Luc

Chapitre 16

L’économe infidèle

(v. 1-13). — Par la parabole de l’économe infidèle, Jésus enseigne de quelle manière il faut considérer les biens de la terre et quel usage en faire sous le régime de la grâce, sous lequel les bénédictions données au croyant sont célestes et éternelles. Cet enseignement répond pour ainsi dire à la question: «Puisque les bénédictions du croyant sont célestes, que doit-il faire des biens de la terre qui constituaient les bénédictions sous l’économie de la loi?» Cette question intéressait tout particulièrement les disciples parce qu’ils étaient Juifs. Comme tels, ils avaient beaucoup de peine à comprendre que, sous le régime de la grâce introduit par Jésus, la faveur de Dieu ne se manifestât pas, envers ceux qui le recevaient, par des avantages présents et matériels. C’est aussi ce que beaucoup de chrétiens ont de la peine à comprendre et à réaliser. Car, tout en possédant les choses célestes, on aime à jouir de celles de la terre.

«Et il dit aussi à ses disciples: Il y avait un homme riche qui avait un économe; et celui-ci fut accusé devant lui comme dissipant ses biens» (v. 1). La terre et tout ce qu’elle contient appartient à Dieu, et Dieu avait placé l’homme comme administrateur de ses biens; mais au lieu de lui en apporter les fruits en le servant et en lui obéissant, l’homme en a profité pour lui-même. L’épreuve, faite tout spécialement au moyen du peuple juif, a pleinement établi l’infidélité de l’homme vis-à-vis de Dieu qui, n’ayant plus de confiance en lui, le renvoie de son administration: «Et l’ayant appelé, il lui dit: Qu’est-ce que ceci que j’entends dire de toi? Rends compte de ton administration» (v. 2). L’épreuve terminée, Jésus vint ici-bas introduire la grâce avec laquelle Dieu voulait agir envers tous et l’homme fut traité par Dieu comme un infidèle auquel il ne pouvait rien confier.

En entendant son maître, l’économe fait des réflexions quant à son avenir, car son passé le compromettait. Il se dit en lui-même: «Que ferai-je, car mon maître m’ôte l’administration?» Il ne pouvait «bêcher la terre» pour subvenir à ses besoins; il avait «honte de mendier». «Je sais ce que je ferai», dit-il, «afin que, quand je serai renvoyé de mon administration, je sois reçu dans leurs maisons. Et ayant appelé chacun des débiteurs de son maître, il dit au premier: Combien dois-tu à mon maître? Et il dit: Cent baths d’huile. Et il lui dit: Prends ton écrit et assieds-toi promptement et écris cinquante. Puis il dit à un autre: Et toi, combien dois-tu? Et il dit: Cent cors de froment. Et il lui dit: Prends ton écrit, et écris quatre-vingts. Et le maître loua l’économe injuste parce qu’il avait agi prudemment» (v. 3-8). Cet homme allait être congédié, mais il avait encore en mains les biens de son maître. Pensant à son avenir, il en dispose de telle sorte que plus tard il soit favorablement accueilli par les débiteurs de son maître. C’était agir avec prévoyance; aussi fut-il loué pour sa prudence; voilà ce qu’il faut retenir pour comprendre l’enseignement de cette parabole. De fait, il volait son maître; mais cela n’a rien à faire avec ce que le Seigneur veut nous enseigner, à savoir ceci: Puisque les biens de cette terre, qui appartiennent tous à Dieu, sont encore entre les mains des croyants, tant qu’ils sont ici-bas, quoique destitués de leur charge comme hommes responsables devant Dieu, ils peuvent en user en vue de leur avenir, au lieu de ne penser qu’au présent comme ceux qui disent: «Mangeons et buvons, car demain nous mourrons». En louant la prudence de l’économe, Jésus ajoute: «Car les fils de ce siècle sont plus prudents, par rapport à leur propre génération, que les fils de la lumière». Le Seigneur reconnaît par ces paroles que la prudence de cet homme est une habileté qui caractérise les hommes de ce monde pour obtenir ce qu’ils désirent. Il aimerait voir la même habileté en faveur des choses spirituelles chez les croyants; et c’est ce qu’il enseigne dans les versets suivants où il applique le principe avec lequel l’économe a agi.

