Proverbes

Chapitre 14

Versets 1-8

La sagesse des femmes bâtit leur maison, mais la folie la détruit de ses propres mains (v. 1).

Le mot sagesse semble être ici la souveraine Sagesse inspirée d’en haut. Il est particulièrement précieux de la voir accordée aux femmes pour s’acquitter des humbles, mais si importantes fonctions par lesquelles la maison est édifiée. On retrouvera cette pensée dans l’exemple de la femme vertueuse au chap. 31. Nous avons un exemple de cette sagesse dans Naomi édifiant par Ruth la maison de David (Ruth 4:11). C’est la fonction de la femme de travailler selon Dieu à l’érection et à la consolidation de cet édifice, «mais la folie le détruit de ses propres mains». Le cœur de l’homme sans Dieu, sans expérience gagnée à Son école, est incapable d’édifier quelque chose. Toujours il détruit ce que la Sagesse avait édifié, témoin toute l’histoire de l’homme et particulièrement, dans ces temps de la fin, l’histoire de l’Église, maison de Dieu.

 

Celui qui marche dans sa droiture craint l’Éternel, mais celui qui est pervers dans ses voies le méprise (v. 2).

Suivre une marche droite, une marche dirigée par l’état du cœur: «sa droiture», éviter toute voie tortueuse, est la preuve et le témoignage qu’on craint l’Éternel; être pervers dans ses voies montre, non seulement qu’on ne le craint pas, mais qu’on ne tient aucun compte de lui, qu’on le rejette comme un Être méprisable! Pour le juste, craindre l’Éternel, c’est l’honorer, et comment l’honorerions-nous, si ce n’était par notre conduite?

 

Dans la bouche du fou est la verge d’orgueil, mais les lèvres des sages les gardent (v. 3).

Les paroles sorties de la bouche du fou sont l’expression de son orgueil et seront sa condamnation quand il sera châtié, mais les lèvres des sages, leurs paroles, au lieu de les condamner, les préservent de tout châtiment.

 

Où il n’y a point de bœufs la crèche est vide; et l’abondance du revenu est dans la force du bœuf (v. 4).

Où il n’y a point de bœufs, symboles, dans l’Écriture, de la force et de la patience dans le travail, la crèche est vide. La nourriture, conséquence du travail et source de la force, manque. Comment cette nourriture pourrait-elle être obtenue sans travail, et à quoi servirait-elle? C’est un cercle vicieux. Or l’abondance du revenu se trouve dans cette patience à user de l’énergie que Dieu nous a donnée. Ne voir dans cette maxime, comme en tant d’autres, que ce qu’on appelle la sagesse des nations, c’est méconnaître entièrement le but de la parole divine. Combien de telles paroles s’adaptent à ceux qui travaillent à l’œuvre du Seigneur! «Dieu s’occupe-t-il des bœufs?» dit l’apôtre, «ou parle-t-il entièrement pour nous?» (1 Cor. 9:9).

 

Le témoin fidèle ne ment pas, mais le faux témoin profère des mensonges (v. 5).

Voyez 6:19; 12:17.

Du moment qu’il y a mensonge, il ne peut y avoir fidélité dans le témoignage; du moment qu’il y a fausseté dans le témoignage, il y a nécessairement des mensonges. Combien cela est important pour nous faire reconnaître dans ce monde le témoignage de Dieu!

 

Le moqueur cherche la sagesse et il n’y en a pas; mais la connaissance est aisée pour l’homme intelligent (v. 6).

Comment trouverait-on la connaissance des pensées de Dieu — et il n’existe pas d’autre sagesse que celle-là, malgré toutes les prétentions de l’homme à atteindre la sagesse sans Dieu — si l’on est un moqueur, c’est-à-dire si l’on tient pour non avenue la vérité de ce que Dieu a dit. Le moqueur aura beau chercher la sagesse, il se trouvera devant le vide. N’est-ce pas là l’un des traits principaux de la philosophie humaine de tous les temps? L’homme dont Dieu a ouvert l’intelligence (Luc 24:45) trouve facilement la connaissance de Ses pensées.

