Josué

Chapitre 7

Aï et l’interdit

Nous venons de considérer le brillant tableau d’une victoire divine remportée sur Satan par la foi. Après une telle conquête, Israël va, sans doute, marcher de victoire en victoire. Point du tout, le chap. 7 s’ouvre en enregistrant une défaite. Une petite ville, un obstacle insignifiant comparé à Jéricho, et «peu de gens» suffisent pour mettre en fuite trois mille hommes d’Israël et pour faire fondre comme de l’eau le cœur du peuple tout entier.

Il y a des secrets de la défaite, comme il y a des secrets de la victoire. Et d’abord, le premier danger pour le croyant se trouve dans la victoire elle-même. Après l’avoir remportée, dans une véritable dépendance de Dieu, l’âme, en présence des résultats, s’en attribue volontiers quelque chose, et dès lors le combat prochain est déjà perdu d’avance. Voyez ici le cas de Josué: «Josué envoya de Jéricho des hommes vers Aï» (v. 2). Il répète ce qu’il avait fait au chap. 2:1, à l’égard du pays et de Jéricho. Alors c’était le chemin de Dieu, maintenant le même acte devient le chemin de l’homme et de la chair. Les espions étaient rentrés de leur reconnaissance à Jéricho, en disant: «Oui, l’Éternel a livré tout le pays en nos mains». Pourquoi alors envoyer de nouveaux émissaires? Il y avait, en quelque mesure, oubli de la dépendance de Dieu et confiance dans les moyens de l’homme. De plus, Josué les envoya «de Jéricho», qui n’est pas le vrai point de départ; il oublie Guilgal où l’on apprenait ce qu’est la chair, ou peut-être ne sait-il pas encore que c’est le lieu où il faut retourner? Josué a trouvé dans la victoire une occasion d’avoir confiance en la chair. Lui qui avait été jusqu’ici le type de Christ en Esprit, agissant dans le croyant pour le mettre en possession de ses privilèges, descend au niveau d’un homme du peuple. Josué type disparaît pour faire place à Josué homme. N’en est-il pas souvent ainsi de nous? Dans sa mesure, chaque croyant est une image de Christ, une lettre destinée à le faire connaître. Dès que nous oublions Guilgal, cette image disparaît, pour faire place au vieil homme que nous avons négligé de juger.

Mais le peuple? Hélas! il suit l’exemple de son chef. Les hommes envoyés par Josué, «retournèrent vers lui, et lui dirent: Que tout le peuple ne monte point; que deux mille ou trois mille hommes environ montent, et ils frapperont Aï. Ne fatigue pas tout le peuple en l’envoyant là, car ils sont peu nombreux» (v. 3). Ils ont la plus entière confiance en eux-mêmes. «Ils frapperont Aï». Qu’est-ce pour nous, pour nos gens de guerre? N’avons-nous pas montré à Jéricho ce que nous sommes? Dangereuse confiance! Mais il n’y a pas seulement ce manque de dépendance de Dieu, cette confiance en soi, fruit d’une chair non jugée; il y a autre chose: des objets du butin, cachés à tous les yeux, sont enfouis dans la terre, au fond d’une tente; il y a de l’interdit.

Dieu avait maudit la ville de Jéricho; tout ce qui lui appartenait était sous la malédiction; nul n’osait en retenir, de peur de devenir interdit lui-même, et de mettre le camp d’Israël en interdit (6:18). Un seul homme avait désobéi. Cet homme, écoutant la convoitise, avait détourné des choses maudites. Lequel d’entre nous, chers lecteurs, n’a pas cela dans son cœur? Mais cet homme avait suivi la pente naturelle; il avait commencé où nous commençons tous, où le premier homme a commencé: «J’ai vu» (v. 21). «Et la femme vit...» est-il dit en Gen. 3:6. Il avait des yeux qui savaient discerner les belles choses parmi le butin. Ses yeux étaient l’avenue de son cœur; mais point de sentinelle pour veiller, nul «qui vive» qui pût retentir en cas d’attaque. Par les yeux, l’interdit s’empare du cœur et y excite la convoitise: «Je les ai convoités». La convoitise ayant conçu engendre le pêché: «Je les ai pris». Le beau manteau du pays de Babylone qui pouvait parer l’orgueil de la vie, l’argent et l’or qui pouvaient satisfaire toutes les convoitises, deviennent la proie d’Acan; ah! mais plutôt, ces choses ont fait de lui leur proie! — Chaîne fatale et satanique, reliant le monde au cœur naturel de l’homme, afin de faire de lui la proie du prince du monde!