«Et moi, je vous dis: Faites-vous des amis avec les richesses injustes, afin que, quand vous viendrez à manquer, vous soyez reçus dans les tabernacles éternels». Les biens de ce monde sont appelés injustes, ou iniques, parce que l’homme en chute se les est appropriés, au lieu de les considérer comme appartenant à Dieu. Mais ces biens étant encore entre les mains du croyant, il doit en user en vue du ciel, non pour s’y assurer une place, mais afin de trouver là, pour l’éternité, les conséquences de l’usage qu’il en aura fait. Ce sont là, en langage figuré, ces «amis» qu’il faut se faire, dans les tabernacles éternels. Au fond, ces amis c’est Dieu; nous devons donc employer nos biens pour lui, pour son service; il faut les mettre à la disposition de l’amour pour le bien d’autrui et non pour nous-mêmes, et nous en trouverons les résultats, une fois introduits dans la gloire. De cette manière, l’argent, comme les biens quelconques, ont une immense valeur dès qu’on peut les transformer en bénédictions éternelles, si on les emploie selon la pensée du Seigneur.

Jésus dit encore: «Celui qui est fidèle dans ce qui est très petit, est fidèle aussi dans ce qui est grand; et celui qui est injuste dans ce qui est très petit, est injuste aussi dans ce qui est grand» (v. 10). Les choses très petites, dans l’appréciation de Dieu qui doit toujours être la nôtre, sont les biens de la terre, et les choses grandes sont les choses du ciel. Si le chrétien est fidèle dans ces petites choses, il le sera aussi dans les choses spirituelles, tandis que, s’il est injuste dans les petites choses, en se les appropriant, il sera injuste dans les célestes; il ne saura pas en faire usage; il ne se les appropriera pas; il n’en jouira pas. «Si donc vous n’avez pas été fidèles dans les richesses injustes, qui vous confiera les vraies? Et si, dans ce qui est à autrui, vous n’avez pas été fidèles, qui vous donnera ce qui est vôtre?» (v. 11-12). Il faut être fidèles au Seigneur dans les choses matérielles, celles qui ne nous appartiennent pas, pour que Dieu nous confie celles qui sont à nous, les vraies. Le chrétien matériel a le cœur obstrué par les choses de la terre; Dieu ne peut lui confier les choses spirituelles; cet homme n’est jamais avancé dans les choses de Dieu; il subit une perte éternelle. On voit qu’il s’agit de la responsabilité d’administrer des choses qui appartiennent à autrui. On peut être plus ou moins libre de disposer de ce qui est à soi; mais si nous avons en mains ce qui ne nous appartient pas, il faut une fidélité absolue. C’est donc avec cette fidélité que nous devons administrer pour Dieu les biens de ce monde, parce qu’ils lui appartiennent; c’est en ne les considérant pas comme nôtres que nous pourrons en disposer pour le Seigneur, en faisant du bien à d’autres. On a dit à ce sujet que «c’était le seul cas où nous puissions être généreux du bien d’autrui».

Jésus ajoute: «Nul serviteur ne peut servir deux maîtres; car ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre: vous ne pouvez servir Dieu et les richesses» (v. 13). C’est une grande faveur que de pouvoir servir Dieu avec nos biens matériels; mais si nous ne les employons pas à son service, ce sont eux qui prennent l’empire sur nous et nous nous trouvons servir «Mammon» ou les richesses qui deviennent un Dieu. Celui qui s’attache aux biens de ce monde croit en être le possesseur et ne s’aperçoit pas qu’il en est l’esclave. Le croyant, ayant été acheté à prix, appartient à celui qui l’a racheté; il ne doit être l’esclave que du Seigneur et surtout ne pas se laisser asservir par les choses avec lesquelles il doit le servir.

