Marc

Chapitre 1er

Prédication de Jean le Baptiseur

(v. 1-8). — Marc ne raconte pas la naissance de Jésus; la raison en est simple, elle tient au caractère de l’Évangile. Il s’agit du ministère de Jésus. Dès le début l’Esprit de Dieu entre en plein dans son activité. Il n’est pas nécessaire de fournir la généalogie d’un serviteur, comme c’était le cas pour le Messie et pour le Fils de l’homme, dont l’un devait descendre de David et d’Abraham et l’autre, par ces deux patriarches, remonter à Adam. L’évangéliste présente d’emblée la personne qui fait le sujet de son évangile et celui qui préparait son chemin: « Commencement de l’évangile de Jésus Christ, Fils de Dieu ». Si la généalogie était superflue pour introduire le Serviteur sur la scène, l’Esprit de Dieu fait ressortir qui il est: « Jésus Christ, Fils de Dieu ». C’est L’Évangile qui provient d’une telle personne, présenté par lui-même, venu ici-bas accomplir l’humble service du serviteur prophète. Il « s’est anéanti lui-même, prenant la forme d’esclave, étant fait à la ressemblance des hommes; et, étant trouvé en figure comme un homme, il s’est abaissé lui-même, étant devenu obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix » (Philippiens 2:6-8). Le messager de l’Éternel devait le précéder, ainsi que l’avaient annoncé Ésaïe et Malachie: « Voici, moi j’envoie mon messager devant ta face, lequel préparera ton chemin ». « Voix de celui qui crie dans le désert: Préparez le chemin du Seigneur, faites droits ses sentiers ». Jean le Baptiseur avait à préparer le chemin du Seigneur dans le cœur de son peuple en prêchant le baptême de la repentance. Il invitait les Juifs à confesser leurs péchés. C’est ce que l’évangile dit en premier lieu aux pécheurs, car il faut reconnaître et confesser ses péchés, afin que celui qui en a le pouvoir puisse les pardonner. Jésus n’est « pas venu appeler des justes, mais des pécheurs ». De toute la Judée et de Jérusalem on sortait vers Jean pour être baptisé dans le Jourdain en confessant ses péchés. En même temps, Jean annonçait en ces termes la venue de Jésus: « Il vient après moi, celui qui est plus puissant que moi, duquel je ne suis pas digne de délier, en me baissant, la courroie des sandales. Moi, je vous ai baptisés d’eau; lui, vous baptisera de l’Esprit Saint ». Nous ne trouvons pas ici, comme en Matthieu, les pharisiens qui venaient se faire baptiser par hypocrisie; aussi Jean s’adresse à ceux qui confessaient leurs péchés en toute droiture et leur annonce Christ qui les baptiserait de l’Esprit Saint, sans ajouter « et de feu » (voir Matthieu), ce qui indiquait le jugement que Christ exécuterait un jour sur les méchants. Ici Marc annonce son ministère de grâce envers des pécheurs.

 

Baptême et tentation de Jésus

(v. 9-13). — Le récit du baptême de Jésus est très succinct: « Il arriva, en ces jours-là, que Jésus vint de Nazareth de Galilée, et fut baptisé par Jean au Jourdain. Et s’éloignant aussitôt de l’eau, il monta, et vit les cieux se fendre, et l’Esprit comme une colombe descendre sur lui. Et il y eut une voix qui venait des cieux: Tu es mon Fils bien-aimé; en toi j’ai trouvé mon plaisir ». La voix du Père s’adresse à son Fils, proclamant que celui qui prenait la place de serviteur au milieu des pécheurs repentants était son Fils bien-aimé, en qui il a trouvé son plaisir. En Matthieu la voix se fait entendre à tous: « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai trouvé mon plaisir ». Tous devaient entendre le témoignage rendu par le Père à son Fils.

