Psaumes

Psaume 92

Les dix psaumes 90 à 101 constituent autant de parties ou chapitres d’un même petit livre. Ils célèbrent l’établissement du royaume, «le monde à venir», et montrent le Messie lui-même, Israël, son peuple, et les nations le considérant par avance. De nombreux écrivains juifs eux-mêmes rattachent ces psaumes au «monde à venir».

D’autres passages de l’Écriture sont propres à nous préparer à la lecture de ces psaumes. Ésaïe nous dit que, au sein du jugement, les fidèles d’Israël élèveront leur voix et exulteront à cause de la majesté de l’Éternel; et ces psaumes pourraient être l’expression appropriée de ces chants de joie (Ésaïe 24:13-15). Osée montre que, dans un second désert, lieu de la discipline des derniers jours, il sera parlé à leur cœur; et ces psaumes peuvent être le langage de leurs cœurs consolés. La vallée d’Acor doit leur être donnée pour une porte d’espérance, et ils chanteront là (Osée 2).

Le Messie en effet invite son peuple à chanter dans l’anticipation de son royaume (Ésaïe 42:5-16). Josaphat chanta en entrant sur le champ de bataille (2 Chr. 20:20…). Et dans ces psaumes, le résidu chante et se réjouit dans l’espérance. Ainsi les sentinelles aux derniers jours chantent à l’ouïe des messagers annonçant le salut (Ésaïe 52:7-8).

Ayant ainsi relié ensemble ces psaumes comme formant un même livre, et donné ces quelques idées générales, je les présenterai brièvement.

Mais je n’ai pu les considérer ici que dans une bien faible mesure! Que les méditations des saints en soient encouragées dans une mesure plus grande, pour leur joie et leur progrès! Que notre cœur à chacun brûle dans la compagnie de Jésus ouvrant devant nous ces précieuses portions des Écritures (Luc 24:32).

 

Ce psaume 92 est le langage de Christ, fils et héritier de David, anticipant son royaume, son sabbat. Mais dans ce sabbat à venir, seront célébrées les pensées de Dieu aussi bien que ses œuvres (v. 5). Et cela donnera à la joie et à la louange de ce sabbat final un caractère plus élevé que n’avait le premier, où seules les œuvres étaient célébrées. Car les conseils de grâce, qui sont les pensées profondes de Dieu, lui donnent ce caractère. Le premier sabbat fut introduit simplement après l’œuvre de la création, le dernier le sera après la destruction de l’ennemi, comme Christ l’anticipe ici également; si bien qu’il ne sera pas exposé à être remis en question ou troublé, comme le fut le premier; mais les justes fleuriront et porteront encore des fruits, comme le déclare aussi notre psaume.

Zacharie, père de Jean le Baptiseur, parlait de Jésus comme de cette «corne de délivrance» par laquelle Israël devait être délivré et fleurir. Le psalmiste s’approprie ce caractère (voir Luc 1:67-79).

Mais le Messie, fils et héritier de David, reçoit le royaume de Dieu (Daniel 7; Luc 19), aussi appelé le royaume de son Père (Matt. 26:29). Dieu le Père est glorifié, bien que ce soit le jour de la seigneurie de Jésus (Phil. 2).

Jésus a été oint pour un ministère de grâce (Ésaïe 61; Luc 4). Il doit l’être à nouveau pour le ministère du royaume (Ésaïe 11:2-10). C’est là «l’huile fraîche». La foi, chez une Marie de Béthanie, la faisait apporter cette huile pour en oindre les pieds de l’Oint par excellence et lui rendre hommage (Jean 12). Pareillement les nations le réjouiront et lui apporteront leurs offrandes (Ps. 45:9; Matt. 2:11). Et ici, Jésus apprécie le parfum de cette onction précieuse qui était sur lui.

Ce psaume est vraiment un «cantique pour le jour du sabbat». Car cette exaltation de l’Oint de l’Éternel sera le royaume, dont le sabbat est le type et le gage. Alors le térébinthe et le chêne, secs depuis longtemps, reverdiront — revivront comme autrefois. Israël, après si longtemps, poussera des fleurs et des bourgeons et remplira de fruits la face de la terre (v. 15; Ésaïe 6:13; 17:6). Et tout cela sera à la gloire de Dieu. «Toute langue confessera que Jésus Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père».