 

Les pharisiens se moquent de Jésus

(v. 14-18). — «Et les pharisiens aussi, qui étaient avares, entendirent toutes ces choses, et ils se moquèrent de lui» (v. 14). Ils comprirent très bien le sens de l’enseignement de Jésus. Très attachés aux biens de ce monde, ils n’éprouvaient aucune envie de les abandonner. Jésus leur dit encore: «Vous êtes ceux qui se justifient eux-mêmes devant les hommes; mais Dieu connaît vos cœurs: car ce qui est haut estimé parmi les hommes est une abomination devant Dieu» (v. 15). Les pharisiens ne cherchaient que l’appréciation des hommes, en se montrant scrupuleux à l’excès et zélés pour leur religion; mais ils n’avaient pas à faire avec Dieu; ils ne se comparaient qu’aux hommes, se justifiaient et s’élevaient eux-mêmes. Mais Dieu connaissait leurs cœurs. Ils ne se doutaient pas que, dans la présence de Jésus qu’ils méprisaient, ils se trouvaient dans la présence de Dieu. Leur élévation au milieu des hommes, dont ils jouissaient si fort, était une abomination devant Dieu. Car chaque fois que l’homme se glorifie, il prend une place qui n’appartient qu’à Dieu. Une idole est appelée une abomination; ce qui prend la place de Dieu dans le cœur est une idole.

Jésus leur dit aussi: «La loi et les prophètes ont été jusqu’à Jean; dès lors le royaume de Dieu est annoncé et chacun use de violence pour y entrer» (v. 16). Malgré toutes les prétentions des pharisiens à une obéissance stricte de la loi, ils se trouvaient dans une fâcheuse situation vis-à-vis d’elle et de Dieu. La loi et les prophètes avaient existé jusqu’à Jean le Baptiseur. Ce temps-là était passé; on avait violé la loi; on n’avait pas écouté les prophètes. Dieu remplaçait cet ordre de choses par son royaume qui était annoncé. Pour y entrer, il fallait user de force, rompre avec le système juif dont les pharisiens se présentaient comme les conservateurs, faire violence à ses sentiments religieux et nationaux. C’était pénible pour les Juifs sincères, comme Saul de Tarse, par exemple; mais il le fallait; sinon en demeurant dans le système légal que Dieu mettait de côté, on se trouverait infailliblement sous les jugements qui allaient tomber sur la nation; les Juifs demeureraient ainsi sous la malédiction de la loi qu’ils avaient enfreinte, malgré leurs prétentions. Car Jésus ajoute: «Or il est plus facile que le ciel et la terre passent, qu’il ne l’est qu’un seul trait de lettre de la loi tombe» (v. 17). Cette loi que les pharisiens prétendaient garder, mais qu’ils modifiaient à leur gré, comme Jésus le leur reproche en Marc 7:9-13, demeurerait inflexible pour ceux qui ne voulaient pas accepter la grâce. Les jugements prononcés par Dieu sur ceux qui la violaient les atteindraient inexorablement. Dieu la maintiendrait malgré tout ce que les pharisiens en faisaient. C’est pourquoi Jésus dit encore: «Quiconque répudie sa femme et en épouse une autre, commet adultère; et quiconque épouse une femme répudiée par son mari, commet adultère» (v. 18). Malgré la procédure facile du divorce, se basant sur ce que Moïse avait permis à cause de la dureté de cœur des Israélites, Dieu montre qu’il ne tiendra compte que de sa pensée pour déclarer coupable le transgresseur de la loi.

 

Le riche et Lazare

(v. 19-31). — Nous avons vu, par l’enseignement de la parabole de l’économe infidèle, que, sous le régime de la grâce, la faveur de Dieu ne se manifestait pas par des bénédictions matérielles et qu’il fallait, au contraire, se servir des biens que l’on pouvait posséder en vue du ciel. Ainsi, sous la grâce, il faut abandonner des avantages visibles pour des invisibles (voir aussi chap. 12:33), et souffrir même, le cas échéant, car, avec la vie de Jésus, il y a de la souffrance, parce que le chrétien n’est pas de ce monde; il attend tout au delà de la tombe, où est son espérance. Le Seigneur a voulu nous montrer, par la parabole du riche et de Lazare, ce qui arrivera après cette vie, d’un côté à celui qui aura souffert dans ce monde sans y avoir eu ses biens, de l’autre côté à celui qui aura voulu jouir pour lui seul des biens qu’il possédait ici-bas.

