Proverbes

Chapitre 1:7-33

v. 7. — Tel est, disions-nous, le but du Livre: les Proverbes nous sont donnés pour connaître la Sagesse. Mais il est un principe qui se trouve à l’origine de cette connaissance, qui en est la base et le commencement: La crainte de l’Éternel est le commencement de la connaissance; les fous méprisent la sagesse et l’instruction.

Craindre l’Éternel, c’est nous trouver en sa présence pour lui donner, dans nos cœurs, la place qui lui est due, étant convaincus, dès que nous entrons là, que rien d’impur ni de souillé ne peut entrer en contact avec Lui. Cette conviction est le commencement de la connaissance. On ne peut rester devant Lui qu’en haïssant le mal, mais en même temps, on se trouve devant la bonté suprême et l’on apprend à l’estimer bien haut. En un mot la crainte de l’Éternel c’est: «Retire-toi du mal, et fais le bien; cherche la paix, et poursuis-la» (Ps. 34:15). On donne à Dieu la place qui lui appartient; Il devient tout pour celui qui est en Sa présence. Son autorité, l’autorité du bien parfait, est reconnue, et aussitôt, de notre part, l’honneur, la déférence, la confiance, la soumission, l’obéissance, l’affection, l’amour, lui sont rendus. Les fous méprisent la Sagesse et l’instruction auxquelles cette crainte de Dieu nous amène.

 

v. 8-9. — Un second principe se trouve à la base de toute notre conduite: Ce principe est la soumission à l’autorité des parents, établie de Dieu ici-bas: «Écoute, mon fils, l’instruction de ton père, et n’abandonne pas l’enseignement de ta mère; car ce sera une guirlande de grâce à ta tête, et des colliers à ton cou». Tout ordre moral ici-bas est fondé sur cette soumission. L’instruction des parents joue, comme nous l’avons vu dans l’Introduction, un très grand rôle dans ce livre, parce qu’ils sont établis comme les représentants visibles de l’autorité affectueuse et de la Sagesse divines, et qu’ils sont responsables de l’exercer pour le bien des enfants qui leur ont été confiés. Chaque fois que le fils est mentionné dans les Proverbes, il est considéré comme issu d’eux et, en même temps, comme le fils de la Sagesse, comme introduit dans une relation spirituelle et indissoluble avec l’Éternel, en un mot, comme son enfant, en contraste avec les insensés et les méchants qui sont les enfants du monde. C’est pourquoi nous entendrons dans ce livre tantôt les parents, tantôt la Sagesse elle-même, s’adresser à lui comme fils. Le fils, selon l’acception de ce terme qui court tout le long des Proverbes, se trouve dans ce monde en présence de deux influences: la bonne, celle du père et de la mère (c’est-à-dire l’autorité jointe à l’amour le plus tendre) représentants de la Sagesse divine ici-bas — et la mauvaise, celle de la femme étrangère, représentant l’esprit de la chair et du monde.

Les v. 10-19 nous présentent l’influence du mal après celle du bien, aux v. 8-9. Les pécheurs, en opposition avec le père et la mère entrent en scène pour séduire le fils de la Sagesse. Ils lui suggèrent la ruse et la violence en vue de satisfaire ses convoitises. Ils lui proposent l’association dans le mal pour faire réussir leurs desseins. Cette association est bien plus attrayante pour le cœur naturel que la soumission de la volonté, que le «joug aisé», qui nous est proposé dans le chemin solitaire du bien. Mais (v. 17) devant ceux qui sont avertis de l’embûche, ce sera en vain que l’oiseleur tendra ses filets. Ils ont désormais des yeux pour voir et des ailes pour échapper à leur ennemi. Ce seront les pieds du tentateur qui s’embarrasseront dans les mailles de son piège.

 

v. 20-23. — Ce n’est pas seulement à ses fils que la Sagesse s’adresse. Elle a une autre fonction qui sera développée plus explicitement dans les chapitres 8 et 9. Elle crie au dehors. Elle se fait entendre au milieu de l’activité, du bruit, de la vie publique dans ce monde. Elle veut être écoutée, là même où l’homme, dans son indépendance de Dieu, s’est organisé en société. Elle s’adresse aux simples, à ceux qui, étant privés de sens, deviennent si facilement la proie des tentations de la chair; elle reprend les moqueurs et les sots, ces ignorants qui haïssent la connaissance. Elle les engage à revenir à sa répréhension qui, s’ils l’avaient écoutée, les aurait amenés en la présence de Dieu pour le connaître et se juger eux-mêmes. S’ils écoutent, ils seront abreuvés aux ruisseaux de l’Esprit et auront la connaissance des paroles de la Sagesse.

 

v. 24-33. — À l’origine donc, tous les hommes font partie de ceux auxquels la sagesse s’adresse. Un sort terrible attend ceux qui ont rejeté le dessein de Dieu à leur égard, qui ont «haï la connaissance et n’ont pas choisi la crainte de l’Éternel»: une subite destruction viendra sur eux (v. 27; 1 Thess. 5:3). Mais, grâce à Dieu, il y a, dans cette multitude, des oreilles pour entendre, des consciences atteintes par les appels de la Sagesse. «Celui qui m’écoute habitera en sécurité et sera tranquille, sans crainte du mal»; il a trouvé un refuge assuré, le repos et la paix; il est «délivré de la colère qui vient» (1 Thess. 1:10).