 

Éloigne-toi de la présence de l’homme insensé, (hébreu: Kesil), chez qui tu n’as pas aperçu des lèvres de connaissance (v. 7).

Ce verset se lie au précédent. Le moqueur a beau se donner l’apparence de chercher la sagesse. Comme elle n’existera jamais pour lui, il est et reste un sot, un ignorant volontaire et cette ignorance se trahit par ses discours. Quand, en l’écoutant, tu n’as pu constater autre chose chez lui que cette ignorance, évite tout contact avec lui.

 

La sagesse de l’homme avisé est de discerner sa voie, mais la folie des sots (hébreu: Kesil) est tromperie (v. 8).

Le discernement du chemin à suivre est la sagesse de l’homme clairvoyant et réfléchi quand il lui faut prendre une décision. Ces choses sont produites chez lui par l’instruction reçue et sont d’origine divine; mais le sot, l’ignorant, est trompé quant à sa voie, parce qu’au lieu de la sagesse il n’a que sa folie comme directeur.

Tous les passages que nous venons de passer en revue mettent en regard la sagesse et la folie ceux qui suivent, la folie et la droiture.

 

Versets 9-12

Les fous se moquent du péché1, mais pour les hommes droits il y a faveur (v. 9).

1 Traduit parfois tout autrement.

Les fous traitent le péché légèrement, en font un sujet de plaisanterie, n’y mettent aucune importance, et le péché amènera leur jugement et sera la cause de leur ruine. Quelle différence d’avec les hommes droits! La faveur de Dieu repose sur eux. On peut traduire aussi justement «parmi les hommes droits». Ils cherchent la faveur de Dieu pour les autres.

Le cœur connaît sa propre amertume, et un étranger ne se mêle pas à sa joie (v. 10).

L’amertume du cœur ne peut être ni connue, ni sondée, ni partagée par les assistants. Dieu seul la sonde, Lui qui connaît les cœurs. Tel était le cas d’Anne vis-à-vis d’Éli, quand elle «répandait son âme devant l’Éternel». Il en est de même de la joie; un étranger ne peut s’y mêler. Mais Dieu a part à l’une et à l’autre. Lui seul en Christ peut sympathiser d’une manière parfaite; lui seul peut dire: «Il fallait se réjouir» (Luc 15:32).

 

La maison des méchants sera détruite, mais la tente des hommes droits fleurira (v. 11).

Les méchants ont beau se bâtir une maison, établir en apparence leur prospérité sur un fondement solide, il arrivera un moment où cette maison sera détruite. Il est parlé ici non des temps de la fin, mais du gouvernement de Dieu (cf. v. 1): Les hommes droits n’ont que leur tente, car ils réalisent leur condition d’étrangers et de pèlerins, mais cette tente fleurit. Considérée avec les yeux de Dieu, elle est comme un jardin «auprès d’un fleuve» (Nomb. 24:6); la faveur de Dieu repose sur eux.

 

Il y a telle voie qui semble droite à un homme, mais des voies de mort en sont la fin (v. 12).

Voyez 16:25.

La conscience de l’homme n’est pas un guide. L’homme a beau faire ce qui lui semble droit; un chemin pareil, malgré la conviction que je pourrais avoir qu’il est bon, conduit finalement à des voies de mort. Au début, il a l’apparence d’une voie unie et droite, mais voici qu’elle se complique, se sépare en plusieurs chemins et quel que soit celui que je choisis, il conduit à la mort.

 

Versets 13-25

Même dans le rire le cœur est triste; et la fin de la joie, c’est le chagrin (v. 13).

