Nombres

Chapitre 26

Nous avons ici le second dénombrement des enfants d’Israël, lorsqu’ils sont près d’entrer dans le pays de la promesse. Combien il est triste de penser que, des six cent mille hommes de guerre qui furent dénombrés au commencement, deux seuls avaient survécu — Josué et Caleb. Les corps de tous les autres «tombèrent dans le désert». Deux hommes dont la foi fut simple, restèrent pour en recevoir la récompense.

Combien cela est solennel, plein d’avertissement et d’instruction pour nous! L’incrédulité empêcha la première génération d’entrer dans le pays de Canaan, et la fit mourir dans le désert. C’est le fait sur lequel le Saint Esprit fonde les exhortations et les avertissements les plus pressants que l’on puisse trouver dans toute l’étendue du livre inspiré. Écoutons-le! «C’est pourquoi… prenez garde, frères, qu’il n’y ait en quelqu’un de vous un méchant cœur d’incrédulité, en ce qu’il abandonne le Dieu vivant; mais exhortez-vous l’un l’autre chaque jour, aussi longtemps qu’il est dit «Aujourd’hui», afin qu’aucun d’entre vous ne s’endurcisse par la séduction du péché. Car nous sommes devenus les compagnons du Christ, si du moins nous retenons ferme jusqu’au bout le commencement de notre assurance, selon qu’il est dit: «Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs, comme dans l’irritation». (Car qui sont ceux qui, l’ayant entendu, l’irritèrent? Mais, est-ce que ce ne furent pas, tous ceux qui sont sortis d’Égypte par Moïse? Et contre lesquels fut-il indigné durant quarante ans? N’est-ce pas contre ceux qui ont péché et dont les corps sont tombés dans le désert? Et auxquels jura-t-il qu’ils n’entreraient pas dans son repos, sinon à ceux qui ont désobéi? Et nous voyons qu’ils n’y purent entrer à cause de l’incrédulité.) Craignons donc qu’une promesse ayant été laissée d’entrer dans son repos, quelqu’un d’entre vous paraisse ne pas l’atteindre; car nous aussi, nous avons été évangélisés de même que ceux-là; mais la parole qu’ils entendirent ne leur servit de rien, n’étant pas mêlée avec de la foi dans ceux qui l’entendirent» (Héb. 3:12-4:2).

Ici se trouve le grand secret pratique la parole de Dieu mêlée avec de la foi. Précieux mélange! Seule chose qui puisse réellement profiter à quelqu’un! Nous pouvons écouter beaucoup, parler beaucoup, professer beaucoup; mais il est certain que la mesure de la vraie puissance spirituelle pour surmonter les difficultés et vaincre le monde — cette mesure est simplement celle du mélange de la parole de Dieu avec la foi. Cette parole est établie pour toujours dans les cieux; et si elle est fixée dans nos cœurs par la foi, il y a un lien divin qui nous unit au ciel et à tout ce qui s’y rapporte; puis, dans la proportion où nos cœurs seront ainsi liés au ciel et à Christ qui y est, nous serons pratiquement séparés de ce présent siècle, élevés au-dessus de son influence. La foi prend possession de tout ce que Dieu a donné. Elle pénètre ainsi au-dedans du voile; elle tient ferme, comme voyant Celui qui est invisible; elle s’occupe de ce qui est invisible et éternel, non du visible et du temporel. L’homme pense que les biens de la terre sont sûrs; la foi ne connaît rien de sûr que Dieu et sa Parole. La foi prend la Parole de Dieu, la place dans les dernières profondeurs du cœur, et l’y conserve comme un trésor caché — seule chose qui mérite d’être appelée un trésor. L’heureux possesseur de ce trésor devient entièrement indépendant du monde. Il peut être pauvre quant aux richesses de ce monde périssable; mais s’il est riche en foi, il possède d’inexprimables richesses, «les biens permanents et la justice», «les richesses insondables du Christ». Si vous voulez simplement prendre Dieu sur parole, croire ce qu’il dit, parce qu’il le dit — et c’est là la foi — alors vous possédez réellement un trésor qui rend son possesseur complètement indépendant de la terre, où les hommes ne marchent que par la vue. La foi ne connaît de positif et de réel que la Parole du Dieu vivant.

Or ce fut l’absence de cette foi bénie qui tint Israël hors de Canaan, et fut cause que six cent mille corps d’hommes tombèrent dans le désert. C’est aussi l’absence de cette foi qui tient des milliers d’enfants de Dieu dans la servitude et dans les ténèbres, tandis qu’ils devraient marcher dans la lumière et dans la liberté; — qui les tient dans l’abattement et dans la tristesse, lorsqu’ils devraient marcher dans la joie et la force du plein salut de Dieu, — dans la crainte du jugement, quand ils devraient marcher dans l’espérance de la gloire, — dans le doute s’ils échapperont à l’épée du destructeur en Égypte, pendant qu’ils devraient se nourrir du froment de la terre de Canaan.

Que le Seigneur répande sa lumière et sa vérité, pour amener ses enfants à jouir de la plénitude de leur part en Christ, afin qu’ils prennent leur vraie position en lui rendant un témoignage fidèle dans l’attente de son glorieux avènement.