«Or il y avait un homme riche qui se vêtait de pourpre et de fin lin, et qui faisait joyeuse chère, chaque jour, splendidement. Et il y avait un pauvre, nommé Lazare, couché à sa porte, tout couvert d’ulcères, et qui désirait de se rassasier des miettes qui tombaient de la table du riche; mais les chiens aussi venaient lécher ses ulcères» (v. 19-21). Le Seigneur ne parle pas de l’impiété du riche ni de la piété de Lazare; ce n’est pas ce que cette parabole nous enseigne. Le nom seul de Lazare est donné; il signifie «secours de Dieu», tandis que le nom du riche manque. Dieu ne s’intéresse pas au nom de l’homme qui n’est pas en relation avec lui et qui lui a préféré les biens de la terre; il l’oubliera éternellement. Ces deux hommes illustrent la situation de ceux qui, dans ce monde, ou bien veulent jouir du présent sans penser à l’avenir, ou bien abandonnent tout en vue de l’avenir. Aux yeux des hommes, le premier est dans une situation enviable, le second fait pitié; mais Jésus tire, pour ainsi dire, le voile qui cache l’au delà; la scène change; les rôles sont renversés: «Et il arriva que le pauvre mourut, et qu’il fut porté par les anges dans le sein d’Abraham. Et le riche aussi mourut, et fut enseveli» (v. 22). Pour l’un comme pour l’autre, comme pour tous les hommes, la vie prend fin un jour sur cette terre; l’éternité s’ouvre sous les conséquences éternelles de ce qui s’est passé ici-bas. Vérité solennelle qu’il faut considérer sérieusement pendant qu’il en est encore temps. On voit Lazare dans la félicité la plus grande à laquelle un Juif pût aspirer: «Porté par les anges dans le sein d’Abraham». S’adressant à des Juifs, Jésus emploie une image propre à leur faire comprendre le contraste qui existe entre une vie de souffrance et de renoncement et ses conséquences dans l’autre monde. Cette félicité pour le chrétien s’exprime par: «être avec le Seigneur». Du riche il est dit simplement: «Il fut enseveli». Sur la terre on ne les vit plus; le Seigneur seul pouvait nous décrire la situation de chacun d’eux de l’autre côté de la tombe. Quelle différence entre ces deux hommes! «Et, en hadès, levant ses yeux, comme il était dans les tourments, il voit de loin Abraham, et Lazare dans son sein. Et s’écriant, il dit: Père Abraham, aie pitié de moi et envoie Lazare, afin qu’il trempe dans l’eau le bout de son doigt, et qu’il rafraîchisse ma langue, car je suis tourmenté dans cette flamme. Mais Abraham dit: Mon enfant, souviens-toi que tu as reçu tes biens pendant ta vie, et Lazare pareillement les maux; et maintenant lui est consolé ici, et toi tu es tourmenté» (v. 24-25). Le riche, tourmenté, ne demande pas à sortir de ce lieu infernal; il sollicite seulement un petit rafraîchissement; après avoir fait bonne chère dans ce monde, il aurait accepté sur ses lèvres l’eau que le doigt de Lazare aurait pu lui porter, ce doigt couvert d’ulcères lorsque le mendiant gisait à sa porte. Deux raisons lui sont données pour motiver le refus d’un si maigre soulagement.

Il avait eu ses biens pendant sa vie. Il les avait eus au complet, mais pour la terre; comme l’autre riche du chapitre 12:21, il n’était pas «riche quant à Dieu». Ni ces biens-là, ni leur jouissance ne peuvent se transporter de l’autre côté de la tombe; ils avaient fait leur temps; ce temps ayant passé pour toujours, les tourments étaient sa part éternelle. Lazare, au contraire, consolé, dans une félicité éternelle, jouissait alors de ses biens.

Le v. 26 nous donne la seconde raison du refus d’Abraham au riche: «Et outre tout cela, un grand gouffre est fermement établi entre nous et vous; en sorte que ceux qui veulent passer d’ici vers vous ne le peuvent, et que ceux qui veulent passer de là ne traversent pas non plus vers nous». Après la mort un gouffre infranchissable existe entre le ciel et le lieu de tourments, entre la vie et la mort, entre les ténèbres et la lumière. Mais, tant qu’on est encore sur cette terre, il est possible de passer de la mort à la vie, des ténèbres à la lumière, de l’état de perdition au salut. En effet, le Seigneur Jésus est descendu pour nous frayer un chemin au travers de l’abîme dans lequel il entra pour nous en portant le jugement que nous avions mérité; il en est sorti victorieux pour monter au ciel, inaugurant un chemin nouveau et vivant pour le pécheur lavé de ses péchés. Mais si l’on veut suivre ce chemin frayé par le Seigneur, on doit s’y engager sur cette terre, avant la mort; pour le découvrir, il faut abandonner celui de la perdition dans lequel se trouvent les jouissances de ce monde, la bonne chère et tant de choses préférées au ciel. Après la mort le sort est fixé pour l’éternité; il n’y a de chemin ni dans le ciel, ni en enfer.

