Psaumes

Psaume 140

Psaumes 140 à 150

Les psaumes 140 à 150 constituent un autre recueil qui nous présente d’abord les prières, puis les louanges, de l’Israël de Dieu aux derniers jours. Il se peut qu’ils aient été composés en des moments différents et pour des personnes différentes (ainsi que nous l’avons remarqué à propos des psaumes 120 à 134), mais ils sont réunis ici, et, dans leur pleine et ultime application, concernent ce résidu juif selon l’élection: l’affliction et la délivrance de ce résidu marqueront la fin de cette période et l’avènement du royaume. Ainsi ces psaumes forment une digne et magnifique conclusion au livre tout entier.

Ici, les fidèles de l’Israël de Dieu parlent plutôt comme des martyrs que comme des pénitents. Et du point de vue moral, il est encore une fois convenable qu’il en soit ainsi. Car les fidèles sont maintenant au seuil du royaume.

L’Esprit de Christ se fait distinctement entendre au milieu de son Israël. Il fait siennes leurs douleurs et les exprime comme si lui-même les endurait. C’est une prière individuelle que nous entendons; et le psalmiste s’adresse à l’ennemi ou parle de lui au singulier également. Mais celui qui parle, c’est Christ entrant en sympathie avec l’Israël selon son cœur; et quant à l’ennemi, il n’est que le chef d’une vaste coalition, comme d’autres passages le montrent si clairement.

Les afflictions du psalmiste ont le caractère de celles que David endura de la part de Saül, non de celles qu’il éprouva de la part d’Absalom. Et ce sont ces afflictions-là (les afflictions d’un martyr) qui, dans son cas aussi, l’amenèrent au seuil du royaume. Cependant David connut des consolations aussi bien que des épreuves. Il fut poursuivi comme une perdrix dans les montagnes; il fut trahi par les hommes ingrats de Kehila, et par les Ziphiens serviles. Même ses compagnons, dans la fièvre et l’angoisse d’une heure difficile, parlent de le lapider. Mais il avait l’épée de Goliath, et avec lui, le prophète et le sacrificateur; pour lui aussi le rafraîchissement de la foi d’Abigaïl; avec lui la puissance du Seigneur contre les Amalékites, ces cruels ennemis héréditaires d’Israël (alors au comble de leur orgueil); et il lui est donné de partager leurs dépouilles avec ses bien-aimés dans le pays. Tout ceci est l’histoire de David en 1 Sam. 21 à 30, dans les jours de son exil d’Israël à cause de l’opposition de Saül.

Et nous avons aussi dans ces psaumes les jours de la détresse pour Jacob, comme le dit le prophète Jérémie (30:7); mais Jacob en sera sauvé. De même qu’au travers de ses souffrances, l’oint rejeté et exilé fut élevé au royaume; de même ces psaumes nous montrent d’abord une âme accablée par la nuit, mais la laissent enfin devant nos yeux dans la joie du matin revenu, le matin éternel — l’aube du règne.

 

Psaume 140

Dans ce psaume, le résidu affligé est mis à l’épreuve de l’hostilité de «l’homme violent», de «l’homme à mauvaise langue» et de leurs associés. Les fidèles (et Jésus, leur grand précurseur en même temps que leur Seigneur sympathisant avec eux dans toute leur détresse) implorent la protection de Dieu contre les machinations de ces ennemis, et appellent le jugement sur eux: en particulier le jugement du «feu» et de «l’abîme» sur les chefs, les «têtes» (v. 10, 11 et Apoc. 19:20; 20:1). Le fidèle exprime ensuite son assurance que l’Éternel, en qui il met toute sa confiance, soutiendra Sa cause, qui est celle du pauvre et du juste.

Les ennemis qui sont vus ici sont — cela apparaît trop clairement pour que le doute soit permis — ces grands personnages, apostats et iniques des derniers jours — la «Bête» et le «Faux Prophète», avec les armées de leurs alliés.

À différentes périodes au cours du développement de l’iniquité des hommes, s’est assemblée cette coalition de rois et de conseillers contre l’oint de l’Éternel. Le Pharaon et ses magiciens résistèrent à Moïse; de même que plus tard, Balak et Balaam. Saül alla consulter la femme qui évoquait les esprits, affreuse abomination dans le pays; Absalom et Akhitophel conspirèrent contre David. Les Juifs avec Caïphe, et le roi Hérode, se liguent contre Celui qui est véritablement l’Oint de Dieu. De même aux derniers jours la Bête et le faux prophète s’opposeront à la semence des justes dans le pays, et porteront atteinte à la puissance et à la gloire du Seigneur lui-même. Que ce soit en Égypte, en Madian, en Israël ou dans la chrétienté, ce fut, ce sera (et en esprit c’est toujours) l’homme se prévalant de ses capacités, de sa force et de sa science toutes ensemble. Mais le Seigneur montrera qu’il est assis au-dessus des flots, et qu’il est roi sur toutes choses à toujours. Il se moquera d’eux.