Remarquez maintenant comment le péché d’un seul homme agit sur tout Israël (v. 1). «Mais les fils d’Israël commirent un crime au sujet de l’anathème... et la colère de l’Éternel s’embrasa contre les fils d’Israël». Le peuple aurait pu dire: «Est-ce que cela nous regarde? Comment aurions-nous pu connaître une chose cachée? Et, ne la connaissant pas, comment en serions-nous responsables?» À tout cela, nous répondons que Dieu a toujours devant les yeux l’unité de son peuple. Il en considère les individus comme membres d’un seul tout, et solidaires les uns des autres. La souffrance, le péché de l’un, est la souffrance, le péché de tous. S’il en est ainsi d’Israël, à bien plus forte raison de nous, l’Église de Christ, un corps uni par le Saint Esprit à la Tête qui est dans le ciel. Mais ensuite, si leurs âmes avaient été en bon état, Dieu aurait manifesté parmi eux le mal caché. La puissance du Saint Esprit, non contristé dans l’assemblée, met au jour tout ce qui déshonore Christ parmi les siens. S’il n’en fut pas ainsi pour Israël, c’est qu’il y avait quelque chose à juger chez le peuple et son conducteur. Le mal caché d’Acan est le moyen de faire ressortir le mal caché du cœur du peuple. Lorsque l’assemblée est en bon état, quoique toujours solidaire du péché d’un seul, elle est avertie par le Saint Esprit, et se trouve en demeure d’ôter le mal du milieu d’elle et, selon le cas, d’ôter le méchant1. Il en fut ainsi au commencement de l’Église, dans le cas de l’interdit d’Ananias et de Sapphira; la puissance de l’Esprit de Dieu découvrit aussitôt et jugea le mal. Mais ici, en Israël, les cœurs avaient à être amenés, par le jugement d’eux-mêmes, à porter le péché d’un seul comme étant le péché de tous devant Dieu. En est-il de même pour nous, dans ce temps de ruine? Le péché dans l’Église, nous a-t-il touchés? Sommes-nous solidaires, dans notre pensée, de toute la corruption introduite? Ou bien, voyant ces décombres, avons-nous assez de confiance en nous-mêmes, pour penser que nous ferons mieux que les autres, et que la ruine de l’Église n’est pas de notre fait? Si nos cœurs ne sont pas habitués à prendre cette position devant Dieu, nous ne sommes que des sectaires. Mais, bien plus, une défaite éclatante viendra rappeler nos cœurs à l’humilité qui convient à ceux qui auraient dû se tenir à Guilgal. Voyez comme Dieu juge autrement que nos misérables cœurs. Il dit: «Israël a péché; et même ils ont transgressé mon alliance que je leur avais commandée; et même ils ont pris de l’anathème; et même ils ont volé, et même ils ont menti, et ils l’ont aussi mis dans leur bagage» (v. 11).

1 Il est ainsi nommé en Deut. 13:5; 19:19; 21:18-21; 24:7. (Cf. 1 Cor. 5:13). Il faut remarquer que les cas où un homme est qualifié de méchant, ne sont point tous spécifiés dans la Parole. Elle ne fait point mention du meurtrier, etc. Le jugement est laissé à la spiritualité de l’assemblée.

