v. 30).

Ce passage est comme le contraire du v. 13. Quand les yeux sont ouverts à la lumière, ils reconnaissent l’objet qui est devant eux, comme cela arriva aux disciples d’Emmaüs (Luc 24:31). Il est dit aussi: «La lampe du corps, c’est l’œil; si donc ton œil est simple, ton corps tout entier sera plein de lumière» (Matt. 6:22). Un œil simple ne voit qu’un seul objet, Christ, et communique à l’être tout entier la lumière de cet objet. Comment le cœur ne serait-il pas réjoui en le contemplant? Il est beaucoup parlé dans ce chapitre du cœur ou des affections et de la joie (voyez v. 13, 15, 20, 21, 23, 30). Toujours, en effet, l’une dépend des autres.

Il en est de même de ce qui pénètre en nous par l’oreille: d’une bonne nouvelle qui vient du dehors. Telle est, pour nous chrétiens, la bonne nouvelle du salut. Elle ne réjouit pas seulement le cœur; elle est aussi la nourriture excellente de ce qui est l’être intime de l’homme.

 

L’oreille qui écoute la répréhension de vie logera au milieu des sages (v. 31).

Ce verset se lie au v. 30. Il n’y a pas rien que la bonne nouvelle apportée par la Parole. Cette dernière apporte aussi la «répréhension», inséparable de «l’instruction» de la Sagesse, une discipline nécessaire pour notre vie ici-bas, car c’est toujours de celle-ci que les Proverbes nous entretiennent. C’est ainsi que nous logeons, que nous avons une part à demeure au milieu des fils de la Sagesse.

 

Celui qui rejette l’instruction méprise sa vie; mais celui qui écoute la répréhension acquiert du sens (v. 32).

Ce verset se lie au v. 31. Rejeter l’instruction c’est rejeter tout ce que la Sagesse nous enseigne dans ce livre, c’est aller au devant de la mort qui est la fin des insensés. Écouter la répréhension vivre sous la discipline de la Parole, c’est acquérir une perception toujours grandissante des choses qu’elle nous présente.

 

La crainte de l’Éternel est la discipline de la sagesse, et l’abaissement va devant la gloire (v. 33).

C’est par cette admirable sentence que cette série de chapitres se termine. Comme la crainte de l’Éternel est le commencement de la Sagesse (9:10), c’est elle aussi qui nous enseigne à la connaître toujours davantage. Rester devant Dieu dans la pleine lumière de sa présence est le moyen de croître dans la connaissance de ses pensées. Cela demande des cœurs humbles, abaissés et se complaisant dans une entière dépendance de Lui. Ce fut le cas de Christ homme. Seulement il s’abaissa lui-même, tandis qu’il nous faut apprendre à être abaissés. Bien plus il s’anéantit jusqu’à la mort de la croix. Sauf en ce qui concerne l’expiation, ce chemin est le nôtre. Comme Pierre, nous avons pu le «suivre plus tard». Mais ce chemin nous conduit à la gloire, comme il y a conduit notre Seigneur et Maître. «L’abaissement va devant la gloire!»

Suivons donc le chemin de la Sagesse sans jeter un seul regard en arrière! Pour nous cette gloire est la gloire céleste, pour le sage de l’Ancien Testament, la gloire du Royaume.

 

Résumé

Dans ce chapitre, les pensées offrent plus souvent une liaison entre elles que dans les chapitres précédents. Il y est beaucoup question, v. 1-15, de l’état du cœur, de la joie qui en est la conséquence, de l’influence que cet état exerce sur les pensées, les paroles et les actes. Les vers. 16-19 nous parlent du bonheur d’être étranger à ce que le monde recherche, et à son caractère moral. Les vers. 20-24 du bonheur de l’intelligence. Les vers. 25-27 nous montrent les conséquences, pour la maison, de l’orgueil, de l’iniquité et du gain déshonnête. Les vers. 28-33 traitent de l’instruction et de la répréhension de la sagesse, à laquelle le vers. 20 nous avait ramenés, et se terminent par la vision de la gloire, conséquence de la crainte de Dieu et de notre abaissement.