Aussitôt après son baptême, l’Esprit pousse Jésus « dans le désert. Et il fut dans le désert quarante jours, tenté par Satan; et il était avec les bêtes sauvages, et les anges le servaient ». Ce précieux Sauveur, homme parfait, subit la tentation dans des circonstances bien différentes du premier Adam. Ce dernier fut tenté dans le jardin d’Eden, lieu de délices, et c’est là qu’il succomba. Sa chute amena cette création au point où Jésus la trouva, caractérisée par un désert, lieu dépourvu de tout ce que Dieu y avait placé pour le bonheur et le bien-être de sa créature; Satan en était l’hôte et, détail qui ne se trouve qu’en Marc malgré la brièveté de son récit, les bêtes sauvages le hantaient, contraste étrange avec Eden, conséquence terrible de la chute. Dans ce milieu, image du monde, Jésus subit l’épreuve à laquelle le premier homme succomba immédiatement. Mais, l’épreuve terminée, les ressources viennent du ciel. Pour servir son Fils bien-aimé, Dieu envoya ses anges qui servent aussi « en faveur de ceux qui vont hériter du salut ». Le Seigneur Jésus Christ, Fils de Dieu, a pris cette position, dans laquelle il dépendait des anges qu’il avait créés lui-même, et cela, pour apporter la grâce de Dieu à des hommes coupables de tous les dégâts amenés par le péché dans cette création. Il ne pouvait servir qu’en venant comme homme dans les lieux mêmes où le péché avait accompli ses ravages. Quel amour merveilleux, infini!

 

Jésus prêche l’évangile du royaume

(v. 14, l5). — Le service, bien court, du plus grand des prophètes était terminé (Luc 7:28). Jean le Baptiseur, jeté en prison, laissait toute la place à celui, infiniment plus grand que lui, dont il s’était déclaré indigne de délier la courroie de la sandale. Jésus quitte la Judée, où Jean avait été livré, et commence son service en Galilée, contrée méprisée par les Juifs de Judée. Là il annonce l’évangile aux pauvres (Matthieu 11:5). Il prêche l’évangile du royaume de Dieu, disant: « Le temps est accompli, et le royaume de Dieu s’est approché: repentez-vous et croyez à l’Évangile ». Il s’agit du temps qui précédait l’établissement du royaume de Dieu, annoncé par les prophètes et indiqué très exactement en Daniel 9:23-26. Le royaume s’était approché dans la personne de Jésus; mais, pour en profiter, il fallait se repentir et croire à l’Évangile, car le royaume de Dieu, caractérisé par ce qu’est Dieu moralement, ne pouvait s’établir avec des hommes pécheurs, sans jugement porté sur eux-mêmes; il fallait la repentance et la foi en cette bonne nouvelle qui annonçait l’événement attendu depuis si longtemps par les fidèles. Aujourd’hui l’évangile de la grâce est aussi proclamé, et ce sont de même des pécheurs repentants qui en profitent par la foi.

Nous avons déjà parlé plusieurs fois de la différence existant entre l’Évangile du royaume et celui de la grâce: elle consiste dans la position et le caractère de Christ au moment où l’Évangile est prêché. Lorsqu’il était sur la terre, le royaume s’était approché des hommes; il était au milieu d’eux dans sa personne; ils auraient dû le recevoir. Aujourd’hui, Christ est dans le ciel, Seigneur et Sauveur rejeté, après avoir accompli le sacrifice en vertu duquel tout pécheur peut être sauvé par la foi; c’est là le sujet de l’Évangile. Après l’enlèvement des saints, Christ sera présenté dans la position du roi rejeté, mais qui va revenir; c’est ce qu’il faudra croire en se repentant pour être admis dans le royaume qu’il établira alors en gloire. Après son apparition en gloire, il enverra encore des messagers pour annoncer son avènement glorieux aux nations et à ceux d’Israël qui n’en auront pas été témoins (Ésaïe 66:18-21).

 

Appel de quelques disciples

(v. 16-20). — Tout le service de Jésus était devant lui; son amour seul et sa toute-science pouvaient en sonder l’étendue, et lui seul, dans sa dépendance de son Père, pouvait fournir la somme de dévouement et d’activité nécessaires. Mais il voulait s’adjoindre des compagnons pour accomplir cette œuvre.