Nous voyons le châtiment du peuple aux versets 5 et 6; trois mille hommes d’Israël s’enfuient devant ceux d’Aï, et pour trente-six d’entre eux qui tombèrent, le cœur du peuple se fond comme de l’eau. Ils sont anéantis; toute force, toute énergie leur manque; la peur s’est emparée de leurs âmes, leur courage avait été charnel. Ce peuple si fier de sa victoire est tombé au niveau des Amoréens, dont le «cœur se fondait» en entendant parler du passage du Jourdain (5:1). Triste expérience que celle-là, mais expérience nécessaire. Vous avez oublié Guilgal; Satan va se charger de vous apprendre, à travers les larmes de la défaite, la dose de force que vos cœurs naturels contiennent, et quelle confiance vous pouvez mettre en la chair. Ah! si vous aviez été avec Dieu, vous auriez été préservés d’une défaite! C’est ce que nous montre, d’une manière remarquable, l’expérience de l’apôtre Paul. Il avait été victorieusement ravi jusqu’au troisième ciel, dans le paradis, et là il avait entendu des paroles ineffables qu’il n’est pas permis à l’homme d’exprimer. Mais, redescendu sur la terre, il lui fut donné une écharde dans la chair, un ange de Satan pour le souffleter. La chair était en lui; elle se serait élevée. Dieu la prévient, et empêche son serviteur bien-aimé de s’enorgueillir. Le danger était grand. Eût-il écouté sa chair, que de choses flatteuses il pouvait s’adresser à la suite de cette merveilleuse vision, compromettant ainsi non seulement sa paix, mais son apostolat et sa course même. Mais Dieu prend soin de son serviteur et lui donne le correctif nécessaire afin que le cours de ses victoires ne soit pas interrompu. Paul apprend par l’écharde, que la chair, même la meilleure, ne vaut rien. Cette écharde est le Guilgal de Paul. Dieu lui dit: Qu’importe ton infirmité, ton écharde pour la chair: reste à Guilgal, c’est précisément ce qu’il te faut; ainsi la puissance sera mienne, tout entière, et remportera la victoire; et quant à toi, ma grâce te suffira. Position de souffrance et d’humiliation pour Paul, mais position de bénédiction merveilleuse! Il était avec Dieu, en communion avec le Seigneur; l’ange de Satan n’est que le moyen de le maintenir à Guilgal; non pas celui de l’y ramener par une défaite.

Et Josué, l’homme de Dieu? Hélas! il déchire ses vêtements et se jette le visage contre terre devant l’arche de l’Éternel (v. 6). Où était-elle donc dans le combat contre Aï, cette arche devant laquelle étaient tombés les murs de Jéricho? Le cœur pieux de Josué en reconnaît la valeur; mais il ne sait que faire; il ignore l’interdit et s’exhale en regrets, non point en regrets de ce qu’il a fait, ni de ce que le peuple a fait, mais, hélas! en regrets de ce que Dieu a fait lui-même, quand il leur fit passer le Jourdain! «Que nous fussions demeurés au-delà du Jourdain!» dit-il. Comme ces paroles montrent bien ce qu’est le cœur de l’homme! Cet endroit béni est le seul que Josué eût voulu fuir.

Le ton de sa requête révèle de la faiblesse. Ce qui occupe ses pensées, c’est avant tout Israël, le nom d’Israël; puis ce sont les Cananéens, le monde. «Israël a tourné le dos devant ses ennemis». «Le Cananéen et tous les habitants du pays l’entendront»; «ils retrancheront notre nom de dessus la terre». Puis, tout à la fin: «Que feras-tu pour ton grand nom?» (v. 8, 9). L’exemple que nous offre l’histoire de Moïse est bien différent (Ex. 32:11-13). Ce fidèle serviteur avait été sur la montagne de Dieu. Cette position fait que Dieu lui révèle le mal qui s’est passé dans le camp; le péché du peuple ne reste pas caché aux yeux de Moïse; il le connaît avant de descendre de la montagne. Pense-t-il à la honte d’Israël? Non; il s’occupe du nom de l’Éternel, de ce qui convient à ce nom. Il reconnaît les droits de la sainteté de Dieu offensée. Quant aux nations, il ne s’inquiète que de ceci: Dieu sera-t-il glorifié vis-à-vis des Égyptiens, par la défaite de son peuple? Quant à Israël, il fait appel à la grâce de Dieu, à la seule chose qui glorifie le nom de l’Éternel en présence d’Israël coupable. Moïse intercède pour le peuple, car il n’a pas besoin, comme Josué, de retrouver pour lui-même la communion perdue; aussi est-il écouté. Josué, au contraire, est précisément dans la position où il ne devrait pas être. «Lève-toi», lui dit l’Éternel, «pourquoi te jettes-tu ainsi sur ta face?» (v. 10). S’humilier de son impuissance n’était pas tout. Il était temps d’agir. Nous trouvons le contraire en Juges 20, où Israël aurait dû s’humilier d’abord, puis agir. Misérable chair! Quel désordre elle introduit dans les choses de Dieu! Toujours hors du courant de Ses pensées, quand elle n’est pas en hostilité ouverte avec lui! Puissions-nous répéter avec l’apôtre: «Nous qui n’avons aucune confiance en la chair». Josué devait agir; il fallait que le méchant fût ôté du milieu d’eux.

