Osée

Conclusion

Tel est ce livre merveilleux. Dans sa fougue, il attaque inopinément les âmes pour les frapper et les convaincre. S’il déborde à flots pressés pour manifester le mal, c’est afin d’atteindre les consciences. Un large souffle d’amour passe à travers ces strophes indignées. La révélation de la personne, de l’œuvre de Christ y coule, comme un fleuve paisible et souterrain, qui tend au même but que les flots tumultueux de la surface. C’est dans ce fleuve que Dieu fait tremper les racines des bénédictions futures, mais le mépris de cette eau vive rend la sentence du Juge irrémissible.

Il est impossible, comme nous l’avons dit en commençant, d’étudier Osée sans le paraphraser, tant les pensées y sont en apparence distantes et comme étrangères les unes aux autres; mais le Saint Esprit nous en dévoile les liaisons, et les découvertes que nous faisons sous sa direction augmentent encore l’intérêt de ces admirables chapitres. Sans doute ils n’ont pas, pour nous exprimer ainsi, le courant vaste et majestueux qui caractérise Ésaïe plus que tout autre prophète, quoique l’un et l’autre aient l’Assyrien en vue; le sujet, comme nous l’avons vu, est ici plus restreint. Les nations qu’Osée met en scène sont uniquement l’Égypte et l’Assyrie; le peuple a beaucoup plus souvent le caractère d’Éphraïm que celui de Juda. C’est que l’heure de la rétribution a sonné pour les dix tribus, et que plus d’un siècle attendra encore le glas annonçant la fin de la maison de David. Après les violences de l’orage, entremêlé çà et là de quelques rayons de soleil, l’œil finit par se reposer sur la scène paisible dans laquelle le peuple, restauré par la grâce, aura retrouvé la communion avec son Dieu, sous le sceptre du Messie.