Nombres

Chapitre 30

Cette courte division a ce que nous pourrions appeler une portée de dispensation. Elle s’applique spécialement à Israël, et traite le sujet des vœux et des serments. L’homme et la femme sont ici dans un contraste marqué: «Quand un homme aura fait un vœu à l’Éternel, ou quand il aura fait un serment, pour lier son âme par une obligation, il ne violera pas sa parole; il fera selon tout ce qui sera sorti de sa bouche.» (Vers. 3.) Pour la femme, le cas était différent: «Et si une femme a fait un vœu à l’Éternel, et qu’elle se soit liée par une obligation dans la maison de son père, dans sa jeunesse, et que son père ait entendu son vœu et son obligation par laquelle elle a obligé son âme, et que son père ait gardé le silence envers elle, tous ses vœux demeureront obligatoires, et toute obligation par laquelle elle aura obligé son âme demeurera obligatoire. Mais si son père la désapprouve le jour où il en a entendu parler, aucun de ses vœux et de ses obligations par lesquelles elle a obligé son âme ne demeureront obligatoires; et l’Éternel lui pardonnera, car son père l’a désapprouvée.» (Vers. 4-6.) La même restriction s’appliquait au cas d’une femme mariée. Son mari pouvait confirmer ou annuler tous ses vœux ou tous ses serments.

Telle était la loi sur les vœux. L’homme ne pouvait pas se relever de ses vœux. Il était obligé d’accomplir toutes les choses qu’il avait dites. Quoi que ce fût qu’il eût entrepris de faire, il y était solennellement et irrévocablement tenu. Il n’y avait pas de porte de derrière, comme on dit — pas moyen d’en sortir.

Or nous savons quel est celui qui a pris, dans sa grâce parfaite, cette position, et qui s’est volontairement engagé à accomplir la volonté de Dieu, quelle que pût être cette volonté. Nous savons qui est celui qui dit: «J’acquitterai mes vœux à l’Éternel, oui, devant tout son peuple» (Ps. 116:14). «L’homme Christ Jésus», qui, ayant pris les vœux sur lui, s’en est acquitté parfaitement, à la gloire de Dieu et pour la bénédiction éternelle de son peuple. Il ne pouvait pas s’y soustraire. Nous l’entendons s’écrier dans l’angoisse profonde de son âme, au jardin de Gethsémané: «S’il est possible, que cette coupe passe loin de moi». Mais ce n’était pas possible; il avait entrepris l’œuvre du salut de l’homme; il devait traverser les eaux profondes et noires de la mort, du jugement et de la colère; il devait affronter toutes les conséquences de la condition de l’homme. Il avait à être baptisé d’un baptême, et il était à l’étroit jusqu’à ce que cela fût accompli. En d’autres termes, il devait mourir, afin que, par la mort, il ouvrît les digues qui devaient laisser couler sur son peuple les flots puissants d’un amour éternel et divin. Que toute louange et toute adoration soient rendues pour toujours à son nom précieux.

Dans le cas de la femme, fille ou épouse, nous avons, en figure, la nation d’Israël dans deux conditions, savoir: sous le gouvernement, et sous la grâce. Si nous considérons Israël sous le point de vue du gouvernement, l'Éternel, qui est à la foi le Père et l’Époux, s'est tu à son sujet; de telle sorte que ses vœux et ses serments sont valables, et que jusqu’à maintenant la nation en subit les conséquences, et apprend à sentir la force de ces paroles: «Mieux vaut que tu ne fasses point de vœu, que d’en faire un et de ne pas l’accomplir.» (Eccl. 5:5.)

D’un autre côté, quand la nation est envisagée au point de vue de la grâce, le Père et l’Époux a tout pris sur lui-même, afin qu’elle fût pardonnée et introduite, plus tard, dans la plénitude de la bénédiction; non pas sur le principe des vœux accomplis ou des serments ratifiés, mais sur le principe de la grâce et de la miséricorde souveraines, et par le sang de l’alliance éternelle. Combien il est précieux de voir Christ partout! Il est le centre et la base, le commencement et la fin de toutes les voies de Dieu. Que nos cœurs soient toujours remplis de lui! Que nos lèvres et notre vie disent sa louange! Que nous soyons contraints par son amour à vivre pour sa gloire durant tous nos jours sur la terre, jusqu’à ce que nous arrivions dans notre demeure céleste, pour être à jamais avec lui et pour ne plus le quitter!

Nous avons donné ici ce que nous croyons être l’idée principale de ce chapitre, mais nous ne doutons nullement qu’on ne puisse l’appliquer d’une manière secondaire aux individus; car ce passage, comme toutes les autres parties de l’Écriture, a été écrit pour notre instruction. Ce doit toujours être le plaisir du chrétien sincère d’étudier toutes les voies de Dieu, soit en grâce, soit en gouvernement — ses voies envers Israël comme ses voies envers l’Église; enfin ses voies envers tous et envers chacun.