Les enfants d’Israël avaient bientôt oublié la présence de l’Éternel qui seul pouvait les éclairer, en découvrant le péché au milieu d’eux; Josué, lui-même, avait été pris en quelque mesure dans ce piège de Satan, et enveloppé dans l’affaiblissement du peuple. S’il avait réalisé personnellement la position prise au chap. 5, quand il «ôtait sa sandale de son pied», il aurait compris qu’il fallait que le peuple fût saint, afin que le Dieu saint pût marcher avec lui. Mais Josué se jette sur son visage, fait presque un reproche à Dieu de sa grâce: «Pourquoi donc as-tu fait passer le Jourdain à ce peuple?» et oublie de parler de sa sainteté. Il n’était pas, pour le moment du moins, dans le courant des pensées de Dieu. Dieu le lui fait sentir. Aucune de ses pensées n’était à sa place. Quand l’interdit entre dans le témoignage de Dieu, la chose à faire est de nous sanctifier et d’ôter le mal du milieu de nous. Il ne s’agit pas ici de puissance, mais de sainteté et d’obéissance. Dieu dit à Josué: «Lève-toi, sanctifie le peuple». Se sanctifier, c’est se séparer de tout mal pour Dieu. Il est impossible que Dieu marche avec nous sans la sainteté.

Chers lecteurs, c’est une des vérités les plus importantes pour le temps actuel. Ce qui doit nous caractériser maintenant, c’est, comme pour Philadelphie, la communion avec le «Saint et le Véritable». Remarquez que je ne parle ici que d’un cas ordinaire de retranchement, et non d’un cas de discipline compliqué par l’incapacité de l’assemblée pour juger le mal. Mais, direz-vous, vous négligez l’humiliation? Non; la vraie humiliation dans un cas de retranchement, accompagne l’action. Il fallait qu’Israël, soit le peuple, soit chacun individuellement, fût passé en revue par l’œil scrutateur de l’Éternel lui-même (v. 14-15) leur conscience était ainsi réveillée, le moi jugé chacun prenait sa place en présence du jugement. Il en fut de même lors du retranchement du méchant de Corinthe. «La tristesse qui est selon Dieu» avait opéré chez les Corinthiens «une repentance à salut dont on n’a pas de regret». L’humiliation avait été produite par la tristesse, mais cette même tristesse avait produit l’activité et le zèle pour purifier du mal l’assemblée de Dieu, en sorte que la vraie humiliation et l’action avaient marché de pair. «Car voici, ce fait même que vous avez été attristés selon Dieu, quel empressement il a produit en vous, mais quelles excuses, mais quelle indignation, mais quelle crainte, mais quel ardent désir, mais quel zèle, mais quelle vengeance» (2 Cor. 7:10-11)

Revenons à la sainteté. Au ch. 5, Josué nous présente la sainteté individuelle, au chap. 7, il s’agit de sainteté collective. Il fallait que le peuple ôtât l’interdit qui était entré au sein de l’assemblée, afin qu’Israël ne fût pas souillé, et n’eût pas lui-même le caractère d’interdit. Il est rare de trouver parmi les chers enfants de Dieu l’intelligence de ces deux faces de la sainteté pratique. La plupart du temps, les chrétiens recherchent la première, une sainteté individuelle, mais ils n’estiment la seconde d’aucune importance. J’ai pris souvent un exemple pour montrer que la sainteté individuelle n’est jamais complètement comprise, si l’on ne réalise pas la sainteté collective: Mon fils est d’un caractère irréprochable. Tout le monde parle de lui et de ses vertus. On l’estime dans la ville; de toutes parts on me dit: «Quel bon fils vous avez!» Or ce fils, qui du reste ne s’enivre pas, va tous les jours passer la soirée au cabaret, en compagnie d’ivrognes, au lieu de rester dans la maison de son père, pour s’asseoir à la table de famille. Puis-je l’appeler un bon fils?

