Psaumes

Psaume 69

Ce psaume solennel et émouvant nous fait entendre les paroles du Fils de l’Homme. Son âme éprouve le poids de l’affliction qu’il traverse, anticipe le jugement de ses persécuteurs et évoque enfin sa résurrection et son règne en Sion au dernier jour. Nous trouvons là la communion de l’âme de Jésus avec Dieu, tout à la fois celui qui pouvait le sauver de la mort (Héb. 5), et celui qui juge justement (1 Pierre 2). Car il crie à l’un, et il se remet à l’autre pour être gardé.

Ainsi ce psaume illustre les deux vérités enseignées dans ces passages, si parfaite est la façon dont s’harmonisent les lumières de l’Ancien et du Nouveau Testament, qu’elles soient données par les prophètes dans les psaumes, ou par les apôtres dans les épîtres.

Il est possible de discerner plusieurs parties dans ce psaume:

 V. 2-13

Jésus, le Fils de l’homme, donne expression à ses douleurs.

Le verset 6 montre à quel point il s’est identifié avec ses élus (2 Cor. 5:21), et c’est un soulagement pour nous de savoir qu’il a ainsi confessé nos péchés comme siens. Dieu connaissait le secret de toutes les «langueurs» de Jésus bien que l’homme n’y entrât pas (És. 53:4). Verset 6: Il demande que sa honte ou sa douleur ne soit une occasion de chute ou de scandale pour personne (Matt. 11:6); et qu’au contraire tous apprennent qu’elle a été subie à la place des coupables. Car pour ceux qui n’en comprennent ni la portée ni la valeur, l’affliction du juste sera un scandale. Les souffrances de Christ de la part de l’homme étaient pour la gloire de Dieu dans le monde, alors que ses souffrances de la part de Dieu étaient pour l’expiation de nos péchés et pour notre salut éternel. Le verset 4 est cité par le Seigneur lui-même en Jean 15:25.

 V. 14-19

Jésus révèle quelle est la source où il puise réconfort et soutien dans ses douleurs. Comme il le dit ailleurs: «pour mon amour ils ont été mes adversaires; mais moi je me suis adonné à la prière». Il se remettait à Dieu (Ps. 109:4).

 V. 20-27

Jésus assigne ses persécuteurs juifs à comparaître devant Dieu et appelle le jugement sur eux.

Ainsi se trouve expliquée la raison de l’état actuel d’Israël (voir Rom. 11:8-10). Le jugement demeure sur eux, sur leurs âmes, leurs corps et leurs biens. Israël, en tant que témoin de Dieu et peuple de Dieu est ruiné.

 V. 30-32

Il supplie Dieu de le ressusciter, faisant vœu d’offrir la louange.

«Ayant été exaucé à cause de sa piété», ou «crainte»… (Hébreux 5:7) il fut délivré de la fosse — c’est ainsi qu’en un sens on peut considérer la résurrection — en vertu de ses propres mérites et de sa sainteté (Ps. 16:10). C’est par son sang qu’est racheté son peuple (Zach. 9:11; Héb. 13:20). Mais le grand ennemi est lié là (Apoc. 20:1-3).

Il s’acquittera des vœux qu’il fait ici (Ps. 116). Et cette louange rendue en retour de la résurrection est plus agréable à Dieu que des sacrifices de taureaux et de bœufs, qui ne sont que des actes remémoratifs de péché. C’est en communion avec Jésus ressuscité que les saints rendent maintenant culte. Ils offrent là, comme sur un autel nouveau, leurs sacrifices de louanges (Héb. 13:10-15).

 V. 33-37

Il anticipe la repentance d’Israël, et le règne qui la suivra.

«Ses prisonniers» est le nom donné au résidu (Zach 9:11-12). Comparez le v.32 avec le Ps. 22:27 où il est nettement fait allusion au résidu. Il y a une douce anticipation de la joie commune du ciel et de la terre, conviés à contempler Sion rétablie comme la demeure du peuple de Dieu, pauvre jadis, mais désormais enrichi.

Ainsi, dans ce précieux psaume, l’Esprit de Christ évoque tout ce qui sera sa part, depuis ses souffrances jusqu’à la pleine joie du royaume qui lui appartiendra.