Proverbes

Chapitre 7

Il y a une différence dans les Proverbes entre la prostituée, la femme étrangère et l’adultère. La première vit dans la corruption, sans lien qui l’attache à la société; la seconde ne tient pas compte de ses relations naturelles tout en en gardant l’apparence, comme nous en avons l’exemple dans la femme Samaritaine; elle n’a du reste aucune relation avec le peuple de Dieu; la troisième a rompu elle-même le lien ordonné de Dieu. C’est une révolte ouverte contre l’ordre établi et reconnu de l’Éternel pour son peuple.

Ce chapitre nous parle de la femme étrangère (le chap. 6, surtout de la mauvaise femme et de la femme adultère). Il nous présente le piège dans lequel peut tomber un fils de la Sagesse quand il est simple, c’est-à-dire qu’il manque de sens, et ne nous parle pas des habitudes corrompues d’un monde que ce même fils pourra, sous la direction de la Sagesse, traverser comme n’en étant pas.

 

v. 1-5. — Ici la Parole est le grand préservatif du mal, et nous ne pouvons assez y insister. «Comment un jeune homme rendra-t-il pure sa voie? Ce sera en y prenant garde selon ta Parole» (Ps. 119:9). Par la Parole, la vérité et la volonté de Dieu sont infusées d’avance dans son cœur, en sorte qu’il soit sur ses gardes quand la tentation se présente. Il faut que la Parole soit associée à tous nos actes, liée sur nos doigts, mais il faut en outre que nous l’ayons écrite sur la tablette de nos cœurs, qu’elle fasse partie et soit inséparable de nos secrètes pensées et de nos affections. La réception de la Parole nous donne conscience de nouvelles relations et d’une nouvelle nature qui nous mettent en rapport d’intimité avec la Sagesse et l’Intelligence (v. 4). Nous sommes ainsi, par ces relations même, gardés de la femme étrangère, de chercher des rapports avec le monde corrompu, dont l’amitié ou les appâts nous privent de toute communion avec Dieu.

 

v. 8-10. — Et cependant, le jeune homme qui entre en scène ici est un fils! (Voyez la note au v. 7 dans la version J. N. Darby). Jamais, nous le répétons, ce nom n’est appliqué dans les Proverbes aux enfants du monde; mais la nature charnelle de ce jeune homme fait de lui un «simple», un homme privé de sens, incapable de discernement, ne pouvant être distingué des hommes du monde, dépourvus eux-mêmes de sens, qui l’entourent.

Ce n’est pas délibérément qu’il agit ainsi, mais il est «oisif» et «simple», et il y a chez lui tous les éléments d’une chute. Il n’a pas cultivé l’amitié de l’intelligence et les saintes relations avec la Sagesse; il n’a pas gardé les commandements et l’enseignement des parents et a laissé l’état naturel de son cœur monter du fond et s’étaler à la surface. Ah! s’il avait pris garde à l’exhortation du chap. 6:6-11, au sujet de la paresse! Mais non, une curiosité malsaine, conséquence du désœuvrement, lui fait suivre ce chemin. Ce n’est pas que sa volonté l’y pousse, mais une vie non réglée, en vertu du manque d’activité, l’engage dans cette voie, presque à son insu. Cette inactivité laisse une certaine liberté aux mauvais désirs qui sommeillent. Il va, sans peut-être s’en rendre compte, chercher aventure... et c’est la nuit. Certes, ce n’est pas l’heure de la Sagesse qui vit en pleine lumière et la répand autour d’elle. Il y a oisiveté, curiosité des choses de la nuit, une conscience qui s’accommode aisément des ténèbres.

 

v. 10-23. — Qu’y peut-il? Il ne cherchait pas l’occasion; ce n’est pas sa faute si elle s’est présentée! Sans doute, mais l’occasion saisit toujours les âmes non gardées, prêtes en conséquence à se laisser séduire, tandis que la sagesse n’est jamais dominée par l’occasion, mais la saisit pour le bien (Éph. 5:16). Que voulait-il donc? Qu’attendait-il en se promenant au crépuscule, si ce n’est de convoiter, vaguement peut-être, ce qui se présenterait à lui, de considérer avec curiosité «le coin où demeurait cette femme»?

La hardiesse, le bruit, l’agitation incessante, un esprit toujours sur le qui-vive, la ruse, l’effronterie, l’endurcissement, caractérisent l’étrangère. Elle s’empare de celui qui est sans volonté contre le mal, l’envahit. À tous ces caractères elle ajoute les douces paroles et les flatteries. Ah! s’il avait joui de cette précieuse paix que la Sagesse apporte, s’il avait réalisé la crainte de l’Éternel qui est de haïr le mal et d’aimer le bien, il aurait eu horreur de tout ce bruit et de toutes ces paroles. Mais non! Le voilà pris au piège; il va tête baissée comme le bœuf à la boucherie; comme un homme, les pieds garrottés, qui marche à petits pas jusqu’à ce que le trait mortel lui transperce le foie. Hélas! ce n’est plus en vain que le filet est étendu devant l’oiseau (1:17) qui se hâte vers le piège!

 

v. 24-27. — Mais Dieu se sert de ces choses pour l’instruction de ses fils. «Il y va de leur vie» (v. 23). Il faut donc écouter, de peur de «descendre dans les chambres de la mort»!