En marchant le long de la mer de Galilée, il vit Simon et André, son frère, qui jetaient un filet dans la mer: image frappante de ce que le Seigneur allait entreprendre au milieu des hommes qu’il fallait tirer de l’élément dans lequel ils avaient vécu pour les amener à lui. Jésus leur dit: « Venez après moi, et je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes. Et aussitôt, ayant quitté leurs filets, ils le suivirent ». Il les appelle malgré leur inconscience quant à ce service et leur incapacité naturelle pour l’accomplir. Mais en lui se trouvaient toutes les ressources. Il leur dit: « Venez après moi et je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes ». Ces simples paroles nous donnent toute la vérité à l’égard de la formation d’un serviteur de Dieu. Il lui faut trois choses: 1° être appelé par le Seigneur, 2° le suivre; 3° être enseigné de lui. Lui seul peut former celui qu’il veut employer. En le suivant, on apprend de lui; ses disciples, en le voyant agir, pouvaient s’inspirer des motifs qui le faisaient travailler, de cet amour qui ne demande qu’à se dépenser dans l’obéissance pour faire des heureux; car le travail de Jésus était, par excellence, le « travail d’amour » (1 Thessaloniciens 1:3). Jésus vivait sous la dépendance de son Père pour servir, ainsi qu’il l’exprime: « Le Fils ne peut rien faire de lui-même, à moins qu’il ne voie faire une chose au Père, car quelque chose que celui-ci fasse, cela, le Fils aussi de même le fait » (Jean 5:19); les disciples aussi, enseignés de lui et le voyant agir, pouvaient accomplir la même œuvre. La condition importante pour eux, comme pour nous aujourd’hui, est de le suivre; on ne peut rien apprendre de lui sans cela.

Passant plus avant, Jésus vit Jacques et Jean qui raccommodaient des filets dans une barque avec leur père Zébédée et leurs domestiques. Il les appela aussitôt; ils le suivirent sans raisonnement, ni objection quelconque. Il y avait dans le Seigneur Jésus, malgré l’humilité qui le caractérisait, une autorité qui se légitimait à la conscience de celui qu’il appelait et que ressentaient ceux qui l’écoutaient, ainsi se justifiait la conduite de celui qui était appelé. Il en est de même aujourd’hui pour ceux que le Seigneur convie à son service. Dieu veuille que parmi nos lecteurs, beaucoup obéissent à sa voix!

Tous, quelles que soient nos circonstances, nous avons à être utiles au Seigneur; mais pour cela il faut l’écouter, le suivre et l’imiter. Ceux qui croient jouissent de cette part, et c’est en pratiquant ces préceptes que se manifesteront ceux que le Seigneur invite à un service spécial pour lui. À celui qui a, il sera donné encore davantage.

 

Un démoniaque dans la synagogue

(v. 21-28). — Jésus et ses disciples vinrent à Capernaüm et entrèrent aussitôt dans la synagogue le jour du sabbat. Le mot aussitôt, qui revient onze fois dans ce premier chapitre, exprime bien l’activité incessante qui caractérise le parfait Serviteur dans l’accomplissement de son service, et qui devrait nous caractériser tous. L’apôtre Paul dit: « Quant à l’activité, pas paresseux; fervents en esprit; servant le Seigneur » (Romains 12:11). Christ en a été le modèle parfait.

Jésus enseignait dans la synagogue; ses auditeurs s’étonnaient en l’écoutant, « car il les enseignait comme ayant autorité, et non pas comme les scribes ». L’enseignement qui vient de Dieu a force de loi, car qui pourrait faire autorité si ce n’est la parole de Dieu? Apprendre de Dieu par sa Parole et être dirigé par le Saint Esprit, cela donne à la prédication d’un évangéliste l’assurance et la persuasion nécessaires pour placer ceux qui l’écoutent sous l’autorité de la Bible et leur faire remarquer la différence entre l’enseignement divin et celui de la sagesse humaine, malgré la faiblesse de l’instrument et son manque d’érudition. En Jésus tout était parfait, parce que rien en lui n’entravait la libre action de l’Esprit, et l’eau sortait avec toute la pureté de la source.