Le rire est dans le monde l’expression de la joie, mais il n’est jamais l’expression de la «joie dans le Seigneur». «Si quelqu’un est joyeux, qu’il chante des Cantiques» (Jacq. 5:13). Le rire humain peut faire oublier un moment les peines et les soucis de la vie; il est, pour le monde, une distraction et rien de plus. Mais, au fond, le cœur est triste et quand, après cet amusement, l’homme se retrouve en présence de ses soucis, l’état de son âme a été encore aggravé par cette gaieté temporaire; le chagrin succède à la tristesse.

 

Le cœur qui s’éloigne de Dieu sera rassasié de ses propres voies, mais l’homme de bien le sera de ce qui est en lui (v. 14).

Se lie au v. 13. Il ne s’agit pas seulement ici du cœur naturel retombant dans sa propre tristesse, mais du cœur qui s’éloigne de Dieu. Il sera rassasié, jusqu’au dégoût le plus profond, de ce qu’il a voulu chercher en abandonnant Dieu, mais l’homme de Dieu produit, pour s’en rassasier, «de bonnes choses» du bon trésor de son cœur (Matt. 12:35).

 

Le simple croit toute parole, mais l’homme avisé discerne ses pas (v. 15).

Celui qui est incapable de discernement ne connaît pas ce qui est dans le cœur de l’homme et prête créance à toutes ses paroles. Il est ainsi mené sans s’en douter dans de mauvais chemins. L’homme avisé, au lieu de se confier dans les conseils d’autrui, s’occupe de chacun de ses pas pour s’en rendre compte et ne pas broncher ou faire fausse route.

 

Le sage craint et se retire du mal; mais le sot est arrogant (ou passe outre) et a de l’assurance (v. 16).

Se lie au v. 15. Le sage craint, se défie de ce qu’on lui présente et de lui-même. Sa défiance est de l’humilité; elle le fait se tenir éloigné du mal pour ne pas déplaire à Dieu. L’ignorant est, par la même raison, l’opposé du sage; il ne réfléchit pas, a une confiance arrogante en lui-même et se livre ainsi, pieds et poings liés, au mal qu’on lui présente.

 

L’homme prompt à la colère agit follement, et l’homme qui fait des machinations est haï (v. 17).

Être prompt à la colère, c’est «ne pas accomplir la justice de Dieu». Nous pouvons remarquer en passant combien souvent l’enseignement de Jacques coïncide avec le livre des Proverbes (Jacq. 1:19, 20). Cette promptitude a pour résultat une action directement opposée à la sagesse. Il y a toutefois une chose plus haïssable que la promptitude qui fait perdre tout contrôle sur soi-même et sur ses actions, c’est le dessein caché, la fraude du cœur (12:20) qui machine en secret les moyens de nuire.

 

Les simples héritent la folie, mais les avisés sont couronnés de connaissance (v. 18).

Les simples, ceux qui sont dépourvus de sens et dont le caractère n’a pas été changé par l’enseignement de la sagesse, n’ont finalement d’autre héritage que la folie, l’ignorance complète des pensées de Dieu; mais les avisés, ceux dont l’intelligence est prompte à discerner et à se décider pour le bien, sont couronnés, reçoivent comme récompense finale, la connaissance. Pour nous, chrétiens, elle consistera à connaître comme nous avons été connus (1 Cor. 13:12).

 

Les iniques se courbent devant les bons, et les méchants aux portes du juste (v. 19).

C’est ce qui arrivera à la fin dans le gouvernement de Dieu, quoique l’histoire du monde présente des conclusions absolument contraires. Mais en un temps où le mal règne, Dieu peut permettre pour faire connaître ses voies, encore cachées, que cette sentence se réalise. C’est Haman devant Mardochée qui s’était tenu si longtemps à la porte du roi.

 

Le pauvre est haï, même de son compagnon, mais les amis du riche sont en grand nombre (v. 20).

