Psaumes

Psaume 56

Ce psaume présente encore la plainte du même affligé, qui souffre à cause de l’oppression du même ennemi. Il se voit environné de toutes parts, sans ressource aucune, alors que ses ennemis sont nombreux, qu’ils complotent contre lui chaque jour, que toutes leurs pensées sont contre lui en mal. Ils s’assemblent, ils se cachent et guettent son âme: voilà le spectacle ou la crainte qu’il a tout le jour devant lui.

La parole, ou la promesse de Dieu, est toute sa ressource — non pas une force présente, mais la parole de la promesse — l’assurance que Dieu se souvient de lui; qu’il met ses larmes dans ses vaisseaux, qu’il compte ses allées et ses venues. Ce fait que Dieu se souvient de lui, est tout ce qu’il a présentement, comme c’était la ressource de Noé dans l’arche (Gen. 8:1), et comme ce sera la ressource qu’aura bientôt ce même peuple affligé, selon ce qu’anticipe Malachie à son égard (3:16). La parole est ici l’espérance de l’affligé, et il affermit son âme dans la pensée que le motif de sa louange sera tout à l’heure aussi la parole, ou l’accomplissement de ce que présentement il croit et espère. Selon ce que dit l’apôtre: «Je sais qui j’ai cru». Il ne s’agit pas d’une délivrance actuelle, mais la promesse est là, et la foi peut la saisir et la recevoir comme le gage de la louange future.

Tel devrait être précisément l’état de nos âmes. Elles devraient se reposer sur les promesses, dans la certitude qu’elles s’accompliront, et deviendront le thème d’une joie continuelle. Nous ne sommes jamais à l’étroit dans «la parole» ou dans les promesses. Elles sont tout ce dont nous avons besoin. Il nous faut seulement la foi pour en jouir avec une pleine liberté de cœur. Ainsi cet affligé anticipe le temps où il rendra la louange et payera ses vœux, dans la lumière des vivants.