Dans la synagogue se trouvait un homme possédé d’un esprit immonde que la présence de Jésus manifesta aussitôt; peut-être les assistants n’en avaient-ils pas connaissance. « Ha! » s’écria-t-il, « qu’y a-t-il entre nous et toi, Jésus Nazarénien? Es-tu venu pour nous détruire? Je te connais, qui tu es: le Saint de Dieu ». Les démons connaissent leur juge dans la personne de Celui qui a pris la forme de serviteur pour arracher à leur puissance l’homme qui y était tombé par sa propre faute en écoutant la voix de Satan. Jésus tança le démon en lui ordonnant de se taire et de sortir de cet homme, Le Seigneur ne veut pas recevoir le témoignage du diable. L’esprit immonde sortit du malheureux en le déchirant et en criant. Saisis d’étonnement, tous disaient: « Qu’est ceci? Quelle doctrine nouvelle est celle-ci? Car il commande avec autorité, même aux esprits immondes, et ils lui obéissent. Et sa renommée se répandit aussitôt tout à l’entour dans la Galilée ».

Ainsi l’autorité de Jésus, au début de son service, se manifesta de trois manières: dans l’appel de ses disciples; dans son enseignement public; dans l’expulsion des démons. L’autorité divine, mise à la disposition de l’amour, venait délivrer l’homme des conséquences du péché et de la puissance de l’Ennemi. Si l’homme avait su écouter ce prophète, quelle bénédiction en serait résultée alors comme de nos jours!

 

La belle-mère de Pierre

(v. 29-39). — En sortant de la synagogue, Jésus entra dans la maison de Simon et d’André, et aussitôt on lui parla de la belle-mère de Pierre qui souffrait de la fièvre. Le Seigneur s’approcha d’elle et la fit lever en la prenant par la main; aussitôt la fièvre la quitta et elle les servit. Le péché, en séparant l’homme de Dieu, l’a privé de la paix, du calme et du repos qui auraient été sa part à toujours sans la chute. Il a produit, au contraire, l’agitation, l’inquiétude qui troublent toute sa vie et dont la fièvre est une figure. Or comme cette fébrile activité de l’homme se rapporte toute à lui-même, elle l’empêche de servir Dieu; c’est pourquoi, dès que la belle-mère de Pierre fut guérie, elle les servit. L’amour, qui trouve son bonheur à servir, remplace l’agitation du cœur de l’homme qui ne peut obtenir le repos dans les choses de ce monde. Quelle merveilleuse grâce qu’il puisse en être ainsi!

L’activité incessante de Jésus continue à se dépenser envers tous. « Le soir étant venu, comme le soleil se couchait, — moment favorable pour sortir dans les pays chauds — on lui apporta tous ceux qui se portaient mal, et les démoniaques; et la ville tout entière était rassemblée à la porte: et il en guérit plusieurs qui souffraient de diverses maladies, et chassa plusieurs démons, et ne permit pas aux démons de parler parce qu’ils le connaissaient ».

Nous avons déjà vu que les démons, les anges déchus, connaissaient Jésus. Il y a un monde d’esprits qui nous est invisible, ce domaine où se meuvent les bons comme les mauvais anges, dans lequel règne une activité dont nous nous faisons une idée fort imparfaite, soit en bien, soit en mal; les uns sont agents de Dieu, les autres agents de Satan. Ceux qui sont déchus connaissent le jugement inévitable qui les attend et savent qui l’exécutera. Ils croient que Dieu existe et ils en frissonnent (Jacques 2:19). S’ils le voyaient homme sur cette terre, cela ne les empêchait pas de le connaître; ils pouvaient frissonner en le voyant, car si Jésus était là en grâce, c’était pour les hommes et non pour les anges. On lit en Hébreux 2:16: « Car, certes, il ne prend pas les anges, — ou la cause des anges — mais il prend la semence d’Abraham ». La propitiation est en faveur des hommes qui, par la foi, sont les enfants d’Abraham.

Le matin, avant le jour, Jésus sortit et s’en alla dans un lieu désert pour prier. C’est le serviteur parfait qui réalise la dépendance de son Dieu et Père dont la volonté le dirige dans toute son activité. Il se lève longtemps avant le jour, afin que l’heure du travail le trouve prêt. Quel modèle en toutes choses! Puissions-nous l’imiter chacun dans notre petit service, sachant que la prière doit précéder tout travail, pour qu’il soit accompli selon la volonté de Dieu!

