Psaumes

Psaume 131

L’heureuse confiance du psaume précédent ne saurait être taxée de présomption. Éliab peut bien accuser David de méchanceté et d’orgueil, mais il n’en est pas ainsi. Quand elle est «en l’Éternel», l’espérance peut être hardie; et telle était alors celle de David, telle est celle du fidèle dans ces psaumes; telle est aussi celle de tout pauvre pécheur qui reçoit la grâce et le salut de l’évangile.

Ce psaume fait ainsi suite au précédent de façon magnifique. Il peut exprimer les sentiments de David, jeune homme réellement humble, lorsqu’il se détourna d’Éliab et de ses reproches (1 Sam. 17:28-29). Mais il pouvait dans la suite, être de façon heureuse dans la bouche des réchappés d’Israël, quand ils étaient libres et assurés dans le salut que Dieu avait opéré pour eux. Et cette sûre «attente en l’Éternel» est toujours, quand elle est vraie et produite par l’Esprit, associée au calme et à la soumission d’un enfant sevré.

Cette allusion à David me conduit à le considérer un moment dans 1 Sam. 16-17. Nous pouvons appeler cette époque de sa vie la jeunesse, le printemps de l’âme de David, empreinte de simplicité et de beauté, et pleine d’une vraie dignité morale.

Il était l’enfant négligé de la famille. Mais il acceptait cette situation. Il était tout prêt à paître le menu bétail dans les champs, pendant que ses frères plus considérés restaient au foyer pour recevoir les invités, et faire les honneurs de la maison.

À l’arrivée du prophète Samuel, on le fait appeler. Mais pas plus que le mépris ne l’avait découragé, les distinctions ne l’enivrent. La circonstance à peine passée, on le retrouve parmi les troupeaux.

Il est ensuite convoqué à la cour du roi afin d’accomplir un service pour lequel il était seul qualifié. Mais à nouveau, une fois le service achevé, il est avec ses quelques brebis au désert méprisé mais satisfait (17:15).

Une troisième fois, on l’appelle. Il doit maintenant aller au camp, comme précédemment à la cour. Mais après avoir accompli les plus grands exploits, il accepte de demeurer inconnu, et sans aucune amertume, il déclare qui il est à ceux dont l’ignorance à son sujet était un véritable affront (17:55, 58).

Quelle beauté, quelle vraie grandeur dans cette attitude! Et quel en était le secret? On peut dire qu’il trouvait sa satisfaction en Christ. Le parc des brebis était pour lui aussi important que la cour ou le camp, parce que «l’Éternel était avec lui». L’agitation de la cour ou du camp n’était pas sa vie, l’oubli ne le faisait pas dépérir. Il montrait au monde qu’il était indépendant de ses dons ou de ses honneurs. Bienheureuse disposition de cœur!