Proverbes

Chapitre 5

Ce chapitre continue le sujet de «nos voies» commencé au chapitre précédent. Il s’agit ici, avant tout, de la pureté de nos voies qui fait pendant aux v. 20-25 du chap. 4. Dans ces deux cas je serais tenté de supposer que c’est la Sagesse même (et non le père comme au chap. 4:1) qui parle à son fils. Quoi qu’il en soit, au chap. 4:20-25, il s’agit de droiture; ici, de pureté dans la marche. Les convoitises de la chair souillent et détruisent l’âme, source des affections naturelles.

Versets 1-6

v. 1-2. — Il faut avoir une volonté soumise à l’intelligence divine, prête à recevoir ce que la Sagesse enseigne; alors on «garde les pensées réfléchies», c’est-à-dire selon les paroles d’un frère: la promptitude de perception morale de la pensée du Seigneur. «Et pour que tes lèvres conservent la connaissance». Les lèvres sont l’expression du cœur. Si ce dernier est en règle, et si la volonté est soumise, notre parole exprimera la connaissance divine.

 

v. 3-6.L’étrangère est toujours, dans la Parole, la femme qui est en dehors d’une relation divinement établie. Il ne peut y avoir là que corruption. Ce qui est étranger à nos relations avec Dieu nous attire naturellement, à cause de la chair qui est en nous, et c’est le «miel». L’apparence peut être belle; la nature prête une grâce, même un extérieur spirituel (l’huile) à ce qui n’est au fond que l’appât de la chair, mais, quand l’âme s’y est laissé prendre, la fin n’est qu’amertume et destruction. Ses pieds descendent à la mort, ses voies sont errantes, n’ont aucun centre de direction, s’éloignent de plus en plus de Dieu. Il va sans dire que ces vérités s’appliquent aussi aux rapports avec la femme, en dehors des liens du mariage, mais il ne faut pas oublier que, d’une manière générale, «la femme étrangère» est l’emblème de la corruption charnelle, là où existent des liens selon la nature, et comme telle elle reparaît mainte fois dans les Proverbes.

 

Versets 7-14

Si l’on admet que la Sagesse elle-même a parlé depuis le chap. 4:10 au chap. 5:6, il semble qu’ici le père recommence à parler à ses fils comme au chap. 4:1 et cette communion du père selon la chair, avec les pensées et les exhortations de la Sagesse elle-même — laquelle, dès le commencement est Christ — cette communion, dis-je, est d’une grande beauté. La seule sauvegarde pour les fils est de tenir leur chemin résolument éloigné de l’étrangère, de fuir même l’endroit où elle habite. S’approcher de sa maison serait déjà le fruit d’une curiosité malsaine. L’imprudent, avant même qu’il s’en fût peut-être rendu compte, aurait perdu son honneur et l’aurait livré entre ces mains corrompues. Ses années seraient livrées au Malin, sans miséricorde pour la misère qu’il a fait naître. Tout le travail des jours, passés dans la sainteté, serait perdu à jamais, «donné à d’autres». Puis viendra la fin, les regrets cuisants, la chair et le corps consumés. Comment, dira celui qui est devenu la proie de l’étrangère, ai-je pu haïr l’instruction, mépriser la répréhension? Comment ai-je été sourd à la voix du père qui m’instruisait, et à l’expérience de la Sagesse? Mais, grâce à Dieu, avec l’amertume de la repentance et le jugement complet de soi-même, il y a un relèvement possible. «Peu s’en est fallu que je n’aie été dans toute sorte de mal, au milieu de la congrégation et de l’assemblée!» (v. 14). La communion de l’Assemblée peut être retrouvée; l’âme est arrêtée à temps et restaurée pour ne pas «tomber dans toute sorte de mal», et subir une chute définitive dont elle ne pourrait plus se relever.

 

Versets 15-23

v. 15-20. — Il faut en revanche que le fils de la Sagesse conserve soigneusement les relations naturelles établies et sanctionnées de Dieu. Il doit rester attaché à la femme de sa jeunesse qui fait partie du peuple de l’Éternel, car la qualité «d’étrangère» l’aurait absolument disqualifiée pour y appartenir. Combien cela est important aussi pour le mariage chrétien! Impossible d’accepter, quant à cette relation, aucune alliance avec le monde. Il doit y avoir séparation complète. Nous avons à nous en tenir à la source de rafraîchissement que Dieu nous a donnée, au sein de Sa famille, dont nous faisons partie. S’il en est ainsi, nous serons bénis au dehors dans ce qui sera sorti de cette union, et la bénédiction sera éprouvée même «dans les places», dans les lieux où le monde se rassemble (v. 16), bénédiction qui rappelle un peu celle dont il est parlé en Jean 7:38. L’homme ne se multiplie pas par les unions illégitimes; l’amour vrai, uni aux grâces de la jeunesse, se rencontre dans les relations sanctionnées et approuvées de Dieu.

 

v. 21-23. — Ce n’est pas seulement aux conséquences de nos voies que nous avons à prendre garde; il nous faut penser bien davantage à la manière dont Dieu les considère et les juge. «Les voies de l’homme sont devant les yeux de l’Éternel, et il pèse tous ses chemins». Un fait est établi, c’est qu’Il fera porter aux méchants leurs fautes, tandis qu’il reste une discipline pour le juste, afin qu’il puisse être délivré des suites de son égarement.