En 2 Cor. 6:16 à 7:1, nous trouvons la liaison intime entre ces deux faces de la sainteté. Dieu commence par la sainteté collective. «Vous êtes le temple du Dieu vivant» (v. 16). «Le temple de Dieu est saint», est-il dit en 1 Cor. 3:17; c’est la sainteté de position. Quelle convenance entre lui et les idoles? «C’est pourquoi sortez du milieu d’eux et soyez séparés» (v. 17); c’est la sainteté pratique collective. Puis il ajoute (7:1): «Ayant donc ces promesses, bien-aimés, purifions-nous nous-mêmes de toute souillure de chair et d’esprit, achevant la sainteté dans la crainte de Dieu». C’est la sainteté individuelle, inséparable de la sainteté collective et des promesses qui lui sont faites.

Mais la sainteté collective n’est pas comprise parmi les enfants de Dieu, qui voudraient, hélas! traverser le monde en ne s’inquiétant pas des autres chrétiens. La solidarité du peuple de Dieu leur est une chose inconnue. On entend souvent dire: «Oh! moi, je ne me préoccupe pas des autres; je me trouve seul avec mon Dieu; je prends la cène pour moi», etc. Ah! ce n’est pas ainsi que Dieu nous considère. Je le répète: il nous voit tous ensemble comme formant un seul corps, uni par le Saint Esprit à son Fils glorifié. Le péché, la souffrance d’un membre, est le péché, la souffrance du corps. Un mot en passant sur cette parole que l’on trouve si souvent dans la bouche des chrétiens: «Je prends la cène pour moi». Que répond l’Écriture? «Nous qui sommes plusieurs, sommes un seul pain, un seul corps, car nous participons tous à un seul et même pain» (1 Cor. 10:17). Quels sont les «plusieurs» avec qui vous professez être un seul corps? Pour excuser votre alliance avec le monde à la table du Seigneur, vous prenez, dites-vous, la cène pour vous seul; et vous ne voyez pas que vous professez être un seul corps avec les meurtriers de votre Sauveur, car c’est le monde qui l’a crucifié!

Remarquez encore un point. Dieu dit: «Sanctifiez-vous pour demain» (v. 13). Ce n’est pas au moment de l’action qu’il faut se sanctifier, mais nous sommes appelés à le faire d’avance. D’où vient si souvent notre incapacité de juger le mal, d’agir pour Dieu? De ce que nous ne nous sommes pas sanctifiés le jour précédent. D’où vient qu’au culte les cœurs, si souvent, sont froids, les lèvres muettes pour la louange? De ce que nous n’avons pas obéi à la Parole: «Sanctifiez-vous pour demain». Il en est de même en 1 Cor. 5. L’apôtre avait bien la puissance, mais non pas les Corinthiens. Eux devaient simplement obéir, en ôtant le vieux levain pour être une nouvelle pâte; il leur fallait ôter le méchant du milieu d’eux. — Acan avait participé à ce qui était sous la malédiction divine; il devait être simplement retranché, et il le fut dans la vallée d’Acor.

Mais, chose merveilleuse, nous lisons en Osée 2:15, cette parole consolante touchant Israël: «Je lui donnerai... la vallée d’Acor pour une porte d’espérance». Or, bien-aimés, il en est toujours ainsi. La bénédiction nous est donnée sur le seuil même du jugement. C’est en ce lieu que l’âme, lors de sa conversion, trouve la porte d’espérance, c’est là qu’elle rencontre Christ. C’est ensuite dans la discipline que le croyant trouve le lieu d’espérance et de joie. Ce sera là, dans cette vallée, où le jugement de Dieu a été prononcé contre lui, que le peuple d’Israël trouvera la bénédiction de Dieu; ce fut là que Josué trouva le relèvement de son âme, pour marcher désormais avec Dieu et conduire le peuple à la victoire.