Les disciples le suivirent, mais ils n’étaient pas avec Jésus lorsqu’il sortit de la ville pour prier, car nous lisons: « Et l’ayant trouvé, ils lui dirent: Tous te cherchent ». Jésus leur répondit: « Allons ailleurs dans les bourgades voisines, afin que j’y prêche aussi; car c’est pour cela que je suis venu ». Il n’avait pas à satisfaire la curiosité des foules par ses miracles, mais à répondre à de vrais besoins et à prêcher l’évangile du royaume. Les miracles devaient attirer l’attention sur sa parole et montrer que Jésus était le Messie; si ces résultats ne se produisaient pas, il allait ailleurs. « Il prêchait dans leurs synagogues par toute la Galilée ».

Il est frappant de voir quelle quantité de démoniaques se trouvaient au milieu du peuple Juif. Cela montre dans quelle mesure l’homme est tombé entre les mains de Satan. Hélas! il y tombera d’une manière plus terrible encore dans un avenir prochain, pour avoir rejeté Christ et la grâce offerte à tous les hommes en vertu de son sacrifice.

 

Guérison d’un lépreux

(v. 40-45). — « Un lépreux vint à lui, le suppliant et se jetant à genoux devant lui, et lui disant: Si tu veux, tu peux me rendre net ». Ce lépreux avait sûrement entendu parler des miracles que Jésus accomplissait en faveur de tant de malheureux. Il ne ressentait aucun doute quant à son pouvoir, mais n’avait pas encore compris que l’amour de Dieu avait amené Jésus ici-bas spécialement pour délivrer les malheureux de leurs infirmités. C’est pourquoi il dit: « si tu veux, tu peux ». Mais Jésus était là, en contact avec toutes les misères humaines, parce qu’il le voulait. « Et Jésus, ému de compassion, étendant la main, le toucha, et lui dit: Je veux, sois net ». Ainsi le lépreux trouva en Jésus non seulement la volonté et la puissance, mais toute la compassion produite par l’amour parfait; cet amour se manifestait dans une personne dont la sainteté absolue lui permettait de toucher la plus grande souillure sans être souillée elle-même; car la lèpre, figure du péché, contaminait quiconque entrait en contact avec elle. Par Jésus, au contraire, le lépreux était rendu net grâce au contact de l’Homme Dieu, descendu jusque là. Dans cette guérison, les perfections divines et humaines de Jésus, serviteur parfait, apparaissent avec beauté: la puissance qui délivre; l’amour qui s’est abaissé pour accomplir ce service; la pureté parfaite du Fils de Dieu dans son humanité, qui ôte la souillure; l’humilité profonde qui veut éviter les manifestations du public étonné par les miracles, et le dévouement qui cherche sa satisfaction dans l’accomplissement de la volonté de son Père et non dans les acclamations de la foule. C’est pourquoi « usant de paroles sévères », il renvoya aussitôt l’homme et lui dit: « Prends garde de n’en rien dire à personne ». Il lui enjoint seulement de se montrer au sacrificateur, en conformité avec l’ordre établi de Dieu en Lévitique 13 et 14, « pour que », dit-il, « cela leur serve de témoignage ». Par cette guérison, le sacrificateur avait devant lui le témoignage irrécusable que Dieu était au milieu de son peuple, car lui seul pouvait guérir la lèpre, comme lui seul pouvait ôter le péché.

Au lieu de se taire, l’homme « commença à beaucoup publier et à divulguer ce qui était arrivé, de sorte que Jésus ne pouvait plus entrer ouvertement dans la ville; mais il se tenait dehors dans des lieux déserts; et on venait à lui de toutes parts ». On comprend que cet homme avait besoin de faire connaître sa grande délivrance; mais si cette circonstance empêcha Jésus d’entrer dans la ville, elle manifesta ceux qui avaient de réels besoins et qui allaient à lui de toutes parts.

Ce premier chapitre nous offre un tableau merveilleux et caractéristique de l’activité de Jésus, Serviteur et Prophète au milieu des hommes. Les faits sont rapportés de manière à ne laisser aucun doute sur le caractère de Jésus dans cet évangile, en sorte qu’il ne peut être confondu avec les traits sous lesquels l’Esprit de Dieu le présente dans les autres. Qui pourrait écrire de cette manière, si ce n’est sous l’inspiration divine?