Le pauvre est haï, même de son compagnon. Combien cela était vrai de Christ! Sauf ceux que sa grâce avait touchés, a-t-il trouvé, lui, «le pauvre» par excellence, autre chose que cela dans le monde? «Ils m’ont haï sans cause». «Mon intime ami... a levé le talon contre moi». Jetez les yeux sur le riche, vous trouverez que ses amis sont en grand nombre. C’est l’intérêt qui dirige le cœur des hommes et leurs préférences; ils profitent de la richesse qui les attire et la grâce la plus merveilleuse excite leur haine (cf. 19:4, 7).

 

Qui méprise son prochain pèche, mais bienheureux celui qui use de grâce envers les malheureux (v. 21).

Ce verset fait suite au v. 20. Comparez avec Luc 16:13. La haine, le mépris, voilà ce que l’homme témoigne à celui qui représente Dieu dans ce monde: le pauvre et le prochain. Ce mépris du prochain est considéré ici comme un acte positif de péché; mais il y a non seulement un bonheur actuel à user de grâce envers les malheureux; un tel acte attire une récompense future à celui qui l’accomplit. «Bienheureux les miséricordieux, car c’est à eux que miséricorde sera faite» (Matt. 5:7).

 

Ceux qui machinent du mal ne s’égarent-ils pas? Mais la bonté et la vérité sont pour ceux qui méditent (ou machinent) le bien (v. 22).

L’interrogation équivaut ici à une affirmation absolue. Égarement définitif pour ceux dont le cœur plein de fraude médite le mal pour le faire venir sur d’autres; mais ceux dont le but est d’amener le bien et de le répandre autour d’eux participent au caractère de Celui par lequel «la grâce et la vérité sont venues».

 

En tout travail il y a profit, mais la parole des lèvres ne mène qu’à la disette (v. 23).

Quelque travail que ce soit apporte du profit aux autres et à nous-mêmes. (N’oublions jamais que le sens ordinaire des Proverbes recouvre toujours le sens spirituel et que ce n’est pas sans motif que ce livre s’intitule le livre de la Sagesse). Mais la parole des lèvres, sans l’activité qui la corrobore chez celui qui parle, non seulement n’est que du vent, mais laisse les âmes en proie à la famine. Combien cela est vrai! Si le travail de celui qui parle ne va pas de pair avec ses paroles, le résultat de ces dernières laissera celui auquel elles s’adressent dans la disette spirituelle la plus absolue.

 

Les richesses des sages sont leur couronne; la folie des sots est folie (v. 24).

Les richesses des sages sont leur récompense. Ce ne sont pas seulement les bénédictions terrestres rémunératrices de la sagesse, selon le gouvernement de Dieu, mais c’est la sagesse, employant pour Dieu ce qu’elle possède, et recevant davantage pour sa fidélité. Les ignorants volontaires n’ont pour fortune que leur folie. Ce n’est pas que leur maison ne puisse regorger de biens, mais c’est à eux que cette parole est adressée: «Insensé! cette nuit même ton âme te sera redemandée». Il est alors prouvé que leur folie est folie, tandis qu’il est dit du juste qui «abonde pour toute bonne œuvre»: «Il a répandu, il a donné aux pauvres, sa justice demeure éternellement» (2 Cor. 9:9; Ps. 112:4-9).

 

Un témoin fidèle délivre les âmes, mais la tromperie profère des mensonges (v. 25).

Au v. 5 «le témoin fidèle ne ment pas», dit la vérité. C’est là son caractère. Nous avons ici sa fonction: «Il délivre les âmes». Quelle heureuse mission! La présentation de la vérité et la fidélité dans le témoignage ont pour effet de délivrer les âmes du joug de l’ennemi, ou de les affranchir. «Mais la tromperie profère des mensonges». C’est le cas du faux témoin (v. 5). Elle n’a pour effet que de placer les âmes sous l’esclavage du père du mensonge. Tous ces versets, depuis le v. 13, nous ont fait le tableau du bien et du mal dans le cœur et dans les voies et de leurs conséquences respectives.

 

Versets 26-27

Dans la crainte de l’Éternel il y a la sécurité de la force et il y a un refuge pour ses fils (v. 26).