Voyant que rien ne peut améliorer sa terrible condition, le riche s’adresse de nouveau à Abraham en disant: «Je te prie donc, père, de l’envoyer dans la maison de mon père, car j’ai cinq frères, en sorte qu’il les adjure; de peur qu’eux aussi ne viennent dans ce lieu de tourment. Mais Abraham lui dit: Ils ont Moïse et les prophètes; qu’ils les écoutent. Mais il dit: Non, père Abraham; mais si quelqu’un va des morts vers eux, ils se repentiront. Et il lui dit: S’ils n’écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne seront pas persuadés non plus si quelqu’un ressuscitait d’entre les morts» (v. 27-31). Le riche songe à ses frères; il comprend que l’horreur de sa situation ne saurait changer. Il ne pense pas même que la compagnie de ses frères pourrait lui apporter quelque agrément, il voudrait leur fournir le moyen d’éviter ce lieu effroyable. N’ayant fait, sur la terre, aucun cas de la parole de Dieu — Moïse et les prophètes, — il n’y pense pas même pour ses frères; il demande que Lazare leur soit envoyé pour les exhorter à se repentir. Cela aussi lui est refusé parce que Dieu a inséré, dans sa Parole, tout ce que l’homme doit croire afin d’éviter le malheur éternel. C’est par sa Parole que Dieu opère dans le cœur et la conscience l’œuvre nécessaire au salut, non par des miracles. C’est la foi en cette Parole divine qui sauve; les miracles les plus impressionnants ne donnent pas la vie: «Il nous a engendrés par la parole de la vérité» (Jacques 1:18).

Combien la réponse donnée au riche est propre à faire réfléchir ceux qui mettent de côté la parole de Dieu, tout ou en partie! Ils s’exposent à demeurer éternellement dans les ténèbres de dehors, là où sont les pleurs et les grincements de dents. «Ils ont Moïse et les prophètes; qu’ils les écoutent».

On voit aussi le riche comprendre que, pour aller au ciel, ses frères doivent se repentir. Il est absolument indispensable de reconnaître son état de péché et de le juger à la lumière des Écritures, pour être sauvé. Hélas! les avantages matériels du riche, dont la jouissance lui était si chère, l’avaient empêché de se repentir: «Pourquoi penser à l’avenir alors qu’on est si bien dans le présent?» avait-il pu dire, et Satan aidant par les soins qu’il mettait à lui voiler l’avenir, l’a conduit dans son bien-être jusqu’au jour de la mort, où, le voile tiré, le sort fixé, il est trop tard.

Remarquons encore que ce qui est dit des frères du riche: «S’ils n’écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne seront pas persuadés non plus si quelqu’un ressuscitait des morts», s’est réalisé par les Juifs depuis la résurrection de Jésus. Ils n’ont cru ni Moïse, ni les prophètes; puis Dieu leur envoya son Fils; ils ne crurent pas non plus en lui, le mirent à mort; Dieu le ressuscita, ils ne crurent pas non plus malgré les preuves évidentes de sa résurrection. Les Juifs payèrent les gardes du tombeau pour dire que les disciples de Jésus étaient venus enlever son corps (Matthieu 28:11-15). Ils rejetèrent ensuite le témoignage du Saint Esprit rendu par les apôtres, à la résurrection du Seigneur. Dieu ne pouvait rien faire de plus pour eux, et le jugement qui les attendait les a atteints. Il est donc bien prouvé que la résurrection d’entre les morts ne peut convaincre ceux qui ne croient pas la Parole de Dieu, tandis que «si tu confesses de ta bouche Jésus comme Seigneur et que tu croies dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, tu seras sauvé» (Romains 10:9).