La deuxième partie des Proverbes revient ici, pour la seconde fois (voyez 10:27), à la «crainte de l’Éternel», sujet si fréquent dans les premiers chapitres (1-9) du livre. Craindre l’Éternel, c’est se trouver dans la lumière de la présence de Dieu et lui donner la place qui lui est due, en reconnaissant son autorité et ses droits sur nous, dans une humble dépendance de Lui. La première partie des Proverbes nous a montré les conséquences de cette crainte. Nous trouvons ici ce qu’elle nous apporte: «la sécurité de la force». Celui qui craint l’Éternel se trouve en rapport avec la source même de la puissance. Quels que soient les dangers qui l’entourent, ayant avec lui cette force divine qui s’est mise à son service, qu’aurait-il à craindre? Sécurité absolue! Toute crainte des hommes, du monde, et de Satan a disparu pour celui qui craint l’Éternel. Bien plus, «il y a un refuge pour ses fils». Sans doute pour les fils de celui qui craint l’Éternel, mais la relation reste, je pense, vague à dessein, parce que dans les Proverbes le mot fils implique toujours le fait d’être un fils de la sagesse, d’avoir une relation vitale avec Dieu. Ces fils-là ont un refuge assuré au siège même de la puissance. Quelle grâce! La sécurité, la force et le refuge sont aux humbles dont la force est en Lui.

 

La crainte de l’Éternel est une fontaine de vie, pour faire éviter les pièges de la mort (v. 27).

Au chap. 10:11 ce sont les paroles du juste, au chap. 13:14, l’enseignement du sage, qui sont une fontaine de vie. Cette fontaine est directement alimentée par la source. Ici c’est la crainte de l’Éternel qui est cette fontaine. Elle place mon âme dans une dépendance directe de Lui, elle entretient continuellement la vie en moi; elle me préserve des pièges de la mort. Comment me détournerai-je de cette fontaine qui a le don de me rafraîchir et de me désaltérer continuellement?

 

Versets 28-35

La gloire d’un roi, c’est la multitude du peuple, mais dans le manque du peuple est la ruine d’un prince (v. 28).

Ces quelques versets qui terminent notre chapitre contiennent des maximes quant au gouvernement des nations et au gouvernement de soi-même. Rien ne prouve mieux le bon gouvernement du roi, que l’augmentation de la population de son royaume. Cela sera pleinement réalisé sous le sceptre millénaire de Christ. C’est Dieu qui donne l’accroissement et qui glorifie ainsi le roi de son choix. Quand David voulut se glorifier lui-même par le dénombrement de son peuple et se rendre indépendant de Dieu en s’appuyant sur ses forces, il tomba sous le jugement de l’Éternel. Souvent, après une période de prospérité dont il est dit: «Il les bénit et ils se multiplient beaucoup», Dieu envoie un temps, dont il est dit: «Ils diminuent et sont accablés par l’oppression, le malheur et le chagrin. Il verse le mépris sur les nobles». Comment résisteront-ils à l’ennemi? (Ps. 107:38-39). Mais alors, il relève le pauvre de l’affliction...

 

La lenteur à la colère est grande intelligence, mais celui qui est d’un esprit impatient exalte la folie (v. 29).

Nous trouvons ici la domination de soi-même. La lenteur à la colère est signe que l’on connaît les pensées de Dieu et les mouvements du cœur des hommes. «La colère de l’homme n’accomplit pas la justice de Dieu». Celui qui est impatient d’esprit exalte, non pas Dieu, ni Son caractère, car Dieu est «lent à la colère»; il s’exalte lui-même, c’est-à-dire la folie d’un cœur adonné à sa propre volonté.

 

Un cœur sain est la vie de la chair, mais l’envie est la pourriture des os (v. 30).

Si la santé du cœur est la source de la vie du corps, il en est de même spirituellement: Un cœur alimenté par la source de la vie communique cette vie à l’être tout entier, dont le fonctionnement normal ne laisse alors rien à désirer. L’envie, le mécontentement de ne pas posséder les avantages des autres et le désir haineux d’occuper leur place, provient du mauvais état du cœur et de la corruption introduite par cette voie dans les fondements même de l’être.

Voyez 12:4 pour la «pourriture dans les os».

 

Qui opprime le pauvre, outrage Celui qui l’a fait, mais celui qui l’honore use de grâce envers l’indigent (v. 31).

Au v. 20 et 21 nous voyons le pauvre haï et méprisé, ici, opprimé. Celui qui l’opprime outrage le Dieu qui l’a fait pauvre, comme si Dieu avait voulu fournir une occasion au méchant de peser sur l’indigent. Non, si Dieu l’a fait pauvre, c’est afin de lui faire éprouver toute sa bonté. Il déclare les pauvres bienheureux, c’est à eux qu’il annonce la bonne nouvelle; c’est eux qu’il convie au grand souper de la grâce; c’est eux qu’il a choisis pour en faire les héritiers du royaume. Si j’honore Dieu, j’agirai comme Lui envers les indigents.

 

Le méchant est chassé par son iniquité, mais le juste est plein de confiance (ou: «a un refuge») dans sa mort même (v. 32).

Il me semble voir ici une allusion au meurtrier poursuivi par son iniquité qui l’atteindra en jugement, comme le vengeur du sang, et le fera mourir; mais le juste a un refuge assuré, alors même que la mort l’atteindrait. Il a atteint le refuge avant la mort. D’autres explications sont tout aussi plausibles.

 

La sagesse demeure dans le cœur de celui qui a du discernement, mais ce qui est au dedans des sots est connu (v. 33).

Celui qui a du discernement est habile à faire la différence entre le bien et le mal. La Sagesse, la connaissance complète des pensées de Dieu, aime à habiter dans le cœur d’un tel homme; car la conséquence de son discernement lui fait aimer le bien et haïr le mal. Cette demeure est secrète, intime et ne cherche pas à se produire. Les hommes obstinés dans leur ignorance étalent au dehors le vide de leur cœur insensé.

 

La justice élève une nation, mais le péché est la honte des peuples (v. 34).

Comme nous avons vu le roi au v. 18, nous avons ici la nation. C’est la justice: de la droiture dans les principes de son gouvernement, qui l’élève, qui lui donne une place proéminente parmi les peuples, et non pas le mensonge et la fourberie de sa politique. D’autre part le péché, la corruption acceptée, érigée en principe, et non réprimée, couvre telles autres nations de honte.

 

La faveur du roi est pour le serviteur intelligent, mais sa colère est sur celui qui fait honte (v. 35).

Cette sentence se lie immédiatement à la précédente. Il s’agit du roi, du chef responsable d’un gouvernement établi de Dieu. Le serviteur intelligent, prompt à se rendre compte des pensées et des plans de son maître, s’acquiert ainsi la faveur de ce dernier. Cela suppose toujours, en même temps que la connaissance des pensées du Maître, du Roi selon le cœur de Dieu, la sujétion, l’absence de volonté, l’activité, propres au bon serviteur. Il en est de même pour nous vis-à-vis de Christ. Quant au serviteur qui fait honte à celui qui l’a établi, la colère du Maître tombera et demeurera sur lui. S’il bat ceux qui servent avec lui, s’il mange et boit avec les ivrognes, le Seigneur lui donnera sa part là où sont les pleurs et les grincements de dents (Matt. 24:45-51).

 

Résumé

Les versets 1-8 mettent en regard la sagesse et la folie; les vers. 9-12 la folie et la droiture; les vers. 13-25 font le tableau du bien et du mal dans le cœur et dans les voies et de leurs conséquences respectives; les vers. 26-27 nous disent ce que la crainte de l’Éternel apporte à l’âme. Les vers. 28-35 traitent du gouvernement des nations et du gouvernement de soi-même.